Marc Leblanc Criminologue - Professeur titulaire retraité Faculté des arts et d

Marc Leblanc Criminologue - Professeur titulaire retraité Faculté des arts et des sciences - École de psychoéducation (1997) “Le dépistage des délinquants potentiels” Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Marc Leblanc, “Le dépistage des délinquants potentiels” (1997) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, profes- seur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Marc Leblanc “Le dépistage des délinquants potentiels”. Conférence au 12ème Congrès international sur la recherche en criminologie juvénile, dépistage, prévention et intervention précoces. Noordwijkerhout, The Netherlands, 18-20 June 1997, 12 pp. The research for this paper was commissioned by the Study Group on Serious / Violent / Chronic Offenders of the Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention of the Department of Justice of the United States of America. This paper is an adaptation of a more comprehensive review on screening for that study group. M. Marc Leblanc, criminologue - professeur titulaire retraité, Faculté des arts et des sciences - École de psychoéducation, nous a accordé le 23 mai 2005 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses oeuvres. Courriel : marc.leblanc@umontreal.ca liste partielle des publications de M. Marc Leblanc, criminologue: http://www.psyced.umontreal.ca/personnel/LeBlancMarc.htm Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les citations : Times New Roman, 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition numérique réalisée le 31 janvier 2007 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec, Canada. Marc Leblanc, “Le dépistage des délinquants potentiels” (1997) 3 Table des matières Introduction 1. La raison d’être du dépistage 2. Méthodes de dépistage 2.1. Un rappel historique 2.2. Quelle stratégie de dépistage retenir? 2.3. Y a-t-il des instruments pour le dépistage des délinquants potentiels? 3. Comment développer un instrument de dépistage des délinquant? 3.1. Sélectionner un critère 3.2. Sélectionner les prédicteurs 3.3. Démontrer la fidélité des prédicteurs et du critère 3.4. Assembler les prédicteurs 3.5. Mesurer l’efficacité prédictive 3.6. Valider et répliquer l’instrument 4. Questions 4.1. Questions légales et relatives aux droits de l’homme 4.2. Questions éthiques 4.3. Questions stratégiques 4.4. Questions pratiques Conclusion Marc Leblanc, “Le dépistage des délinquants potentiels” (1997) 4 Marc Leblanc “Le dépistage des délinquants potentiels”. Conférence au 12ème Congrès international sur la recherche en criminologie juvénile, dépistage, prévention et intervention précoces. Noordwijkerhout, The Netherlands, 18-20 June 1997, 12 pp. The research for this paper was commissioned by the Study Group on Serious / Violent / Chronic Offenders of the Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention of the Department of Justice of the United States of America. This paper is an adaptation of a more comprehensive review on screening for that study group. Introduction Retour à la table des matières Le dépistage des délinquants potentiels est-il possible aujourd’hui? La réponse à cette question peut-être à la fois positive et négative. Comme nous le verrons, la criminologie dispose des connaissances techniques nécessaires pour mettre au point une stratégie et un instru- ment de dépistage des délinquants potentiels. Par ailleurs, aucun ins- trument existant est pleinement satisfaisant sur le plan scientifique. Après avoir spécifier le but du dépistage, nous discuterons de certai- nes stratégies de dépistage et nous analyserons certains instruments. Cette démarche devant nous conduire à énoncer les critères méthodo- logiques pour l’évaluation des instruments de dépistage. Pour termi- ner, nous ferons un inventaire des questions morales et politiques que le dépistage pose aux experts et aux citoyens. Marc Leblanc, “Le dépistage des délinquants potentiels” (1997) 5 1. La raison d’être du dépistage Retour à la table des matières La question du dépistage des délinquants potentiels est d’actualité en criminologie depuis les propositions de Binet et Simon aux début de ce siècle. Aujourd’hui, cette question revêt une importance nou- velle en raison de l’existence de programmes de prévention primaire et secondaire qui affichent des résultats intéressants. Le dépistage est donc la recherche systématique et la découverte de ce qui n’est pas apparent chez un individu, ici il s’agit de sa conduite délinquante éventuelle. La piste peut être des caractéristiques individuelles, par exemple l’hyperactivité, ou l’appartenance à un groupe à risque, pro- venir d’une famille monoparentale matricentrique. Pour suivre une telle piste, une stratégie et un ou plusieurs instruments sont nécessai- res. Cette stratégie ou ces instruments peuvent varier selon le niveau de prévention, le groupe d’âges ou d’autres caractéristiques structurel- les. 2. Méthodes de dépistage 2.1. Un rappel historique La criminologie a une longue expérience avec la démarche de dé- pistage des délinquants potentiels. Les grandes étapes sont les suivan- tes. Binet and Simon, dans un livre publié en 1907, ont probablement été les premiers à proposer une stratégie de dépistage des enfants anormaux et potentiellement délinquants qui devaient être placer dans des classes spéciales. Ils suggéraient les critères et tests suivants: avoir des retards scolaires, que deux enseignants indiquent des problèmes de discipline sévères en classe, avoir des résultats faible au test du quotient intellectuel. Marc Leblanc, “Le dépistage des délinquants potentiels” (1997) 6 Quelques décennies plus tard, des psychologues américains ont pris la relève. Dans les années 1920 et 1930, deux instruments ont été construits et validés spécialement pour le dépistage des délinquants potentiels. Ensuite, après la deuxième guerre mondiale, des inventaires de personnalité connues, le MMPI par exemple, ont été utilisés à cette fin. À la même époque, quelques instruments ont été construits et va- lidés à partir d’indices de l’adaptation sociale, dont la table de prédic- tion des Gluecks. Ainsi, au début des années 1960, la criminologie disposait des deux innovations majeures. Premièrement, Kvaraceus et Miller (1959) avaient introduit une stratégie de dépistage des délinquants potentiels en plusieurs étapes en milieu scolaire qui impliquait le professeur, les parents et le travailleur social. Deuxièmement, la célèbre table de pré- diction des Gluecks avec leur cinq variables familiales était disponi- ble: la discipline par le père, la supervision par la mère, l’affection par le près et la mère et la cohésion familiale. Malgré huit validations de cette table de prédiction, elle a soulevée tellement de critiques métho- dologiques et morales que le thème du dépistage des délinquants po- tentiels a été relégué aux oubliettes par la criminologie à partir du dé- but des années 1970. 2.2. Quelle stratégie de dépistage retenir? Retour à la table des matières La littérature criminologique des dix dernières années propose une grande variété de stratégies de dépistage des délinquants potentiels. Ces stratégies se différencient les unes des autres sur les caractéristi- ques suivantes: le nombre d’étapes, les sources d’information, les do- maines de variables considérés et les méthodes de collecte des don- nées. Marc Leblanc, “Le dépistage des délinquants potentiels” (1997) 7 L’instrument des Gluecks impliquait une source d’information et une méthode de collecte des données, l’intervieweur qui visitait la fa- mille, un domaine de variable, des caractéristiques du fonctionnement de la famille, et une seule étape. Même si d’autres instruments ont fait varier le nombre d’étapes, de domaines de variables ou d’informa- teurs, il a fallu attendre les années 1980 pour voir valider une stratégie qui utilise simultanément plusieurs étapes, plusieurs informateurs et plusieurs méthodes de cueillette de données pour identifier des délin- quants potentiels. Il s’agit de la stratégie proposé par Loeber et al (1984) qui implique trois stades, l’enseignant, l’enfant et la mère comme informateurs et plusieurs types de données (évaluation du comportement par l’enseignant, des entrevues téléphoniques sur le fonctionnement de la famille, les activités de l’enfants et ses troubles de comportement et des évaluations par l’enfant, sa mère et l’inter- vieweur des conduites de l’enfant et de sa supervision). Cette stratégie a augmenté l’efficacité de l’identification des délinquants potentiels de 38% à 74% pour la troisième étape et la proportion des vrais posi- tifs de 25% à 56%, cela à un coup moindre que l’évaluation complète de tous les enfants. Une telle stratégie cible les individus. Il est également possible de viser des groupes à risque, par exemple certains quartiers, certaines familles, certaines écoles, certaines bandes. Beaucoup de programmes de prévention procède de cette manière, cette stratégie réduit les coûts. De plus, elle apparaît bien adaptée à la prévention primaire qui impli- que des programmes universaux pour la population d’une collectivité. En effet, plusieurs programmes qui utilisent une telle stratégie de dé- pistage réduisent la délinquance (voir les recensions dont Tremblay et Craig, 1995). Par contre pour la prévention secondaire, c’est-à-dire l’intervention sur les individus qui manifestent déjà des signes de délinquance, une stratégie séquentielle avec des informateurs et des domaines de varia- bles multiples provenant de plusieurs situation de vie semble plus ef- ficaces selon les données de Loeber et al. (1984). À l’heure actuelle, uploads/Litterature/ depistage-delinquants-potentiels.pdf

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