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H. Spencer LEWIS V VO OY YA AG GE E D D’ ’U UN N P PE EL LE ER RI IN N V VE ER RS S L L’ ’E ES ST T « Et j’ai voyagé jusqu’au portail de l’Est » Sauvegarde de Enseignements Traditionnels et Initiatiques Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES CEDEX 1 Voyage d’un pèlerin vers l’Est SETI – Cénacle de la RoseWCroix 2 H. Spencer Lewis, F.R.C., Imperator de l’Ordre en Amérique VOYAGE D’UN PÉLERIN VERS L’EST « Et j’ai voyagé jusqu’au portail de l’Est » Cinquième épisode de l’histoire complète et authentique de l’Ordre Texte original en américain, paru dans le numéro de mai 1916 de la revue « The american Rosae Crucis », pp. 12-27.  Traduction : Jean-Noël WITZ  Maquette : Frédéric LAFONT Pour le Cénacle de la RoseWCroix Voyage d’un pèlerin vers l’Est SETI – Cénacle de la RoseWCroix 3 « Si vous venez à Paris et que vous faisiez en sorte de rendre une visite au Studio de M. X le professeur de langue au ––– du Boulevard Saint Germain, il devrait pouvoir vous dire quelque chose au sujet du cercle auprès duquel vous voulez vous renseigner. Il serait alors judicieux de lui remettre ce mot. Assurément, un lettre lui annonçant votre arrivée (précisant la date et le nom de votre bateau) serait à propos. » Telle était, en substance, la lettre que je reçus du rédacteur en chef d’un journal parisien à qui j’avais adressé cette simple question : « comment connaître la méthode à suivre qui de façon sûre conduira mes pas jusqu’à la Rose+Croix ? » De fait, j’avais placé sous ma signature un signe particulier qui s’était gravé dans ma conscience durant une série de rêves, même si j’ignorais ou ne me rendais pas compte de sa signification. Lorsque notre cœur aspire sincèrement à quelque grand privilège ou bienfait, quand notre esprit, jour après jour, heure par heure, n’a de cesse de ne s’attacher qu’à une ferme résolution, alors nous décelons dans nos rêves une foule de signes et de symboles, voire de messages importants, dont la source et l’intention demeurent généralement voilées. Après de nombreuses années d’étude de l’œuvre rosicrucienne exotérique, un désir croissant, obsessionnel, de rejoindre la Fraternité, si désintéressée dans son engagement à participer à l’amélioration et unité de l’homme, j’écrivis – mû par une irrésistible impulsion – à ce rédacteur en chef du journal parisien que je ne connaissais pas. La réponse était aussi encourageante que décourageante. A quoi d’autre aurais-je pu m’attendre, je l’ignore. Il était encourageant de constater que ma requête avait retenu l’attention et obtenu une réponse rapide. C’était prodigieux d’apprendre que la grande Fraternité ne s’était pas Voyage d’un pèlerin vers l’Est SETI – Cénacle de la RoseWCroix 4 « éteinte » comme le proclamaient tant d’ouvrages de référence. Mais le fait que je devais me rendre à Paris pour y « apprendre quelque chose du cercle » signifiait tout bonnement un contretemps dans la réalisation de mes espoirs et mes désirs. De la détermination, j’en avais à revendre, et les visions qui peuplaient mes rêves, de jour comme de nuit, maintenaient ma foi et mon ambition. C’était au début du mois de juillet que j’avais reçu la lettre de Paris ; et peut-être me serait-il possible d’aller à Paris l’année suivante. Qu’était-ce qu’une année d’attente ? N’avais-je pas attendu deux, trois, quatre, cinq ans avec l’espoir que je pourrais un jour apprendre que l’Ordre existait toujours ? Sur cette pensée je pliais soigneusement la lettre et la rangeais avec les autres papiers sur lesquels reposaient mes espoirs pour l’avenir. Jour après jour, ces mots me trottaient dans la tête : « si vous venez à Paris ». Dans l’obscurité, ils s’imprimaient sur mes paupières et chaque feuille de papier que je tenais à mes moments d’introspection semblait s’enluminer de cette phrase de feu. Et puis, une semaine plus tard, je recevais une lettre d’affaire qui m’offrait l’opportunité inattendue de visiter plusieurs villes françaises. Ainsi, je pourrais visiter Paris, en toute liberté, me désirs étant donc sur le point d’être réalisés. Assurément, c’était là la démonstration d’un principe rosicrucien. J’écrivis donc de nouveau à Paris, pour cette fois annoncer au professeur X mon arrivée, à bord du paquebot « America » qui partait de New York le 24 juillet, soit quinze jours plus tard. Les préparatifs habituels terminés, la lettre du rédacteur parisien placée en lieu sûr dans mon portefeuille, mes cartes, mes guides et mes notes rassemblées dans mon bagage, je Voyage d’un pèlerin vers l’Est SETI – Cénacle de la RoseWCroix 5 débutais mon périple vers le portail de l’Est, le portail de la Sagesse. Le 24 juillet tombait un samedi. Tôt dans la matinée du dimanche, je fis la connaissance d’un jeune homme au teint basané, que je pensais originaire des Indes orientales. Dès le samedi après-midi, il avait semblé rechercher toutes les occasions de se trouver en ma compagnie, sur le pont supérieur et inférieur, et j’avais l’impression que la solitude, devant laquelle, sur l’océan, tous les hommes sont égaux, lui tenaillait le cœur comme elle tenaillait le mien. Sa société était des plus agréables. Il se rendait en France, puis à Jérusalem, m’apprit-il, pour une mission secrète pour le compte d’une héritière américaine très en vue, célèbre pour ses œuvres charitables. Il y avait quelque chose en lui, un je ne sais quoi lié à sa personnalité – à son être intérieur – qui me fit une étrange et profonde impression. Je me revois montant depuis le salon au pont supérieur et le découvrant, debout dans la lumière du soleil, en train de scruter l’horizon de la mer. Il avait un port altier, sa silhouette rayonnait une majesté certaine et son allure en imposait vraiment. Je m’arrêtai et l’observai. Sa posture traduisait un intérêt intense – mais pour quoi ? Le soleil levant ? Et tandis que je le regardais, à son insu, figé tel un bronze, un sentiment de respect mêlé de crainte m’envahit et je pus m’empêcher de penser que celui que je contemplais était quelque mystique oriental. Cependant ces boutades et le soin qu’il mettait à éviter tout sujet lié à l’occulte, ne pouvaient rien laisser penser de plus qu’il était des Indes orientales. Toutefois, mes multiples tentatives de l’attirer sur le terrain de l’occulte, et plus particulièrement de la philosophie est-indienne, l’avaient intimement convaincu de mes propres idéaux et croyances philosophiques. A l’évidence, ceux-ci reflétaient et Voyage d’un pèlerin vers l’Est SETI – Cénacle de la RoseWCroix 6 témoignaient expressément des pratiques religieuses et des principes moraux qui étaient les miens. Nous accostâmes à Cherbourg le dimanche 1 er août matin et nous découvrîmes une baie en habits de gala car le yacht personnel du Tsar é tait là, escorté par de nombreux navires de guerre. Le Tsar se rendait en visite officielle auprès du président de la république française. Un voyage de six heures nous conduisit, mon compagnon et moi, à Paris et nous nous séparâmes à l’entrée de mon hôtel, bien convaincus l’un et l’autre que nous ne nous rencontrerions plus. Cependant, avant que nous n’atteignions Paris, j’avais invité mes compagnons de voyages à inscrire leur nom sur une carte postale du paquebot. Mon compagnon étranger me laissa entendre qu’en plus je pourrais être heureux qu’il me laisse ses coordonnées sur carte séparée. Lui ayant confirmé que j’en serais ravi, il arracha un feuillet de papier épais d’un calepin et y écrivit ce qui semblait être son adresse et quelques mots, sous son nom. D’un geste machinal je le rangeais dans mon portefeuille et non pas avec le reste de mes papiers. Jamais ne me vint l’idée d’étudier ce qu’il pouvait bien signifier ou ce à quoi il était destiné. Quand cet homme parlait ou s’adressait à vous, vous ne pouviez rien faire de plus que de vous laisser aller à la rêverie, à penser machinalement. Une semaine s’écoula avant que je cherche à rencontrer le professeur « X. ». J’avais prononcé les mots « Rosae Crucis » en présence de français et françaises avec des bonheurs divers. Je constatais que ces mots, dans la plupart des cas, agissaient comme un charme – amenant sur bien des visages un air d’émerveillement, de surprise, de respect et Voyage d’un pèlerin vers l’Est SETI – Cénacle de la RoseWCroix 7 de vénération – mais jamais le moindre signe ou mot de reconnaissance. Il y eut une exception. A mon hôtel, tôt le matin, je rencontrai une jeune fille – peut-être âgée de seize ans – en train de frotter à la brosse les sols du hall. Conformément à ma méthode habituelle de recherche et d’investigation, je me plaçai de telle sorte que je pouvais voir son visage et je prononçai lentement « Ros-a-e Crucis ». Elle se redressa comme mue par un ressort, se tint ainsi figée à me regarder avec cet air serein mêlé d’un peu de crainte, que j’ai pu observer depuis sur uploads/Litterature/ cenacle-de-la-rose-croix-voyage-d-x27-un-pelerin-vers-l-x27-est.pdf

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