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lèges — document — extraits — abrégés — fragments — florilèges — document — extraits — abrégés — frag- L’anthropologue Michel Fromaget en nous conseillant la lecture de cet opuscule de François Cheng, souhaitait nous avoir « apporter une fraction au moins de ce que vous en attendiez ». Or, outre l’intérêt des points soulevés dans son message dont il sera question une autre fois, ce n’est pas une fraction, mais – à travers de livre de François Cheng Cinq méditations sur la Beauté – un pan entier de ce que notre correspondant qualifie de « sujet aussi capital que la tripartition », vient s’ajouter en bonne place aux réflexions accumulées sur ce sujet… Dans son « très beau livre », en effet, François Cheng apporte une pièce maîtresse – en même temps connaissance, mise en œuvre et application – nécessaire à la (re)fondation du paradigme ternaire. À partir de la beauté, c’est un niveau complet qui est établi ; étage ultime – ou premier – occupé par la trilogie : le vrai (ou beau) et le bien (ou bon), couple animé par notre ternarité intime : mémoire-intelligence-volonté. En Chine : le souffle Yin, le souffle Yang et le souffle du Vide médian… se retrouve dans le Tao auquel ce sage nous initie. Dans le même temps, il nous indique la voie et la manière d’un dialogue interculturel fécond. Aussi ai-je consacré à ce livre plus qu’une simple recension, afin de proposer à nos lecteurs ce qui m’a semblé le plus éclairant en regard de la tridimensionnalité de l’ordre du monde – à commencer par l’homme lui-même, en son être et en sa manière d’être – qui nous tient tant à cœur. livre – qui maintient la parenthèse communisme dans un silence assourdissant – revêt une im- portance telle en regard de notre objectif – se dévouer à la cause des intermédiaires (ceux du vide médian) – que nous dérogerons à notre ligne éditoriale qui prévoit de limiter à deux, quatre ou au maximum six pages… la longueur de nos interventions. M.M. (*) Études explicitant (❊ ❊❊), illustrant (❊ ❊) ou étant en rapport avec (❊)… le paradigme ternaire. Cinq méditations sur la Beauté de François Cheng, par Michel Masson ❊ ❊(*) La poésie est dans le regard, et la beauté dans le paysage, car, ici, seul “le regard” nous appartient. Mettre «la vraie création artistique à la place su prême, au-dessus même de la pure spéculation philosophique… ». Classement : 4Ca10 version 1.0 • 10/ 2008 Réseau-Regain (reseau-regain.net) 1/9 D ès la riche introduction de l’éditeur (1), nous apprenons qu’il nous « faut revenir à l’essentiel, c’est-à-dire à la vérité cru- ciale du "centre"… – [cruciale, c’est bien le mot !] –, à la relation qui unit les êtres… ». Par le biais des remerciements adressés aux personnes qui ont mis une salle à sa disposition, nous savons aussi que les riches pages de ce géant petit livre ne sont pas seulement la trans- cription de la pensée de leur auteur, mais qu’elles sont aussi le résultat de soirées… donc d’une pensée ouverte. Ce livre, en effet – aspect capital – est large- ment voué à la "vie ouverte" à laquelle, tout au long de ses réflexions, François Cheng nous in- vite et nous incite. "Ouverture" à laquelle, par touches délicates successives, il nous initie à tra- vers cinq méditations. L’auteur, chinois d’origine, est – il ne s’en cache pas – le résultat d’un métissage culturel issu de la copulation spirituelle entre l’Orient et l’Occident… sans qu’à aucun moment il ne soit question de savoir qui commence, qui est supé- rieur ou qui l’emportera. Il ne lui vient pas non plus à l’idée de séparer absolument les trois com- posantes de sa musique : la mélodie, le rythme et l’accompagnement… car, n’en doutons pas, c’est bien, à travers l’art, de l’harmonie univer- selle dont s’agit ? Or, Il n’y a de poésie que savante, aime à m’avertir un ami de longue date. Comment résou- dre le paradoxe de ce mariage dépareillé entre le savant et le poète ? Tout simplement, en redon- nant son véritable sens au mot savant, sans le ré- duire, comme le fait notre époque ma té ria liste qui ne prend en compte que la partie “basse” des trois composantes de l’être, en excluant l’âme par la dénaturation de l’esprit (le souffle) qui l’unit au corps… et, pour cette raison, exclut le mystère, et la véritable poésie qui est la fine pointe de nos tentatives de le percer… Le savant, en effet, au-delà de l’accumulation de savoirs, est celui dont l’âme est apte à prendre en compte cette part qui échappe à la pensée ex- clusivement discursive et raisonneuse… car, le vé- ritable savant est aussi un sage. Quant au poète, les “cinq méditations” que nous offre François Cheng, nous apprendront ce qu’il est par ce qu’il fait : sa manière d’être médiateur. C’est certainement la grande leçon de ce poème en cinq parties, d’avoir su réunir la pen- sée discursive, linéaire, démonstrative que sont devenues la pensée occidentale, et celle, intui- tive et symbolique… en un mot poétique… de l’Orient. Loin d’y voir deux visions opposées, François Cheng révèle leurs vertus respectives, les fruits de l’union de leur complémentarité, et la capa- cité qu’elles ont de nous acheminer où ni l’un ni l’autre ne peuvent conduire séparément. Première méditation Dès la première méditation, notre savant confirme : l’aventure humaine se trouve « Entre ». Dans cet interstice réside le mystère de la relation entre les « deux extrémités de l’uni- vers vivant : d’un côté le mal, de l’autre la beauté.» (p.13)… explicitant par là la prémisse de l’aphorisme de Dostoïvievski « La beauté sauvera le monde ». Mais aussitôt une question se pose : « Une beauté qui ne serait pas fondée sur le Bien est- elle encore belle ? » ; un peu plus loin, notre sage y adjoindra la vérité : “La beauté n’est-elle pas la splendeur du vrai ?”. Mis en fonction, ces trois fondamentaux réalisent une unité dont le beau – plus précisément, l’esprit de poésie – serait le cœur battant entre le vrai et le bien, comme le savoir-faire unit le savoir au faire. La première beauté – qui s’impose à nous, et nous «appelle» – est, nous dit-il, le paysage… L’art vient ensuite et avec lui son plus beau fleu- Classement : 4Ca10 version 1.0 • 10/ 2008 Réseau-Regain (reseau-regain.net) 2/9 ron : la femme : « vénus grecques, modèles de Botticelli, du Titien, et, plus proche de nous, de Chassériau, d’Ingres… » Mais l’auteur, inquiet, entend les questions : « d’où parlez-vous ? de quelle légitimité vous ré- clamez-vous ? » ; il ne répond pas, comme il pourrait le faire « je suis académicien, et auteur d’une quantité d’ouvrages… cela me confère une certaine autorité » ; non, il suggère timidement, que « du fait de mon exil [dès l’âge de vingt ans], je suis devenu un homme de nulle part ou alors de toutes parts. Je ne parle donc pas au nom d’une tradition… moins encore d’une métaphysique pré-affirmée, d’une croyance préétablie ». «…Le travail que je dois effectuer consiste plutôt à creuser en moi la capacité à la réceptivité…, posture d’ac- cueil : être « le ravin du monde »… , et non de « conquête ». De fait, nous verrons tout au long de ses mé- ditations-comtemplations que les outils mentaux employés sont – tour à tour, en parallèle, en simultané ou en coïncidence – d’ascendance orientale ou oc- cidentale. Deuxième méditation Dans sa deuxième méditation, François Cheng entreprend de nous instruire sur la pensée chi- noise, et plus particulièrement sur le Tao. Et là, surprise… On nous trompe ! On nous fait croire que le Tao est un parangon de dualité… on nous escamote le principal : son caractère n’est pas duel, mais essentiellement ternaire. Et cela dès l’écriture et la manière de figurer les notions sous forme d’idéogrammes élémentaires qui, conca- ténés, confèrent un sens profond au signe-mot, et par là au signifié. Cette étymologie du sens dé- voile le secret de l’âme chinoise, directement et constamment rattaché à la beauté par le signe. Le “b.a. ba” chinois est iconographique, il va direc- tement aux sens… d’où découlent une compré- hension ouverte à tous – et non au seul savant – car plus directement liée au graphisme… partant, à la tridimentionalité du Vrai-Beau-Bien… La poésie du signe fait « reliance ». Le sens profond est à fleur de l’écriture chi- noise, donc de sa pensée ; plus près du sens dans « les trois acceptions du mot “sens” en français : sensation, direction, signification », ce qui ne va pas sans influer sur la manière d’être du taoïste, plus directement lié à la beauté … donc au vrai et au bien. Beauté « re- levant de l’être et non de l’avoir… », car « la vraie beauté ne saurait être définie comme moyen ou instru- ment, [car,] par essence, elle uploads/Litterature/ cinq-meditations-sur-la-beaute-pdf.pdf
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- Publié le Fev 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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