Pédagogique, clair et vivant, ce livre constitue une introduction actuelle aux
Pédagogique, clair et vivant, ce livre constitue une introduction actuelle aux grands auteurs de la philosophie. Organisé par thèmes de réflexion, il propose une sélection de 100 citations expliquées. Pour chacune, on trouve : une mise en contexte dans l’œuvre et l’époque du philosophe ; une explication du problème posé ; des exemples de la vie quotidienne ; une citation complémentaire. Des pistes de lecture viennent éclairer chaque thématique. Tous les auteurs Tous les thèmes Toutes les problématiques FLORENCE PERRIN et ALEXIS ROSENBAUM sont professeurs agrégés et docteurs en philosophie. Ils enseignent en classe de Terminale et dans le supérieur. Florence Perrin Alexis Rosenbaum CITATIONS PHILOSOPHIQUES EXPLIQUÉES Cinquième tirage 2014 Éditions Eyrolles 61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com Cet ouvrage a fait l’objet d’un reconditionnement à l’occasion de son cinquième tirage (nouvelle couverture et nouvelle maquette intérieure). Le texte reste inchangé par rapport au tirage précédent. Mise en pages : Istria En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. © Groupe Eyrolles, 2007 pour le texte de la présente édition © Groupe Eyrolles, 2014 pour la nouvelle présentation ISBN : 978-2-212-55973-6 Dans la même collection SOMMAIRE Avant-propos Partie 1 Le sujet La conscience et l’inconscient Le désir Autrui Le bonheur Partie 2 Le savoir Le langage Vérité et connaissance La science La philosophie Partie 3 La culture Nature et culture La religion L’art Le temps et l’histoire La technique et l’action Partie 4 Morale et politique La morale La justice et le droit L’État La liberté Notes Bibliographie générale Index des philosophes AVANT-PROPOS Tout philosophe, remarquait Maurice Merleau-Ponty, songe à une parole qui les terminerait toutes. Cet espoir est remarquablement illustré par certains aphorismes, si concis et si riches qu’ils semblent condenser une infinité de significations, d’images et d’expériences en une unité minimale d’espace et de temps. Quel sentiment d’admiration et de délectation devant le constat qu’une simple phrase nous hisse soudain à l’universel, à l’intemporel, en paraissant capturer l’« essentiel » – toutes ces choses que nous aurions aimé dire, mais que nous n’aurions jamais réussi à exprimer ainsi... La tradition philosophique, en particulier, n’est pas avare de formules fulgurantes et profondes. Forte de deux millénaires et demi d’histoire, elle nous a légué un extraordinaire patrimoine d’œuvres sur lequel notre culture a prélevé des fragments et locutions devenus célèbres. Ces « citations philosophiques », toutes plus ou moins lapidaires et énigmatiques, font souvent partie de nos vies. Mais, à vrai dire, la célébrité d’une formule ne garantit pas sa compréhension ; à l’inverse, elle aurait plutôt tendance à faire écran entre sa signification et nous- même. Répétant et échangeant les mots comme de vieilles pièces de monnaie usagées, nous avons souvent oublié ce que ces mémorables sentences signifiaient réellement. Notre expérience d’enseignants nous l’a d’ailleurs sans cesse confirmé : le sens qui leur est spontanément prêté est rarement fidèle à leur véritable intention. C’est donc l’objet de cet ouvrage que de proposer une sélection de grandes citations philosophiques, afin de restituer leur sens et leur portée. Regroupées selon les principaux thèmes philosophiques, le lecteur y retrouvera la plupart des auteurs classiques. Expliquées dans un langage concret et accessible, elles conservent bel et bien, comme on pourra le constater, toute leur vigueur et leur actualité. Chaque explication est en outre complétée par une citation de « contrepoint », destinée à prolonger la réflexion. Il s’agit tantôt d’une reformulation stimulante, qu’elle soit proprement philosophique ou de nature plus « littéraire », tantôt d’une piste de critique susceptible d’être féconde. Que le lecteur ne s’inquiète donc pas s’il trouve parfois la citation d’un philosophe suivie d’une citation « opposée »... attribuée à un penseur tout aussi éminent. Car le contraire d’une phrase vraie est certes une phrase fausse, mais, comme le remarqua un jour Niels Bohr, les vérités profondes sont reconnaissables au fait que leur contraire est également une vérité profonde. PARTIE 1 LE SUJET LA CONSCIENCE ET L’INCONSCIENT « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. » Blaise Pascal (1623-1662), Pensées1 Qu’y a-t-il de plus misérable qu’un homme ? Éphémère locataire d’une planète perdue dans un canton de l’univers, son existence n’est qu’un bref hoquet entre la naissance et la mort. Ses forces sont dérisoires : un choc mal placé, une simple vapeur de poison, suffisent à le tuer. Même la raison qui fait sa fierté ne saurait le sauver : il ne sait ni d’où il vient ni où il va, et tombe d’incertitudes en erreurs, sans point fixe pour le soutenir. Pourtant, n’est-ce pas cette clairvoyance, cette conscience d’être misérable, qui le hisse d’emblée au-dessus du reste de la Création ? Car, quand bien même « l’univers l’écraserait, remarque Pascal, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien ». La conscience inverse ainsi l’ordre des valeurs : parce qu’il est doué de pensée, l’homme est investi d’une grandeur paradoxale, née de la compréhension de sa propre petitesse. Pourquoi chercher la dignité humaine dans une contradiction ? Le propos s’éclaircit si l’on se réfère à la religion chrétienne, dont Pascal fait l’apologie. La grandeur de l’homme lui vient de son origine divine, et sa misère du péché originel. Nous tourner vers la première serait source d’orgueil ; nous affliger du second serait motif de désespoir. Mais l’amour de Jésus-Christ, incarnation sublime de Dieu dans la misère humaine, permet de nous reconnaître et de nous vouloir semblables à Lui. Deux siècles après Pascal, le philosophe allemand Friedrich Nietzsche se moquera lui aussi de l’orgueil humain. Mais en recherchant la grandeur de l’homme une fois écartées ses prétentions, il aboutira à une tout autre conclusion : « Tu dis “moi” et tu es fier de ce mot. Mais ce qui est plus grand, c’est ce à quoi tu ne veux pas croire – ton corps et sa grande raison. » « Je pense, donc je suis. » René Descartes (1596-1650), Discours de la méthode2 La célébrité de la formule en occulte l’originalité car il ne va pas de soi de déduire son être de sa pensée. Comment la conscience peutelle être la preuve de notre existence ? L’ambition cartésienne est d’obtenir une vérité indubitable. Or, la matérialité du monde extérieur, que nous tenons pour évidente, n’est pas si certaine que cela, comme en témoignent nos illusions d’optique, ou encore l’expérience courante du rêve, dont l’impression de réalité est très convaincante. De même, la familiarité entretenue avec notre corps, si elle semble être un témoignage plus concret de notre être, ne résiste pas à un examen attentif, ainsi que l’illustrent les témoignages d’amputés qui éprouvent des sensations de leur membre « fantôme ». Par conséquent, le monde, pas plus que le corps, n’offre de vérité certaine. En revanche, si je peux douter de tout, le fait même de douter, donc de penser, est une réalité indiscutable. Le contenu de ma pensée, ce que j’imagine, mémorise ou calcule, peut s’avérer faux ou illusoire ; cela ne remet pourtant pas en cause la présence de ma pensée qui demeure hors de doute. Quand bien même j’affirmerais que je ne suis pas, je ne cesserais pas d’être pour autant. Voilà pourquoi si je pense (cogito), alors je suis (ergo sum), c’est-à-dire j’existe, au moins en tant que conscience. Avec Descartes, l’expérience de la pensée fonde en ce sens la première des vérités, même si celle-ci reste paradoxalement la plus difficile à saisir... peut-être parce qu’elle nous est si intime que nous ne la percevons même plus. « Donc je suis » ? Ne pas confondre pour autant la certitude de mon existence avec la valeur de ma personne. « Être » est une chose, exister comme subjectivité authentique en est une autre. D’où le constat plutôt amer du philosophe danois Søren Kierkegaard : « La majorité des hommes sont des “Je” abrégés ; ce que la nature avait prévu pour être taillé en Je est bientôt émoussé en un simple sujet à la troisième personne. » « Montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison. » Sigmund Freud (1856-1939), L’Inquiétante Étrangeté et autres essais3 Freud n’a pas découvert l’inconscient. À la fin du XIXe siècle, il était déjà établi que certains événements mentaux se déroulent hors du champ de notre conscience. Mais en fondant la psychanalyse, Freud a fait de l’inconscient le moteur de notre vie psychique. Ses observations cliniques le conduisent en effet à supposer un bouillonnement intérieur de pulsions, d’images et de peurs dont l’introspection ne saisit que des bribes éparses. L’origine de cette vie psychique demeure obscure, car la conscience n’est qu’une zone à la surface de l’esprit, telle la partie émergée d’un iceberg (dont la partie immergée serait l’inconscient). Ainsi, la vraie uploads/Litterature/ citations-philosophiques-expliquees-100-citations-pour-decouvrir-lhistoire-de-l.pdf
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- Publié le Dec 29, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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