Fondation ”Pour la science” Centre international de synthèse Première semaine i

Fondation ”Pour la science” Centre international de synthèse Première semaine international de synthèse Deuxième fascicule (du 20 au 25 mai 1929) CIVILISATION - LE MOT ET L’IDÉE - Exposés par Lucien Febvre, Émile Tonnelat, Marcel Mauss, Adfredo Niceforo et Louis Weber DISCUSSIONS Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Lucien Febvre et al., Civilisation – Le mot et l’idée (1929) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de l’article de : Fondation ”Pour la science”, Centre international de synthèse Première semaine international de synthèse, Deuxième fascicule (du 20 au 25 mai 1929) CIVILISATION - LE MOT ET L’IDÉE -. Exposés par Lucien Febvre, Émile Tonnelat, Marcel Mauss, Adfredo Niceforo et Louis Weber. Paris: la Renaissance du livre, 1930, 145 pp. Première se- maine. Exposés par : Lucien Febvre, Professeur à l'Université de Strasbourg Émile Tonnelat, professeur à la Sorbonne Marcel Mauss, directeur à l'Éole des hautes Études Alfredo Niceforo, professeur à l'Université de Naple. Louis weber, Directeur-adjoint au ministère du Travail Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les citations : Times New Roman 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition numérique réalisée le 5 février 2006 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec, Canada. Lucien Febvre et al., Civilisation – Le mot et l’idée (1929) 3 Table des matières Avant-propos, par Henri BERR Civilisation. Évolution d'un mot et d'un groupe d'idées, par Lucien Febvre Discussion Kultur. Histoire du mot, évolution du sens, par Émile Tonnelat Discussion Les Civilisations. Éléments et formes, par Marcel Mauss Introduction I. Faits de civilisation II. Civilisations, formes de civilisation III. Sens ordinaires du mot civilisation Discussion Note sur la Civilisation indienne, par P. Masson-Oursel À propos des formes et aires de civilisation, par Raymond LENOIR La Civilisation. Le problème des valeurs. Une échelle objective des valeurs est- elle concevable, par Alfredo Niceforo Discussion La Civilisation. Civilisation et technique, par Louis Weber Discussion Lucien Febvre et al., Civilisation – Le mot et l’idée (1929) 4 Fondation ”Pour la science”, Centre international de synthèse Première semaine international de synthèse, Deuxième fascicule (Première semaine du 20 au 25 mai 1929) CIVILISATION - LE MOT ET L’IDÉE -. Exposés par Lucien Febvre, Émile Tonnelat, Marcel Mauss, Ad- fredo Niceforo et Louis Weber. Paris: la Renaissance du livre, 1930, 145 pp. Lucien Febvre et al., Civilisation – Le mot et l’idée (1929) 5 CIVILISATION - LE MOT ET L’IDÉE - Avant-propos Par Henri Berr Retour à la table des matières Dans l'Avant-Propos d'un premier fascicule j'ai précisé le caractère que nous désirons donner à nos « semaines » : je n'y reviendrai pas. Ici, je voudrais insister sur le rapport qui existe entre les communica- tions et les discussions que recueille ce fascicule Civilisation et le Vo- cabulaire qu'élabore la Section de Synthèse historique du Centre. Notre Vocabulaire, tel que nous l'avons conçu, doit présenter une double utilité. Il apportera une contribution importante à l'histoire des idées. La vie des mots, quand il s'agit des termes scientifiques, ou dont il est fait un emploi scientifique, reflète l'évolution de la science : l'histoire de l'histoire et de la théorie de l'histoire se trouvera donc sin- gulièrement éclairée parce Vocabulaire historique. À la science même, d'autre part, il fournira des thèmes de ré- flexion. Mieux encore, il ménagera l'accord des travailleurs et facilite- ra, par suite, la solution des problèmes dans le domaine de l'histoire - aussi largement compris qu'il est possible et légitime. Le vocable civilisation est un des mots, de large portée, qui sont le plus souvent employés à la fois dans la langue des historiens, dans Lucien Febvre et al., Civilisation – Le mot et l’idée (1929) 6 celle des philosophes, et dans le langage courant. Les hommes politi- ques, les journalistes s'en servent constamment. Ils s'en servent en des sens divers - et volontiers vagues. D'une façon générale, ce mot est affecté d'une réoccupation de valeur, qui a ou qui peut être soupçon- née d'avoir toujours quelque chose de subjectif. À notre point de départ, dans celle étude en commun, nous avons rejeté absolument, comme il convenait, toute préoccupation de celle nature. Objectivement, nous avons cherché à savoir quand était né le moi, sous la pression de quelles circonstances et de quels besoins ; quel sort il avait eu depuis son apparition. Et, parallèlement à celle de civilisation, nous avons fait, ou ébauché, l'histoire de Kultur. Lucien Febvre et Émile Tonnelat se sont chargés respectivement de cette enquête 1. Leurs exposés, en partie neufs, riches de substance, ont provoqué des remarques complémentaires : on trouvera ici ces communications, revues et encore enrichies 2. L'histoire de civilisation, comme celle de Kultur, manifeste, parmi les apports des penseurs et des circonstances, deux tendances diverses et qui s'opposent, au moins en apparence. L'une consiste à considérer la civilisation comme un idéal humain ; l'autre à attribuer une certaine civilisation à des groupements humains déterminés. Les deux tendan- ces sont-elles inconciliables ? Du fait qu'il y aurait des civilisations, la civilisation serait-elle un concept périmé ? - L'histoire du moi posait un problème dont la solution a été amorcée, dans les séances suivan- tes, par les communications de Marcel Mauss, Alfredo Niceforo, Louis Weber, et les débats qu'elles ont provoqués. Qu'il y ait des civilisations différentes, dont les traits caractéristi- ques (et peut-être les types divers) doivent être étudiés méthodique- ment, Marcel Mauss l'a montré avec une abondance de documentation 1 E. Tonnelat nous a rendu le grand service de remplacer, aux approches de la Semaine, Charles Andler, qui s'était chargé, en principe, du mot Kultur, mais a dû, vers ce moment, s'absenter de Paris. 2 En appendice à l'étude, si fouillée, de Lucien Febvre, nous avons tenu à pu- blier ses notes - qui constituent, pour l'histoire des idées, une mine de rensei- gnements et de suggestions. Lucien Febvre et al., Civilisation – Le mot et l’idée (1929) 7 et une ingéniosité frappantes. Il a défini, il a voulu définir de façon tout extérieure et objective, ce qu'il appelle le phénomène de civilisa- tion - dont le propre est de pouvoir s'emprunter, d'être commun, dans son expansion, à un nombre plus ou moins grand de sociétés, à un passé plus ou moins long de ces sociétés (p. 82). Qu'on puisse déterminer des formes et des aires de civilisations, cela ressort également de son lumineux exposé. Il y a des civilisations nationales et des civilisations supra-nationales. Les civilisations supra- nationales - civilisation ancienne et civilisation moderne ; civilisation européenne et civilisations asiatiques ; civilisation chrétienne et civili- sation islamique... - ont pour fondement des données très diverses. Si divers que soient les phénomènes de civilisation, ils peuvent être ramenés, comme l'a montré A. Niceforo, à un nombre limité d'élé- ments : vie matérielle, organisation sociale, vie intellectuelle, dirons- nous - en modifiant quelque peu ses intéressantes indications. Et, sou- vent, c'est ce dernier élément, l'intellectuel, ce sont les données reli- gieuses et morales qui fondent une civilisation supra-nationale 3. A-t-on les moyens de classer, hiérarchiquement, les civilisations ? Par de fortes objections Niceforo a montré la difficulté de les compa- rer entre elles pour établir, de façon précise, numérique, des degrés de supériorité. Pourtant, il va trop loin, semble-t-il, - et la discussion l'a fait ressortir, - quand il élimine le concept optimiste de civilisation. La difficulté de comparer et de classer les groupes humains, les re- culs sur tel point de telle société, le regrès général de telle période ne prouvent pas qu'il n'y ait point une civilisation humaine, qui progresse dans l'ensemble. À l'origine, remarquons-le, civis, le mot qui opposait au barbare l'homme de la civitas, - héritière de la [mot grec], -exprimait une supé- 3 Dans quelle mesure les phénomènes de civilisation - par exemple, les repré- sentations et les pratiques collectives que relève l'ethnologie - sont-ils sociaux, au sens étroit et rigoureux du moi, cette question, qu'aurait pu soulever la communication de Mauss, n'a pas été traitée et n'avait pas à l'être en la cir- constance. Lucien Febvre et al., Civilisation – Le mot et l’idée (1929) 8 riorité, qui, au point de vue de l'organisation sociale et du développe- ment de la personnalité humaine, ne saurait être mise en doute. On verra que la seconde partie de nos débats a mené à cette constatation objective qu'il y a, de l'animalité à l'humanité primitive, de l'humanité primitive à l'humanité actuelle, un acquis progressif. Cet acquis, ce fond commun, n'est-il qu'un résultat de uploads/Litterature/ civilisation-le-mot-et-l-x27-idee.pdf

  • 21
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager