FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES RABAT Ç.o-J..\;..-0:.... U.k~-!'-
FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES RABAT Ç.o-J..\;..-0:.... U.k~-!'- ~ Université Mohammed V \ HESPÉRIS TAMUDA VOL. XXIX - Fascicule 1 1991 HESPERIS TAMUDA Sous le patronage du Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Abdelwahed~ BENDAOUD * * .. Comité de Rédaction Brahim BOUTALEB Abdeliatif BENCHERIFA Rahma BOURQIA Abderrahmane EL MOUDDEN Mohammed KENBIB Abdclahad SEBTI La revue Hespéris - Tamuda est consacrée à l'étude du Maroc, de sa société, de son histoire, de sa culture et d'une manière générale aux sciences sociales de l'Occident musulman. Elle paraît annuellement en un ou plusieurs fascicules. Chaque livraison comprend des articles originaux, des communications, des études bibliographiques et des comptes-rendus en arabe, français, anglais, espagnol et éventuellement en d'autres langues. Les textes, dûment corrigés, doivent être remis en trois exemplaires dactylographiés, en double interligne et au recto seulement. Les articles seront suivis de résumés dans une langue différente de celle dans laquelle ils ~ont publiés. Les textes non retenus ne sont pas retournés à leurs auteurs. Ceux-ci en seront avisés. Les auteurs reçoivent un exemplaire du volume auquel ils auront contribué et cinquante tirés à part de leur contribution. Les idées et opinions expriniées sont celles de leurs auteurs et n'engagent en rien Hespéris-Tamuda. Le système de translittération des mots arabes utilisés dans cette revue est le suivant: " , J r y b J z ..;., V' ..:... th . sh V' C. if C lt .f 9 t kh .k ~ d j; ~ ~ dh t , t gh J f J q !l k J r m .) n J> h ) w 1.$ y Voyelles brèves a u Voyelles longues Diphtongues Pour toute demande d'abonnement ou d'achat, s'adresser au Service des Publications, des Echanges et de la Diffusion, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, BP. 1040, Rabat. Université Mohammed V FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES , HESPERIS TAMUDA VOL. XXIX - Fascicule 1 1991 Tous droits réservés à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat (Dahir du 29/07/1970) HESPERIS TAMUDA Vol. XXIX, Fasc. 1 SOMMAIRE •• SUMARIO ARTICLES - ARTICULOS 1991 Mohamed EL FAIZ : L'A1jarafe de Séville: un jardin d'essais pour les agronomes de l'Espagne musulmane .5 Mariano ARRIBAS PALAU: Un viaje dei Conde de Expilly a Tétuan 27 Mohammed KENBIB : The Impact of the French Conquest of A1geria on Morocco (1830-1912) { 47 Tatiana Leonidovna MOUSSATOVA: Les liens entre la Russie et le Maroc au XIXe siècle 61 Xavier HUETZ de LEMPS: La collaboration francO,-espagnole pendant la guerre du Rif (1925-1927) 85 DOCUMENTS-DOCUMENTOS Abderrahmane EL MOUDDEN:The Sharif and the Padishah : Three Letters from Murad III to CAbd al-Malik. 113 Khalid BEN SRHIR: Le traité de Moulay Yazid avec l'Angleterre (1791) 127 COMYrES-RENDUS BIBLIOGRAPHIOUES-RESENAS BIBLIOGRAFICAS Herman L.BECK: L'image d'Idris II, ses descendants de Fas et la politique sharifienne des sultans marinides (656-869/1258-1465), Leiden, E.J.Brill, coll. Asfar, vol.3, 1989, IX-292p. (Abdelahad SEBTI) 151 Khalid BEN SRHIR: Le Maroc et la Grande Bretagne au XIXème siecle (1856- 1886), Casablanca, Wallada, 1990, 505p. (Mohammed KENBIB ) 155 Lawrence ROSEN: Bargainingfor reality. The construction ofsocial relations in a muslim community. The University of Chicago and London, 1984, 210p.(Rahma BOURQIA) 159 Daniel RIVET: Lyautey et l'institution du Protectorat au Maroc, Paris, l'Harmattan, 3 vol., 1988 [compte-rendu en arabe] (Brahim BOUTALEB)........167 Hesperis-Tamuda, Vol. XXIX, Fase.1 (1991), pp. 5-25. L'AWARAFE DE SEVILLE : UN JARDIN D'ESSAIS POUR LES AGRONOMES DE L'ESPAGNE MUSULMANE 1 Mohamed El Faiz Les recherches de L. Bolens, A. M. Watson, et Thomas F. Glick ont permis d'entrevoir, derrière l'ample mouvement de transformation de l'agriculture arabo-musulmane médiévale, les signes d'une véritable "révolution agricole" 2 . Si eette révolution a reçu sa première impulsion en Orient musulman, entre le VIlle-et le Xe s., elle ne connaîtra sa phase de mûrissement qu'en Andalousie, durant le XIe_XIIe s. Ces deux siècles peuvent, nous semble-t- il, être qualifiés de "moment andalous" dans la marche générale du progrès (1) Cet article a fait l'objet d'une communication au Symposium International "The Authentic Garden" 8-11 mai 1990, Leiden, Pays-Bas. (2) La "révolution agricole" a consisté dans l'intI Jduction de nouvelles plantes, l'extension des surfaces irriguées, le perfectionnement du système hydraulique et l'amélioration des ,techniques productives. Mme L. Bolens a bien montré, dans une étude documentée et érudite (Agronomes andalous du Moyen Age, éd. Droz, Genève, 1982), le progrès des méthodes culturales dans l'Andalousie musulmane. A.M. Watson a suivi, pour sa part, le procès d'introduction et de diffusion des plantes nouvelles dans le monde arabo-musulman (Cf. 'The Arab Agricultural Revolution and ils diffusion 700-1100", in Journal of Economie History, Cambridge University, London, 1983). A consulter pour le même thème, Thomas F. G1ick, Islamic and Christian Spain in the Early Middle Ages, New Jersey, 1979, pp. 51-85. A la lumière de ces travaux, le concept de "révolution agricole", appliqué aux réalités d'al-Andalus, paraît moins excessif, surtout quand on connaît l'usage courant de cette expression pour désigner les changements de moindre ampleur, qui se sont produits dans l'agriculture europé.enne médiévale. 6 MOHAMED EL FAIZ agricole3. Séville, après Cordoue et Tolède, est devenue une capitale agricole et la Mekke des agronomes 4 . Mais, plus que Séville, c'est son hinterland, l'AIjarafe (transcription du nom arabe a/-Sharaf, qui nous paraît avoir constitué le laboratoire de la nouvelle agriculture..Pour montrer cela, nous avons choisi deux agronomes, Ibn J;IajjÏÏj (XIe s.) et Ibn al-cAwwam (XIIe s.) qui sont tous les deux originaires de l'AIjarafe, et qui ont donné à cette région, sa réputation de jardin d'essais et d'acclimatation 5. On cherchera dans un premier point, à situer dans ses limites géographiques et ses potentialités naturelles, ce haut lieu de la recherche agronomique andalouse; dans un second point, on tentera de délimiter les domaines explorés, de restituer la chaîne des expériences effectuées et d'évaluer leur impact sur les pratiq~es paysannes de l'époque. La variabilité et la richesse de ces expériences nous feront découvrir le rôle stratégique du service de la recherche agronomique en Andalousie, un service qui est peu connu, mais dont la vitalité nous paraît constituer un des facteurs majeurs de l'explication des progrès de l'agriculture hispano-musulmane. 1- LOCALISATION ET POTENTIALITES D'UN SITE AGRICOLE L'AIjarafe a constitué, à l'époque musulmane, un espace géographique et socio-économique bien délimité, caractérisé à la fois par son étendue, par les variétés qui y sont cultivées et par son peuplement rural. Son destin est resté (3) Le seul écrit qui puisse supporter la comparaison avec les traités agronomiques andalous a été composé plus tard (en 1304), par l'Italien Pierre de Crescens. II s'agit de l'Opus ruralium commodorum, traduit en français sous le titre:" Livre des profits champêtres et ruraux" (en 1373). (4) Séville, qui disposait, d'après at-Tipan, d'un enseignement agr.:>nomique, a vu s'ajouter à ses agronomes locaux (Ibn Ijajjiij, Abu l-khayr), d'autres écrivains agronomiques (Ibn Bassil, Ibn Luenco) qui y ont émigré après la chute de Tolède (1085). (5) Ibn l;Iajjlij a composé son traité agronomique intitulé le "Convaincant" (al_Muqm oC) en 466/1074. Nous utilisons l'édition arabe critique de ce manuscrit agricole faite par S. Jarrâr et J. Ab'tl ~fiyya, cAmman, 1982. Cf, également, la traduction espagnole de ce traité faite par Julia Maria Carabaza Bravo. Ibn al Awwim a composé son "Traité d'agriculture" (/Utab al-filàha) vers la fin du XII e s. Nous possédons deux sources: la traduction espagnole de A. Banquéri (Libro de Agricultura, Madrid, 1802, réedité en 1988 par le Ministère de l'Agriculture espagnol), et la traduction française de C. Mullet (Livre de l'Agriculture, Paris, 1864-1867, réed. Dar Bouslama, Tutlis, 1977). Pour une introduction à l'auteur et à son traité, cf.la mise au point la plus récente faite par E. Garcia Sanchez et E. Hernandez Bermejo (La figura de Ibn al-cAwwàin y el significado de su 'Tratado de Agricultura"dentro de la Escuela Agronomica antlalusi, in réed de 1988, pp 11-46). Nous préférons recourir le plus souvent au texte arabe pour éviter quelques erreurs de traduction. L'ALJARAFE DE SEVILLE 7 étroitement lié à celui de Séville, dont il formera l'assise territoriale, jusqu'au moment où cette ville s'en détournera un peu, pour vivre son aventure maritime, coloniale et mercantile 6. En regroupant les indications puisées chez les historiens, les géographes et les agronomes arabes, on peut situer l'Aljarafe dans ses limites topographiques, mais surtout dans ses potentialités naturelles et humaines, qui ont fait de lui un des hauts lieux de la recherche agronomique andalouse médiévale. l-Les incertitudes du vocabulaire et des chiffres L'Aljarafe (al-Sharaf) signifie en arabe "éminence" ou "terrain surélevé". Mais, quand on cherche à déterminer ce que cette désignation recouvre au juste comme réalités spatiales, géologiques et pédologiques, on se heurte à l'incertitude du 7ocabulaire. Ibn I;Iajjaj parle de la "montagne" de l'Aljarafe (jaba/ a/-Sharaf). Un géographe anonyme nous décri~ l'ensemble du district comme étant situé sur une "colline élevée" (tell Ca/i) Quelle que soit la terminologie adoptée, le plateau de l'Aljarafe retrouve S1\ position surélevée qui lui a valu son nom arabe et justifie également la parabole poétique qui a fait de lui la "couronne" de Séville 9 Les renseignements pédologiques, pl~s rares, uploads/Litterature/ clientbin-images-book287045.pdf
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- Publié le Jui 10, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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