REPÈRES n° 31/2005 L’ÉVALUATION EN DIDACTIQUE DU FRANCAIS : RÉSURGENCE D’UNE PR

REPÈRES n° 31/2005 L’ÉVALUATION EN DIDACTIQUE DU FRANCAIS : RÉSURGENCE D’UNE PROBLÉMATIQUE Sommaire 1. Présentation L’évaluation en didactique du francais : résurgence d’une problématique Bertrand DAUNAY et Yves REUTER, université Charles-de-Gaulle, Lille 3, équipe Théodile (ÉA 1764) ................................................................................................................ 3 2. L’évaluation de l’écriture Les annotations, indicateurs des fonctions de la rédaction : parcours historique Marie-France BISHOP , IUFM de Versailles / équipe Théodile, université Charles-de-Gaulle, Lille 3 ............................................................................................. 9 Évaluer les écrits littéraires des élèves Pierre SÈVE, IUFM d’Auvergne et INRP ...................................................................................... 29 Évaluer l’expression des sentiments dans des textes d’enfants, une mission impossible ? Françoise BOCH et Cristelle CAVALLA, LIDILEM, université Stendhal, Grenoble 3 55 3. L’évaluation de la lecture Que veut dire évaluer la lecture littéraire ? Cas d’élèves en difficulté de lecture Catherine TAUVERON, CREAD-IUFM de Bretagne et université de Rennes 2 (ÉA 3875) .................................................................................................................................................. 73 Regards croisés sur les évaluations institutionnelles Martine RÉMOND, IUFM de Créteil, « Usages et cognition » (FRE CNRS 2627) université Paris 8 et INRP .................................................................................................................. 113 4. L’évaluation de l’oral Mal dit - mieux dit - bien dit - inédit : un point de vue sociolinguistique sur l’évaluation Régine DELAMOTTE-LEGRAND, DYALANG, CNRS-université de Rouen .................. 141 Entre description et prescription, l’institution de l’objet : qu’évalue-t-on quand on évalue l’oral ? Élisabeth NONNON, IUFM de Lille ; équipe Théodile, université Charles-de-Gaulle, Lille 3 ............................................................................................. 161 5. Ouverture Bases et perspectives d’une évaluation formative des pratiques langagières au service de la construction des connaissances dans les disciplines scolaires Jean-Paul BERNIÉ, Martine JAUBERT et Maryse REBIÈRE, IUFM d’Aquitaine université Bordeaux 2 ......................................................................................................................... 189 Définition, statut et valeurs des dysfonctionnements en didactique Yves REUTER, équipe Théodile (ÉA 1764), université Charles-de-Gaulle, Lille 3 ............................................................................................. 211 AVERTISSEMENT Utilisation de l’orthographe rectifi ée Après plusieurs dizaines d’autres revues francophones, REPÈRES applique dorénavant les « Rectifi cations de l’orthographe » proposées en 1990 par le Conseil supérieur de la langue française, enregistrées et recommandées par l’Académie française dans sa dernière édition. Les nouvelles graphies sont d’ores et déjà, pour plus de la moitié d’entre elles, prises en compte dans les dictionnaires courants. Parmi celles qui apparaissent le plus fréquemment dans les articles de notre revue : maitre, accroitre, connaitre, entrainer, évènement, etc. © INRP , 2005 ISBN : 2-7342-1014-2 Revues… des revues – Notes de lecture Gilbert TURCO ; Hélène ROMIAN .......................................................................... 233 Résumés des articles Summaries ............................................................................................................... 243 Zusammenfassungen .............................................................................................. 247 Resumenes .............................................................................................................. 252 Numéro coordonné par Bertrand DAUNAY et Yves REUTER 3 L’ÉVALUATION EN DIDACTIQUE DU FRANCAIS : RÉSURGENCE D’UNE PROBLÉMATIQUE Bertrand DAUNAY et Yves REUTER université Charles-de-Gaulle, Lille 3, équipe Théodile (ÉA 1764) Un numéro de plus sur l’évaluation est-il bien nécessaire, quand on pense à tout ce qui a déjà été écrit sur le sujet en pédagogie, dans les différentes didacti- ques et, particulièrement, en didactique du français ? Nous pensons en fait qu’il s’agissait d’une nécessité, tant le contexte a changé, modifiant les conditions mêmes du questionnement. I. LA RÉSURGENCE D’UNE PROBLÉMATIQUE IMPORTANTE En effet, la problématique de l’évaluation est récurrente en didactique du français mais apparait en quelque sorte par éclipses. Ses (ré)apparitions sont tributaires, à chaque fois, de contextes social, scolaire et didactique différents : dénonciation d’un échec scolaire socialement différencié, contestation des modes de travail pédagogiques « traditionnels » et de l’évaluation sommative dans les années 1980 (voir, par exemple, Pratiques n° 44 ou le Bulletin du CEIRTEIC n° 7), élaboration de nouveaux modes d’enseignement associant théories du texte, théories de l’écriture, réécriture et évaluation formative dans les années quatre- vingt-dix (voir les travaux du groupe EVA)… Mais cette question semble avoir été moins traitée ces derniers temps et c’est bien un effet de retour de cette préoccupation qui ressort de la publication récente, en 2003, des livraisons de deux revues de didactique du français, qui abordent la question chacune dans des optiques spécifiques : Recherches n° 38 (Évaluations et examens) et Le français aujourd’hui n° 140 (Gestes et enjeux de la correction). Tendanciellement, ce qui a changé depuis lors dans le traitement de la problématique de l’évaluation, outre la multiplication des évaluations nationales et internationales, c’est peut-être trois éléments : – l’approche critique des processus d’évaluation, des plus traditionnels aux plus novateurs1 ; – la spécification de la pensée didactique qui ne peut manquer de s’in- terroger sur les caractéristiques d’une évaluation dans une perspective proprement didactique ; – une mise en interrogation critique de la discipline et des relations entre ses composantes « rénovées » ou non et l’évaluation (quelle congruence, de ce point de vue, entre les sous domaines du français ? Comment évaluer 1. Au travers, notamment, de l’interrogation (didactique et idéologique) de la notion de compétence, qui s’était comme imposée dans l’approche des faits didactiques (cf. Dolz & Ollagnier, 1999). REPÈRES N° 31/2005 B. DAUNAY ET Y. REUTER 4 l’oral, les dimensions « littéraires » de la lecture et de l’écriture, le plaisir de lire, les activités même de production et/ou de réception, l’oral ?) La présente livraison de Repères s’inscrit donc dans ce mouvement de résurgence critique de la problématique de l’évaluation, en proposant des contri- butions qui, dans une perspective didactique, s’appuient sur un matériau empi- rique. L’objectif central est d’interroger les variations de l’évaluation liées aux sous domaines du français ainsi que les difficultés spécifiques attachées aux objets d’enseignement - apprentissage : cette perspective permet de poser la question de la congruence ou de l’absence de congruence des pratiques évaluatives au sein du français, en posant la question à la fois du point de vue institutionnel et du point de vue des pratiques, dans une approche historique ou actuelle. 2. L’ÉVALUATION EN « FRANÇAIS » ? La question de l’évaluation dans la discipline « Français » peut difficilement être distinguée du statut même de cette discipline. La configuration institution- nelle de l’enseignement des disciplines au primaire en France2 a récemment posé la question de façon cruciale et le dernier colloque de l’AIRDF3 était tout entier consacré à la question du statut de la discipline. Il est dès lors impératif d’inter- roger les pratiques d’évaluation selon qu’elles portent sur l’oral4, la lecture5 ou l’écriture6. Quoique cette distinction soit en fait insuffisante : la question de la litté- rature, par exemple, questionne cette subdivision traditionnelle si l’on considère que l’approche littéraire de la lecture7 ou de l’écriture8 spécifie son apprentissage et son évaluation. Une telle spécification repose sur une conception de l’enseignement du fran- çais qui se réfère à des pratiques sociales. Celles-ci peuvent amener à penser l’apprentissage en classe dans le cadre d’une « communauté discursive » qui ne se ramène pas au seul univers scolaire9 mais qui réfère à une communauté sociale identifiée (littéraire en l’occurrence)10. Une telle approche peut sembler éclatée ; en réalité, elle change la pers- pective : en primaire particulièrement11, ce n’est plus seulement la discipline 2. Cf. les instructions officielles pour le primaire de 2002, qui réorganisent les « champs disciplinaires » en distribuant de façon éclatée ce qui relevait jadis du « français » comme discipline identifiée. 3. « Le français : discipline singulière, plurielle ou tranversale ? » 9e colloque international de l’AIRDF , Québec, 2004. Cf. la Lettre de l’AIRDF n° 35, décembre 2004. 4. Cf. les contributions de R. Delamotte-Legrand et d’É Nonnon. 5. Cf. ici même les contributions de M. Rémond et de C. Tauveron. 6. Cf. les contributions de M.-F . Bishop, de F . Boch & C. Cavalla, de P . Sève. 7. Cf. l’article de C. Tauveron. 8. Cf. les articles de F . Boch & C. Cavalla et de P . Sève. 9. Comme l’histoire de la rédaction le laisse supposer : cf. ici même l’article de M.-F . Bischop. 10. Cf. l’article de J.-P . Bernié et al. 11. À quoi se résument la plupart des articles de ce numéro, conformément au positionne- ment spécifique de Repères dans ce champ. L’évaluation en didactique du francais : résurgence d’une problématique 5 « Français » qui est interrogée, mais les pratiques langagières, en tant qu’elles contribuent à l’enseignement-apprentissage des savoirs disciplinaires. Dès lors, ce ne sont plus tant les sous domaines du français qui spécifient les approches évaluatives que les domaines de connaissance concernés. Néanmoins, il n’est pas possible de se passer d’une réflexion spécifique sur les pratiques langagières, qui réfèrent non seulement à des champs disciplinaires, mais aussi à des pratiques sociales les excédant : la question des normes langa- gières est une question en soi, qui mérite d’être posée comme centrale en didac- tique du français, au travers notamment des apports de la sociolinguistique12. De surcroit, le cadre scolaire lui-même impose ses normes propres, qui donnent un statut particulier à la notion d’évaluation, indissociable de la notion d’erreur ou de dysfonctionnement, laquelle se construit en fonction de préoccu- pations didactiques particulières13. C’est donc au travers de l’articulation de trois espaces ou de trois « commu- nautés » – discursive, langagière, scolaire – qu’est envisagée la question de l’éva- luation d’une discipline comme le français, dans ses dimensions didactiques. À cela, il convient d’ajouter que l’évaluation en didactique est uploads/Litterature/ l-x27-evaluation-en-didactique-du-francais-resurgence-d-x27-une-problematique 1 .pdf

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