1 Le développement de 3 à 6 ans _______________________________________________

1 Le développement de 3 à 6 ans ___________________________________________________________________ Les habiletés motrices La structuration espace / temps Développement cognitif La maitrise du langage M1 MES - psychologie du développement - 2010/2011 Corinne Totereau, Saint Cyr Chardon les habiletés motrices de 3 à 6 ans __________________________________________________________________ - la motricité globale - la motricité fine - la latéralité manuelle Ralentissement du développement physique et perfectionnement du développement moteur Changements physiques moins spectaculaires et moins nombreux qu’au cours de la période précédente, rythme plus lent des changements (5 à 8 cm et 2 à 3 kilos par an) Un point sur le développement physique Développement du cerveau : - À 6 ans le cerveau a atteint près de 95% de son volume maximal - changement progressif dans le corps calleux, la région qui relie les 2 hémisphères : myélinisation progressive des fibres du corps calleux (jusqu’à 15 ans), ce qui permet une transmission plus rapide et une meilleure intégration des infos - développement des aires sensorielles et motrices du cortex et poursuite de la myélinisation Amélioration de la coordination des infos sensorielles, des processus de mémoire et d’attention, du langage et de l’audition, meilleure coordination entre ce que l’enfant veut faire et ce qu’il est capable de faire Signes de préférence pour une des mains que l’enfant va spécialiser, donc acquisition progressive de la dominance latérale 3 ans : entrée à l’école maternelle De nombreuses activités (découpage, dessin, activités physiques diverses) qui vont permettre aux enfants de développer et d’affiner leurs compétences motrices Les habiletés motrices Perfectionnement des compétences qui ont été acquises à la période précédente : l’enfant va courir de mieux en mieux, sauter sur ses pieds, descendre et monter sans problème les escaliers… Changements redevables à la fois à la maturation et à l’exercice La motricité globale = ensemble des habilétés motrices qui mobilisent plusieurs ou l’ensemble des parties du corps (comportements moteurs fondamentaux servant de base aux disciplines athlétiques, sportives ou artistiques). 4 types d’habiletés : - les actions de locomotion : déplacement du corps d’un endroit à un autre (marcher, courir, grimper, sauter …) - les actions de changement de position : changements d’orientation ou de posture (tourner, se balancer, se redresser …) - les actions de transmission de force (pousser, tirer, lancer, frapper …) - les actions d’équilibration ou de stabilisation (rester debout, s’accroupir, se pencher, se tenir sur un pied …) Selon Paoletti (1999) : passage par un stade initial, puis par un stade intermédiaire, avant de parvenir, vers 7/8 ans au stade final avec une bonne maitrise de la plupart de ces comportements moteurs fondamentaux Rôle prépondérant de la maturation physique Rôle prépondérant de la pratique 2 Observation de variation des performances des enfants selon leur potentiel génétique et selon les occasions qu’ils ont d’apprendre et de pratiquer (par ex, seulement 20% des enfants de 4 ans lancent une balle correctement et 30% l’attrapent bien) La marche : maîtrise comparable à l’adulte vers 7 ans La course : début entre 2 et 3 ans, maîtrise après 7 ans L’équilibre : - vers 3 ans : maintien correct de l’équilibre statique (immobilité) sur un pied, quelques secondes ; l’enfant se relève de la position accroupie de façon correcte et efficace -vers 5 ans : saut à cloche-pied, avec l’un et l’autre pied (équilibre dynamique, dans le mouvement), mais avantage au pied dominant. Quelques repères d’âges d’acquisition La motricité fine Elle regroupe l’ensemble des habiletés motrices qui impliquent une région précise du corps, les petits muscles, et qui permettent une meilleure dextérité et une meilleure coordination œil-main Ex : manger avec une cuillère, verser du lait dans ses céréales, s’habiller ou se déshabiller, se laver les mains, boutonner ses vêtements, lacer ses chaussures, dessiner … La maîtrise de la motricité fine prépare l’enfant aux apprentissages scolaires : découpage, collage, tracés géométriques, écriture… 6 catégories d’actions liées aux activités manuelles, distinguées par leur intention de départ : Extraits vidéo : Qu’est-ce que la motricité fine ? http://www.youtube.com/watch?v=x3TxYyFSeyc (jusqu’à 1min 5) comment la développer ? http://www.youtube.com/watch?v=Yqgyt9twdvU&feature=related ex pour développer la motricité fine : http://www.youtube.com/watch?v=0VkUMdRoIag 3 La latéralité Préférence d’utilisation d’une des parties symétriques du corps (main - pour écrire -, œil - pour viser -, oreille, jambe - d’appui, pour shooter - ) Latéralité non homogène, peut se croiser d’un étage corporel à l’autre Distribution de la latéralité manuelle : 10% gauchers, 73% droitiers, 9% mal affirmés, 8% ambidextres Plus de garçons que de filles gauchères 2 périodes d’instabilité dans l’évolution de la latéralisation manuelle : entre 2 et 3 ans puis entre 5 et 6 ans Latéralisation (processus qui aboutit à la latéralité) des garçons plus lente que celle des filles À partir de 4 ans ½ : on peut individualiser neurologiquement le côté dominant, mais la latéralité est définitive à 7 ans Dominance oculaire fixée vers 2 ans ½ Dominance pédestre visible entre 1 et 2 ans quand l’enfant commence à monter les escaliers Danièle Dumont (2008). Le geste d’écriture. Hatier Pédagogie Droitier ou gaucher : pourquoi ? Droitier ou gaucher : génétique ou apprentissage ? Gène particulier de dominance de la main droite, hérité par 82% de la population qui serait donc droitière Les individus qui ne le reçoivent pas ont quand même 50% de chances d’être droitiers, sinon ils seront gauchers, ou ambidextres Chez eux hasard pour la dominance de la main, ce qui explique pourquoi des jumeaux homozygotes peuvent avoir des mains dominantes différentes et pourquoi 8% des enfants de 2 parents droitiers sont gauchers Théorie qui prédit avec précision la proportion d’enfants gauchers dans un échantillon de familles sur 3 générations la structuration espace / temps __________________________________________________________________ - la structuration spatiale : gauche, droite - la structuration temporelle 4 La structuration spatiale Jusqu’à 7 ans, l’enfant comprend les notions d’espace par rapport à lui et à son propre vécu (par exemple, pour le voisinage : près, loin, contre …) (cf. CM ultérieur) - vers 5/6 ans : repère G et D sur lui - vers 7 ans : peut se décentrer et repérer G et D sur une autre personne placée dans la même orientation que lui - vers 8/9 ans: en miroir (face à face) et sur n’importe quel objet dans n’importe quelle orientation Structuration gauche droite (attention, différent de la latéralisation ; l’enfant peut être latéralisé et éprouver des difficultés à reconnaître D et G) La structuration temporelle Notion de temps : notion abstraite, complexe (ne se rattache à rien de « matériel ») Avant 2 ans : essentiellement des repères physiologiques (repas, sommeil …) Vers 2 ans : l’enfant comprend « bientôt » Vers 3 ans il distingue passé (« hier ») et présent (« maintenant ») ; présent (« tout à l’heure ») et avenir proche (« demain ») il comprend : « vite, doucement, avant, après » Quelques repères Vers 4 ans : Il commence à se référer à des repères stables du temps objectif L’enfant dit qu’il est plus grand qu’un enfant de 3 ans mais ne comprend pas la nuance « plus âgé » Il utilise « avant », « après » et il est capable de distinguer et d’utiliser les termes « jour » et « nuit », « matin », « midi » et « soir » Entre 5 et 6 ans : il connaît les saisons et fait la différence entre 1H et 1min Entre 6 et 7 ans : il jongle avec les jours de la semaine Entre 7 et 8 ans : il est capable d’utiliser un calendrier, sait qu’un mois c’est 4 semaines, connaît la succession des mois de l’année et commence à avoir quelques repères de date (Noël, c’est en décembre) Vers 8 ans : il apprend les heures et peut lire une montre Vers 10 ans : il accède au temps impersonnel, c’est-à-dire qui ne se réfère pas à son propre vécu (notion d’histoire) le développement cognitif de 3 à 6 ans __________________________________________________________________ - Modèle de Piaget : le stade préopératoire - les théories de l’esprit 5 Le stade préopératoire de Piaget (de 2 à 7 ans) Période de préparation aux opérations concrètes, qui débute avec la fonction symbolique ou sémiotique : capacité de l’enfant à utiliser certains symboles (mots, nombres ou images) qui ont pour lui une signification. L’intelligence devient représentative. Représentation : capacité à évoquer des objets ou des évènements perceptivement absents, donc capacité à différencier signifié (objet, évènement, idée que l’on veut représenter) et signifiant (support utilisé pour représenter l’objet, l’évènement, l’idée) Ex : le signifié arbre le mot arbre Différents signifiants : Fonction symbolique : capacité d’évoquer un signifié (objet, personne, évènement) non perçu actuellement, au moyen d’un signifiant (symbole, dessin, imitation) grâce aux représentations mentales servant de support à l’évocation - l’imitation différée : c’est grâce à elle que s’effectue le passage entre l’intelligence sensori-motrice et la pensée symbolique Représentation en actes, capacité à imiter des modèles en leur absence, après un délai (par ex, imiter un accès de rage chez un autre enfant) - l’image mentale : correspond à une imitation intériorisée, uploads/Litterature/ cm3-3-a-6-ans.pdf

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