1 Versión L3 C. AUBERT coline.aubert1@univ-rouen.fr M.-C. CERVERA marie-carmen.

1 Versión L3 C. AUBERT coline.aubert1@univ-rouen.fr M.-C. CERVERA marie-carmen.cervera@univ-rouen.fr C. MARION-ANDRÈS claudine.marion-andres@univ-rouen.fr 2021-2022 Université de Rouen 2 Table des matières COURS DE VERSION I- Versions II- Correction de traductions générées par un traducteur automatique III- Sous-titrage IV- Traduction consécutive 3 LEA L3 Version 2021-2022 COURS DE VERSION Ces généralités ont toujours un petit air de rite répétitif et banal mais il est essentiel de penser que tout exercice de version doit être précédé d’une brève méditation sur la nature et la valeur de la traduction. Qu’est-ce que traduire ? Il ne suffit pas de rendre le sens général d’un passage. Il faut tenir compte aussi du style, du rythme, du ton, des qualités et parfois des défauts de l’auteur. Étymologiquement, traduire signifie « faire passer, conduire à travers » (transducere). « Traduire, c’est trahir… le moins possible » et pour appuyer ces dires de J. Perez et J.M. Pelorson (Guide de la version, Armand Colin, p.7), je citerai un passage extrait de La Version espagnole de A. Deguernel et R. Le Marc’hadour, p. 9 : Les difficultés de la traduction des textes littéraires sont liées à leur essence même, c’est-à-dire à la fonction poétique qu’assume le langage littéraire. On constate que celui-ci crée un monde dont l’existence est, de fait, indépendante de celui qui nous entoure, même s’il entretient des rapports plus ou moins directs avec la réalité empirique. Dans le langage non littéraire, le contexte est antérieur et donc extérieur à la communication verbale. Au contraire, le langage littéraire est lui-même le contexte. Il instaure son propre système qui aboutit à la création de l’objet texte. C’est ce système que le traducteur doit, tout d’abord, s’efforcer de comprendre avant de s’engager dans la traduction proprement dite. La démarche n’est guère différente de celle qui prévaut dans l’explication de texte. Font partie du système tous les éléments qui composent la matérialité du texte : la disposition typographique, la longueur des phrases, leur articulation, la tonalité, le registre lexical, la ponctuation, etc. On comprendra que toute atteinte à l’un ou à plusieurs de ces composants, créateurs de sens, risque d’altérer la signification du texte. Traduire, c’est donc restituer le plus de sens possible, bien entendu, au nouveau système linguistique qui accueille la pensée en langue étrangère. Nous rappellerons des écueils à éviter : La traduction mot à mot est tout à fait irrecevable par le fait même qu’une langue n’est jamais le calque transparent de l’autre. Cependant, il convient de respecter une littéralité qui permettra de respecter la structure des phrases, l’ordre des mots, la ponctuation et la présentation typographique du texte à traduire. La paraphrase : il ne s’agit pas de commenter ni de réécrire à sa façon un texte faute de trouver le terme juste ou par une volonté plus ou moins claire de rendre un passage allusif ou ambigu. 4 CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES Nous vous conseillons de lire avec attention les conseils méthodologiques qui suivent et qui s’articulent en trois points : lectures, outils et correction. I- LECTURES I-1 Compréhension globale - Il faut accorder un temps suffisant pour plusieurs lectures du texte pour s’attacher à bien saisir son unité, ses charnières, et bien repérer les passages difficiles afin de répartir son effort. Il est essentiel de comprendre le texte à - Résumez le texte en quelques phrases. - Ces premières lectures doivent construire une vue d’ensemble du texte et d’en établir les caractéristiques générales - S’agit-il d’un article informatif, d’une notice d’utilisation…? - Qui parle ? Distinguez le style direct du style indirect. - Quel est ou quels sont les niveaux de langue employés : populaire, courant, soutenu…? - Quelles sont les représentations du temps ? Il est important de se poser cette question car les emplois des temps simples et composés ne se recouvrent pas en espagnol et en français. I-2 Analyse lexicale et grammaticale - Il faut comprendre comment se construit le développement du discours pour en respecter les phases et les mouvements. Il conviendra toujours dans un premier temps de repérer le ou les verbes, le ou les sujets (énoncés ou non), le ou les compléments… (les deux langues n’ont pas toujours le même fonctionnement. Par exemple, il n’y a pas de « on » en espagnol : comment apparaît alors la phrase impersonnelle ? Ou encore l’espagnol procède obligatoirement à la concordance des temps ce qui n’est plus le cas en français). Il faut être attentif aux charnières, articulations du texte. Si le texte paraît illogique ou chaotique, le traducteur repérera quel est le mode de fonctionnement du discours : les séquences peuvent se succéder par associations d’idées, images, sons ; les relations entre les phrases peuvent être purement temporelles ou spatiales ou rythmiques. Si le texte forme un tout, le plus simple cependant est de traduire phrase après phrase. On peut ainsi subdiviser la phrase en unités de sens puis en unités syntaxiques, et en unités lexicales. - Cette lecture attentive doit permettre d’éviter des anachronismes dans le choix lexical qui apparaîtra dans la traduction, d’éviter des mauvaises appréciations des emplois et des connotations du mot choisi (les mots sont parfois auréolés d’un imaginaire personnel, lié aux circonstances dans lesquels ils ont été découverts), d’éviter des incohérences de registre, d’éviter des renvois à un contexte trop français qui nierait la réalité culturelle du pays : guardia civil est-il l’équivalent de gendarmerie ? Don est-il l’équivalent de Monsieur ?, d’éviter des excès de pudeur dans le cas d’un texte qui peut être émaillé d’expressions vulgaires de crainte de choquer le correcteur, la traduction de « tú » ... 5 La version permet d’affiner sa compréhension de la langue maternelle. C’est aussi un exercice d’expression dans la langue maternelle qui exige la conscience des normes et des usages. La version développe le sens de la nuance et de la précision. I-3 La traduction elle-même - Lorsque l’on traduit, il faut apprendre à distinguer les modifications de détail qui n’affectent en rien le mouvement général et qui sont indispensables au naturel de la traduction (par exemple, on peut remplacer un adjectif par un adverbe ou un substantif ; on a parfois intérêt à couper une phrase) des changements qui altéreraient la pensée de l’auteur ou les effets stylistiques. - Il faut respecter les effets du texte : - les expressions imagées, - les répétitions car elles correspondent souvent à un mot clef du texte, - les allusions ou ellipses (la traduction ne doit pas éclairer par une explication le non-dit du texte), - les jeux de mots, véritables clins d’œil à l’intelligence du lecteur, - les proverbes. Quelques précisions utiles : les patronymes ne se traduisent pas même s’ils ont un équivalent en français, même si le nom du personnage peut déjà le définir. les prénoms ne se traduisent pas même s’ils ont un équivalent français. La traduction nuit à cette couleur étrangère. Don, Doña ne se traduisent pas. Les noms des souverains ne se traduisent que s’ils sont déjà connus en français sous leur forme traduite (Carlos Quinto : Charles Quint ; mais Juan Carlos traduit en Jean Charles serait tout à fait ridicule !). les surnoms se traduisent car ils sont empruntés la plupart du temps aux noms communs. les toponymes (pays, villes, fleuves, rues) ne se traduisent que s’ils ont un équivalent lexical déjà attesté en français. Le nom des habitants d’un pays ou d’une ville ne se traduisent que si la traduction existe en français (sevillano : sévillan ; vallisoletano : habitant de Valladolid). Remarque : les substantifs désignant les habitants d’un pays ou d’une ville s’écrivent avec une minuscule en espagnol et avec une majuscule en français (un español : un Espagnol). les titres de livres, de tableaux, de films et de pièces de théâtre : la traduction du titre peut demander quelques recherches. Cependant, en situation d’examen, il est évident que le candidat ne peut compter que sur sa propre culture. les noms des journaux ne se traduisent pas. les fragments de discours dans une autre langue que l’espagnol ne se traduisent pas. les monnaies et unités de mesure sont parfois attestées en français et doivent apparaître sous leur orthographe française. les onomatopées : il faut trouver l’onomatopée équivalente en français. Mil millones : un milliard. Attention lors de la traduction. 6 - Ne pas écrire précipitamment. On a tendance à vouloir améliorer sa première mouture et à se concentrer sur son texte français plus que sur le texte d’origine. - Des relectures s’imposent avec un retour au texte source pour vérifier que tout a été traduit, pour vérifier la correction de l’orthographe et la ponctuation. I-4 Comment progresser ? - Lire tous les jours quelques pages de la presse espagnole et française permet de se familiariser avec le vocabulaire, la langue et les modes de penser de ces différentes cultures. - Mémoriser : l’obstacle majeur à la compréhension d’un texte est surtout la connaissance du lexique. Il appartient donc au traducteur de limiter ses ignorances par un enrichissement régulier de son lexique en langue étrangère, par une mémorisation de uploads/Litterature/ livret-version-l3-lea-2021-2022.pdf

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