C’est l’histoire d’un mec… C’est l’histoire d’un mec, il avait l’humour et un c

C’est l’histoire d’un mec… C’est l’histoire d’un mec, il avait l’humour et un coeur gros comme ça. Alors, il lança « les Restos du Cœur ». Pour faire manger ceux qui n’ont rien. C’était en 1985. Le 19 juin 1986, jour de la mort de Coluche, la France était atterrée. Dans le sens étymologique du mot : à terre. Quand la radio a annoncé l’accident à moto, sur la route de Grasse, c’était d’un ton essoufflé, comme si le journaliste avait foncé vers le micro pour ne plus être seul à savoir. Il a coupé l’émission en cours et haleté : « Coluche est mort ». Vous direz : ce n’était jamais qu’un comique, Coluche. Des tas de gens meurent avant l’âge requis, on a un accès de chagrin et puis on passe à autre chose. Seulement, Coluche de Montrouge, né Michel Colucci en 1944, avait troussé la société avec ses gros mots, son nez carmin, sa virulence. Et la société avait un peu changé. Comique à salopette, Coluche parlait à la place des autres Français. Son père, Italien, maçon, meurt quand Michel a 3 ans et sa sœur un peu plus. Leur mère, Simone, dite Monette, est fleuriste. Et pauvre. Un peu fleuriste, un temps à l’usine, un moment livreur, mécano, petit voleur. Il a tout tâté. Sans s’y attarder. Il veut plutôt faire le comique. Au Café de la Gare (le café-théâtre des années 70-80), il a aiguisé son sens comique aux côtés de Patrick Dewaere, Miou-Miou, Gérard Depardieu. Il devient une star. On est en 1980. Il a 36 ans. Racistes comme antiracistes, intellos et Français moyens, tout le monde connaît ses sketches, ses blagues acides sur les « nègres », les « bougnoules » et ce fameux « mec, normal, blanc, quoi » qui commence la plupart de ses histoires. Vrai-faux candidat aux élections présidentielles de 1981, Coluche obtient 16 % d’intentions de vote. Il jubile. Il scandalise, puis à contrecoeur, il avoue : « C’était une blague… ». Avec les Restos du Cœur, la France le regarde différemment. Coluche est partout. Sur scène, à la télé, sur Canal+, sur Europe 1. C’est de là qu’il lance l’opération « Restaurants du Cœur », en 1985. Il ne supporte plus que des gens sautent le repas. Le bouffon veut faire bouffer les gens qui n’ont rien. On e voit à côté de l’Abbé Pierre. Avec une trentaine d’amis et de bénévoles, il lui faut à peine quatre mois pour réaliser son projet. En novembre 1985, le premier « Resto du cœur » ouvre ses portes. En décembre 60 000 repas sont déjà distribués chaque jour. Pour reprendre les mots de l’Abbé Pierre : « si vous entendez des gens dire qu’il ne respecte rien, dites-leur qu’il respectait l’essentiel ». uploads/Litterature/ coluche-texte.pdf

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