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Proust l’image de la société dans Un amour de Swann Un document social : Dans cette découverte de soi est impliqué le monde entier. Le roman constitue la somme d’une époque, la Troisième République jusqu’à la fin de la guerre de 1914-1918. Proust dépeint particulièrement, souvent avec une ironie féroce : le petit monde snob du début du XXe siècle où bourgeoisie riche (les Verdurin) et aristocratie (les Guermantes) finissent par fusionner et se niveler ; - les créateurs (le peintre Elstir, l'écrivain Bergotte (à travers lequel le narrateur découvre sa vocation d’écrivain), le musicien Vinteuil). Le roman verse souvent dans le bavardage mondain. Mauriac a remarqué que «Dieu est terriblement absent de l'œuvre de Marcel Proust... Aucun des êtres qui la peuplent ne connaît l'inquiétude morale, ni le scrupule, ni le remords, ni ne désire la perfection». Tout au long du roman, le narrateur se place avant tout comme spectateur de la société bourgeoise de Combray et de celle du Faubourg Saint Germain mais aussi, et même peut- être avant tout, comme auditeur: il est étonnant d'observer combien il intervient peu tout au long de ces grandes réceptions qui traversent tout le roman et l'on est presque surpris d'entendre le son de sa voix dans La Prisonnière lors d'une discussion sur l'art avec Albertine tant cela est rarissime. Les personnages  Adolphe, oncle : frère du grand-père du narrateur ; son valet de chambre est le père de Morel — qui lui vouera un véritable culte ; se brouillera avec som ami Swann à propos d'Odette, et avec la famille du narrateur qui a rencontré chez lui « la dame en rose ».  Eulalie : ancienne domestique de Combray ; confidente de Tante Léonie et rivale de Françoise, très pieuse, elle fait des visites  Legrandin : ingénieur et homme de lettres, frère de Mme de Cambremer, moustachu et snob  Bloch, Albert : bourgeois juif parisien et camarade d'école du narrateur, il déplaît aux parents de celui-ci qui le mettent à la porte ; parle dans un jargon néo-homérique affecté ; à Combray, évoque pour la première fois Bergotte au narrateur ; Swann le compare au portrait de Mahomet II par Bellini ; dans Guermantes, présenté à la Marquise de Villeparisis lors d'une de ses réceptions, il montre sa maladresse et sa mauvaise éducation ; médit sur Saint-Loup devant le narrateur ; sonde Norpois sur l'affaire Dreyfus mais ne parvient pas à connaître son opinion ; plus tard, à Doncières, le narrateur le présente à Charlus qui lui trouve de l'intérêt ; dans Sodome et Gomorrhe , très dreyfusard, Bloch fait signer des listes pour le colonel Picquart à Swann et au prince de Guermantes ; au début de La Prisonnière, Bloch fait prêter 5000 F à Morel par son oncle Nissim Bernard, ce qui lui attire la haine de Morel, devenu antisémite ; en août 1914, il rencontre le narrateur et Saint-Loup ; Bloch leur montre sa crainte de partir pour le front et sa vulgarité ; pendant la guerre, son prestige d'auteur dramatique s'affirme ; dans Le Temps retrouvé, le narrateur le reconnaît difficilement à la matinée de la princesse de Guermantes ; il a pris le nom de Jacques du Rozier, porte monocle et adopte le « chic anglais ».  Françoise: cuisinière de la tante Léonie, elle régale la famille avec ses bons plats. Lors des vacances relatées dans Combray, elle sert très régulièrement des asperges car la fille de cuisine est indisposée en les préparant, ce qui la contraint en fin de compte à quitter sa place. Un jour, le narrateur la surprend en train de tuer une poule récalcitrante en criant: "Sale bête! Sale bête!" (I-1, 115). Sa cruauté ne l'empêche pourtant pas de s'apitoyer en lisant la description de maladies. Elle défend farouchement la cause des domestiques du Grand Hôtel, qui sont devenus ses amis et va presque jusqu'à interdire au narrateur et à sa grand-mère de les appeler pour ne pas les déranger (Sodome et Gomorrhe). Elle n'aime pas ceux qui sont au service de ses maîtres et souhaite tout faire elle-même. Elle n'apprécie pas Albertine et s'oppose à elle dans La Prisonnière. Dans Le Temps Retrouvé, elle souffre beaucoup des atrocités commises pendant la guerre et dont on lui lit la description dans les journaux. Le narrateur lui est très attaché: il aime son goût instinctif qui lui fait transformer un chapeau anodin en quelque chose de ravissant.  Bergotte: écrivain dont le narrateur lit les livres alors qu'il est enfant. Il discute de lui avec Swann à Combray et celui-ci lui apprend qu'il le connaît bien et qu'il se promène souvent avec sa fille. Son ami Bloch lui en avait recommandé la lecture. Le narrateur fait sa connaissance lors d'un dîner chez les Swann et est surpris de la différence entre l'homme qu'il s'était imaginé à partir de ses livres et celui qu'il est vraiment. Norpois le juge sévèrement et va même jusqu'à dire qu'il est mauvais; le narrateur apprendra que c'est un être d'une grande bonté. Il devient la coqueluche du salon d'Odette (V-1, 160), il est déjà très malade. Sa mort fait l'objet d'un récit particulier: se rendant à une exposition, il admire la "Vue de Delft" de Vermeer et son petit pan de mur jaune; pris d'un malaise, il succombe. Bergotte est un auteur admiré et beaucoup lu par les personnages du roman: Charlus offre au narrateur un de ses romans, le docteur du Boulbon parle de son œuvre avec la grand-mère du narrateur alors que celle-ci est au plus mal. Le narrateur retient de son style son extrême douceur.  Cottard, docteur: il fait partie du clan Verdurin où il se signale par ses cuirs et par ses jeux de mots. Venu soigner le narrateur, il lui prescrit un régime à base de laitage, disant qu'il est ainsi à la mode de l'Espagne: "Olé, Olé". Il prend de l'assurance dans Sodome et Gomorrhe, à l'époque où il est devenu célèbre. Il est attristé de ne pas pouvoir servir de témoin à Charlus pour son duel. Il guérit le narrateur et est consulté lors de l'agonie de la grand-mère du narrateur. Il meurt de surmenage pendant la guerre.  Elstir: surnommé "Biche" ou "Tiche" dans le salon Verdurin. C'est un peintre qu'admire le narrateur. Il le retrouve à Balbec où il espère qu'il va lui permettre de faire la connaissance de la petite bande de jeunes filles. A la demande du narrateur, il donne un goûter au cours duquel il fait la connaissance d'Albertine. Enfin, c'est pour pouvoir voir les toiles de la duchesse de Guermantes dont il est l'auteur, qu'il demande à Saint- Loup une recommandation. Au cours d'A l'Ombre des jeunes filles en fleurs, Elstir donne une véritable leçon d'esthétique au narrateur en lui faisant découvrir toutes les beautés des statues de l'église de Balbec ainsi que leur grande poésie. Il attire son attention sur certains sites tels que les Creuniers ou l'église de Carquehuit et lui dit que l'essentiel de l'art réside dans la vision de l'objet et non dans celui-ci.  GILBERTE : fille de Swann et Odette; deviendra Mlle de Forcheville puis Mme de Saint-Loup. Le narrateur fait sa connaissance à Combray lors d'une promenade à Tansonville. La jeune fille est liée pour lui à Bergotte, ce qui lui confère beaucoup de prestige. A la fin de Du Côté de chez Swann , il la retrouve aux Champs Elysées où il joue régulièrement avec elle et avec ses camarades. C'est son premier grand amour. Durant toute la première partie d'A l'Ombre des jeunes filles en fleurs, il va régulièrement chez elle, goûte avec elle et ses amies. Un jour pourtant, alors qu'il voulait précisément la couvrir de cadeau, il la croise au bras d'un homme, ce qui ne fait qu'accélérer la progression de son indifférence pour elle. Elle ne reparaît que dans Albertine disparue: le narrateur se méprend sur son nom, il l'appelle d'Eporcheville alors que par le remariage de sa mère avec Forcheville, elle a pris le nom de celui-ci. Il ne la reconnaît pas, alors qu'elle lui sourit à la sortie de l'hôtel des Guermantes. Elle souffre beaucoup du vice de Saint-Loup qu'elle ignore mais qui est le motif inavoué de ses absences. Le narrateur reste auprès d'elle pour la consoler. Alors qu'elle avait rêvé pouvoir être introduite dans la coterie des Guermantes, elle se détourne de celle-ci une fois qu'ils sont de sa famille et ses rapports avec la duchesse sont très conflictuels. Lors du bal des têtes, le narrateur la prend pour Odette. Ils évoquent ensemble le souvenir de Saint-Loup et ses théories stratégiques.  Léonie: Grande tante du narrateur, elle vit dans sa chambre d'où elle suit toute la vie du village avec la plus grande attention. Le dimanche, elle donne à son petit-neveu un bout de madeleine trempé dans du thé, ce qui est à l'origine du jaillissement du premier souvenir. Elle lègue une partie de ses biens au narrateur.  MERE DE uploads/Litterature/ image-societe-dans-un-amour-de-swann.pdf

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