Dossier pédagogique 1 COMME UN AIR… de Yohann Gloaguen Le dossier comprend : -

Dossier pédagogique 1 COMME UN AIR… de Yohann Gloaguen Le dossier comprend : - une présentation cinématographique - des activités pour la classe de français (niveaux A2 et B1 du CECRL) Réalisation : Michel Boiron et Paulette Trombetta, CAVILAM Rédaction fiche cinéma : Arnaud Hée, Agence du court métrage Rédaction fiche pédagogique : Soizic Pelissier, CAVILAM Coordination : Marion Thévenot, Institut français 2 COMME UN AIR… de Yohann Gloaguen, 2005 – 8’59 PRÉSENTATION CINÉMATOGRAPHIQUE Le réalisateur Également producteur et scénariste, Yohann Gloaguen a débuté dans la réalisation avec Comme un air…, remarqué et primé dans de nombreux festivals. Il a signé deux courts-métrages en 2011 : Rendez-vous et En plus on n’était pas invité. Analyse Comme un air… met en dialogue deux opposés : une forme de prosaïsme et l’enchantement du quotidien. Bien loin de l’archétype de la ville des amoureux, Paris est d’abord saisie dans la banalité d’une rue sous un ciel diaphane. Ce cadre se défait bientôt, par le biais d’un furtif croisement – motif principal du film – de regards et les artifices de la bande-son : les bruits de la ville en sourdine sont rompus par de romantiques coulées de cordes puis un cliquetis semblant donner le départ à un air musical qui va fondre sur la réalité urbaine. Dans la continuité, un autre croisement déclenche le mouvement chanté et sifflé du film, que le promeneur transmet bientôt au coursier. C’est ensuite la mise en scène qui impulse l’idée d’une propagation virale de la chanson (Vous les femmes du latin lover Julio Iglesias) ; alors que le deux-roues s’éloigne, l’amplitude ascendante du mouvement de caméra à la grue suggère cette contagion. Des pigeons s’envolent, les toits de la capitale se dévoilent. Le film devient alors cette succession de croisements agissant comme des passages de relais qui laissent entendre que la transmission opère également hors champ, d’une façon exponentielle ; une chanson que tout le monde a en tête et qui ne demande qu’à être réactivée. Le geste cinématographique basé sur des mouvements coulants (combinant souvent travellings et panoramiques) accentue cette idée de circulation de l’air d’un corps à l’autre ; si les protagonistes ne dansent pas, la caméra se dote d’une dimension chorégraphique faite de fluidité et d’arabesques, toujours dans le tempo d’une musique variant entre rythmes lents et brusques accélérations. Malgré la discontinuité entre personnages, lieux et situations, le montage accompagne cette impression, par exemple le raccord entre les bandes blanches de la chaussée et les éclairages du métro. D’un livreur préparant une course au client d’une boulangerie en passant par un promeneur et un chauffeur de taxi, Yohann Gloaguen insiste sur une quotidienneté, mais aussi une forme de solitude inhérente aux grandes métropoles – chacun des hommes (point de présence féminine, à part cette passante et la boulangère) étant effectivement tout à fait seul le personnage du vieillard enfonçant le clou. D’une certaine façon, la chanson emblématique renoue des liens – réels comme imaginaires –, introduit une fantaisie, réenchante la grisaille d’une vie répétitive et morne. Doté du « costard- cravate » typique, le corps du personnage du cadre devient, en un clin d’œil, littéralement possédé par la musique ; il se trouve soudain projeté en dehors de la routine du « métro-boulot-dodo ». On retrouve d’ailleurs le cliquetis sonore de la scène d’ouverture, suggestion d’un même basculement ; il pose ensuite un regard charmé sur une feuille flottant dans l’air avant de tomber sur le bitume. De lui, on retourne au lavomatique déjà entrevu, ce qui introduit le fait que la contagion transgresse les frontières sociales ou l’origine des individus. Comme un air… se termine comme une ronde faisant - pour le moins - ressurgir des clichés attachés à Paris : un couple d’amoureux dans un taxi (sur la fenêtre duquel se reflète la ville), un autre uni dans une tendre danse sur les quais de Seine. Au-delà, le film semble indiquer que la dimension poétique du quotidien n’est qu’une question de regard porté sur les choses, mais pour cela, il faut ouvrir les yeux, et les oreilles. Une charmante rencontre attend peut-être chacun de nous au coin d’une rue, lors d’un trajet quotidien, lors d’une morne journée. 3 Motif : le film en-chanté Par la façon de faire émerger musique et chant, on songe évidemment à la comédie musicale, genre emblématique du classicisme hollywoodien, qui connut une déclinaison française avec le cinéma de Jacques Demy (Les Demoiselles de Rochefort et Les Parapluies de Cherbourg par exemple). Mis en sourdine, le film chanté a ressurgi, notamment, avec deux films français datant de 1997 : On connaît la chanson d’Alain Resnais et Jeanne et le garçon formidable d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Plus récemment, Christophe Honoré a connu un succès critique et public avec Les Chansons d’amour (2007). Le court-métrage n’a pas dérogé à ce « retour » de la comédie musicale, on peut citer Nice de Maud Alpi (2009), qui mêle un fort ancrage social et des dialogues chantés. Les correspondances entre ces films et Comme un air… sont potentiellement nombreuses : la façon dont musique et chansons émergent dans le quotidien, le traitement du cadre parisien ou encore les motifs du croisement et du hasard de la rencontre amoureuse. Voir et revoir Comme cela est souligné dans la partie « Analyse », la mise en scène et le montage servent ici à impulser l’idée de contamination. Comment les mouvements d’appareil procurent-ils cette sensation ? De quelle manière les raccords organisent-ils l’impression de continuité et de diffusion ? Comment le cinéma est-il montré comme un art de la rencontre potentiellement enchanteresse et propagatrice d'émotion ? Palmarès - Prix UIP au Festival international du court-métrage de Drama en 2006 - Centaure du meilleur film de la compétition débuts au Festival international du documentaire, du court-métrage et du film d’animation de Saint – Petersbourg « Message to Man » en 2006 - Prix du public au Festival Courts toujours de Paris en 2006 - Prix du jury au Festival « Les toutes premières fois » de Grasse en 2006 - Prix spécial du jury au Festival « Les Hérault du cinéma » de Cap d’Agde en 2006 - Prix du public au Festival « Séquence Courts-métrages » de Toulouse en 2006 - Grand Prix au Festival international du film fantastique « Puchon » de Corée en 2006 - Prix du public et prix de la presse au Festival du premier court-métrage de Pontault-Combault en 2006 - Prix du public et prix cinécourts au Festival du court-métrage d’humour de Meudon en 2006 - Prix spécial 10ème anniversaire au Festival Ecran libre de Aigues-mortes en 2006 - Grand pris Hermès de la ville au Festival international du court-métrage de Fréjus en 2007 4 COMME UN AIR… de Yohann Gloaguen - 8’59 ACTIVITÉS POUR LA CLASSE Thèmes : les femmes, l’amour, la musique. Public : adolescents, adultes. Parcours 1 – niveau A2 : en bref Après une mise en route sur le thème de la musique, les apprenants repéreront les personnages masculins du film et les caractériseront brièvement. Ensuite, ils émettront des hypothèses sur leur identité et leurs activités de la journée. Puis, en s’inspirant des personnages du court métrage, ils rédigeront un poème qui décrira les hommes et les femmes du court métrage. Parcours 2 – niveau B1 : en bref Après une mise en route autour de l’humeur du jour, les apprenants interpréteront le regard, l’attitude et la démarche des personnages. Ils analyseront également le rôle joué par les femmes. Ils travailleront sur l’interprétation et le sens de la musique, sur la transmission des émotions par la musique. Une activité théâtrale de doublage de courtes séquences sera proposée pour travailler l’improvisation et sera complétée par un travail d'écriture et de mise en scène. Découpage en séquences 1. (00’ à 1’12) Un coursier et une jeune femme échangent un regard. Inspiré, le coursier entonne les premières paroles de la chanson « Vous les femmes ». Au même moment, un flâneur passe dans la rue. Générique de début. 2. (1’12 à 1’32) Le flâneur descend une rue, il fredonne la même chanson. 3. (1’32 à 2’39) On voit un client à l'extérieur d'une laverie. Le coursier commence à chanter le deuxième couplet de la chanson. Le flâneur continue à fredonner la chanson alors qu'il entre dans une boulangerie. Un homme pressé entre à son tour et achète un sandwich. Alors qu’il sort, un vieux monsieur entre dans la boulangerie. 4. (2’39 à 3'12) L’homme pressé court jusqu’au métro, accompagné de la musique de la chanson. Dans le métro, des musiciens se préparent à jouer. Il consulte le plan du métro et fredonne la chanson. 5. (3’12 à 3’29) La musique change de rythme et un chauffeur de taxi siffle les premières notes du troisième couplet. Le client extérieur de la laverie chante le troisième couplet. 6. (3’29 à 5’03) Les musiciens du métro jouent le refrain de la chanson. Un homme marche dans le métro, il regarde les musiciens, il est absorbé par la musique. Il monte dans uploads/Litterature/ comme-un-air.pdf

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