BIBLIOTHÈQUE DE L’INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES CHINOISES VOLUME VU LE CONCILE DE

BIBLIOTHÈQUE DE L’INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES CHINOISES VOLUME VU LE CONCILE DE LHASA UNE CONTROVERSE SUR LE QUIÉTISME ENTRE BOUDDHISTES DE L’INDE ET DE LA CHINE AU VIIIe SIÈCLE DE L’ÈRE CHRÉTIENNE PAR PAUL DEMIÉVILLE I PARIS IMPRIMERIE NATIONALE DE FRANCE PRESSES U NIVERSITAIRES DE FRAN CE 108, boulevard Saint-Germain - PARIS (VIe ) AVANT-PROPOS La plupart des manuscrits chinois de Touen-houang, dont est princi­ palement tirée la documentation de ce travail, ou du moins de ce premier volume, m’ont été signalés par M. Wang Tchong-min 3 E H , qui dirige actuellement la Bibliothèque Nationale de Pékin; il m’en a même obligeamment communiqué une série considérable de photographies ou de copies de sa main, faites à Paris et à Londres de 1 9 à 1989, alors qu’il était attaché à la Bibliothèque Nationale de Paris pour y collaborer au catalogue du Fonds Pelliot chinois. M. Wang Tchong-min a déjà édité ou décrit un certain nombre.des textes chinois de Touen-houang conser­ vés dans ce fonds, ainsi qu’au Musée Britannique de Londres, et dont il avait reconnu l’identité ou l’intérêt M. Il se propose d’en publier en Chine, dès que les circonstances le permettront, une collection impor­ tante où figureront notamment les documents relatifs aux rapports entre la Chine et le Tibet. C’est de quelques-uns de ces documents, tous inédits encore, qu’on trouvera ici des traductions ou des analyses. Il va de soi que je me suis reporté aux originaux de tous ceux de ces textes que je cite. En prévision de la publication de M. Wang Tchong-min, je me suis abstenu de reproduire ou d’éditer en entier les manuscrits originaux, me bornant à en imprimer en note les passages essentiels (que j ’ai ponc­ tués à l’occidentale). La principale pièce a toutefois été reproduite photo­ graphiquement à la fin du présent volume. J’en donne aussi la traduction intégrale. Les autres pièces ne seront généralement qu’analysées ou résumées; l’interprétation littérale en aurait nécessité d’interminables et fastidieux commentaires, car il s’agit de textes pour la plupart frag­ mentaires, souvent fautifs, obscurs, ou farcis d’allusions littéraires sans (0 Aucun de ces textes ne concerne le Tibet. Cf. Wang Tchong-min, P a rli Touen-houang tsan kiuan siu lou g , fâ| $J[ Ht ^ > deux fascicules édités par la Bibliothèque Nationale de Pékin (ig 36- ig 4 i); T’ou chou U k’an [f] Ä ^ -f !j , II, n (juin ig 35), 71-84, II, m (septembre ig 35), i 5g -i68, et nouv. série, I, 1 (mars ig 3g), 4- i4 ; Kouo li Pei-p’ing t’ou chou kouan houan k’an ® ^ lÉ eè M fit > IX, iv (juillet-août ig 35), i- 5, IX, vi (nov.-déc. ig 35), 5-32, X, 1 (janvier-février ig 36), 1-46, X, vi (nov;-déc. ig 36), 1-16; Kin-ling hiue pao ^ |§| iÿ: f # , V, 11 (novembre ig 35), 35g-36a ; Touen-houang k’iu tseu Is’cu tsi Jjr ifj| ÿ l fp[ ^ , Chang-hai, 1960. L E C O N C IL E D E L H A S A . intérêt; j ’ai cru devoir m’en tenir à l’essentiel. Les passages traduits, et non résumés, seront toujours signalés par des guillemets ou par l’impression en petit corps. On ne cherchera donc ici qu’un dégrossissement des matériaux sur les relations sino-tihétaines, dont je dois la connaissance initiale à M. Wang Tchong-min, et qu’il m’a aussi aidé à mettre en œuvre en me prodiguant, au cours de maints entretiens amicaux, les richesses de son érudition bibliographique. Je ne puis me remémorer sans regret ces années d’avant- guerre où, tous les mercredis, il m’apportait ses dernières trouvailles de la semaine, que nous passions la journée à examiner ensemble, en compul­ sant le Canon Bouddhique de Taishô et les travaux des tibétologues occidentaux. Je n’ai pas non plus exploité de manière méthodique les sources chinoises classiques sur le Tibet à l’époque des T ’ang. La masse en est trop vaste et encore trop mal inventoriée ; l’étude critique (notamment celle des sources de ces sources) en reste presque entièrement à faire. Le document principal est constitué par les chapitres des deux Histoires des Tang relatifs au Tibet. P. Pelliot, qui avait consacré à l’histoire du Tibet ancien deux de ses cours du Collège de France, en 19 2 o et en 19 2 1, a laissé de ces chapitres une traduction française, malheureusement de premier jet, non annotée et déjà ancienne; elle doit être incessamment éditée, par les soins de M. L. Hamhis, dans les Œuvres posthumes du maître regretté; je ne m’en suis pas servi. La vieille version anglaise de S. W. Busheil, parue en 1880 dans le Journal of the Royal Asiatic Society (vol. XII, p. 4 35-537), est périmée et ne dispense jamais de remonter à l’original; j ’y renverrai, sans m’en servir, sous le simple nom de «Bushell». Le titre du Kieou Tang chou (achevé en 9^5, cité d’après l’édition du Tou chou tsi tch’eng, Chang-hai, 1888) sera abrégé en Kieou, celui du Tang chou (achevé en 1060, même édition) en Tang, celui du Tseu tche t’ong kien (achevé en i o 85, édition de l’imprimerie du T’ou chou tsi tch’eng, 1900) en Tseu, celui du Tseu tche t’ong kien k’ao yi (même date, édition du Sseu pou ts’ong k’an) en K ’ao yi, celui du Ts’ ô fou yuan kouei (achevé en 1 0 13, édition de 1754) en Ts’ ô. De ce dernier recueil, si instructif, mais d’une consultation si incommode, je n’ai guère utilisé que les derniers chapitres, sur les peuples étrangers (wai tch’enpou pî5, cmlxvi- m). Je dois à feu Lin Li-kouang H un dépouille­ ment chronologique, qu’il avait établi à son usage, des passages de ces AVA N T-PRO PO S. VII chapitres concernant le Tihet; j ’ai pu consulter également, grâce au prêt obligeant que m’en a fait M. R. des Rotours, l’index japonais des cha­ pitres CLii-cLxiv et cmlxvi- m du Ts ö fou yuan kouei, publié à Tòkyo en 1938. Le T’ong tien (achevé en 8 0 1) sera cité d’après l’édition xylographique des Kieou t’ong (Tchô-kiang chou kiu, 1882), le Tang houei yao (achevé en 961) d’après celle du Kiang-sou chou kiu ( 1 884), le Tang ta tchao ling tsi (achevé en 1070) d’après celle du Che-yuan ts’ong chou. Les ouvrages contenus dans la dernière édition japonaise du Canon Bouddhique, celle de Taishô, seront indiqués par la lettre T, suivie de leur numéro d’ordre et, éventuellement, d’un chiffre romain se rapportant au kiuan. Je n ’ai presque jamais recouru de première main aux sources ori­ ginales en langue tibétaine, ne lisant pas cette langue couramment. Ce livre est d’un sinologue ; on lui pardonnera d’avoir insisté sur le rôle que la Chine a pu jouer dans les origines du bouddhisme tibétain. Mes collègues tibétologues, M!ieM. Lalou, MM. J. Bacot et R. A. Stein, m’ont fait l’honneur d’accepter la corvée de lire une épreuve. On trouvera aux «Addenda et Corrigenda» celles de leurs observations dont je n’ai pu faire bénéficier mon texte. M. E. Lamotte, de l’Université de Louvain, a bien voulu traduire du tibétain une des pièces du dossier indien de la controverse de Lhasa, et m’autoriser à publier sa traduction ; je l’en remer­ cie vivement. Ce premier volume a été écrit il y a une dizaine d’années. Depuis lors, les recherches et les découvertes de Mlle M. Lalou, de MM. J. Bacot, F. W. Thomas, G. Tucci et autres ont fait progresser sur plusieurs points notre connaissance du Tibet ancien. Je me suis efforcé de mettre mon texte à jour; si le fond y a gagné, la forme en a pâti, car je n’ai pas toujours eu la patience de remanier radicalement ma première rédaction. C’est une des raisons pour lesquelles je n’ai pas su éviter quelque dispropor­ tion entre le texte et les notes, qui ont peu à peu envahi le bas des pages, voire les pages tout entières. . . Ce fâcheux déséquilibre, dont je m’ex­ cuse auprès du lecteur, est dû aussi à une certaine déformation profes­ sionnelle. On sait qu’en chinois le commentaire, au lieu de se trouver rejeté hors du texte principal, au bas des pages ou à la fin du volume, y est inséré au fur et à mesure, en petits caractères, s’offrant ainsi au lecteur sans que celui-ci ait à se fatiguer les yeux par une perpétuelle navette entre le texte et les notes ; est-il un sinologue qui n’ait rêvé, pour l’im­ pression de ses travaux, d’un expédient de ce genre? C O N C IL E L E C O N C IL E L H A SA . La prononciation chinoise des T ’ang est restituée en principe d’après Y Analytic Dictionary de M. B. Karlgren : je n’ai pas toujours vérifié les restitutions plus récentes de Grommata Serica, ouvrage paru en iÇ)4o, mais auquel je n’ai eu accès qu’après la guerre. J’ai tenu compte du tra­ vail de M. Lo Tch’ang-p’ei Sur Les dialectes du Nord-Ouest à l’époque des T’ang et uploads/Litterature/ conciledelhasa-pdf.pdf

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