Simone Weil (1909-1943) Philosophe française (1950) La connaissance surnaturell

Simone Weil (1909-1943) Philosophe française (1950) La connaissance surnaturelle Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle: - être hébergés (en fichier ou page web, en totalité ou en partie) sur un serveur autre que celui des Classiques. - servir de base de travail à un autre fichier modifié ensuite par tout autre moyen (couleur, police, mise en page, extraits, support, etc...), Les fichiers (.html, .doc, .pdf, .rtf, .jpg, .gif) disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propriété des Classi- ques des sciences sociales, un organisme à but non lucratif com- posé exclusivement de bénévoles. Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnel- le et, en aucun cas, commerciale. Toute utilisation à des fins com- merciales des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est également strictement interdite. L'accès à notre travail est libre et gratuit à tous les utilisa- teurs. C'est notre mission. Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Simone Weil (1909-1943) LA CONNAISSANCE SURNATURELLE Paris: Éditions Gallimard, 1950, 19e édition, 339 pp. Collection Es- poir. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les citations : Times New Roman, 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’ Édition numérique réalisée le 9 juillet 2013 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec, Canada. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 4 REMARQUE Ce livre est du domaine public au Canada parce qu’une œuvre pas- se au domaine public 50 ans après la mort de l’auteur(e). Cette œuvre n’est pas dans le domaine public dans les pays où il faut attendre 70 ans après la mort de l’auteur(e). Respectez la loi des droits d’auteur de votre pays. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 5 Simone Weil (1909-1943) Philosophe française LA CONNAISSANCE SURNATURELLE Paris: Éditions Gallimard, 1950, 19e édition, 339 pp. Collection Espoir. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 6 [339] Table des matières Quatrième de couverture Note de l’éditeur [7] Prologue [9] CAHIERS D’AMÉRIQUE (mai-novembre 1942) [11] Notes écrites à Londres [303] Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 7 LA CONNAISSANCE SURNATURELLE (1950) QUATRIÈME DE COUVERTURE ESPOIR Retour à la table des matières Nous sommes dans le nihilisme. Peut-on sortir du nihilisme ? C’est la question qu’on nous inflige. Mais nous n’en sortirons pas en faisant mine d’ignorer le mal de l’époque ou en décidant de le nier. Le seul espoir est de les nommer au contraire et d’en faire l’inventaire pour trouver la guérison au bout de la maladie. Cette collection est juste- ment un inventaire. Et c’est parce quelle est un inventaire qu’elle a le droit de porter son titre. On y trouvera réunies des œuvres d’imagination ou de pensée qui, directement ou non, posent le pro- blème de l’époque. Elles pourront être d’inspirations ou de volontés différentes, signées de très jeunes ou de très anciens auteurs. Elles pourront consacrer le nihilisme ou tenter son dépassement. Mais, à elles toutes, elles formeront une conscience commune, elles témoigne- ront d’un même effort pour définir ou surmonter la mortelle contradic- tion où nous vivons. Si le temps est venu où nous devons choisir, cette nécessité même est un progrès. Reconnaissons donc que c’est le temps de l’espoir, même s’il s’agit d’un espoir difficile. À sa manière, qui est simple, et à sa place, qui est modeste, cette collection peut aider, en même temps, à dénoncer la tragédie et à montrer que la tragédie n’est pas une solution ni le désespoir une raison. Ces épreuves néces- saires, il dépend de nous qu’elles deviennent des promesses. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 8 La collection comprend trois séries : œuvres d’imagination, essais philosophiques, chroniques. Volumes parus : Œuvres d’imagination Bertrand d’Astorg, Quatre élégies de printemps. Colette Audry, On joue perdant. Jean Bloch-Michel, Le témoin. Jacques-Laurent Bost, Le Dernier des Métiers. René Char, Feuillets d’Hypnos. Jean Grenier, Le rôle d’accusé. Georgette Henry, Permis de séjour. Violette Leduc, L’Asphyxie. Essais philosophiques Brise Parain, L’embarras du Choix. Simone Weil, L’enracinement. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. Chroniques Tu peux tuer cet homme… Scènes de la Vie révolutionnaire russe Textes choisis, traduits et présentés par Lucien Feuillade et Nicolas Lazarévitch. Avertissement de Brice Parain. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 9 [7] LA CONNAISSANCE SURNATURELLE (1950) NOTE DE L’ÉDITEUR Retour à la table des matières Ce livre est composé avec le contenu des derniers cahiers de Si- mone Weil. Ce sont, comme on le verra, en majeure partie, des pen- sées, des ébauches d’œuvres, des notes de lecture, mais aussi quelques bibliographies et des citations. Il y a sept cahiers et un carnet. Les ca- hiers sont de la période qui va du départ de Marseille pour le Maroc le 17 mai 1942, au départ des États-Unis pour l'Angleterre le 10 novem- bre 1942. Pendant ce temps Simone Weil avait passé un peu plus de deux semaines au camp d’Ain Seba près de Casablanca, puis elle s'était embarquée pour New-York où elle est arrivée fin juin 1942. Le carnet date du séjour en Angleterre, à Londres principalement, et va jusqu'aux derniers moments de Simone Weil : la fin est écrite au crayon. On sait que Simone Weil est morte le 24 août 1943 au sanato- rium d'Ashford (Kent), où elle avait été transportée quelques jours auparavant. Il est impossible de reconstituer la suite véritable des sept cahiers, malgré les numéros qui ont été inscrits par Simone Weil sur leurs couvertures, et même d'affirmer que les fragments qu'ils contiennent ont bien été écrits dans l'ordre où ils se présentent à l'intérieur des ca- hiers. Nous les avons simplement publiés ici sous le litre général de Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 10 Cahiers d’Amérique. Quant au carnet d’Angleterre, c'est lui qui est reproduit à la fin du volume sous le titre de Notes écrites à Londres. Les deux pages du Prologue se trouvaient, détachées, [8] au milieu d'un cahier, sans rapport direct avec les notes prises à cet endroit. Il va sans dire qu'aucun de ces textes n'était destiné, tel quel, à la publication. Le titre du volume est de nous. Nous l'avons adopté à cause de la fréquence de cette expression dans les pensées de Simone Weil. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 11 [9] LA CONNAISSANCE SURNATURELLE (1950) PROLOGUE Retour à la table des matières Il entra dans ma chambre et dit : « Misérable qui ne comprends rien, qui ne sais rien. Viens avec moi et je t'enseignerai des choses dont tu ne te doutes pas. » Je le suivis. Il m'emmena dans une église. Elle était neuve et laide. Il me conduisit en face de l'autel et me dit : « Agenouille-toi. » Je lui dis : « je n'ai pas été baptise. » Il dit : « Tombe a genoux devant ce lieu avec amour comme devant le lieu où existe la vérité. » J'obéis. Il me fit sortir et monter jusqu'à une mansarde d'où l'on voyait par la fenêtre ouverte toute la ville, quelques échafaudages de bois, le fleuve où l'on déchargeait des bateaux. Il me fit asseoir. Nous étions seuls. Il parla. Parfois quelqu'un entrait, se mêlait à la conversation, puis partait. Ce n'était plus l'hiver. Ce n'était pas encore le printemps. Les bran- ches des arbres étaient nues, sans bourgeons, dans un air froid et plein de soleil. La lumière montait, resplendissait, diminuait, puis les étoiles et la lune entraient par la fenêtre. Puis de nouveau l'aurore montait. Simone Weil, La connaissance surnaturelle. (1950) 12 Parfois il se taisait, tirait d'un placard un pain, et nous le parta- gions. Ce pain avait vraiment le goût du pain. Je n'ai jamais plus re- trouvé ce goût. Il me versait et se versait du vin qui avait le goût du soleil et de la terre où était bâtie cette cité. Parfois nous nous étendions sur le plancher de la [10] mansarde, et la douceur du sommeil descendait sur moi. Puis je me réveillais et uploads/Litterature/ connaissance-surnaturelle 1 .pdf

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