3 Contes d’ici et d’ailleurs Explorer la diversité d’un genre Lectures : textes

3 Contes d’ici et d’ailleurs Explorer la diversité d’un genre Lectures : textes et images OBJECTIFS CONTES D’AFRIQUE ET DES ANTILLES • Lapin ki vlé mandé Bondyé tiboin lèspri . . . . Repérer les marques d’oralité d’un conte . . 64 • «Le crapaud et l’abeille», B. Diop . . . . . . . Comprendre un conte moralisateur . . . . . 66 • «La légende de l’escargot», M. Bloch TEXTE INTÉGRAL Identifier un conte explicatif . . . . . . . 68 CONTES D’EUROPE • Alice au pays des merveilles, L. Carroll . . . . . Comprendre l’entrée au pays des merveilles . 70 • La petite Jeannette, conte populaire, G. Doré Étudier un conte initiatique . . . . . . . . 72 Œuvre intégrale • «L’Intrépide Soldat de plomb», Contes, H. C. Andersen TEXTE INTÉGRAL . . . . . . Comprendre un conte et ses significations . 75 FICHE-MÉTHODE : Organiser un défi-lecture L’écho du poète • Le chameau, P. Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Faire le point • Universalité et diversité des contes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Langue et expression  Lexique : Le vocabulaire des contes (2): sens propre et figuré – Préfixes – Famille de mots . . 82  Orthographe et conjugaison : Les homophones de «conte» – Les terminaisons du participe passé – Le passé composé de l’indicatif – Dictée  . . . . . . 83  Grammaire : Les valeurs du passé composé de l’indicatif – Le COD – Le COI . . . . . . . . . . 84 • Écrit : Raconter à la manière des contes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 • Oral : Dire et raconter des contes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Lectures personnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 Évaluations • «Mame-Randatou, la fée», L. S. Senghor et A. Sadji . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 62  Quels personnages de contes identifiez-vous?  Quelles régions du monde sont évoquées?  De quelle manière les contes sont-ils transmis? 63 3 u Contes d’ici et d’ailleurs 64 Aux Antilles, les contes étaient racontés principalement le soir à la veillée. Comme cette pratique diminue à notre époque, des recueils de contes sont publiés pour perpétuer cette tradition orale. «Aaah, les enfants! Vous êtes là autour de moi comme des coulirous2 dans une boîte. Qu’est-ce que vous voulez que je vous raconte? – Aaah, eh ben, tout simplement, racontez-nous l’histoire de Compère Lapin! – Ah bon! Eh ben, bon: écoutez bien, faites bien attention. “Un jour, Compère Lapin, qui était déjà très très malin, se dit qu’il n’était pas assez malin. Alors il prit une grande échelle, et il monta klik klik klik klik... Il alla trouver Dieu et il lui dit: – Mon Dieu, vous m’avez mis sur la terre, mais je suis plus bête que tout; j’aimerais que vous me donniez un peu d’intelligence. Dieu lui répondit : – Un petit bonhomme comme toi! Tellement savant qui trompe tout le monde... – Eh bien, mon Dieu, si vous voulez bien me donner un peu d’intelli- gence quand même! Alors Dieu dit à Compère Lapin : – Bon : retourne sur la terre, et dans huit jours, tu me rapporteras : une dent de Zamba3, des poils de cochon marron, du lait de vache sauvage, une crotte de tigre, tout ça dans un petit coco d’Espagne4 où tu as déjà fait entrer une couleuvre et ses sept petits... Bon, vas-y et reviens dans huit jours, hein? – Oui, mon Dieu. Alors Compère Lapin redescendit tout de suite sur la terre, et quand il arriva, il tomba devant un grand cocotier : un cocotier espagnol et qui était chargé de singes. Il dit : Lapin ki vlé mandé Bondyé tiboin lèspri 1 1. Le lapin qui voulait demander à Dieu un peu plus d’intelligence. 2. coulirous : poissons. 3. Zamba : chèvre. 4. coco d’Espagne : fruit du cocotier. . . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . . . . 20 . . . . 25 . CONTES D’AFRIQUE ET DES ANTILLES  Citez des titres de contes.  Résumez brièvement par oral un conte que vous connaissez. Pour commencer Lectures Avant de lire le texte 1. Où situez-vous les Antilles? 2. Qu’est-ce que la langue créole? Gros plan sur un lièvre européen debout dans l’herbe haute (Lepus europeaus), droits gérés. © DEA Picture Library/ Getty Images t e x t e e n r e g i s t r é 65 3 u Contes d’ici et d’ailleurs . . . 30 . – Que vous êtes laids! Qu’est ce que vous sentez! Alors les singes n’étaient pas contents! Ils commencèrent à prendre des cocos dans l’arbre et ils les envoyèrent sur Lapin : bim, bim, bim, bim, bim, bim... Lapin, qui n’attendait que ça, ramassa un coco; il le prit, lui coupa la tête et il partit.”» […] Lapin ki vlé mandé Bondyé tiboin lèspri, conte créole (conte de la Guadeloupe raconté par J.H.M.). Choisissez l’une des épreuves imposées à Compère Lapin et racontez-la oralement. Vous veillerez à souligner les marques d’oralité pour garder l’attention de l’auditoire et rendre le récit vivant. Expression orale Gardons une trace écrite À quoi repère-t-on que ce conte créole appartient à la tradition orale? Repérer les marques d’oralité d’un conte Q Les dialogues dans le conte 1. Dans les lignes 1 à 3 : a. qui parle? Quel est son rôle? b. À qui s’adresse-t-il? Que demande-t-il à son audi- toire? 2. Qui est le héros du conte? Que demande-t-il à Dieu? Citez le texte à l’appui de votre réponse. 3. Quelles épreuves Dieu lui impose-t-il? Q Les marques d’oralité 4. «klik klik klik klik» (l. 9) : a. à quoi ces mots servent- ils? b. On nomme ce type de mots des «onomatopées» : relevez-en un autre exemple dans le texte. 5. a.Relevez des mots qui appartiennent à la langue orale et non à la langue écrite. b. «qui était déjà très très malin» (l. 7) : quel est le niveau de langue de cette tournure? c. Relevez d’autres tournures qui appartiennent au même niveau de langue. § Les niveaux de langue – p. 356 66 1. mets : plat. 2. calebasse : fruit d’un arbre tropical qui, vidé, sert de récipient. 3. marigot : bras de rivière ou lieu bas inondable. 4. récurée : nettoyée. 5. canari : en Afrique, aux Antilles, récipient en terre cuite pour l’eau potable. Birago Diop (1906-1989) Cet écrivain sénégalais d’expres- sion française rendit hommage à la tradition orale de son pays en publiant des contes, notam- ment ses Contes d’Amadou Koumba. Avant de lire le texte On appelle «griot» un poète et musicien ambulant en Afrique noire. Lisez la biographie de Birago Diop: Les Contes d’Amadou Koumba relèvent-ils de la tradition orale ou écrite? . . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . . . . 20 . . . . 25 . . . . 30 . . . . 35 . M’ Bott-le-Crapaud saluait chacun et conversait avec certains. C’est ainsi qu’un jour, en le quittant, Yambe-l’Abeille lui dit : «M’ Bott, viens donc un jour jusqu’à la maison partager mon repas.» M’ Bott ne se fit pas répéter deux fois l’invitation, car il avait entendu dire que Yambe-l’Abeille savait préparer un mets1 qu’aucun être au monde ne savait faire. […] Le lendemain donc, M’ Bott-le-Crapaud s’en alla, sautillant, plein de joie et d’appétit, vers la maison de Yambe-l’Abeille. «Yambe, sa Yaram Djam? (Abeille es-tu en paix?) salua-t-il. – Djama ma rek (En paix seulement) lui fut-il répondu. – Me voici! se présenta poliment M’ Bott. – Approche», invita Yambe-l’Abeille. M’ Bott-le-Crapaud s’approcha de la calebasse2 pleine de miel, sur le rebord de laquelle il appuya l’index de la main gauche, comme doit le faire tout enfant bien élevé. Il avança la main droite vers le repas qui paraissait si bon, mais Yambe-l’Abeille l’arrêta : «Oh! mais mon uploads/Litterature/ contes-hachette.pdf

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