Poétique théâtrale : Du texte à la représentation… Partie 1. CORRECTION Cours l
Poétique théâtrale : Du texte à la représentation… Partie 1. CORRECTION Cours lundi 10 janvier 2022, 7h30/9h30 Lycée Carnot / CRR 93 1 - Qu’est-ce qu’une poétique théâtrale ? « L’essence du théâtre tient en deux mots : "to drama" ou l’action, "to theatron", le lieu où l’on voit. Ainsi l’étymologie fait de l’action la racine du drame et, dans ses divers sens, théâtre suppose toujours spectacle. Comme une action ne peut être vue que si elle est présente, celle qui n’est pas réellement vécue doit être rendue présente par la représentation : autrement dit, la représentation est inscrite dans la nature même de l’art qui est à la fois dramatique et théâtral. » [H. Gouhier ; Le Théâtre et l’existence, p. 13] - A partir de ce petit texte et en réutilisant les mêmes mots-clés : - Construisez une définition de la «représentation théâtrale". Représentation théâtrale: C’est mettre en jeu l’imaginaire par l’action (verbale et physique) en donnant vie au texte par le jeu des acteurs dans un espace construit pour l’échanger avec un public. On peut s’exercer au jeu dramatique pour mettre en œuvre des capacités de parler, d’éprouver et de communiquer des émotions et de s’exprimer. C’est un jeu. - Cherchez l’étymologie du mot spectacle. Spectacle : du latin, spectaculum – spectare : regarder aussi un spectacle n’est pas forcément théâtral. Exemple : un peut voir un spectacle de danse, de patinage artistique… Il faut alors se poser les questions suivantes, et choisir des réponses. - Qu’allons-nous représenter ? (Quoi ?) - Quels moyens utiliserons-nous pour les représenter ? (Comment ?) - Dans quel lieu s’effectuera la représentation ? (Où ?) - A quelle occasion allons-nous donner cette représentation ? (Quand ?) - Avec qui allons-nous représenter ? (Qui ?) - Pour qui allons-nous représenter ? (Qui ?) - Rédigez un tableau exposant les différences entre de types de spectacles et une représentation théâtrale : le cinéma, la télévision, un opéra, un concert de musique classique, un spectacle de mime, un spectacle de danse…. Représentation théâtrale Cinéma Spectacle vivant mettant en scène un texte imaginaire. Le metteur en scène ne dirige pas en direct les comédiens. Procédé permettant de procurer l’illusion du mouvement par la projection Télévision Opéra Enregistrement de l’image avec possibilité d’arrêter le visionnage par télécommande Alterne les airs et récitatifs chantés. Si les histoires sont souvent dramatiques, elle impose d’être grandiose par l’orchestre / choeur / soliste très imposants dans l’espace de jeu Concert musique classique Spectacle de mine Par une exécution musicale, il demande un accord, une harmonie entre instrumentistes. Ils sont dirigés en direct par le chef d’orchestre Genre théâtral mais dont les expressions principale se base sur la posture, attitude et geste. Il représente un récit évocateur Spectacle de danse Constitué de séquences de mouvements de corps accompagnés par la musique. Les mouvements sont rythmés - En sachant que toutes ces formes sont théâtrales : pouvez-vous faire une différence entre : une farce médiévale, Le Cid de Corneille, Le tartuffe de Molière ? Le mariage de Figaro de Beaumarchais ? Une farce médiévale : Forme théâtrale. Elle existe en amont de la comédie. Texte court fondée sur les jeux de scènes et dont le niveau de langue est familier ou grossier. Au moyen d’injures, coups… L e but est de faire rire le public populaire. Le Cid de Corneille : forme théâtrale qui a amené une querelle célèbre théâtrale. Pièce censurée. Tragicomédie est caractérisée par une action qui se rapporte au genre du roman, des personnages de haute extraction, un dénouement heureux et un refus des règles. Le Tartuffe de Molière : Forme théâtrale qui a amené une querelle célèbre théâtrale. Pièce censurée. Genre Comédie, ayant pour but de dénoncer, d’avertir. Destiné à provoquer le rire par le traitement de l’intrique, satire des mœurs, représentation de travers… Le mariage de Figaro ou la folle journée de Beaumarchais, Pièce censurée. Elle dénonce les abus de l'époque, les privilèges et l'ancien régime et si elle respecte les codes imposés d’écriture de l’époque, elle les tourne dans le ridicule en faisant faire l’impossible au personnage en seulement une journée. Car il avait l’obligation à cette époque de tenir un repère de temps. 2 - Poétique d’Aristote (384-322 avant J-C. ) « Deux causes, et deux causes naturelles, semblent bien être à l’origine de la poétique tout entière. D’abord, l’imitation fait partie de la nature des hommes depuis leur enfance. C’est précisément en cela que l’homme diffère des autres animaux : il est le plus grand des imitateurs et l’imitation lui est moyen d’acquérir ses premières connaissances. En second lieu, pour tous les hommes, l’imitation est une source de plaisir. » [Aristote, Poétique.] - En s ‘appuyant sur cet extrait, pouvez-vous me donner la vision théâtrale d’Aristote ? Pour Aristote, l’acte de représenter est un besoin fondamental et naturel de l’homme qui est à l’origine de créations artistiques diverses : peinture, musique, sculpture, musique, épopée, tragédie, comédie etc. Ce besoin est à la source des premiers apprentissages de l’enfant, qui imite spontanément et en éprouve du plaisir. La « mimesis », acte de représenter, est une tendance naturelle qui atteint un niveau supérieur dans la production théâtrale conçue comme la représentation en actes, et non par de simples paroles, [« Epos » épique], d’actions humaines. * La représentation n’est donc pas une reproduction du réel dans sa vérité, ceci est le travail de l’historien ou du chroniqueur, mais la construction d’actions fictives qui eussent été possibles bien qu’elles ne se soient pas produites [Le vraisemblable # vrai] . Le poète dramatique de ce point de vue crée une œuvre plus universelle que la chronique de l’historien qui témoigne d’un acte particulier ayant eu lieu ici et là. Il rend compte de l’homme en général en créant un personnage, au contraire, l’historien témoigne de tel individu ou personne. * Le poète dramatique ne produit donc pas une imitation exacte. Dans le genre tragique il construit des personnages supérieurs aux hommes, dans le genre comique des personnages inférieurs et ridicules. Dans les deux cas, il cherche un décalage d’avec la réalité, son but n’est pas d’atteindre une scrupuleuse vérité psychologique. « Quand on imite, on imite des hommes en action. Ceux-ci sont nécessairement ou bien respectables ou bien médiocres. En effet les caractères se ramènent nécessairement à ces deux catégories : c’est par la méchanceté ou la vertu que diffèrent tous les caractères. Leurs images sont donc ou meilleures que nous, ou pires ou semblables à nous. [...] La même différence réside entre la tragédie et la comédie. La première veut imiter des hommes supérieurs à ceux d’aujourd’hui, la seconde des hommes inférieurs. » [Idem] * Qu’implique la notion d’imitation dans le texte théâtral ? * Quel est la différence entre un texte tragique et comique ? * Ainsi, chaque personnage aura un langage propre qui n’est pas le langage quotidien. De même les actions théâtrales (la « fable » dans un spectacle) ne seront plus naturelles, mais doivent se soumettre à des règles de construction qui les rend belles, complexes et suscitent la surprise, la frayeur ou la pitié du spectateur. Il faut distinguer entre le réel vécu et la fiction théâtrale produite par une imitation soumise à des règles. Dans le genre tragique, l’homme commun devient héros : au fil des coups de théâtre, des effets violents et pathétiques, il passe d’un état d’ignorance à la lucidité pleine et tragique de son destin. Distinguons entre la vie commune et l’accomplissement de son destin par un personnage tragique.. * Dans la poétique d’Aristote, c’est l’action des personnages qui prime et non la psychologie des personnes [les intentions]. Ce n’est pas le caractère de la personne qui détermine l’action, mais l’action que l’on représente qui fixe un caractère à la personne et la transforme en personnage héroïque représentatif. Un personnage devient un vecteur d’actions et de conflits. Les héros de la tragédie manifestent des forces soit mythiques soit sociales. « […] la tragédie est en effet une imitation, non point des hommes mais de l’action, de la vie, du bonheur et du malheur ; or le bonheur et le malheur sont dans l’action, le but est agir, non être, et les hommes sont ce qu’ils sont par leur caractère, mais heureux ou non par leurs actions. Les personnages n’agissent donc pas afin d’imiter une certaine psychologie : c’est par leurs actions qu’ils acquièrent un certain caractère. » [Idem] * Qu’impose Aristote aux personnages d’une pièce tragique ? * Quel est le but du théâtre tragique ? * Le héros, personnage prisonnier de son destin et d’actions nécessaires n’a qu’une très faible dimension de psychologie individuelle et de réalité humaine. Il est le support d’un enchaînement d’événements nécessaires sur lesquels il n’a pas de prise et qui s’enchaînent d’une manière implacable. Il est le jouet de destins et de fatalités voulues par les dieux, qu’il ne comprend pas et qu’il accomplit sans en porter la complète responsabilité. Il est a mi-chemin entre les hommes et les dieux. Il uploads/Litterature/ cour-dramaturgie-du-texte-a-la-representation.pdf
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- Publié le Jul 22, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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