Jean-Paul BRODEUR criminologue, professeur agrégé, École de criminologie Univer
Jean-Paul BRODEUR criminologue, professeur agrégé, École de criminologie Université de Montréal (1999) “Criminologie - Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective” Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Jean-Paul Brodeur, “Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective.” (1999) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, profes- seur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Jean-Paul Brodeur criminologue, professeur agrégé, École de criminologie Université de Montréal “Criminologie - Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective” Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Robert Lahaise, Québec 2000. Multiples visages d'une culture, pp. 329-346. Montréal: Les Éditions Hur- tubise HMH, ltée, 1999, 462 pp. Collection: Les Cahiers du Québec. [Autorisation de l’auteur accordée le 29 juin 2006 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.] Courriel : jean-paul.brodeur@umontreal.ca Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les citations : Times New Roman, 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition numérique réalisée le 24 juillet 2006 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec, Canada. Jean-Paul Brodeur, “Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective.” (1999) 3 Jean-Paul Brodeur criminologue, professeur agrégé, École de criminologie Université de Montréal “Criminologie - Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective” Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Robert Lahaise, Québec 2000. Multiples visages d'une culture, pp. 329-346. Montréal: Les Éditions Hur- tubise HMH, ltée, 1999, 462 pp. Collection: Les Cahiers du Québec. Jean-Paul Brodeur, “Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective.” (1999) 4 Table des matières Introduction La justice pénale depuis 1960 : son évolution La justice des adultes : de 1960 à 1990 La justice des mineurs : de 1960 à 1990 La justice des adultes : de 1990 à aujourd'hui La justice des mineurs : de 1990 à aujourd'hui La criminologie québécoise depuis 1960 : son évolution La criminologie au Québec de 1960 à 1990 : l'idéalisme militant La criminologie au Québec de 1990 à aujourd'hui : le désenchan- tement En conclusion : éléments de prospective Chronologie Bibliographie Jean-Paul Brodeur, “Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective.” (1999) 5 Jean-Paul Brodeur criminologue, professeur agrégé, École de criminologie Université de Montréal “Criminologie - Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective” Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Robert Lahaise, Québec 2000. Multiples visages d'une culture, pp. 329-346. Montréal: Les Éditions Hur- tubise HMH, ltée, 1999, 462 pp. Collection: Les Cahiers du Québec. Introduction Retour à la table des matières Je me propose dans ce texte de décrire l'évolution de la justice pé- nale et de la criminologie au Canada et au Québec depuis 1960 jusqu'à aujourd'hui. L'année 1960 marque la fondation du Département de criminologie de l'Université de Montréal. Au départ, le programme fut établi en 1950-60 dans le cadre du Département de sociologie. La maîtrise en criminologie fut dispensée dans le cadre autonome d'un département seulement à partir de l'automne 1960. Ce département ne dispensait initialement ses enseignements qu'aux deux cycles supé- rieurs (d'abord maîtrise et après 1964, doctorat). En 1967, on décida de créer un premier cycle universitaire. Le département devint l'École de criminologie en 1970, prenant ainsi sa place parmi les autres écoles professionnelles de l'Université de Montréal. L’enseignement d'une nouvelle profession étant assuré, les besoins de la recherche furent pris en compte par le Centre international de criminologie comparée créé en 1969. La pratique de cette (inter)discipline qu'on appelle la Jean-Paul Brodeur, “Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective.” (1999) 6 criminologie venait ainsi d'acquérir au Québec un support institution- nel stable, sur lequel elle pouvait s'appuyer pour rayonner plus outre. Mon travail comprend deux parties, suivies d'une conclusion. La première partie est un rapport sur les grandes tendances qui ont mar- qué l'administration de la justice pénale au Québec et au Canada, de 1960 à nos jours. La seconde a pour objet de décrire la production scientifique en criminologie et dans les disciplines connexes pendant cette même période. En conclusion, je présenterai quelques éléments de prospective. Je dissiperai d'entrée de jeu quelques malentendus. Ce court texte qui ambitionne de rendre compte d'aspects qui relèvent tant de la ré- alité de la justice pénale que du discours sur cette réalité ne saurait prétendre à l'exhaustivité. Mon compte rendu passe par le filtre de mon point de vue et de ce qui s'est imposé dans mon champ d'atten- tion. En deuxième lieu, la criminologie étant plutôt une discipline ap- pliquée qu'un projet scientifique désincarné, le compte rendu de son évolution ne saurait être dissocié de celui des changements au sein des pratiques pénales, la théorie et la pratique se conditionnant récipro- quement dans ce champ. En troisième lieu, la prérogative de légiférer en matière de loi criminelle appartient au gouvernement fédéral. C'est pourquoi on s'aveuglerait en voulant dissocier la justice québécoise de la justice canadienne. J'ajouterai que le fondateur de la criminologie au Québec - le professeur Denis Szabo - lui a d'emblée donné une vo- cation internationale qui n'a jamais été reniée par la suite. C'est une raison de plus pour insister sur le fait que toute perspective isolation- niste sur la criminologie québécoise la méconnaît autant dans ce qu'elle est que dans ce qu'elle veut continuer d'être. Jean-Paul Brodeur, “Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective.” (1999) 7 La justice pénale depuis 1960 : son évolution Retour à la table des matières L'évolution de la justice pénale depuis 1960 a épousé un mouve- ment de balancier dont les deux extrêmes sont, dans l'ordre, sa délégi- timation et sa relégitimation. Le premier mouvement s'étend de 1960 à 1990 et le second de 1990 à aujourd'hui. Aucun de ces mouvements n'atteignit vraiment son point extrême, mais chacun fut aimanté par son pôle de référence. Cette alternance a été plus sensible au sein de la justice des adultes qu'en celui de la justice des mineurs (des jeunes contrevenants). Le cycle de la légitimation des pratiques est influencé par la nature de celles-ci et par le contenu des discours portant sur ces pratiques. Ce cycle est le prototype d'un objet où s'amalgament de fa- çon inextricable la pratique et la réflexion sur la pratique. Il est, dans cette mesure, emblématique de l'argument de ce texte. La justice des adultes : de 1960 à 1990 Deux phénomènes ont marqué les années 60 et le début des années 70. Le premier est commun à divers degrés à toutes les sociétés occi- dentales, en particulier à celles d'Amérique du Nord. Il s'agit de la montée des taux de criminalité. Cette montée a été spectaculaire aux États-Unis et moins marquée au Canada et au Québec, où elle a été néanmoins sensible. Le second phénomène est très limité dans le temps, à tout le moins pour le Québec. C'est l'épisode du terrorisme felquiste qui a duré de 1962 à 1973. Plusieurs pays européens - l'Al- lemagne fédérale, l'Espagne, l'Irlande du Nord et l'Italie - ont été sou- mis à cette épreuve, alors que les États-Unis en furent relativement épargnés. Jean-Paul Brodeur, “Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective.” (1999) 8 Ces deux phénomènes, entre autres, ont produit un effet de délégi- timation de la justice pénale, dans ses diverses composantes. Cet effet s'est d'abord exercé sur la police. Non seulement celle-ci a-t-elle été jugée impuissante à contrer la montée du terrorisme, mais les com- missions d'enquête Keable (Québec) et MacDonald (Ottawa) ont mis en lumière le rôle de provocation assumé par les appareils policiers. Devant la montée générale des taux de criminalité, des études ont été effectuées non seulement par des chercheurs mais par des organes gouvernementaux comme le Comité fédéral Ouimet (1969) pour trou- ver la cause de l'impuissance relative de la police à stopper la crois- sance du crime. On a alors trouvé que la police consacrait peu de ses efforts - moins de 20% - à la lutte contre le crime, la majorité de son temps étant employée à des tâches de service et des tâches administra- tives, comme la rédaction de rapports. Dans la somme déjà restreinte du temps policier consacré à lutter contre le crime, la part de la pré- vention était pratiquement nulle. Cette contestation de la police a faci- lité l'acceptation des restrictions budgétaires qui ont progressivement réduit ses effectifs. La police de Montréal - qui deviendra le Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM) - comp- tait quelque 6 000 membres au tournant des années 70, alors que ce service a maintenant peine à maintenir ses effectifs à la barre de 4 000 policiers. Les uploads/Litterature/ criminologie-justice-penale.pdf
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- Publié le Oct 30, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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