Envoyé par Hélène. LA CRITIQUE DE LA CONSCIENCE Nouveau groupe : Ecole de Genèv

Envoyé par Hélène. LA CRITIQUE DE LA CONSCIENCE Nouveau groupe : Ecole de Genève qui se caractérise par un retour à la conscience de l’auteur. Les membres : Marcel RAYMOND, Albert BEGUIN, Georges POULET, Jean ROUSSET, Jean STAROBINSKI. Permettent aux jeunes gens qui entrent à l’Université d’échapper au positivisme, à l’historicisme (~1955). Panorama et manifeste de ce courant : La conscience critique, Georges POULET (1971). Marcel RAYMOND (1897-1984) Fondateur involontaire du courant. 13 essais de critique littéraire, 21 éditions et anthologies, 15 préfaces, 1 traduction, 188 articles et comptes rendus, 24 textes poétiques et intimes, 1 récit autobiographique : Le sel et la cendre (1970). 2 thèses de doctorat d’Etat sur Ronsard. Il est déçu par la Sorbonne : l’histoire, la science de la littérature doivent, après ces « préparations interminables », être dépassées, et ne sont pas un « véritable instrument de culture ». Influence de Rivière, Valéry, de surréalistes, de la pensée allemande. RAYMOND est intéressé par « l’histoire de l’esprit » (inquiétude métaphysique. Retour à Bâle, il prépare son grand livre De Baudelaire au surréalisme (1940). « La grande affaire avait été d’inventer une démarche qui fût à l’opposé du didactisme, de ne rien accorder à la biographie, de réduire au minimum la part de l’histoire ». Il cherche à dégager le caractère de chaque poète, de chaque poème, en trouvant un style, non un pastiche. C’est une expérience de la lecture, de la poésie. Il part d’une explication de textes, d’échantillons, établit une relation de la partie au tout, du tout à la partie, pénètre à l’intérieur « d’un organisme verbal structuré ». Dernier chapitre « Le mythe moderne de la Poésie ». Au moment de sa parution, le livre a qqch de politique : il est lié à « une conscience malheureuse de l’oppression et aussi du mensonge de notre civilisation », au conflit entre le monde moderne et « ceux qui refusent le monde ». Il expose la conception, la doctrine, la philosophie poétique de chaque artiste (Baudelaire, verlaine, Rimbaud). Poésie = solution au pb de la destinée. Se heurte à Valéry : si des syllabes émeuvent, c’est « grâce à un accord infiniment subtil avec le sens du mot qu’elles composent, par la vertu des souvenirs confus que ce mot réveille plus encore que par le chemin propre des sonorités ». Ne méconnaît aucun des poètes contemporains (Jouve, Supervielle, fargue, Saint-John Perse). Conclusion (+ programmme, + méthode) : « Le mythe moderne de la poésie ». 2 catégories de poètes : - les artistes, rattachés à la tradition, à la forme - les contempteurs de l’art, qui recherchent les « données immédiates de l’esprit », « l’essence » et risquent de se perdre ds « l’illimité ». La poésie moderne doit être tenue pour un « mythe plutôt que pour une réalité historique » Le livre met en place les doctrines et les thèmes de 80 ans de poésie française. Une des lignes de recherche de RAYMOND : Rousseau. Edition des Œuvres complètes ds la Bibliothèque de la Pléiade (1959-1969, 4 volumes) : « Je me suis appliqué à lire les textes au plus près, multipliant les citations, jaugeant le lexique de l’écrivain, pour atteindre, par le moyen de cette Sachlichkeit, à une sorte d’évidence ». C’est une critique d’identification : la rêverie contemplative, la poésie de la prose deviennent celles de RAYMOND lui-même. Il voit le monde par ses yeux. Le critique se nie lui-même, pour accueillir un autre et retrouve expérience, connaissance, vision du monde- et l’écriture. « Encore faudrait-il […] rappeler que l’autobiographie de Rousseau a contribué au premier chef à transformer le concept même de littérature, centré désormais, non plus sur l’œuvre, être ou objet existant pour soi, mais sur l’auteur, et moins sur l’auteur que sur l’homme avec son drame personnel et sa figure irremplaçable » (introduction aux Ecrits autobiographiques, Pléiade, p. XV). Foi en un au-delà du texte, un « secret », un « reflet du paradis perdu », qui ne s’atteignent que dans la « douleur » et le « drame personnel ». Les différentes catégories de rêveries chez Rousseau mènent au processus d’écriture : le rêverie est une forme littéraire, qui renvoie à Montaigne et à Plutarque. Grands thèmes du texte, autour de la lumière (la nature) et l’ombre (l’homme), sont le moi, le temps. Problématique : Quelle est la véritable interprétation de la mystique de Rousseau ? « […] c’est aussi la poésie que Rousseau a rencontrée ds son vagabondage, la poésie qui rend les questions vaines ou plus exactement répond, par sa beauté ambiguë, à toutes celles qu’on serait tenté d’imaginer. » A partir de 1936, RAYMOND applique les catégories de Wölfflin, et d’abord celle du baroque, aux écrivains qu’il redécouvre (Baroque et Renaissance poétique, 1955). Esquisse une stylistique du baroque littéraire. Dialogue du style et des contenus. Les conteurs baroques aboutissent à 2 états extrèmes : puissance, démesure, rupture ; fuite, métamorphose. 2 Albert BEGUIN (1901-1957) Grand livre : L’Ame romantique et le rêve, 1937. Beaucoup de traductions (Hoffmann, Goethe), des essais sur Péguy (1942 et 1955), Balzac, Nerval (1945)Ramuz (1950), Pascal (1952), Bernanos (1954), 1300 articles. Directeur de le revue Esprit (1950-1957). Evasion hors du monde (ses traductions) puis retour au monde. Quête de l’absolu (il est le seul à avoir quitté l’Université pour l’engagement quotidien) du combat littéraire mais aussi politique. Pour lui, la critique est littérature. L’expérience des poètes s’assimile « à notre essence personnelle » pour « l’aider dans sa confrontation avec l’angoisse profonde ». Dans L’Ame romantique, il confronte poésies française et allemande : c’est une aventure spirituelle commune aux 2 pays, une fraternité naturelle, une connaissance. Assemble ses auteurs en un ensemble continu et ouvert. Une grande structure assemble les structures de détail que constitue le monde de chaque écrivain, son œuvre et son destin. Chaque écrivain vit un « drame unique » mais appartient à une « famille spirituelle ». Le livre est un ensemble synchronique (de 1750 à 1820 pour l’Allemagne, de Senancour à Proust pour la France) ms ss considération déterministe d’enchaînement chronologique. Conclusion : rêve = une des sources de la poésie. Ds tte œuvre d’art, BEGUIN cherche « un témoignage sur le destin des hommes ». Ce qui distingue l’écrivain de « ses semblables, ce ne sont ni ses amours, ni ses péchés, ni ses échecs ou ses réussites, mais bien le pouvoir qu’il a eu d’en tirer des vérités d’une portée universelle » (1943). La naissance d’une œuvre exige le « don de soi », la « suppression de l’accidentel », une découverte qui relève du « plan supérieur de la poésie ». Ds Création et Destinée, il écrit : « établir un lien entre l’œuvre et sa portée sociale et politique, c’est la subordonner à une loi qui la nie ou la dégrade ». « La littérature ne devient sociale que par son action imprévisible, explosive, indépendante de toute intention étrangère ». La traduction de l’œuvre en doctrine, en « message », « en pensée » la dépouille de ses formes. « C’est l’œuvre qui est le donné, la réalité par elle-même valable, et qu’il s’agit de comprendre en tant que telle, non pas en tant que symptôme d’autre chose de plus important à saisir. Le choix et l’ordre des mots, le mvt de la phrase, le jeu réciproque des épisodes ou des images, ce qu’ils ont à dire ensemble et que ne dirait aucune autre combinaison imaginable : tel est l’objet proposé à l’intelligence. » S’est tjrs montré soucieux d’analyser le style et la composition. « Commenter de la poésie, c’est définir les moyens verbaux, le langage d’une poésie. […]Commenter un roman, ce doit être aussi regarder comment ce roman est fait, comment du sentiment intérieur on est passé à l’existence de personnages et de scènes, à la création proprement dite, attirer constamment l’attention sur les formes esthétiques » (1948). 3 Avec BEGUIN, le critique est devenu poète. Georges POULET (1902-1991) D’origine belge. A la source de la « nouvelle critique » : renouvellement de la critique littéraire qui apparaît en France après 1956 ; il s’agit d’une rupture avec l’histoire positiviste, la biographie, les monographies consacrées à « l’homme et l’œuvre ». 18 ouvrages, des Etudes sur le temps humain (1949) à La poésie éclatée (1980), très nb articles, un roman La poule aux œufs d’or (1927). Intérêt aussi étendu que celui de Sainte-Beuve. Etudes sur le temps humain = totale nouveauté. S’initie à « la métaphysique de la poésie et à la poésie de la métaphysique ». « Objectivement la littérature est faite d’œuvres formelles dont les contours se découpent avec une plus ou moins grande netteté. Ce sont des poèmes, des maximes, que sais-je encore, des romans, des pièces de théâtre. Subjectivement la littérature n’a rien de formel. Elle est la réalité d’une pensée toujours particulière et postérieure à tout objet, et qui, à travers tous les objets, révèle ss cesse l’impossibilité étrange et naturelle où elle se trouve, d’avoir jamais une existence objective » uploads/Litterature/ critique-conscience-helene.pdf

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