Dénomination de Dieu dans le judaïsme La dénomination de Dieu dans le judaïsme
Dénomination de Dieu dans le judaïsme La dénomination de Dieu dans le judaïsme se fait par le Nom de quatre lettres, YHWH, qui le désigne le plus souvent dans la Torah, mais aussi par de nombreuses métonymies qualifiant les attributs et qualités divines, car le Tétragramme est réputé ineffable en raison du Troisième Commandement : « Tu n’invoqueras pas le Nom YHWH ton Dieu en vain » (Ex 20:61). La tradition juive considère sept de ces noms comme sacrés, devant faire l’objet de règles précises de transcription par les scribes et ne pouvant, une fois écrits, être effacés. Pour l’école de pensée juive qui considère que rien ne peut en définitive être dit de Dieu, ces différentes appellations font référence aux différents rapports de Dieu avec l'homme, au contexte dans lequel on se réfère à YHWH, aux différents aspects qu'on veut mettre en évidence. 1Les noms de Dieu dans la Bible hébraïque o 1.1Noms en ʾEl 1.1.1Eloha et Elohim 1.1.2El Elyon o 1.2Noms dérivés du Tétragramme 2Liste des Noms de Dieu o 2.1Le Tétragramme (YHWH) 2.1.1Verbaliser le Tétragramme 2.1.1.1Hashem/Hadavar o 2.2Autres Noms de Dieu (par ordre alphabétique) 2.2.1Adonaï 2.2.2Ehyeh Acher Ehyeh 2.2.3Elohim (et Eloah) 2.2.4`Elyon 2.2.5Maqom 2.2.6Shaddaï 2.2.7Shalom 2.2.8Shekhinah 2.2.9Yah 2.2.10YHWH Tzevaot (Cébaoth) 2.2.11Autres Noms, formules ou dénominations de Dieu 3Les miracles des Noms divins o 3.1Usage dans la Kabbale 4Lois sur l'écriture des Noms divins o 4.1La tradition des sept Noms divins 5Notes et références o 5.1Articles connexes o 5.2Liens externes o 5.3Bibliographie Les noms de Dieu dans la Bible hébraïque Les premiers et principaux noms de Dieu apparaissant dans la Bible hébraïque sont Elohim, en Genèse 1:12, et YHWH (hébreu : ה-ו-ה-י), en Genèse 2:43. Noms en ʾEl[modifier | modifier le code] Article détaillé : El (dieu). El (hébreu : אֵל) est un terme sémitique ancien, construit sur la racine ʾ-L, et se retrouvant dans l’ilū akkadien, l’El ou Il ougaritique et l’ʾIlāh arabe ; il dénote la puissance (cf. Genèse 31:29 : yesh lè-el yadi « Il est au pouvoir de ma main de vous faire du mal ») et, par extension, la divinité4. Contrairement aux textes ougaritiques où El est le nom du dieu suprême de leur panthéon, la Bible emploie le plus souvent el comme nom commun pour « un dieu », tant le dieu (Psaumes 18:31, 33 & 48 ; 57:3) qu’« un dieu étrange » (Psaumes 44:21; 81:10) ou « étranger » (Deutéronome 32:12, Malachie 2:11) voire « les dieux » (Exode 15:11). Lorsqu’Elest employé seul, il s’agit donc le plus souvent d’un terme générique pour mettre par exemple le divin et l’humain en contraste (Nombres 23:19; Isaïe 31:3; Ézéchiel 28:9; Osée 11:9; Job 25:4) ; il ne désigne que rarement, et le plus souvent dans les livres et passages poétiques, le Dieu d’Israël (Genèse 33:20 « El, l’Elohim d’Israël » & Psaumes 146:5). En revanche, à l’état construit, c’est-à- dire modifié par une épithète ou combiné à un autre titre, il est préféré à Elohim et il en est de même lorsqu’il apparaît comme élément de noms théophores (Elihou, Eliyahou, Elkana et Ishmaël, Israël, Samuel, Emmanuel)5. Eloha et Elohim[modifier | modifier le code] Article détaillé : Elohim. Eloha (hébreu : ַּאֱלֹוה) et Elohim (hébreu : אֱֹלהִים) sont une forme allongée d’El. Certains considèrent Elohim comme la forme plurielle d’Eloha5 mais selon d’autres, Eloha serait la forme « particulière » d’Elohim, lequel serait le pluriel d’El avec intercalation d’un he 4 ,6. Eloha apparaît une soixantaine de fois dans la Bible hébraïque, généralement dans ses textes poétiques, la plupart des occurrences se trouvant dans le livre de Job 7 . À l’exception de quelques occurrences dans le livre de Daniel et dans les Chroniques, il désigne généralement le dieu d’Israël. Elohim est au contraire l’un des noms divins les plus courants, apparaissant plus de deux mille fois. Il semble, à l’instar d’El, être un nom générique et polysémique qui, s’il désigne le plus souvent l’Elohim d’Israël, est également employé pour des dieux païens (Exode 12:12, 18:11, 20:3 etc.) voire une déesse (I Rois 11:5) ou des hommes considérés comme supérieurs (Exode 4:16, I Samuel 28:13, Zacharie 12:8)5. El Elyon[modifier | modifier le code] El Elyon (en)(Dieu Très-Haut)est l’un des premiers noms divins rencontrés dans le Livre de la Genèse. Noms dérivés du Tétragramme[modifier | modifier le code] • Élie (Eliyahou) : el (Dieu) et Yah (Jah en français, diminutif de Yahvé ou Jéhovah) signifie donc « Mon Dieu est Jah » • Hanania, Ananias (Hananyahou) : hanan (la compassion, la faveur) et Yah signifie donc « La compassion, la faveur de Jah » • Jean du vieux français Jehan, dérivé de Johan de l’hebreu Yohan lui même dérivé de Yehohanan (ou jéhohanan en français) : Yeho (diminutif de "Jého"vah ou Yahvé) et hanan ( la compassion, la faveur) signifie donc « Jéhovah, ou Yahvé, a témoigné de la faveur, a été compatissant » Liste des Noms de Dieu[modifier | modifier le code] Le Tétragramme (YHWH)[modifier | modifier le code] Article détaillé : YHWH. Le nom le plus important de Dieu dans le judaïsme est le Tétragramme, le nom à quatre lettres de Dieu, Youd-Heh-Waw-Heh, יהוה (l'hébreu se lisant de droite à gauche). Il apparaît dans le second chapitre de Genèse(ou, selon certains, à la fin du premier en notarikon : Yom Hashishi Vaykhoulou Hashamaïm—le sixième jour. Furent achevés les cieux) et est habituellement rendu par « le Seigneur ». Le judaïsme interdisant de prononcer ce nom en dehors de l'enceinte du Temple, la prononciation correcte du nom fut perdue - l'hébreu n'utilisant pas de voyelles. Si certains biblistes pensent qu'il se prononçait Yahweh, l'hébraïste Joel M. Hoffman suggère [archive] qu'il n'eut jamais de prononciation. En effet, certains textes antiques, notamment les Manuscrits de Qumran, portent le Tétragramme en caractères paléo-hébraïques, contrastant avec le reste du texte, écrit en caractères carrés, et on pense que, même à cette période, on le lisait Adonaï, « Mon Seigneur ». Il s'agit du cas le plus connu de qeri-ketiv (« lu-écrit », différence flagrante entre l'écrit et la prononciation), YHWH se lisant Adonaï. Le plus souvent, les religieux disent « le Nom » (haShem) pour éviter de prononcer ce qui selon eux est interdit : « le nom de Dieu ». YHWH contenant les lettres de WeHaYaH, HoWeH, YHYeH (le Waw et le Yod étant interchangeables) : Il fut, Il est, Il sera. En un mot, l'Éternel. Selon une autre tradition, YHWH serait la troisième personne du singulier de la forme imparfaite du verbe être — YHWH signifierait donc « Dieu est », « Dieu sera », ou peut-être « Dieu est », au sens de vit. Cette tradition s'accorde avec le fait que, dans le verset Ex 3,14, Dieu parle, se référant à lui-même à la première personne - « Je Suis ». Le Tétragramme signifierait alors « Lui qui Est par Lui-même », ou simplement « Lui qui Est », le principe d'existence étant étranger à la pensée juive classique. YHWH serait donc l'expression de la conception hébraïque du monothéisme : Dieu Est par Lui-même, Créateur incréé dont l'Existence (ou l'Essence) ne dépend de rien ni personne d'autre, et sa réponse à Moïse, Je suis Celui que Je suis ou Je serai Celui qui sera (Ehye asher Ehye) serait la définition de Dieu par Lui-même. Une hypothèse, savante et non traditionnelle, est rapportée par Martin Buber dans son Moïse : YHWH serait une emphase de la troisième personne du singulier, Hou en hébreu -- "Ô Lui", Ya Hou, le Wah (Ya HouWah) étant une emphase de majesté. L'idée de vie a été liée au Tétragramme depuis le Haut Moyen Âge. Dieu est présenté comme le « Dieu Vivant », ce qui ne signifie pas qu'« Il vit comme nous », mais qu'Il Est non-mort, par opposition aux divinités païennes, sans vie et inanimées. Dieu, sous Son Nom en quatre lettres, est présenté dans la Bible elle-même comme la source et l'auteur de la vie8. Recomposé en français comme Yahweh (plus rarement Yawho ou Yawha), parfois Jéhovah, le Tétragramme est vraisemblablement à l'origine du Yao des gnostiques et, peut-être, du dieu Yaw mentionné dans les sources ugaritiques. En effet, si on suppose que les lettres Heh (H) du Tétragramme servent d'augmentation sacrée au Nom, comme le Heh d'Abram devenant Abra Ha m et de Saraï devenant Sara H , l'association devient évidente. Et, bien que le Heh final de YHWH ait sûrement été muet en hébreu classique, le Heh entre le Yod et le Waw était, lui, presque certainement prononcé. Verbaliser le Tétragramme[modifier | modifier le code] Le Tétragramme en phénicien (1100 AEC - 300 EC), cananéen(1000 AEC vers le début de l'EC) et en écriture hébraïque moderne (carrée). L'interdiction de blasphémer, c'est-à-dire de prononcer Son Nom en vain, crime passible de la peine capitale dans la loi Juive, ne se rapporte qu'au Tétragramme (traité Soferim iv.; cf. Sanh.66a). 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- Publié le Dec 17, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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