Dissertation 2: Exégèse: ,, Madame Bovary’’ Chapitre 7 de Gustave Flaubert ,,
Dissertation 2: Exégèse: ,, Madame Bovary’’ Chapitre 7 de Gustave Flaubert ,,Elle songeait quelquefois que c'étaient là pourtant les plus beaux jours de sa vie, la lune de miel, comme on disait. Pour en goûter la douceur, il eût fallu, sans doute, s'en aller vers ces pays à noms sonores où les lendemains de mariage ont de plus suaves paresses ! Dans des chaises de poste, sous des stores de soie bleue, on monte au pas des routes escarpées, écoutant la chanson du postillon, qui se répète dans la montagne avec les clochettes des chèvres et le bruit sourd de la cascade. Quand le soleil se couche, on respire au bord des golfes le parfum des citronniers ; puis, le soir, sur la terrasse des villas, seuls et les doigts confondus, on regarde les étoiles en faisant des projets. Il lui semblait que certains lieux sur la terre devaient produire du bonheur, comme une plante particulière au sol et qui pousse mal tout autre part. Que ne pouvait-elle s'accouder sur le balcon des chalets suisses ou enfermer sa tristesse dans un cottage écossais, avec un mari vêtu d'un habit de velours noir à longues basques, et qui porte des bottes molles, un chapeau pointu et des manchettes! Peut-être aurait-elle souhaité faire à quelqu'un la confidence de toutes ces choses. Mais comment dire un insaisissable malaise, qui change d'aspect comme les nuées, qui tourbillonne comme le vent ? Les mots lui manquaient donc, l'occasion, la hardiesse. Si Charles l'avait voulu cependant, s'il s'en fût douté, si son regard, une seule fois, fût venu à la rencontre de sa pensée, il lui semblait qu'une abondance subite se serait détachée de son cœur, comme tombe la récolte d'un espalier quand on y porte la main. Mais, à mesure que se serait davantage l'intimité de leur vie, un détachement intérieur se faisait qui la déliait de lui. ‘’ 1. Niveau prétextuel Le roman ,, Madame Bovary’’ est écrite par Gustave Flaubert (1821-1880) un écrivain française, pamphlétaire de premier plan de la seconde moitié du XIXe siècle, il a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), Salammbô (1862), L'Éducation sentimentale (1869), etc... Autour de 1850, une nouvelle sensibilité autant littéraire que picturale se dessine : il s’agit du réalisme. Le réalisme est l’enfant de la déception. Les hommes du milieu du XIXe siècle ont perdu leur chimère de fraternité, de liberté. Il faut dire que la répression qui a suivi la révolution de 1848 ou la prise du pouvoir par Louis Napoléon Bonaparte en 1851 a installé une bourgeoisie affairiste et réactionnaire. "Madame Bovary" c’est une oeuvre dont l’écriture démarre en 1851 est achevée cinq ans après c’est-à-dire en 1856 . Á cette époque de la parution de ce livre, le réalisme qui est un nouveau courant de pensée littéraire et picturale était en gestation. Madame Bovary recèle des aspects réalistes et des aspects romantiques. Mais, même lorsque Flaubert entend écrire sur un sujet trivial et il renonce au réalisme pur, il essaie d’avoir une écriture la plus réaliste possible, qu’elle nous offre une vison du monde - d’un profond pessimisme sur la nature humaine. Comme ; par exemple, il décrit Emma- le personnage principale de ’’ M . Bovary’’ de la façon la plus vrais possible, mais cela laisse l’impression d’une héroïne assez banale, presque misérable. En effet, Emma a tendance à vivre sa vie dans un rêve (le bruit sourd de la cascade/ le parfum des citronniers/ on regarde les étoiles en faisant des projets... ) suite à ses lectures romanesques de jeunesse, qu’elle continue, tout au long de sa vie, elle rêve d’une vie de princesse, cependant la realité n’est pas satisfaisante. Donc, d’un point du vue littéraire, Flaubert appartient au courant réaliste. D’un point du vue philosophique, il est un moraliste. Car s’il abhorre la métaphysique qu’il considère comme une discipline vaine et inutile (“Philosophie : on doit toujours en ricaner” ou encore : “Métaphysique : donne l’air supérieur“), Flaubert fait montre d’un profond pessimisme sur la nature humaine, ce qui rappelle la philosophie de Schopenhauer : en somme, l’homme, cet animal borné, doit se contenter de passer la vie, en riant, puisqu’il n’y comprend pas grand chose. La philosophie sociale de Flaubert est également très noire : “Le peuple est un éternel mineur”. Au fond, Flaubert présente une philosophie du désespoir joyeux, de la critique de la médiocrité humaine : ne croire ni en soi-même, ni en autrui, ni en Dieu, ni en la politique, mais se moquer de tout ce qui est futile : la vie. Le titre, peut nous faire penser que Madame Bovary, sera le personnage dominant, principal de ce roman. Le titre du roman contient déjà toute la portée tragique de l’œuvre : le destin d’Emma est de ne pouvoir échapper à sa condition sociale et à un nom. En effet, nous trouvons par deux fois l’identité de «Madame Bovary »attribuée à des personnages qui n’occupent pas le centre de la scène romanesque : la mère de Charles puis sa première femme. Autrement dit Emma se voit là encore affectée une identité qui lui préexiste. 2. Niveau intertextuel "Emma Bovary est une Don Quichotte au féminin." (Marie Delhaye) L'intertextualité est le caractère et l'étude de l'intertexte, qui est l'ensemble des textes mis en relation (par le biais par exemple de la citation, de l'allusion, de la référence et du lien hypertexte) dans un texte donné. Madame Bovary et le Réalisme sont inclus car, malgré le projet mimétique du Réalisme, il est impossible d’éluder le tempérament de l’artiste, le style, qui est l’expression d’un réel déformé par la vision artiste. La critique montre que le realisme n’est qu’une affaire de convention et qu’il utilise d’intertextualité. La notion d’intertextualité émerge dans les années 60-70, dans un débat critique autour de quelques notions clés dont celle d’autonomie du texte, conception de la littérature comme système clos, combinatoire de signes qui ne saurait être expliqué par autre chose. Dès le début, je voudrais essayer d’établir les liens existant entre le fragment du chapitreVII , de roman ,, M. Bovary’’de G. Flaubert et les autres écritures de différentes auteurs, ayant traité du mêùe sujet, théme, motif ...Tout d’abord, il s’agit d’ Une lettre adressé à l'un des personnages d’après Ernesto SABATO(1911-2011) ,, L’ange des ténèbres’’, dans laquelle le héro rend compte de sa visite en France, sur les personnages de roman ,, M. Bovary’’ . Il s’agit spécialement de l’église de Ry – énigmatique pouvoir de la création littéraire – un village qui atteignait la crime des passion humaines et leurs abysses les plus ténébreux. En imaginant la sombre enfance de Flaubert à l’Hôtel- Dieu, l’hôpital de Rouen on voyait que l’amphithéatre de dissection donnait sur le jardin de l’aile occupée par sa famille, où Gustave, facciné, contemplait les cadavres en décomposion. C’est peut-être à cette grille, en observant la corruption des corps que Gustave est devenu l’enfant timide, renfemé, distant et ironique arrogant, ayant conscience à la fois de sa précarité et de sa maîtrsisse. Lis ses meilleures œuvres, pas celles où les épithètes sont en vitrine, et tu te rendras compte que c’est cet enfant à la fois sensible et désabusé qui décrit la cruauté de l’existence avec une espèce de plaisir rancunier. Le monde lui répugne, le blesse, l’ennuie : avec arrogance, il décide d’en faire un autre, à son image et à sa ressemblance. Flaubert ait écrit l’histoire de cette pauvre bonne femme parce qu’on le lui aurait demandé, parce qu’il a eu l’intuition qu’ il pouvait inscrire dans une telle histoire policière sa propre histoire, personnelle et secrète, qu’il pouvait se ridiculiser lui-même avec la cruauté que seul un grand névrosé met à parler de soi. Relis le chapitre VII : on le reconnaîtras, lui, dans ce goût pour les autres temps, les autres lieux, pour les voyages et les chaises de poste, pour les enlèvements et les mers exotiques : l’illusion romantique dans toute sa pureté, tel que le petit enfant grimpé à la grille l’avait éprouvée pour toujours. Le thème de son roman est donc celui de sa propre existence, la distance chaque jour agrandie entre sa vie réelle et son imagination. Les rêves changés en lourdes réalités, les amours sublimes transformées en lieux communs papillotants. Que pouvait faire d’autre la pauvre malheureuse que de se suicider ? C’est Flaubert qui disait Mes personnages me poursuivent, disait-il, ou plutôt, c’est moi qui suis en eux. Madame Bovary c’est moi, bien sûr. Mais Rodolphe l’était aussi, Rodolphe avec son incapacité cynique à supporter le romantisme de sa maîtresse. Par consequent, je voudrais presenter aussi un autre roman Laura (1931) de Miquel Llor(1894-1966). «L’histoire de cette "Madame Bovary" barcelonaise, constitue une critique farouche de la société espagnole’’. Il suivie Le Chasseur de têtes de Timothy FINDLEY (1930-2002). ‹‹Une ancienne bibliothécaire uploads/Litterature/ desertatie-2 1 .pdf
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- Publié le Apv 03, 2022
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