121 Mohamed Mekhnache Doctorant, Université de Biskra Mots-clés : Texte littéra
121 Mohamed Mekhnache Doctorant, Université de Biskra Mots-clés : Texte littéraire : laboratoire expérimental du langage – projet didactique : cadre intégrateur des apprentissages – lire pour écrire et écrire pour lire – démarche créative. Abstract: The appropriation of the language in its globalized limits can be realized in class in many ways: the exploitation of the literary texts is one. Sacred, ignored, banalized (to the desire of methodologists), the literary text tend to retake a justified place in class. In the limits of new programmes, the introduction of the literary text in language streams appears as a necessity to give again the taste and the pleasure to read for better writing. Integrator limits of learnings and experimental laboratory of language, the didactic project and the literary text permit to the learner to develop abilities of productions and to discover the language at the work in instructive, pleasant an communicative limits. The acts of reading and writing must therefore follow each other to reach a coherent and significative writing that will be edited in a scholar magazine (that of the school). That will motivate the pupil and give him the taste and pleasure to write so that it will be read. Keywords: literary text: experimental laboratory of language – didactic project: integrator limits of learnings – read for writing and writing for read – creative demarche. Synergies Algérie n° 9 - 2010 pp. 121-132 Le texte littéraire dans le projet didactique : Lire pour mieux écrire Résumé : L’appropriation de la langue dans son cadre globalisant peut se réaliser en classe de diverses manières : l’exploitation du texte littéraire en est une. Sacralisé, ignoré, banalisé (au gré des méthodologies), le texte littéraire tend à reprendre une place justifiée en classe. Dans le cadre des nouveaux programmes, l’introduction du texte littéraire en classe de langue s’avère une nécessité pour redonner le goût et le plaisir de lire pour mieux écrire. Cadre intégrateur des enseignements et laboratoire expérimental du langage, le projet didactique et le texte littéraire permettent à l’apprenant de développer ses compétences de production et de découvrir la langue au travail dans un cadre instructif, plaisant et communicatif. Les actes de lecture et d’écriture doivent en effet se succéder pour aboutir à un écrit cohérent et significatif, qui sera «édité» dans une revue scolaire (celle de l’établissement) : Ce qui pourrait motiver l’enfant et lui donner le goût et le plaisir d’écrire pour être lu. 122 اﻟﻤﻠﺨﺺ : إن اﻣﺘﻼك اﻟﻠـﻐﺔ ﻓﻲ إطﺎرھﺎ اﻟﺸــﻤﻮﻟﻲ، أن ﯾﺘﺤﻘـﻖ داﺧﻞ اﻟﻘـ ﺴﻢ ﻣﺘﻨﻮﻋﺔ : اﺳﺘﻐﻼل اﻟﻨﺺ اﻷدﺑﻲ ﯾﻌﺪ ﻣﻦ إﺣﺪى اﻷﺷﻜﺎل اﻟﻤﺘﻌﺪدة . ﻓﺎﻟﻨﺺ اﻷدﺑﻲ ﯾﻨﺰع إﻟﻰ إﻋﺎدة أﺧﺬ ﻣﻜﺎﻧﺔ ﻟﮭﺎ ﻣﺒﺮراﺗﮭﺎ داﺧﻞ اﻟﻘﺴﻢ، ﺣﺘﻰ و إن ﺗﻢ ﺗﻘﺪﯾﺲ، ﺗﺠﺎھﻞ و ﺗﻔﺎھﺔ اﻟﻨﺺ ﻓﻲ اﺳﺘﻐﻼﻟﮫ ﻟﻔﺎﺋﺪة اﻟﻤﻨﮭﺎج اﻟﻤﺘﻌﺎﻣﻞ .ﺑﮭﺎ إن إدراج اﻟﻨﺺ اﻷدﺑﻲ ﻓﻲ اﻟﺒﺮاﻣﺞ اﻟﺠﺪﯾـﺪة ﻓﻲ ﻗـﺴﻢ اﻟﻠﻐﺔ اﻟﻌﺮﺑﯿﺔ أﺻﺒﺢ ﺿﺮورة ﻟﺘﻨﻤﯿﺔ اﻟﺬوق و ﻟﺬة اﻟﻘﺮاءة ﻣﻦ أﺟﻞ أن ﻧﺤﺴﻦ اﻟﻜﺘﺎﺑﺔ . ﻓﺎﻹطﺎر اﻟﻤﻜﻤﻞ ﻟﻠﺘﺪرﯾـﺲ و اﻟﻤﺨﺒﺮ اﻟﺘﺠﺮﯾﺒﻲ ﻟﻠﻐﺔ، و ﻣـﺸﺮوع اﻟﺘﻌﻠﯿﻤـﯿﺔ و اﻟﻨﺺ اﻷدﺑﻲ ﯾﻤﻜﻦ اﻟﻤﺘﻌﻠﻢ ﻓﻲ ﺗﻄﻮﯾﺮ ﻗﺪراﺗﮫ و ﻣﻠﻜﺎﺗﮫ اﻹﻧﺘﺎﺟﯿﺔ ﻛﻤﺎ أﻧﮭﺎ ﺗ ﻤﻜﻨﮫ ﻣﻦ اﻛﺘﺸﺎف اﻟﻠﻐﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﻌﻤﻞ ﻓﻲ إطﺎر ﺗﻌﻠﯿﻤﻲ ﻣﺰﺣﻲ و ﺗﺒﻠﯿﻐﻲ . أﻓﻌﺎل اﻟﻘ ﺮاءة و اﻟﻜﺘﺎﺑﺔ ﯾﻨﺒﻐﻲ أن ﺗﺘﻮاﻟﻰ ﻟﺘﺆدي إﻟﻰ ﻛﺘﺎﺑﺔ ﻣﻨﺴﺠﻤﺔ و داﻟﺔ و اﻟﺘﻲ ﺳﺘﻨﺸﺮ ﻓﻲ ﻣﺠﻠﺔ ﻣﺪرﺳﯿﺔ ) ﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻟﻤﺪرﺳﺔ ( و ھﺬا ﻣﺎ ﯾﺤﻔﺰ اﻟﻄﻔﻞ و ﯾﻮﻟﺪ ﻋﻨﺪه اﻟﺬوق و ﻣﺘﻌﺔ اﻟﻜﺘﺎﺑﺔ ﻟﻜﻲ ﯾﻘﺮأ . اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔ :ﯿﺔﺎﺣﻨ اﻟﻨﺺ اﻷدﺑﻲ : ﻣﺨﺒﺮ ﺗﺠﺮﯾﺒﻲ ﻟﻠﻐﺔ، ﻣﺸﺮوع ا ﻟـﺘﻌﻠﯿﻤﯿﺔ : إطﺎر ﻣﻜﻤﻞ ﻟﻠﺘﺪرﯾﺲ ، اﻟﻘﺮاءة ﻣﻦ أﺟﻞ اﻟﻜﺘﺎﺑﺔ . Introduction L’appropriation de la langue dans son cadre globalisant peut, en effet, se réaliser en classe de diverses manières: l’exploitation du texte littéraire en est une. Le texte littéraire a, à juste titre, connu des fortunes diverses: «sacralisé» (méthode traditionnelle) d’abord; «ignoré», «banalisé» (méthodes audio-orale et audiovisuelle) ensuite, il tend à (re)prendre une place justifiée en classe. Le texte littéraire en classe de langue, et plus précisément dans le cadre du projet didactique, « nouveau cadre intégrateur dans lequel les apprentissages prennent leur sens » (document accompagnement des programmes, Avril, 2003) ne doit pas être proposé comme support pour transmettre un savoir littéraire ou pour enseigner un fait littéraire quelconque. Son utilisation doit plutôt être conçue comme une série d’activités pédagogiques axées principalement sur les différentes catégories de savoirs: - linguistiques (le texte étant censé refléter la langue); - socio-historiques, culturels (le texte étant supposé refléter la société); - stylistiques, rhétoriques (le texte étant supposé être le lieu de tous les délices langagiers et par conséquent favoriser la réflexion sur la langue). L’introduction et l’exploitation du texte littéraire dans le projet didactique viserait à concilier traitement communicatif et prise en charge effective des dimensions esthétiques et culturelles pour un développement des compétences de production. 1. Le Texte littéraire, Laboratoire expérimental du langage Enseigner apprendre une langue étrangère par le biais du texte littéraire ne veut nullement dire enseigner apprendre la littérature dans cette langue. Le principe de base, relevé par A. Séoud (1997 : 9) assurant à la didactique littéraire sa légitimité, réside dans le fait que « enseigner la littérature n’équivaut pas ou ne doit pas équivaloir, à enseigner un savoir sur la littérature, exactement de la même façon, et un peu pour les mêmes raisons, qu’enseigner une langue ne signifie pas en faire apprendre la grammaire. » En d’autres termes, le texte littéraire doit être reconnu comme tel, c’est-à-dire avec tout ce qu’il peut renfermer comme «informations» liées au discours, à la Synergies Algérie n° 9 - 2010 pp. 121-132 Mohamed Mekhnache 123 culture, à l’idéologie, à l’art, etc. Il faut qu’il soit considéré comme un terrain fertile te propice aux interprétations, aux critiques et surtout aux lectures (plurielles). Ces lectures plurielles rendent le texte littéraire un champ d’investigation, un terrain favorable et idéal pour une expression interculturelle riche et fertile à tous les points de vue, surtout dans le contexte qui est le nôtre. Pourvu que l’enseignant veuille (tout en veillant) bien s’en préoccuper. Le choix du texte est, nous supposons, l’étape la plus importante dans le déroulement du processus pédagogique, car comme l’écrit J. Peytard (1982), cité par M. H. Estéoule-Exel (1993 : 184-185), le texte est « cet objet-produit considéré comme un lieu de «travail du langage», c’est-à-dire, où l’on peut percevoir et analyser les effets discursifs singuliers. Travail du langage par le scripteur. Mais simultanément scripteur travaillé par le langage. Ecrire est geste passif/actif, qui par ses traces dans le texte signale son travail. Et ce travail met les niveaux et les éléments d’une langue en question(s) […]. La langue est questionnée par les épreuves qu’elle traverse […]. Ce qui apparaît d’abord […] tout ce qui fait l’étrange du langage dans le texte et dérange nos habitudes perspectives […]. Le texte devenant ce «laboratoire» où le langage est en expérience […]. Les mots n’ont plus cours ni valeur ailleurs, d’abord, que dans le texte. » Les textes littéraires permettent donc l’analyse et la perception des effets discursifs. L’analyse, si elle est bien menée, c’est-à-dire avec tact et doigté de la part de l’enseignant, en se basant sur les éléments suivants : - éviter de donner son interprétation ; - éviter d’orienter les apprenants en leur proposant des éléments du texte à même de leur permettre l’accès facile au(x) sens textuel ; - les encourager à s’exprimer librement (le recours à la langue maternelle s’il s’avère indispensable est toléré, pour peu que son utilisation ne soit pas abusive), permettra à l’élève d’«interpréter» le texte, à sa façon, bien évidemment. Autrement dit, il faut prendre conscience du fait que l’interculturel est passage obligé, en ce sens que, compte tenu de la pluralité culturelle, de la multiplicité des échanges, des croisements culturels, tout rapport avec le texte est dans son essence interculturel. Néanmoins, le problème du culturel et de l’interculturel ne peut pas – dans notre contexte du moins – se poser avec acuité. Il faudrait, comme le souligne P . Blanchet (1998, p.176) « bannir le fantasme de l’assimilation », car chacun doit être soi-même, évolutif sans doute, mais « sans jamais pouvoir être l’Autre. » Dans le cas contraire, toute activité pédagogique centrée sur l’aspect culturel et interculturel du texte – et rien que cela – et où l’apprenant est amené à jouer l’Autre, risque certainement de sombrer dans la caricature, le stéréotype. Des spécificités du texte littéraire La spécificité du texte littéraire, et par extension l’œuvre littéraire, peut être recherchée selon que l’on considère ce dernier (le texte littéraire) comme une Le texte littéraire dans le projet didactique : Lire pour mieux écrire 124 œuvre d’art, une communication linguistique ou une structure qui ne prend sens que dans la réception. Le texte littéraire, comme œuvre d’art Pendant longtemps, était entretenue l’idée que le texte littéraire, les productions littéraires étaient faites pour instruire et surtout pour plaire. Dans la lignée des grands écrivains du XX° siècle – poètes et romanciers voués au culte du Beau et de l’Idéal – on a invoqué les qualités formelles, condition de la survie du texte littéraire. Appartenant, en effet, au domaine uploads/Litterature/ didactique-des-textes-litteraires.pdf
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- Publié le Apv 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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