1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté de Lettres et Sciences Humaines
1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté de Lettres et Sciences Humaines Département de Lettres Modernes DOCTORAT DE TROISIEME CYCLE Linguistique française et Sciences du Langage Sujet Analyse de l’énonciation performative à visée subversive dans Le Cercle des tropiques de Alioum Fantouré Directeur de thèse Présenté par M. Le Professeur Moussa DAFF M. Fallou MBOW U.CA.D. Jury 1. M. Diamé Signaté, Professeur de linguistique française, université Cheikh Anta DIOP de Dakar/Sénégal ; 2. M. Moussa Daff, Professeur de linguistique française, université Cheikh Anta DIOP de Dakar/Sénégal ; 3. M. Amadou Ly, Professeur de littéraire africaine, université Cheikh Anta DIOP de Dakar/Sénégal ; 4. M. Mamadou NDIAYE, Maître de Conférences en linguistique française, université Cheikh Anta DIOP de Dakar/Sénégal. Année 2004 2 DEDICACE A feu Alioune NDOYE que Dieu a prématurément arraché à notre affection. A lui que nous pleurons encore, au département F2 de L’E.N.S de Dakar. 3 REMERCIEMENTS Cette thèse a pu voir le jour à la suite de multiples recherches ainsi que d’échanges effectués à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Que tous ceux qui, de prés ou de loin, ont contribué à son avènement, veuillent bien trouver à travers ces lignes, l’expression de ma bien sincère reconnaissance. Mes remerciements sont tout particulièrement adressés à Monsieur le Professeur Moussa DAFF qui, depuis la préparation de ma licence (certificat de spécialisation en grammaire) a dirigé tous mes travaux de recherche en linguistique française. Par son accompagnement scientifique, j’ai appris la rigueur dans le travail. Mais, j’ai surtout découvert aussi en Monsieur DAFF, l’homme de qualité bourré de générosité intellectuelle et de clairvoyance, celui qui, considérant la promotion scientifique de ses étudiants comme étant la sienne propre, sait en effet opportunément leur donner les conseils et orientations idoines. Mes remerciements vont également à : − L’infatigable, mon camarade de promotion (des élèves-inspecteurs de 1996-1998), Moussa FALL toujours prompt à aider et à conseiller, à l’instar de son maître DAFF. Il a été, pour moi, comme un co-directeur de thèse. − Mon collègue Birahim THIOUNE, le puriste en langue française, qui m’a beaucoup apporté dans la qualité du texte. − Mon marabout, Diâ Barry FAYE pour tous ses apports. − M. Issa NDIAYE, Chef du département de lettres de l’E.N.S qui fut notre formateur (pour le C.A.E.S). N’ayant pas oublié cela, il m’a prodigué les riches enseignements de son expérience. 4 SOMMAIRE Pages Introduction générale………………………………….. 8 Première partie : Fondements théoriques d’une analyse sémantico-pragmatique des énoncés… 19 Introduction . ……………………………………………… 20 Chapitre I : Linguistique non pragmatique et analyse des phrases………………………………… 23 I.1 Le principe de la distinction langue et parole…………. 23 I.1.1 La position de Ferdinand de Saussure…………….. 23 I.1.2 La position d’André Martinet…………………… 30 I.1.3 La position de Roman Jakobson…………………. 33 I.1.4 La position de Noam Chomsky et de la grammaire générative…………………………………….. 37 I.2 La place du contexte en linguistique non pragmatique… 40 I.2.1 Contexte et interprétation de texte………………... 41 I.2.2 Le cotexte ou contexte littéral……………………. 44 I.2.3 Contexte et arbitraire du signe linguistique………. 45 Chapitre II : Linguistique pragmatique et analyse des énoncés…………………………………. 49 II.1 L’analyse de texte…………………………………….. 49 II.2 Les actes de langage performatifs……………………. 55 II.2.1 Actes de langage et performativité…………….. 56 5 II.2.2 La performativité……………………………… 60 II.2.3 Conditions de la performativité……………….. 63 II.2.4 Réussite et échec d’un acte performatif selon Austin…………………………………… 68 Chapitre III : Catégorisation des énoncés performatifs……………………………………………. 70 III.1 Le modèle de classification de J.L. Austin………..….. 70 III.2 Le modèle de classification de John R. Searle……….. 71 III.3 Classification selon la linguistique cognitive……….. 77 Deuxième partie : Le Cercle des tropiques comme de grandes unités d’énoncés performatifs : analyse sémantico-pragmatique et macro-textuelle…………………………….….. 81 Introduction ……………………………………………….. 82 Chapitre IV : L’énonciation performative littérale…….. 87 Chapitre V : L’énonciation performative non littérale…... 110 V.1 La performativité des indexicaux ou déictiques……... 112 V.2 La performativité parabolique : l’exemplum…….…... 118 V.2.1 L’exemplum historique ou culturel…………… 119 V.2.2 L’exemplum fictif…………………………… 123 6 V.3 La performativité par isotopie sémantique………… 126 V.3.1 La dimension performative cognitive………… 127 V.3.2 La dimension performative psychologique…… 129 Chapitre VI : Le contexte perlocutoire de l’énonciation performative ……………………………... 133 VI.1 Le contexte circonstanciel ou factuel…………….…… 134 VI.2 Le contexte situationnel ou paradigmatique………… 136 VI.3 Le contexte interactionnel………………………….…. 137 Chapitre VII : Point et force illocutoires : la perlocution… 139 VII.1 Les effets perlocutoires intradiégétiques……………. 139 VII.2 Les effets perlocutoires extradiégétiques ………….. 143 Troisième partie : Description et analyse des actes de langage performatifs………………….… 147 Introduction ……………………………………………..…... 148 Chapitre VIII : Les actes de langage performatifs grammaticalement marqués par la ponctuation et la syntaxe …………………………………………….. 153 VIII.1 La classe des questions………………………….…… 153 VIII.2 La classe des phrases interrogatives…………………. 155 VIII.3 La classe des phrases impératives……………….…... 157 VIII.4 La classe phrases des exclamatives…………………. 161 7 Chapitre IX : Les actes de langage performatifs marqués par des critères pragmatiques……………….. 166 IX.1 Les performatifs implicites………………………….… 166 IX.1.1 Les performatifs implicites par développement.... 166 IX.1.2 Les performatifs implicites par analyse………... 169 IX.1.3. Les performatifs implicites par réduction……... 173 IX.2 Les performatifs explicites………………………….. 176 IX.2.1 Les performatifs « assertifs »…………………. 177 IX.2.2 Les performatifs « directifs »……………….. 180 IX.2.3 Les performatifs « promissifs »……………….. 184 IX.2.4 Les performatifs « expressifs »………………... 186 IX.2.5 Les « déclarations »……………………………. 188 Chapitre X Catégorisation superordonnée des actes de langage performatifs…………………………... 192 X.1 Les actes de langage informatifs…………………….. . 192 X.2 Les actes de langage obligatifs …………………….... 193 X.3 Les actes de langage constitutifs………………………. 195 Conclusion ……………………………………….….. 198 Glossaire……………………………………………… 206 Annexe…………………………………………….…………. 214 Bibliographie…………………………………………. 252 8 INTRODUCTION GENERALE Aujourd’hui, les disciplines les plus scientifiques dans le domaine de la recherche en matière de discours, aussi bien au plan de l’oral que de l’écrit, s’intéressent à l’étude des relations entre linguistique et texte ainsi qu’à la communication littéraire. Entre autres, la pragmatique ou du moins, la « pragmatique intégrée »1 (c’est-à-dire, qui associe à la description et à l’analyse linguistique les caractéristiques de l’énonciation), même si elle s’occupe d’autres choses en matière de langue, fait de ces rapports et de ces domaines un objet d’étude d’une grande importance. Cette non séparation entre sémantique et pragmatique (« pragmatique intégrée ») est soutenue par des linguistes comme Oswald Ducrot2. Selon lui, l’argumentation prime sur l’information ; non seulement la valeur argumentative d’un énoncé est indépendante de son contenu informatif, mais encore elle est susceptible de déterminer ce contenu. Cette sémantique concernerait à la fois les notions de vérité et de valeur informative. Selon Recanati, 1 Anscombre ( J. C.) et Ducrot (O.), « L’argumentation dans la langue », Langage, 42, 1976, p.8. 2 Ducrot (O.), Dire et ne pas dire, Paris, Hermann, 1972. 9 « La pragmatique, qui s’occupe de l’utilisation des phrases, et la sémantique qui s’occupe de leur sens, ont donc une partie commune à savoir, la « pragmatique intégrée » […], qui s’occupe de ce qui dans le sens d’une phrase, a trait à son utilisation. La pragmatique intégrée recense les formes linguistiques dont la signification est pragmatique plutôt que descriptive, et elle explicite leur signification en leur assignant des conditions d’emploi. »1 La pragmatique s’occupe en outre, des effets produits par les énoncés et de l’influence argumentative que la parole possède, le discours en général. Cette pluralité disciplinaire de la pragmatique s’explique par le fait qu’elle est une stratégie scientifique ouverte, c’est-à-dire qui associe plusieurs stratégies scientifiques fermées. Elle est comme le disent Anne Reboul et Jacques Moeschler, « une stratégie contextualiste »2 qui « Consiste à compléter dans un programme de recherche une ou plusieurs stratégies réductionniste(s) ou scientifique(s) fermée(s) pour rendre compte d’un phénomène que la stratégie réductionniste n’arrive pas à décrire de façon complète ou satisfaisante en phénomène et des éléments internes au phénomène mettant à jour les interactions entre les éléments extérieurs au phénomène. »3 En ce sens, Saussure écrivait déjà : « L’activité du sujet parlant doit être étudiée dans un ensemble de disciplines qui n’ont de place dans la 1 Recanati (F.), Les Enoncés performatifs, Paris, Ed. Minuit, 1981, p.29. 2 Reboul (A.) et Moeschler (J.), Pragmatique du discours, Paris, A.Colin, 1998, p.32. 3 Ibid. 10 linguistique que par leur rapport avec la langue. »1 Cet ensemble pourrait être ce que nous appelons aujourd’hui pragmatique. L’usage du langage qui est l’objet de la pragmatique, de cette façon, ne se laisse pas étudier indépendamment du recours à des éléments non linguistiques (relatifs au contexte), mais aussi, à nombre de disciplines proches de la linguistique. C’est ainsi qu’on parle de grammaire du texte, de sémantique du texte ou de réception du texte. Dans tous les cas de figure, il s’agit, d’une sorte de construction d’un sens textuel au moyen d’un décryptage sémantico- pragmatique nécessitant une participation active du lecteur ou du co- locuteur. Or, c’est un exercice difficile : la réalité humaine que le langage prétend exprimer est toujours complexe ; on ne peut que l’approcher par la représentation linguistique. La syntaxe qui étudie la relation des signes entre eux, ainsi que leurs règles de combinaison et la sémantique qui se préoccupe de la relation des signes, mots et phrases aux référents, c’est-à-dire au monde, ne peuvent pas, à elles seules, uploads/Litterature/ fallou-mbow.pdf
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- Publié le Fev 06, 2021
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