Dissertation le « Misanthrope », Molière Armand Leroy 1s4 A propos du « Misanth

Dissertation le « Misanthrope », Molière Armand Leroy 1s4 A propos du « Misanthrope », Zola écrivait dans un article le « bien public », en 1878 « Quel drame superbe » voilà donc une pièce qui n’est à proprement parler qu’une longue analyse de caractères. Ecrit en 1666, « Misanthrope » ou « l’atrabilaire amoureux » de Molière succède à deux comédies de mœurs interdites par la censure religieuse jésuite très présente sous le règne de Louis XIV. Il s’agit du « Tartuffe » de (1664) et de « Dom juan » de (1665) deux comédies de mœurs classiques, mettant en scène des personnages ne respectant pas au goût de certaines personnes la Morale et portant atteinte à l’image de l’Eglise. Dans un article de journal, Zola affirme que le « Misanthrope » est « un drame superbe » mais aussi « une longue analyse de caractères ». Le terme « drame » provient du latin drama et du grec ancien drâma qui signifie une action théâtrale. Cela peut donc désigner au sens large, toute pièce de théâtre. D’ailleurs, on dit de Jean baptiste Poquelin qu’il est un célèbre dramaturge. Cependant ici le « drame » se rapporte plus à une œuvre qui est non seulement une tragédie mais aussi une comédie comme par exemple « la mère coupable » de Beaumarchais. Quant aux « caractères » cela renvoie instantanément à ceux de La Bruyère, qui, dans ses « Caractères », critique des stéréotypes à l’aide de maximes, réflexions et de portraits comme celui de Pamphile, désigné comme un mondain attachant beaucoup d’importance à son image. Cette œuvre théâtrale moliéresque, est dans la critique de Zola, uniquement réduite à deux aspects, le drame et les caractères. Pourtant, je pense qu’il existe une autre lecture plus pertinente et moins restrictive que celle de ce célèbre naturalisme. Le jugement de Zola est-il juste et fondé ? Existe-t-il une autre approche différente de la sienne ? L’étude se fondera sur des comédies moliéresques et plus particulièrement sur le « Misanthrope » qui est ici l’objet d’étude. Certes, l’opinion personnelle de Zola relative à cette pièce de théâtre semble être correcte et se baser sur des observations précises. D’abord le personnage éponyme de la pièce, Alceste, est complexe. Il s’agit d’un personnage malade. En effet, le sous-titre de l’œuvre est « l’atrabilaire amoureux ». Cela renvoie à la théorie des humeurs contenues dans le corps humain au XVIIème siècle. Il en existe quatre, le sang, le flegme, la bile et l’atrabile ou mélancolie. Le flegme correspond au calme et à la pondération, la bile à la colère, tandis que l’atrabile provoque la tristesse et le repliement. C’est cette humeur qui atteint directement Alceste, le misanthrope. A ce sujet, la misanthropie est une sorte de maladie qui consiste à détester le genre humain sans aucune distinction, peu importe le sexe. Ce malaise d’ailleurs est nommé par lui-même « humeur noire » (I, 1, v91), Philinte décèle aussi ce problème « noirs accès » (I, 1, v98) chez son ami puis il va encore plus loin et emploie le terme de « maladie » (I, 1, v105). La misanthropie du personnage principal est clairement affichée pour la première fois dans la scène 2 de l’acte I où il s’oppose frontalement à Oronte au sujet du sonnet, mais également dans la scène 4 de l’acte V qui constitue le coup de théâtre. C’est au cours de cette scène que l’on apprend que Célimène écrit des lettres soulignant le ridicule des uns et des autres à ses prétendants (Acaste, Clitandre, Oronte et Alceste). Dès lors, ses amants expriment leur mépris sauf Alceste qui est prêt à lui pardonner en échange de le suivre. Cette dernière refuse, la cour est l’essentiel de sa vie, elle lui permet de briller et de séduire. Ayant déjà repoussé Arsinoé, il s’estime indigne d’Eliante qui épouse Philinte. Il se résout donc à vivre seul « dans un endroit écarté » (V, 4, v1805). D’autre part, ce personnage est aussi un être contradictoire. Ses agissements sont marqués de nombreuses incohérences par exemple, Alceste est avide de sincérité, il tombe amoureux de Célimène et brûle pour elle d’une passion extrême mais il souhaite constamment de ne plus l’aimer. Célimène révèlera ce problème au grand jour « l’honneur de contredire a pour lui tant de charme … Aussitôt qu’il les voit dans la bouche d’autrui » (II, 4, v677-680). En outre, l’exclusivisme est aussi un trait de son caractère. Pour Alceste, un sentiment est précieux lorsqu’il est rare. C’est pourquoi Alceste est furieux quand il voit, au début de la pièce, Philinte accorder son amitié à un inconnu en la personne d’Oronte. « Je refuse d’un cœur la vaste complaisance … L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait » (I, 1, v61-64) il est dans ce même état d’esprit lorsqu’il avertit Oronte au sujet de Célimène « Je ne veux point Monsieur, … rien du tout avec vous » (V, 2, v1611- 1612). En résumé, le misanthrope est un être malade, malade de vivre, incapable de supporter l’existence des autres et semé de contradictions. De plus, son exclusivisme illustre bien son égoïsme. Devant tant de défauts on peut quand même souligner sa franchise à toute épreuve notamment dans la scène 2 de l’acte I où Oronte lui soumet son sonnet mais également dans la scène 4 de l’acte II. Alceste expose sa théorie concernant la sincérité de l’amour. Pour le misanthrope il est bon de dénoncer les défauts de l’être bien aimé « plus on aime quelqu’un moins il faut qu’on le flatte » (II, 4, v701).D’autre part, Célimène est considérée comme une femme superficielle. Belle « cette belle » (I, 1, v222), veuve « cette jeune veuve » (I, 1, v225) elle a beaucoup de succès auprès de la gente masculine et construit son propre personnage autour de la notion de paraitre. Elle a besoin de compagnie et excelle dans l’art de la conversation (la pièce se déroule dans son salon), aussi elle se joue des hommes afin d’obtenir sa dose de sentiment amoureux sans jamais aller plus loin. C’est Arsinoé qui montre bien ses désirs « cette foule de gens dont vous souffrez visite, votre galanterie et des bruits qu’elle excite » (III, 4, v889). C’est pourquoi Alceste doute de la réciprocité de cet amour « mais moi, que vous blâmez trop de jalousie, Qu’ai-je de plus qu’eux tous Madame je vous prie ? » (II, 1, v501). Et elle répond de manière évasive « le bonheur de savoir que vous êtes aimé » (II, 1, v503). Egoïste, comme Alceste, elle est par- dessus tout d’hypocrite et médisante « esprit médisant » (I, 1, v219). La scène 4 de l’acte V en est la preuve parfaite, elle se moque de ses séducteurs. Il ne s’agit pas de l’unique exemple, aussi la scène des portraits montre aussi la cruauté du personnage. Au travers de portraits, elle établit de violents portraits au vitriol de stéréotypes comme Géralde, Timante, Bélise et Adraste la cruauté du protagoniste envers des personnes absentes (II, 4). Enfin, Zola a bien repéré les différentes caractéristiques de ce « drame superbe ».Les règles classiques sont quant à elles toutes respectées, il s’agit de la règle des trois unités, l’’intrigue est unique, il s’agit de l’amour entre Alceste et Célimène, l’action se déroule en un jour exclusivement dans le salon de Célimène. En premier lieu sont réunis plusieurs éléments d’une comédie sérieuse. D’abord on retrouve la comédie d’intrigue qui est caractéristique des pièces de théâtre de Molière. Dans le « Misanthrope » Alceste et Célimène sont à la recherche d’un amour sentimental, malgré des obstacles à surmonter. Tout d’abord on remarque que les domestiques sont effacés alors que dans les autres comédies ils sont très présents et jouent un grand rôle dans le déroulement de l’intrigue comme par exemple Sganarelle dans « Dom Juan ». De plus, ils n’y a pas l’obstacle des parents. En effet Alceste est âgé et Célimène est veuve. Cela est complétement différent de « l’Avare », où harpagon joue le rôle d’un père autoritaire. Les obstacles sont suscités par des rivaux ou rivales, en la personne des marquis, Oronte, Eliante et Arsinoé. Dans cette pièce ces opposants sont confrontés à un ennemi supplémentaire, qui quant à lui est intérieur. Il s’agit des caractères des personnages principaux, Alceste qui hait le monde des apparences et Célimène la coquette. Le comique d’intrigue est donc bel et bien présent aussi par le biais d’un comique de caractères et de mœurs car on assiste à une crise sur les excès de la société notamment lorsqu’on apprend l’existence des lettres cachées. Dans cette œuvre c’est l’addiction des caractères des uns et des mœurs des autres qui peut provoquer le rire du spectateur. Ce comique de situation est présent à la scène 3 de l’acte I dans laquelle Philinte s’attache obstinément aux pas d’Alceste au cours d’un dialogue ayant des répliques très courtes, stichomythies (v440-445). On peut aussi retrouver une autre uploads/Litterature/ misanthrope.pdf

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