LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son

LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contemporains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet eBook est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est égale­ ment protégé par les traités internationaux sur la propriété indus­ trielle. Comme un livre papier, le présent fichier et son image de couverture sont sous copyright, vous ne devez en aucune façon les modifier, les utiliser ou les diffuser sans l’accord des ayants droit. Ne diffusez pas votre copie mais, au contraire, quand un titre vous a plu, encouragez-en l’achat : vous contribuerez à ce que les au­ teurs vous réservent à l’avenir le meilleur de leur production, parce qu’ils auront confiance en vous. © Arbre d’Or, Genève, mai 2005 http ://www.arbredor.com Tous droits réservés pour tous pays Jean de Burigny DISSERTATION SUR L’EXISTENCE DES GÉNIES Dans laquelle on rapporte ce que les peuples les plus célèbres et les Philosophes ont pensé. I. — CE QUE L’ÉCRITURE NOUS APPREND DES ESPRITS L’existence des anges était un dogme reçu presque généralement chez tous les Juifs. Les seuls Saducéens contredisaient cette doctrine, en niant qu’il y eût des Esprits 1 ; ce qui doit paraître très singulier, puisque les Livres sacrés de l’Ancien Testament, et même le Pentateuque, supposent en une infinité d’endroits qu’il y a des anges. La première espèce dont il soit parlé dans l’Écriture est celle des chérubins. Dieu en avait placé un à l’entrée du Paradis terrestre 2 pour garder l’arbre de vie après la désobéissance du pre­ mier père. Le Prophète Ezéchiel suppose 3 qu’ils avaient des ailes. Les Commentateurs qui ont fait la description de la figure des Chérubins 4 ont moins consulté l’Écri­ ture que leur propre imagination : aussi en ont-ils fait des monstres. Ils ont cru qu’ils tenaient de l’homme, de l’aigle, du bœuf et du lion. Ils avaient, disent-ils, le visage de l’homme, le dos couvert d’un grand poil comme celui de la crinière d’un lion, les cuisses et les pieds de veau, et le corps couvert de quatre grandes 1 Act., c. 23. v. 8. 2 Genes., c. 3. v. 14. 3 Ezéch., c. 10. v. s. et 10. 4 V. Calmet, sur la Genèse, c. 3. 5 DISSERTATION SUR L’EXISTENCE DES GÉNIES ailes : d’autres les ont dépeints comme un homme, dans la tête duquel on voyait la face de l’homme, du bœuf et du lion de trois côtés, et un aigle placé sur un casque qui couvrait cette tête à trois faces. Entre et derrière les épaules, on voyait quatre grandes ailes, deux de chaque côté. Cette figure avait quelque rap­ port au Sphinx ; ce qui a fait croire à saint Clément d’Alexandrie que le Sphinx des Égyptiens était une imitation du Chérubin des Hébreux. Le Prophète Isaïe parle de ces esprits 5 ; il assure que Dieu est assis sur les Chérubins : il fait aussi mention des Séra­ phins, et c’est le seul des écrivains sacrés qui en dise quelque chose ; il les dépeint 6 comme ayant six ailes. Nous voyons dans les Psaumes, qu’il y a un ordre de substances spirituelles appelées Vertus 7, qui servent de ministres à l’être éternel. Le nom le plus communément donné à ce genre de créatures est celui d’Anges, qui dans son origine signifie député ou messager. L’auteur de la Genèse, qui suppose l’existence de ces esprits, n’a pas jugé à propos de parler du temps de leur création ; ce qui a été l’occasion de plusieurs conjectures frivoles pour les Commentateurs, qui se croient dans l’obligation de deviner ce que l’Auteur qu’ils interprètent a laissé 5 Isaï., c. 37. v. 16. 6 C. 6. v. 2. 7 Benedicite Domino omnes virtutes ejus, ministri ejus, qui faci­ tis voluntatem ejus, (Ps. 102, v. 21). 6 DISSERTATION SUR L’EXISTENCE DES GÉNIES dans l’obscurité. Les Pères grecs et latins qui ont précédé saint Augustin ont enseigné 8 que les anges furent créés avant le monde ; et ils se fondent sur le passage de Job 9 qui dit que les fils de Dieu louaient l’Éternel avec les astres du matin, lorsqu’il posait les fondements de la terre. Saint Augustin suivi en cela du plus grand nombre des Interprètes, a cru que les anges avaient été créés le premier jour avec la lumière. Origène a prétendu que, sous le nom d’eaux supérieures que l’Écriture place au-dessus du Firma­ ment et que le Prophète invite à louer le seigneur, il ne fallait point entendre des eaux réelles, mais les esprits bienheureux, et que les eaux inférieures, qui sont placées dans les abîmes, n’étaient autre chose que les Démons, mais ces allégories ont trouvé peu de partisans. Ce qui est constant par l’Écriture, c’est qu’il y a un grand nombre d’esprits méchants, dont la principale fonction est de persécuter les hommes et de les induire en tentation 10. Ils n’étaient pas méchants dans l’origine, mais ayant voulu se rendre indépendants de l’Être suprême, ils sont restés dans cet état habituel de méchanceté. Le temps qui a pré­ cédé leur apostasie n’est point exprimé dans l’Écri­ ture, saint Augustin a cru qu’ils avaient péché le jour même de leur création. La preuve qu’il en donne n’est 8 Petau, de Angel. L. I, c. 15. Calmet, comment. Genes., c. I. 9 Job, c. 38. v. 7. 10 Job, c. I. v. 12. Ecclésiastique, c. 39, v. 33 et 34. 7 DISSERTATION SUR L’EXISTENCE DES GÉNIES pas démonstrative. Il se fonde sur ces paroles de la Genèse : il sépara la lumière des ténèbres, c’est-à-dire, que selon ce Père, Dieu sépara les bons Anges d’avec les mauvais. On ne trouve le nom ni d’aucun Ange, ni d’aucun diable dans les Livres écrits avant la captivité, car le terme de Satan qui répond à celui d’adversaire, caractérise plutôt les fonctions du chef des mauvais esprits, qu’il ne le désigne par son vrai nom ; c’est ce qui a fait dire aux Juifs dans le Talmud de Jérusalem, que c’était à Babylone que leurs pères avaient appris les noms des anges 11. Les Livres sacrés écrits depuis la destruction de la Monarchie des Juifs nous apprennent les noms de quelques Anges. Daniel 12 parle de Michel et de Gabriel. Il suppose que Gabriel avait des ailes. Raphaël est le héros du Livre de Tobie 13 : il triomphe d’Asmodée ; il le saisit et l’enchaîne dans les déserts de la haute Égypte. C’est lui qui présente à Dieu les prières de Tobie ; et il est un des sept esprits qui sont toujours devant le Seigneur 14. Il est fait mention d’Uriel et de Jérémiel dans le quatrième Livre d’Esdras ; mais ce Livre n’est pas canonique. 11 Nomina angelorum ascendisse cum Judeis ex Babylonia. His­ toria vet. Perfarum, Hysde c. 20, p. 273. 12 Daniel, c. 9, v. 21. 13 Tobie c. 8, v. 3, c. 12, v. 12 et 15. 14 Apocalypse c. I, v. 4. 8 DISSERTATION SUR L’EXISTENCE DES GÉNIES Le premier nom propre de diable que nous lisions dans l’Écriture, est celui d’Asmodée, dont il est parlé dans le Livre de Tobie 15 ; et en expliquant assez natu­ rellement ce qui est dans cet Ouvrage, on pourrait penser que le diable est susceptible d’amour et de jalousie : il semble que ce sont ces passions qui déter­ minèrent Asmodée à tuer les sept premiers maris de Sara. Il est parlé dans ce même Livre 16 d’une recette, pour mettre en fuite tous les démons. Elle consistait à mettre sur des charbons une partie du cœur d’un gros poisson, qui malheureusement n’est pas nommé. La fumée éloignait les mauvais esprits. La musique pro­ duisait aussi ces mêmes effets ; et le Roi Saül y avait recours, pour être soulagé, lorsqu’il était tourmenté par le mauvais esprit 17. C’était une opinion reçue chez les Juifs, que les Diables avaient part à tous les malheurs qui affligeaient les hommes. Ils croyaient que la plupart des maladies devaient être attribuées à l’opération des démons ; ils pensaient que quelques- uns de ces esprits présidaient aux maladies du jour, et d’autres à celles de la nuit. Ils ne doutaient pas que David ne supposât cette doctrine, lorsqu’il parle du démon du midi 18. Mais si le genre humain a des ennemis terribles 15 Tobie c. 3, v. 8. 16 Tobie c. 6, v. 18. 17 Reg. L. 1, c. 16, v. 23. 18 Psaume 90, T. 6, v. le P. Calmet. 9 DISSERTATION SUR L’EXISTENCE DES GÉNIES dans la personne des mauvais esprits, il a aussi de puissants protecteurs dans les Anges, dont les fonc­ tions sont uploads/Litterature/ dissertation 2 .pdf

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