La littérature d’idées classique du XVIIe siècle a pour principe de respecter d

La littérature d’idées classique du XVIIe siècle a pour principe de respecter des règles d’écriture strictes et de plaire mais en même temps d’instruire le lecteur. Jean de la Fontaine dit que la fable permet de faire passer sa morale grâce au fait qu’elle divertit le lecteur car son attention est déviée sur le divertissement et non sur la morale: “Une parole nue apporte de l’ennui : le conte fait passer le précepte avec lui.” (1,VI) Ses contemporains utilisent aussi beaucoup ce principe. Nous verrons comment les auteurs du XVIIe siècle mettent en œuvre la morale qu’écrit La Fontaine dans “Le pâtre et le lion” et dans quel but. Nous nous intéresserons d’abord à comment ils parviennent à divertir le lecteur, puis nous verrons ensuite pourquoi ils cherchent à plaire. Les auteurs classiques utilisent le divertissement dans leurs écrits même s' ils ont une visée sérieuse. Les auteurs classiques qui font de la littérature d’idées intègrent la plupart du temps des choses plaisantes à lire dans leurs textes. Les personnages sont souvent stéréotypés, très simples, et n’existent que pour leurs défauts par lesquels ils sont souvent désignés. Par exemple, dans “Gnathon”, issu de ​Les caractères​ de Jean de la Bruyère, l’auteur fait le portrait d’un homme de la cour qui n’a pas de manières et est très égoïste. Il ne sait pas se tenir à table et ne laisse pas à manger aux autres. La description du personnage est drôle car il y a beaucoup d’hyperboles et de l’ironie, le personnage ne semble pas être réel tellement il est décrit comme un animal. La Fontaine utilise toujours le même animal pour représenter un défaut ou un caractère, ainsi, dans ses fables, le lion est le roi, le renard est rusé, l’âne est sot ou encore, les poissons sont les victimes. Ces stéréotypes que l’on retrouve dans la culture populaire de toutes les époques, et que l’on apprend aux enfants dès leur plus jeune âge dans les contes aident la fable à divertir et à plaire au lecteur car elle lui rappelle les histoires qu’on lui a racontées dans sa jeunesse. De cette manière, il est sensible à la fable et à ce qu’elle lui raconte. La notion de plaire et instruire a plusieurs objectifs pour les écrivains du XVIIe siècle. Premièrement, les auteurs classiques veulent faire passer une morale en critiquant les défauts des hommes et en faisant l’apologie de "l'honnête homme”, principe très présent à cette époque. Dans les comédies de Molière, notamment, l’auteur va beaucoup ridiculiser le personnage qui est excessif ou grotesque (souvent le personnage principal comme Monsieur Jourdain dans ​Le bourgeois gentilhomme​) alors qu’il va rendre sympathiques les personnages mesurés, cultivés et fins (souvent proches du personnage principal comme Cléante dans ​Tartuffe​). De la même manière, dans ses fables, La Fontaine critique les défauts qui sont le contraire de l’honnête homme: avoir peu de manières, être extravagant ou excessif, … Dans “l’avantage de la science”, il montre que le savoir est plus important que la richesse car il ne se perd pas contrairement à l’argent et aux biens matériels et qu’il ne faut pas se vanter de sa richesse. La sagesse et le savoir sont deux valeurs de "l'honnête homme”. De même, dans “Le loup et le chasseur”, il critique la convoitise et l’avarice. Le divertissement est aussi un moyen de critiquer la société et l’absolutisme tout en évitant la censure et la colère du roi. La Fontaine critique beaucoup le roi et ses courtisans dans ses fables. Par exemple, dans “Les obsèques de la lionne” (​VIII, 14)​, il présente le roi comme un personnage crédule qui croira tous les mensonges de ses courtisans tant qu’ils lui feront plaisir. Il dénonce aussi les courtisans du roi qui n’agissent que pour se faire bien voir de lui et font preuve de beaucoup d’hypocrisie. Dans “La cour du Lion” (VII, 6), il montre d’ailleurs qu’il vaut mieux être un courtisan modéré car trop de flatteries peuvent attirer des ennuis à celui qui en fait preuve. Dans une de ses fables les plus célèbres; “Les animaux malades de la peste”, il critique le pouvoir que les puissants ont pour se soustraire à la justice malgré leurs crimes alors que les pauvres, eux, sont arrêtés pour les crimes les plus petits, souvent commis par nécessité. Si les personnages de ses fables n’étaient pas représentés par des animaux, qui permettent de faire une critique indirecte, La Fontaine n’aurait pas pu les publier et aurait même pu être arrêté par le roi. Pour conclure, les auteurs contemporains de La Fontaine utilisent le principe de plaire et instruire dans la littérature d’idées en créant des personnages comiques et stéréotypés. Cela leur permet de faire passer leur morale tout en divertissant pour que le texte soit mieux accueilli par les lecteurs et de passer au travers de la censure. La critique sera aussi très utilisée au XVIIIème siècle, notamment par Voltaire ou Montesquieu, des philosophes des Lumières pour combattre l’oppression politique et religieuse de l’époque ainsi que l’obscurantisme avec, par exemple, ​L’encyclopédie​ de Diderot. uploads/Litterature/ dissertation-fables-de-la-fontaine.pdf

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