OUSTINOV 2020- Maria 2021 1G03 Les Fausses Confidences , Marivaux Le début du X

OUSTINOV 2020- Maria 2021 1G03 Les Fausses Confidences , Marivaux Le début du XVIIIe siècle est marqué par un contexte politique difficile où la société d’ordre est de plus en plus contestée. La dramaturgie est alors relativement pessimiste, les comédies reprennent majoritairement le thème de l’argent, s’inspirant des pièces de Molière. Cependant les idées nouvelles des Lumières marquent l’écriture de nombreux écrivains et dramaturges. Parmi eux : Pierre Carlet de Chamblin dit Marivaux. Suite au succès d’Arlequin en 1720, ce dernier décide de se consacrer entièrement aux comédies. Appréciant le thème du stratagème au théâtre, il en fait le thème principal de plusieurs pièces telles que Le Jeu de l’Amour et du Hasard en 1730 ou encore dans Les Fausses Confidences en 1737. Ainsi, Les Fausses Confidences met en scène un stratagème élaboré par un valet, Dubois afin que son ancien maître, Dorante, épouse une riche veuve, Araminte. La pièce, adaptée de diverses manières suscite les divergences d’opinions. A propos d’une adaptation de Didier Bezace, Fabienne Pascaud dit alors : « dans tout l‘éclat de leur ambiguïté, dans toute la lumière de leur cruauté (…) car si amour comme toujours il y a, c’est d’une bien terrible histoire de manipulation qu’il s’agit là » . A quel point peut on dire que la pièce se caractérise par son ambiguïté et sa cruauté ? Dans un premier temps, la pièce est en effet maquée par le stratagème de Dubois se révélant parfois cruel. Cependant, on observe un amour véritablement dévoué de la part de Dorante mais également de la part d’Araminte, créant une ambiguïté. On peut ainsi voir en quoi le point de vue sur le caractère insensible de la pièce peut diverger selon les mises en scène et adaptations. Les Fausses Confidences de Marivaux se caractérise de prime abord par le stratagème mis en place par Dubois se révélant parfois cruel. Dorante, amoureux d’Aramointe, cherche à l’épouser et est engagé comme intendant chez cette dernière, auprès de Dubois son ancien valet. Bien que leur classe sociale respective les sépare, Dubois ayant développé une relation presque paternelle avec Dorante, cherche à l’aider, percevant l’amour comme une conquête, un objectif à atteindre, un acte héroïque. On peut donc dans un premier temps s’interroger sur la nature de l’acte de Dubois. Bien qu’il assure dans la scène 2 de l’Acte I que son service est fait uniquement par amour pour Dorante : « vous un êtes un excellent homme, un homme que j’aime, et si j’avais bien de l’argent il serait encore à votre service », Dorante lui promet de lui faire sa fortune si le stratagème venait à aboutir. Ainsi, voici la première ambiguïté de la pièce : les motivations réelles de Dubois. La cruauté de l’œuvre réside également dans le fait que Dubois ne se soucis aucunement des sentiments ou envies d’Araminte. Au début de la pièce, dans l’Acte I scène 2, il annonce le stratagème et dit : « elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible qu’elle ne pourra se soutenir qu’en épousant ». Il ne prête donc aucune attention à ses potentielles souffrances, ce qu’il y a de primordial pour Dubois c’est de parvenir à atteindre son but même si cela pourrait lui causer du tord. Ainsi, Araminte va par la suite commencer à apprécier Dorante, cependant toute la demeure finit par se mettre contre elle : son amie et servante Marton, le Comte qu’elle comptait épouser, et sa mère, Madame Argente. Cette dernière n’aime point Dorante car elle souhaite le titre de comtesse pour sa fille et l’intendant commence à empêcher ce mariage « le beau nom de Dorimont et le rang de comtesse ne la touchent pas assez » ( Acte I scène 10 ). Dans ce cadre : Dubois dit à Dorante : « Il faut l’achever pendant qu’elle est encore étourdie » à l’Acte III scène 1. Ici le verbe « achever » accentue le sadisme du valet. On peut également observer cette cruauté envers Araminte dans la scène 14 de l’Acte I, Dubois joue alors avec ses émotions, lui faisant croire au départ que Dorante n’est pas un honnête homme, ou encore qu’il est atteint de folie avant de lui avouer l’honnêteté, le zèle dont Dorante fait preuve, mais aussi son amour, que Dubois hyperbole pour jouer avec les sentiments d’Araminte. Il lui fait croire une chose puis une autre sans pitié : « c’est un démon que ce garçon-là (…) Il n’y a point de plus brave homme dans toute la terre ». Le valet ne fait pas que jouer avec les sentiments d’Araminte pour arriver à ses fins. En effet, Marton, la servante d’Araminte, joue également un rôle important dans le stratagème et s’avère cruellement utilisée. Ainsi, Dubois va faire en sorte que cette dernière tombe amoureuse de Dorante par le biais de Monsieur Rémy, sans que Dorante n’est à faire aucun réel aveu de son « amour ». Marton est donc sans le savoir un des acteurs majeurs du stratagème car elle va permettre d’attiser la jalousie chez Araminte. Dans la scène 8 de l’acte II, Dorante dit notamment en riant : « Tout à réussi ! Elle prend le change à merveille » ce qui démontre bien le fait qu’elle soit manipulée. L’épisode du portrait, à la scène 9 de l’Acte II se révèle l’un des plus tragique pour Marton. A la scène 3, Dorante lui fait sous-entendre qu’il a refusée un riche parti pour elle, bien que cela soit évidemment pour Araminte. Celle-ci se croit alors aimée. Lorsque le portrait d’Araminte réalisé par Dorante arrive dans la maison, Marton pense qu’il s’agit du sien. Lors de la découverte du portrait en compagnie du Comte , de la mère et d’Araminte, Marton comprend alors la supercherie : « Monsieur Rémy me dit que son neveu m’aime ( … ) Dorante est présent, et il ne dit point non ; il refuse devant moi un très riche parti (…) Ensuite vient un homme qui apporte ce portrait (…) C’est un portrait de femme, Dorante m’aime jusqu’à refuser sa fortune pour moi, je conclus donc que c’est moi qu’il a fait peindre. Ai-je eu tord ? J’ai pourtant mal conclu ». Cette manipulation s’avère plus terrible que prévue car Marton se retrouve à réellement aimer Dorante, ce qu’elle avoue dans l’acte III scène 11 « Tu l’aimais donc Marton ? - Laissons là mes sentiments ». Le stratagème passe alors avant tout dans l’intrigue, quitte à faire souffrir Marton, et la pousser à aimer un homme qui ne l’aime pas en retour, ni Dorante ni Dubois ne montre aucun scrupule ou compassion pour la servante dans l’intégralité de la pièce. In Fine, on peut s’interroger sur les véritables intentions de Dorante. En effet le jeune homme prétend aimer Araminte dès le début de la pièce sans même lui avoir déjà parler. On peut alors se demander si celui-ci est complètement désintéressé ou si le but premier est tout de même de s’enrichir lui qui est ruiné. Lui aurait-il porté de l’attention si celle-ci avait été d’un rang et d’une fortune bien inférieure ? La cruauté de l’œuvre s’avère donc sans précédant. Cependant, elle est tout de même dictée par l’amour, sentiment au cœur du stratagème et de la pièce. L’ambiguïté de l’intrigue réside alors dans le fait que outre son inhumanité, on observe un amour véritablement dévoué de la part de Dorante mais également de la part d’Araminte. L’amour de Dorante est affirmé dès le début de la pièce, à la scène 3 : « Je l’aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble ! ». En effet, le jeune homme prétend l’avoir déjà vu auparavant et en être tombé amoureux. Bien qu’on puisse se demander si cet amour est complètement désintéressé, une scène en particulier montre qu’il est tout de même véritablement attaché à elle. Dans l’Acte II scène 13, Araminte décide de lui tendre un piège sans que Dubois n’eut le temps de lui en avertir. Cette dernière lui fait écrire une lettre au Comte où elle prétend vouloir l’épouser. Dorante se retrouve alors complètement démuni, tremblant : « Je ne me trouve pas bien Madame (…) Ne serait-ce point aussi pour m’éprouver ? ». Il réaffirme sa douleur d’ailleurs devant Dubois dans la scène suivante : « Que j’ai souffert dans ce dernier entretien ! » Cette scène conforte le lecteur dans le fait que son amour est réel, et cela justifie quelque peut la cruauté de la pièce. Ensuite, tout au long de l’histoire, Araminte tombe réellement amoureuse de Dorante, bien que le stratagème soit effectivement fait pour, le fait qu’une riche bourgeoise tombe amoureuse d’un homme sans fortune, de son intendant, est tout de même extraordinaire pour l’époque. Elle montre cependant dès la scène 7 de l’Acte I, un certain intérêt pour Dorante, elle dit par ailleurs : « Il est vrai que je suis toujours fâchée de voir d’honnêtes gens sans fortune, tandis qu’une infinité de gens uploads/Litterature/ dissertation-les-fausses-confidences 2 .pdf

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