Doctrine malikite L’authenticité de l ’Ijtihâd Usûl Al-Fiqh L’Imâm Mâlik et son

Doctrine malikite L’authenticité de l ’Ijtihâd Usûl Al-Fiqh L’Imâm Mâlik et son école Détails de quelques outils de l’Ijtihâd spécifiques à l’école malikite Présence géographique de l’école malikite L’authenticité de l ’Ijtihâd Le Prophète (paix et salut sur lui) avait enseigné à Mu'âdh ibn Jabal (surnommé le mieux connaissant du Halâl et du Harâm) avant de l’envoyer au Yémen comme messager des bonnes valeurs de l’Islam: "Selon quoi jugeras-tu lorsque le besoin s'en présentera ? – Selon le Livre de Dieu, avait répondu Mu'âdh. – Et si tu ne trouves pas (de solution explicite) dans le Livre de Dieu ? – Je jugerai alors selon les Hadîths du Messager de Dieu, avait répondu Mu'âdh. – Et si tu ne trouves pas (de solution explicite) dans les Hadîths du Messager de Dieu ? – Je ne manquerai alors pas de faire un effort de réflexion (ijtihâd) pour formuler mon opinion, avait répondu Mu'âdh." Sur quoi le Prophète avait manifesté son approbation en ces termes : "Louange à Dieu qui a guidé le messager du Messager de Dieu vers ce qu'agrée le Messager de Dieu." Rapporté par at-Tirmidhî et Abû Dâoûd, voir aussi A'lâm ul-muwaqqi'în, tome 1 pp. 49-50. Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « lorsque le juge a fait un effort (juridique) (ijtahada) puis a atteint la vérité, il a deux récompenses, et s’il a fait un effort (juridique) et s’est trompé, il a une seule récompense ». Rapporté par Al-Bukhârî : Hadîth n° : 6805 : chapitre : « Al- i‘tisâm bi al-kitâb wa as-sunna » On cite également pour les preuves de l'authenticité de l'Ijtihâd, les Ijtihâd des grands compagnons comme celui de Sidna Omar (que Dieu l'agrée) lorsqu'il leva temporairement la sanction contre le vol lors de la famine (alors que cette sanction est inscrite dans le Coran), ou encore la compilation du Coran faite sous les ordres de Sidna Abou Bakr et celle faite sous les ordres de Sidna Othmâne (que Dieu les agréent). Tout ceci pour l'intérêt de l'islam et des musulmans. Egalement: Le fait que Sidna Omar Ibn Al-khattâb(que Dieu l’agrée) instaura (centralisa) les prières Tarâwîh après la prière du ‘Ishâ (pendant Ramadan) en groupe dans les mosquées en disant : « Quelle bonne innovation celle-ci ! » .Cette parole de Omar (que Dieu l’agrée) est rapportée par Al-Bukhâri dans son Sahîh et par l’imam Mâlik dans Al-Mouwattaa (Livre 6: des prières surérogatoires à Ramadan chapitre II Hadîth 252): c'était à l'occasion de l'instauration (centralisation) des prières des Tarâwîh dirigées par un Imâm dans les nuits de Ramadan. Les prières Tarâwîh sont bien un acte d’adoration et non un acte de la vie courante (‘adât)… *On cite aussi utilement de même, l’ajout d’un appel à la prière (Azân) par le troisième Calife Sidna ‘Uthmân Ibn ‘Affân pour le vendredi lorsque la population musulmane a augmenté (pour alerter, informer et rappeler encore mieux les croyants à cette prière capitale) : cela a été rapporté par Al-bukhârî dans son Sahîh : As-sâib Ibn Yazîd (que Dieu l’agrée) rapporte : « l’appel à la prière (Azân) pour la prière du vendredi était au début un seul appel lorsque l’imâm s’asseyait sur le Minbar , c’était le cas à l’époque du Prophète(paix et salut sur lui) puis d’Abou Bakr puis de Omar, mais à l’époque de Uthmân (que Dieu l’agrée) les gens sont devenus nombreux et il ajouta un troisième appel (Azân)… » Al-Bukhârî (912) َحديث السَّائِبِ بْنِ يَزِيدَ رضي هللا عنه قَال ُ اللا ُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَأَبِي بَكْرٍ وَعُمَرَ رَضِيَ هَّل ل ِمَامُ عَلَى الْمِنْبَرِ عَلَى عَهْدِ النَّبِيِّ صَلَّى هَّل َ النِّدَاءُ يَوْمَ الْجُمُعَةِ أَوَّلُهُ إِذَا جَلَسَ اإْ كَان ِلا ِ الزَّوْرَاءُ مَوْضِعٌ بِالسُّوق َ عَلَى الزَّوْرَاءِ ' قَالَ أَبُو عَبْد هَّل لا ُ عَنْهُ وَكَثُرَ النَّاسُ زَادَ النِّدَاءَ الثَّالِث َ عُثْمَانُ رَضِيَ هَّل عَنْهُمَا فَلَمَّا كَان • ِبِالْمَدِينَة رواه البخاري912 Sidna Uthmân (qui est Mujtahid comme Sidna Omar et comme les grands compagnons connaisseurs) a donc ajouté un acte de dévotion (Al-azân) (cela est encore appliqué dans les mosquées du Maghreb) parce que cela est utile pour la communauté et parce que cela ne va pas à l’encontre ni du Coran ni de la Sunna, au contraire cela s’accorde avec les nobles finalités de la religion. Ceci dit, il est important et utile de signaler que l’Ijtihâd (effort juridique) et l'émission des Fatwas sont réservés exclusivement aux savants Mujtahid qui maîtrisent les règles du droit musulman, autrement c’est l’anarchie, la Fitna et l’égarement. Ne peut faire l’Ijtihâd que celui qui a atteint le degré de savant « Mujtahid ». Usûl Al-Fiqh Ce terme désigne la base du droit musulman, c'est-à-dire l’ensemble des textes et des outils qui ont permis aux savants d’émettre l’avis juridique (Fatwa) à propos des divers sujets en question. Les deux premières sources des Usûl Al-Fiqh - pour les quatre écoles sunnites reconnues par la Communauté musulmane- sont le Coran et la Sunna. Il n’est pas donné à n’importe qui d’interpréter le Coran et la Sunna. Celui qui interprète ces textes sacrés sans avoir la science nécessaire qui permet d’en déduire les jugements, celui là suit sa passion, s’égare et égare avec lui ceux qui le suivent. On a précisé dans la rubrique « Conditions de la Fatwa et de l'interprétation » quelques règles liées à la compréhension et à l’interprétation des textes sacrés. Pour les questions et sujets nouveaux qui n'ont pas été traités par les textes traditionnels, les quatre écoles ont eu recours à ce qu'on appelle les outils de l’Ijtihâd- l'effort juridique-. On peut citer parmi ces outils: *l'analogie (ou le rapprochement par rapport au texte traditionnel) « al-qiyâs », *le consensus « al-ijmâ' » (basé sur la célèbre parole du Prophète (paix et salut sur lui): "Ma communauté ne peut pas avoir un consensus faux (égaré)[1]", *l'intérêt de la communauté « Al-masâlih al-mursala », *la préférence personnelle en vue du bien « istihsân » *l'opinion personnel « Ar-ra’y » (spécialité de l'école hanafite) basé sur l'interprétation « ta’wîl ». *la prévention de l’inconvénient « Sadd ad-darâi' ». On reviendra sur ces outils plus loin. L’Imâm Mâlik et son école L’école malikite est la plus ancienne école d'exégèse coranique . Elle a été fondée par l’Imâm Mâlik Ibn Anas[93 H/716 ap. J.-C. - 179 H./795 ap. J.-C] qui pris sa science entre autre de : Ibn Chihâb Az-zuhrî, Abû Az-zannâd, Ibn Hourmuz, Rabî'a Ibn 'abd Ar-rahmân, Nâfi' l'affranchi du grand compagnon Abdellah Ibn 'Umar (que Dieu l'agrée) et de Yahyâ Ibn Sa'îd Al-Ansâri (mort en 143 H) fils d'un partisan du Prophète (paix et salut sur lui). L'Imâm Mâlik fut un disciple direct des Successeurs des Compagnons du Prophète Muhammad, sur lui la Grâce Divine et la Paix. Il étudia aussi auprès de Ja'far as-Sâdiq et connut Abû Hanifah. Le fait que l’Imâm Mâlik fut implicitement cité par le Prophète (paix et salut sur lui) et qualifié de « Savant de Médine » dans le hadîth voir le lien suivant, suffit (à lui seul) pour certifier que sa notoriété et sa fiabilité sont irréfutables et que sa qualité est hautement reconnue sans aucune divergence. Selon An-Nawawî, Mâlik eut 900 maîtres dont 300 Successeurs, les autres étant des Successeurs des Successeurs. Al-qâdî 'Iyâd de Ceuta(l'auteur du Shifâ) dit dans son Tartîb al-madârik: "les savants en récits traditionnels ont dit :"Le guide des consciences après 'Umar Ibn Al-khattâb fut Zayd Ibn Thâbit, et après lui, 'Abd Allah Ibn 'Umar. Vingt-et-un transmetteurs ont reçu leur science de Zayd, qu'ils ont ensuite transmise à trois hommes: Ibn Chihâb,Bukayr Ibn 'Abd Allah et Abû Az-zannâd, pour enfin parvenir à Mâlik Ibn Anas"". Sa vie et sa science étaient à Médine, la ville du Prophète, qui était naturellement la mieux placée en tant que dépositaire des « traditions connues » (hadîth Mashhûr). Mâlik commença à enseigner dès l'âge de 17ans. Il choisit la Mosquée du Prophète pour tenir son cercle de science. Plus précisément, il choisit, dans la mosquée de Médine, l'endroit où se tenait le Calife 'Omar Ibn Al-Khattâb. C'est là que s'asseyait le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Pour un autre exposé détaillé sur la vie de l'Imâm Mâlik (que Dieu l'agrée): cliquez ici. La qubba sur la tombe de l’Imâm Mâlik fut détruite par les Wahabbis en 1800. Les sources juridiques de l'école de Mâlik sont bien sûr avant tout le Coran , puis la sunna, puis le consensus des savants (ijmâ‘ ), puis les coutumes médinoises (‘amalu ahli al-Madîna) (car les médinois "descendants des compagnons du Prophète (paix et salut sur lui)" connaissaient mieux que quiconque la Sunna), l'effort d'interprétation personnelle (Ijtihâd), l'opinion personnelle (ra'y) qui découle de la réflexion (fikr) (en l'absence du texte sacré), la préférence personnelle en vue du bien (istihsân), ainsi que le raisonnement par analogie (qiyâs), et la prévention de l’inconvénient (Sadd al-ddarâi‘). Elle s’appuie également sur l’intérêt général « Al-masâlih Al-mursala » qui fait que cette école répond parfaitement aux événements liés à l’évolution des temps et aux besoins de la communauté en matière de droit. uploads/Litterature/ doctrine-malikite.pdf

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