Pédagogie du Christ – B. Sesboüé (fiche de lecture) Introduction Le titre du li
Pédagogie du Christ – B. Sesboüé (fiche de lecture) Introduction Le titre du livre de B. Sesboüé "la pédagogie du Christ" est en soi très significatif et particulier. Il s'agit d'une pédagogie et du Christ, ni moins ni plus, le pédagogue étant le Christ Jésus lui-même. Le pédagogue instruit, accompagne, par la parole et l'action, ceux qui se laissent instruire afin de les amener à une connaissance profonde d'une ou plusieurs réalités. Dans ce livre, la seule réalité est la personne de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, qui se révèle comme tel, comme l'unique sauveur du monde. La pédagogie du Christ est vécue à la lumière de la foi, en particulier postpascale, et accomplie dans la grâce de Dieu. Jésus a utilisé une pédagogie très particulière avec ses disciples. Une pédagogie fondée sur une relation directe et intime avec Lui. Cette pédagogie ne s'est pas limitée à sa vie terrestre, mais s'est poursuivie et se poursuit au fil des siècles depuis sa résurrection. La pédagogie du Christ est un processus dynamique et progressif. Cette pédagogie, grâce à laquelle Jésus se révèle complètement à nous, suscite une réponse de notre part, une acclamation de foi : « pour moi, pour nous, Tu es le Christ ! » L'auteur B. Sesboüé fait de nous d'excellents participants à ce parcours, étape par étape : ici, la christologie apparait comme une pédagogie au sens propre du terme par laquelle l’auteur nous donne un accès aux données de notre foi. Nous sommes invités à affirmer ces données, différemment de ce que nous avons appris abstraitement, par une théologie fondamentale, et reçu par une théologie dogmatique comme évidentes. Le livre est composé de deux mouvements : le premier, « l’accès à la christologie » va retracer les fondements historiques exégétiques des deux temps de développement de la christologie, « avant Pâques » et « après Pâques », tandis que le deuxième mouvement va se concentrer sur la sensible articulation entre le Jésus de l’histoire et le Christ de la foi. « Qui suis-je pour vous ? », est une question qui s’est posée aux disciples avant Pâques, après Pâques, qui s’est posée à tous les hommes tout au long de l’histoire, et qui se pose à nous à tout moment. « Qui es-tu Jésus ? » Parler du livre en tant qu’un document qui opère une dissection du Mystère du Christ, vrai Dieu et vrai homme, et dévoile ainsi différents aspects autour de cette Personne : théologique, anthropologique, philosophique, spirituel, catéchétique et mystique. On dirait que la foi de Chalcédoine (l’union hypostatique) est le centre de gravité de toute la réflexion que l’auteur nous propose. Le parcours à 4 dimensions. Parler de ces mouvements en se référant à (le grand mouvement d’avant en arrière et entend souligner la correspondance fondamentale entre la fin et le commencement de la vie de Jésus. Mais dans cette correspondance, même si les signes donnés de part et d’autre s’éclairent mutuellement, l’essentiel de la lumière vient de l’évènement de la résurrection. P203) Premier mouvement : l’accès à la christologie 1. Avant Pâques : la genèse de la foi en Jésus, Christ et Seigneur L’évènement de la résurrection est sans doute le point de départ de la christologie. Dans ce premier mouvement, l’auteur nous accompagne pour une lecture rétrospective de la mort et du ministère Jésus. A la lumière de la résurrection nous suivons un chemin « ascendant », une christologie dite « d’en bas », c’est-à-dire en partant de l’incarnation, de Jésus de l’histoire, de son existence, de sa relation avec les disciples et le peuple, de son enseignement, ses paroles, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, nous pourrions attester que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, le Verbe préexistent auprès du Père. Les disciples, et avec eux les évangélistes, à la lumière de la résurrection, ont été amenés à repenser ce Jésus avec qui ils ont cheminé au quotidien. Il s’agit d’effectuer une lecture « prépascal » des évangiles et comprendre comment la vie, la parole, les actes de Jésus ont posé la question de son identité originale et légitimé sa titulature pascale, comme Christ et Seigneur. « Tout a commencé par une rencontre »1. Les disciples ont rencontré tout d’abord un homme comme eux. Ils ont vécu avec lui, ils l’ont vu manger et boire, ils l’entendu parler et enseigner, ils ont assisté à ses miracles. Devant la particularité de cet homme, les disciples s’interrogent. Quel est cet homme ? Pourrait-il être le Messie longtemps attendu, qui vient apporter le salut aux juifs ? Les disciples découvrent, jour après jour, que ce Jésus dépasse leurs attentes, c’est un prophète bien différent des autres. Jésus annonce et actualise le Royaume de Dieu par sa personne, il enseigne avec autorité, il chasse les démons et pardonne les péchés, il est l’ami des pécheurs…il accomplit des miracles, qui attestent le signe du salut déjà inauguré, du Royaume de Dieu qui est déjà présent. Pour qui se prend-il, se demandent certainement les disciples ? Il se met même au-dessus de la loi de Moïse ! Qui est cet homme pour qui nous devrions tout quitter pour nous mettre à son service ? Lors de sa montée vers Jérusalem, son identité, envers les disciples, se révèle de plus en plus. Jésus possède une mission pour laquelle il a été envoyé par le Père, il chemine vers son accomplissement, il annonce sa passion et sa mort. Dans cette perspective du salut, Jésus est le Fils de l’homme, comme il le répète souvent de lui-même. A leur tour, les disciples sont amenés à penser ce Jésus, tout en engageant leur foi commençante. « Et vous qui dites-vous que je suis ? » (Mt 16, 15). A la suite de ce compagnonnage, il est temps que la foi des disciples puisse exprimer l’identité de Jésus. L’auteur nous fait revivre ce que les disciples, en leur temps, pouvaient penser et répondre. Ce sont des juifs, donc c’est évident pour eux de voir en Jésus le prophète eschatologique, le Messie (l’Oint de Dieu), le Christ, bien que ce terme puisse confondre leurs attentes. Il se peut que les disciples n'aient pas encore compris que Jésus était aussi le Fils de Dieu. Cette affirmation de foi sera explicitée à la lumière de l'expérience de la résurrection. En effet, on ne peut pas rendre compte de manière complète de l’identité de Jésus-Christ en s’en tenant au seul témoignage de son existence prépascal2. Mais afin de percevoir la nature et la portée du témoignage de la Résurrection, il est nécessaire de s’arrêter sur tout ce qui la précède, la conditionne et la rend crédible3. 2. Après Pâques : Le mouvement de la christologie Mouvement de la christologie du Nouveau Testament Par sa résurrection, l’homme Jésus se révèle comme étant celui qui vit avec Dieu dans une filiale unique. La totalité de l’évènement Jésus, l’intervention de Dieu dans l’histoire, est relue par les disciples et les évangélistes à la lumière de la résurrection. C’est le parcours opéré par la christologie dite « d’en haut », qui explicite la relation du Père avec le Fils. Le Verbe, qui depuis l’origine est auprès du Père, c’est le même Jésus-homme mort, ressuscité et glorifié auprès du Père. Les deux christologies devraient s’articuler l’une à l’autre. C’est justement un mouvement, dirais-je aussi à double sens, de bas en haut, de Jésus le Christ au Père, et de haut en bas, du Père à Jésus le Christ : « Le regard de la foi parcourt ainsi une large boucle, qui va de Jésus-Oméga de 1 Sesboüé B., La Pédagogie du Christ, Les Editions du Cerf – Paris. P.23 2 Ibid, P.41 3 Ibid, P.42 l’histoire du salut à Jésus-Alpha, boucle dont tous les points sont solidaires et s’éclairent mutuellement.4 » La christologie est un mouvement aussi car l’annonce de la Bonne Nouvelle, le kérygme, à partir de la Résurrection, devrait s’inculturer avec le milieu religieux et culturel du moment et du lieu. La résurrection de Jésus, point de départ et de relecture de l’évènement Jésus, confirme tout ce que Jésus homme avait prétendu être, et tout ce que les disciples avaient vu en lui. L’évènement de la résurrection de Jésus, et ses implications, comme annoncé par les écritures saintes (les évangiles, les lettres de st. Paul, les actes des apôtres, l’apocalypse de st. Jean) explicite et confirme les données de notre foi : Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, le Seigneur, et le Sauveur. En la résurrection, « le mystère entier de l’identité de Jésus au regard de Dieu et au regard des hommes est révélé de manière définitive5 ». Les évangiles suivent le même mouvement : à partir de la résurrection et par un regard rétrospectif ils retransmettent la Bonne Nouvelle, leur foi en Jésus, Fils de Dieu. Ce regard rétrospectif à partir de la Résurrection, comme le souligne l’auteur, est important. Jésus n’a pas été adopté comme Fils de Dieu au moment de sa résurrection, mais uploads/Litterature/ notes-sur-le-livre-pedagogie-du-christ 1 .pdf
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- Publié le Sep 10, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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