1 Dans l’histoire de l’Occident, la « croyance aux revenants » et l’imaginaire
1 Dans l’histoire de l’Occident, la « croyance aux revenants » et l’imaginaire qui en résulte ont dès l’abord engagé un défi au dogme chrétien, pour renouer avec des traditions plus anciennes ou culturellement distantes. Des danses macabres au cinéma d'horreur, les figures du retour des morts ont inspiré une iconographie foisonnante, traversant tous les domaines de la culture visuelle. Une exposition-dossier, un cycle de films, de conférences et de rencontres abordent l’histoire et l’actualité de cette tradition, où se joue une culture des marges et des débordements. Conçue au sein du département des Arts graphiques, l'exposition réunit quelques exemples de cette tradition où, en dialogue constant avec la littérature, convergent les arts de l'image et les arts du spectacle : théâtre, ballet et spectacles lumineux, telles la lanterne magique ou la fantasmagorie. Le cycle de films, spectacle, lecture, conférences et rencontres présenté à auditorium propose de questionner les résonances actuelles de ce sujet. A travers ces différentes approches s'esquisse une approche élargie du cinéma. C'est en effet dans le 7e Art, aujourd'hui à l'heure de son devenir patrimonial, que se précise le langage de l'ombre et de la lumière, des apparitions et les mélanges, des retours et de la mémoire. Pour la philosophe Avital Ronell, les médias, par leur capacité même à l'archive illimitée des choses, sont "hantés". S'y joue donc une résurgence de croyances tribales, archaïques, qui traversent les pratiques, les supports et les genres jusque dans le regain actuel de popularité des fantômes, spectres et zombies. Revenants Images, figures et récits du retour des morts Communiqué de presse Cycle de conversations avec le cinéma : Exposition, conférences, projections Du 13 janvier au 28 mars 2011 Musée du Louvre Contact presse Contact presse Direction de la communication Exposition-dossier Cycle de films Anne-Laure Béatrix Laurence Roussel Opus 64 / Valérie Samuel - Marie-Jo Lecerf Laurence.rousse@louvre.fr mj.lecerf@opus64.com Tel. : 00 33 (0)1 40 20 84 98 Tel. : 00 33 (0)1 40 26 77 94 Le songe d’Enée, Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson, lavis brun et gris, rehauts de blanc, sur traits de crayon, © musée du Louvre, Photo : RMN/ Michèle Bellot Informations pratiques Musée du Louvre / exposition-dossier Lieu Aile Denon, 1er étage, salle d’actualité du département des Arts graphiques. Accès direct possible par l’entrée de la porte des Lions, de 9h à 18h tous les jours, sauf le mardi et le vendredi. Horaires Du 13 janvier au 14 mars 2011 Tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18 h, les mercredi et vendredi jusqu’à 22h. Tarifs Accès avec le billet d’entrée au musée : 9,5 € ; 6€ après 18h les mercredi et vendredi. Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l’U.E., les enseignants titulaires du pass éducation, les demandeurs d’emploi, les adhérents des cartes Louvre jeunes, Louvre professionnels et Amis du Louvre, ainsi que le premier dimanche du mois pour tous. Renseignements www.louvre.fr - 01 40 20 53 17 Auditorium du Louvre Accès par la pyramide du Louvre et les galeries du Carrousel. Accès privilégié de 9h à 18h par le passage Richelieu. Informations Tél. : 01 40 20 55 55 Du lundi au vendredi de 9h à 19h www.louvre.fr Réservations Tél. : 01 40 20 55 00 2 Exposition-dossier Réunissant des dessins, des albums de théâtre, des photographies et des plaques de fantasmagorie inédites datant du XVe jusqu’au début du XXe siècle, l’exposition invite à relire l’histoire de ces « images d’images », représentations d’ombres et de spectres qui travaillent l’imaginaire et questionnent les formes esthétiques. Il existe en matière de « revenants » une grande variété de types iconographiques. De même que les rêves, les visions et les apparitions, les fantômes sont identifiés dès le Moyen Age comme les images au statut incertain : images mentales, illusions trompeuses, comme aux yeux de saint-Augustin, ou manifestations surnaturelles. Dans les représentations, les manifestations spectrales se qualifient dès lors à la manière d’images dans l’image. Après la grande tradition du macabre, qui se développe tout au long du XVe siècle et au-delà, autour des squelettes animés, deux grandes typologies esquissent les termes de l’imagerie moderne. Dans le cadre des arts du spectacles : théâtre et ballets baroques, lanterne magique, fantasmagorie, puis des représentations peintes, se constituent d’un coté une galerie de corps lumineux, éthérés, et de l’autre un langage des ombres et des silhouettes. Le théâtre baroque, tout d’abord, fait honneur aux créatures de la nuit et multiplie les effets spectaculaires d’apparitions surnaturelles. C’est le cas de nombreuses représentations scéniques qui, jusqu’au XVIIIe siècle, expriment un engouement pour les jeux d’illusion et la convocation de figures souterraines, lunaires ou issues du monde des songes. Le développement conjoint de la lanterne magique, jusqu’aux fantasmagories raffinées du XVIIIe siècle, véritables théâtres de sensations, diffuse largement cette iconographie dans un double but : éducatif et de divertissement. Dans la peinture de la fin du XVIIIe siècle, particulièrement en Angleterre, en France et dans les pays germaniques, les prémisses du romantisme font la part belle aux visions fantastiques et à un langage de la suggestion. Dans les œuvres de Thomas Lawrence, de Girodet et de Gérard, puis d’Ingres et de Delacroix, se précise une approche complexe et composite de l’image, où le travail non-naturaliste de la lumière joue une grande part. Grisaille, transparence, perte de netteté sont autant de préambules au langage cinématographique, qui deviendra, après la photographie spirite du tournant du siècle, le médium privilégié du retour des morts. L’iconographie évolue également d’un propos allégorique, forgé en relation à la morale chrétienne, à celui de récits individuels, puisant aux grandes sources littéraires qui, de Virgile à Shakespeare, du Romantisme au Symbolisme, engagent à travers ce thème une méditation sur le sujet, son histoire et sa mémoire. Commissariat d’exposition : Marcella Lista et Dominique Cordellier, assistés de Charlotte Chastel-Rousseau Le Songe d’Ossian, Jean Auguste Dominique Ingres, 1812, plume, encre brune, aquarelle et rehauts de blanc sur calque contrecollé, © musée du Louvre, photo : RMN Salle d’actualité des Arts graphiques Du 13 janvier Première entrée des fantômes, quatre figures, Daniel Rabel, 1632, Plume et encre brune, aquarelle, rehauts d’argent et rehauts d’or, © musée du Louvre, photo : RMN 3 Projections, conférences Partant de l’exposition-dossier, proposée dans la salle d’actualité des Arts graphiques, le cycle invite à quelques approches interprétatives, notamment par des regards croisés sur l’art, le cinéma et la philosophie, en suivant trois axes. Le premier, où sera notamment présentée la reconstitution d’un spectacle de Fantasmagorie du XVIIIe siècle, questionne le rôle des images dans les croyances aux manifestations de l’Au-delà. Le deuxième, qui accueille entre autres une carte blanche au cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa, s’intéresse plus spécifiquement aux rituels et aux espaces intermédiaires où se rencontrent les vivants et les morts. Le troisième, enfin, donne la parole aux résonances contemporaines de ce sujet pour aborder la question de la « survivance » et sa dimension critique. 1 – Images et croyances Deux grandes typologies de manifestations spectrales se développent : d’un côté les corps lumineux, éthérés, de l’autre les ombres et les silhouettes. Déjà élaborées à l’époque médiévale, ces formes vont trouver dans la fantasmagorie, la photographie, puis le cinéma, des supports d’élection. Lundi 21 février Conférence à 18h30 Le macabre médiéval par Jean Wirth, historien de l’art, université de Genève Projection à 20h30 La Charrette fantôme (Körkarlen) de Victor Sjöström Suède, 1921, nb, muet, 103 min, vostf Version sonorisée par KTL. Le soir de la Saint-Sylvestre, une croyance populaire veut que le dernier mort de l’année soit condamné à revenir pour collecter les âmes des futures défunts. L’une des premières œuvres majeures du cinéma fantastique. Lundi 28 février Conférence à 18h30 La photographie spirite entre croyance et stratégie de conviction. par Clément Chéroux, historien de l’art, musée national d’Art moderne, Paris Projection à 20h30 Vampyr, ou l’étrange aventure de David Gray de Carl Theodor Dreyer Fr., All., 1932, nb, sonore, 80 min, vostf. Après Murnau et Tod Browning, Dreyer revisite le mythe du vampire, empreint d’archaïsme religieux, avec un film qui explore de manière vertigineuse l’illusion et la dématérialisation des images cinématographiques. A l’auditorium La Charette Fantôme, de Victor Sjöström, © 1921 AB Svensk Filmindustri Programmation: Marcella Lista et Pascale Raynaud, assistées de Camille Palopoli et Nanxi Cheng. Vampyr, de Carl T. Dreyer, © Les Grands Films Classiques – Paris 4 Jeudi 3 mars Conférence à 18h30 Cinéma, surveillance et évidences de la non-mort par Thomas Y. Levin, historien des médias, Princeton University Projection à 20h30 Le Testament du Docteur Mabuse (Das Testament der Dr. Mabuse) de Fritz Lang Allemagne, 1933, nb, 121 min, vostf, version allemande Dans l’Allemagne du début des années 30, ce deuxième opus de la trilogie du Dr. Mabuse livre une parabole de l’éternel retour du mal dans l’histoire. Il engage en même temps une mise en abyme puissante du cinéma comme lieu par excellence du retour des morts. Dimanche 6 mars à 14h30 et à 18h00 Spectacle de Fantasmagorie En coproduction avec la Cinémathèque française, Paris. Conception et texte : Laurent Mannoni Comédien : uploads/Litterature/ dossier-de-presse-exposition-louvre-revenants 1 .pdf
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- Publié le Mai 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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