BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE ET COMMENTÉE MARCEL CARNÉ Janvier 2013 © Bibliothèque d

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE ET COMMENTÉE MARCEL CARNÉ Janvier 2013 © Bibliothèque du film de la Cinémathèque française, janvier 2013 2 SOMMAIRE AVANT-PROPOS.................................................................................................... 3 OUVRAGES............................................................................................................ 5 Biographies .................................................................................................. 5 Monographies sur l’œuvre............................................................................ 6 Chapitres ou parties d’ouvrages sur Carné .................................................. 9 Entretiens, propos, témoignages................................................................ 12 Études thématiques.................................................................................... 14 Ouvrages sur les films................................................................................ 14 PÉRIODIQUES ..................................................................................................... 21 Articles généraux sur l’œuvre..................................................................... 21 Articles sur les films.................................................................................... 26 Articles sur les projets inachevés ............................................................... 38 Articles de Carné critique ........................................................................... 40 Entretiens ................................................................................................... 42 Témoignages.............................................................................................. 43 DOCUMENTAIRES AUDIOVISUELS ................................................................... 44 FONDS D’ARCHIVES ET PHOTOGRAPHIQUES................................................ 46 SITES INTERNET................................................................................................. 47 FILMOGRAPHIE ET VIDEOGRAPHIE ................................................................. 48 © Bibliothèque du film de la Cinémathèque française, janvier 2013 3 AVANT-PROPOS Extrêmement riche, la documentation critique concernant l’œuvre de Marcel Carné est à la mesure de la faveur et du désamour qui entourèrent tour à tour l’homme et ses films. Débutant au cinéma comme critique, Carné a vingt-trois ans quand il réalise, en 1929, Nogent, Eldorado du dimanche, docu-fiction sur les pèlerinages dominicaux des Parisiens vers une banlieue qui est alors lieu de bien-être et de joyeux ébats campagnards. Ce film, le seul qu’il tournera entièrement en extérieurs, est essentiel en ce qu’il condense les apprentissages de Carné auprès des réalisateurs Feyder et Clair et les désirs d’un jeune critique de vingt-trois ans, qui rêve d’allier tout à la fois un impeccable équilibre formel, une esthétique ambitieuse proche du formalisme russe et le documentaire social d’avant- garde. Carné fait alors partie de cette génération qui rejette Feuillade et les précurseurs du cinématographe, et se veut acteur d’une avant-garde, tout comme le feront dans les années cinquante les tenants de la Nouvelle Vague. La collaboration avec Prévert dès 1937 avec Drôle de drame, inaugure la réalisation de sept longs-métrages dont la plupart rencontrent un succès sans faille auprès du public, et restent considérés comme des chefs-d’œuvre. La nouveauté de son cinéma éclate dans sa virtuosité à montrer la réalité sociale d’une époque sans tomber dans les travers d’un discours politique didactique, privilégiant toujours la poésie, et dans l’attention scrupuleuse que le cinéaste porte à chaque aspect technique de son art, à la photographie, au cadre, aux lumières. Carné mêle la trivialité du quotidien des petites gens à une forme d’onirisme, palliant ainsi les déficiences d’un réel souvent insoutenable. Le thème de la pureté des amants innocents, souillée par de sinistres individus ou encore, celui de l’amour rendu impossible par la société sont des constantes dans l’œuvre du cinéaste. Son caractère est aussi intransigeant sur le plan de l’éthique : Carné, qui fit le choix de ne pas s’exiler et de continuer à exercer son métier dans la France occupée, se démarque résolument de l’esprit vichyste qui imprègne la société française. A partir des Portes de la nuit sortie en 1946, le public et la critique semblent se lasser du cinéma de Carné. Dès les années 50, il devient alors de mise de juger que seule la collaboration de Prévert donnait quelque intérêt aux réalisations de Marcel Carné, faiseur « sans âme ». La virulence des Cahiers du cinéma dans les années 1950-60 surprend : vulgaire, stupide, vide, passéiste et pontifiant sont des reproches récurrents qui sont faits à toutes les productions d’après guerre. Dans les années soixante-dix, la critique marxiste voit en Carné un réalisateur romantique, voire sentimental, et lui reproche de ne pas s’inscrire dans une critique politique de l’Europe d’après-guerre, Les Enfants du paradis représentant pour eux l’acmé de cette résignation passéiste. Pourtant, nombreux sont ceux pour qui, Les Enfants du paradis constitue l’un des plus beaux films du cinéma français, et Carné, bien que dépassé par son époque, n’en reste pas moins une force anticonformiste hors pair dans le paysage du cinéma français. © Bibliothèque du film de la Cinémathèque française, janvier 2013 4 Néanmoins, l’admiration pour la « patte Carné » continuera régulièrement de transparaître dans la critique à partir des années 50, à l’occasion de la sortie de Thérèse Raquin en particulier. Ainsi, un article du philosophe Edgar Morin, paru en 1958, est-il présenté a posteriori en 1972 par Les Cahiers de la Cinémathèque comme un des rares efforts d’objectivité critique vis-à-vis des Tricheurs, incendié par les critiques de la Nouvelle Vague, qui ne voulurent y voir qu’un ramassis de stéréotypes. Morin souligne au contraire comment Carné parvient à en faire le cadre d’une étude psychologique profonde et saisissante. En 1973, Etienne Chaumeton fait amende honorable dans Les Cahiers de la Cinémathèque, déclarant son changement d’appréciation sur Les Enfants du paradis, et soulignant combien les répliques de Prévert, qui lui avaient semblé mièvres dix-sept ans plus tôt, lui apparaissent désormais « naturelles, poétiques et nécessaires ». Aujourd’hui, l’apport décisif de Carné comme metteur en scène de studio est reconnu sans partage. Si la plupart des critiques s’accordent à souligner l’exceptionnelle créativité du groupe Carné-Prévert-Kosma-Trauner, il n’est plus tenable aujourd’hui de ne voir en Carné qu’un technicien dont la principale compétence fut de savoir s’entourer d’artistes, reproche que lui firent les critiques-cinéastes de la Nouvelle Vague. On salue l’authenticité de la vision qu’a restituée Carné du Paris des petites gens et des travailleurs, authenticité paradoxalement servie par un usage systématique des reconstitutions en studio. Après 2000, les critiques mettent l’accent sur le réalisme « pédagogique » de Carné, qui s’attache à présenter de manière idéologique ses personnages en héros du monde ouvrier, responsables et animés de valeurs morales profondes. Carné est dépeint comme un véritable « baromètre de son époque » et l’on réhabilite la dimension politique, sociale et esthétique de l’œuvre. A la terminologie de réalisme poétique qu’on lui appliqua longtemps, certains préfèrent désormais retenir l’expression de fantastique social, empruntée à McOrlan (auteur du roman dont fut tiré Le Quai des brumes), que privilégiait d’ailleurs Carné lui-même. Depuis la fin du XXe siècle, certains chercheurs soulignent même l’importance de cette œuvre dans l’histoire du film fantastique et classent Carné parmi les précurseurs du film noir américain. L’étude des textes anglo-saxons permet de dépassionner le débat autour du cinéaste. Leurs auteurs semblent dans certains cas faire preuve de plus d’objectivité sur l’œuvre. Toute l’œuvre de Carné apparaît désormais comme un questionnement magistral quant à la place de l’art par rapport au réel, dont il chercha en permanence à capter la poésie obscure, et quant à sa capacité à constituer une force de résistance au mal. Les Visiteurs du soir et Les Enfants du paradis, en mettant en parallèle pantomime, tragédie, mélodrame et réalisme reconstitué, sont l’incarnation formelle de cette quête, et il doit être rappelé que le succès auprès du public des Enfants du paradis, œuvre aujourd’hui classée au Patrimoine mondial, ne faiblit jamais. Néanmoins, malgré les distinctions (Légion d’honneur et César pour l’ensemble de son œuvre), Marcel Carné restera une figure controversée de l’histoire du cinéma français, suscitant une polémique que l’on pourrait résumer par l’ambivalence de la relation de François Truffaut au cinéaste, ambivalence qui éclatera finalement dans la déclaration devenue proverbiale : « J’ai fait vingt-trois films, des bons et des moins bons. Eh bien, je les donnerais tous sans exception pour avoir signé Les Enfants du paradis. » Tous les documents présentés dans la bibliographie sont consultables à la Bibliothèque du film. Le repère * indique les références les plus essentielles. © Bibliothèque du film de la Cinémathèque française, janvier 2013 5 OUVRAGES BIOGRAPHIES * CARNÉ, Marcel, La Vie à belles dents, Montréal, Belfond, 1989. Témoignage essentiel pour qui veut appréhender le cinéaste, cette autobiographie éclaire par ailleurs près d’un demi-siècle d’histoire du cinéma. Au-delà des anecdotes qui, par petites touches, racontent ses débuts, sa personnalité, ses aspirations et ses combats, ces mémoires dessinent un monde qui vibre et s’agite autour du cinéma : le public et ses attentes, la presse et la profession, les producteurs et la censure. Les souvenirs s’entrelacent, avec comme toile de fond l’histoire de France et mettent en scène des personnalités d’exception, entre autres : René Clair, Jacques Feyder, Alexandre Kamenka, Raoul Ploquin, Joseph Kosma et Alexandre Trauner, Jean Gabin, Françoise Rosay, Michèle Morgan et bien sûr son ami et collaborateur Jacques Prévert. À noter, un inventaire complet de tous les films qui ne verront pas le jour et le récit des spectacles audiovisuels qu’il réalise en fin de carrière et pendant près de neuf ans. Cote : 51 CARNE LAN CHAZAL, Robert, Marcel Carné, Sous la direction de Pierre Lherminier, Éd. Seghers, 1965. La biographie détaillée couvre largement l’ensemble de la carrière de Carné. Chazal replace Carné dans le contexte du milieu des années soixante, période à partir de laquelle son œuvre est de plus en plus décriée et jusqu’à l’échec cuisant de Trois chambres à Manhattan (1965) à la Mostra de Venise. Toutefois, Chazal montre que les films comme Le jour se lève, Les Enfants du paradis, Les Visiteurs du soir, Drôle de drame et Le Quai des Brumes font indéniablement partie du patrimoine cinématographique français. La biographie est élogieuse et son auteur se montre admiratif de l’œuvre de Carné qu’il considère comme le plus authentique cinéaste du petit peuple de Paris. La monographie retrace les uploads/Litterature/ bibliographie-marcel-carne.pdf

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