1 Dossier pédagogique L’Éveil du printemps d’après Frank Wedekind mise en scène
1 Dossier pédagogique L’Éveil du printemps d’après Frank Wedekind mise en scène Guillaume Vincent Représentations à l’Atelier du mercredi 21 avril au mardi 27 avril 2010 Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, service éducatif de la Comédie de Reims : renildeg@yahoo.fr Contacts relations publiques : Margot Linard : m.linard@lacomediedereims.fr Jérôme Pique : j.pique@lacomediedereims.fr 2 avec Émilie Incerti Formentini Martha Florence Janas Ilse Pauline Lorillard Wendla Nicolas Maury Moritz Philippe Orivel Ernst Matthieu Sampeur Hans Cyril Texier Melchior Guillaume Vincent L’homme masqué traduction de l’allemand François Regnault collaboration danse David Wampach création sonore Olivier Pasquet dramaturgie Marion Stoufflet scénographie Alexandre de Dardel lumière Nicolas Joubert costumes Lucie Durand stagiaire costumes Albane Roche-Michoudet son Adrien Wernert régie générale Jérémie Papin stagiaire régie Vassili Bertrand marionnette Bérangère Vantusso assistante marionnette Einat Landais toile peinte François Gauthier-Lafaye sculpture tête Élise Kobisch-Miana couturières Carole Cattrini, Florence Bruchon, Carole Chollet maquillage Barbara Attal construction du décor atelier du Nouveau Théâtre de Besançon avec la collaboration des ateliers de La Colline conception et construction Pierre Mathiaut, Karl Auer conception et construction structure bois Jean-Michel Arbogast, David Chazelet, Pedro Noguera, Antoine Peccard, Dominique Lainé peinture Corinne Forsans papier peint Daniel Considère régie Alain Samylourdes machiniste Marjan Bernacik machiniste accessoiriste François Janbu régie son Florent Dalmas régie lumière Thierry le Duff habilleuse Sophie Seynaeve production Cie MidiMinuit, Nouveau Théâtre – Centre dramatique national de Besançon et de Franche-Comté, La Colline – théâtre national, Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort, Comédie de Reims – Centre dramatique national, Centre dramatique régional de Tours, la Ville de Marseille avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Franche-Comté avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et de l’ENSATT Le texte est publié aux Éditions Gallimard, coll. “Le Manteau d’Arlequin – Théâtre français et du monde entier”, 1974, réed. 1983; et aux Éditions Théâtrales⁄Maison Antoine Vitez, Théâtre complet, vol. 1, 1995. Remerciements à la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, à la classe de Ce2 de Madame Marchive de l’école Brossolette, à François Regnault, à Judith Morisseau, à Pierre-Guillem Coste, à Élisa Orivel, au Théâtre du Jeu de Paume, à Muriel Valat et à Monique Vincent. Le spectacle a été créé au Nouveau Théâtre – Centre dramatique national de Besançon et de Franche-Comté le 21 janvier 2010. 3 L’Éveil du printemps Dossier pédagogique Sommaire LE PROJET ARTISTIQUE La note d’intention 4 LA PROPOSITION PEDAGOGIQUE Problématique 7 Extrait de la pièce 7 Textes en parallèle : - deux poèmes de Wedekind 8 - le regard de l’auteur 8 Échos dans la presse d’hier et d’aujourd’hui 9 Auteur : biographie et autobiographie 12 Pistes pédagogiques 14 L’EQUIPE ARTISTIQUE 16 Bibliographie 21 Webographie 21 Vidéographie 21 4 LE PROJET ARTISTIQUE NOTE D’INTENTION Le projet de mise en scène “Je voudrais qu’on puisse entendre le mouvement intérieur des acteurs (le battement du cœur, le sang dans les tempes), que chaque scène s’ouvre comme après une course et que l’essoufflement soit palpable…” Les mystères de la vie Aborder L’Éveil du printemps, c’est tirer le fil non pas d’une histoire, mais de plusieurs, c’est se confronter à une langue et à une écriture qui s’autorisent absolument tout : la tragédie, la poésie, le pathétique, l’humour… Dans L’Éveil du printemps, Wedekind fait état de cette période si particulière où l’enfant se mue en adulte. Il est bien question ici de mutation. Mutation des corps mais aussi des âmes, l’inconscient commence à peine à livrer ses secrets et la conscience doit s’accommoder de la dure réalité des mystères de la procréation. Ce sont des questions concrètes. Ici, c’est à chacun à prendre son parti, à se débrouiller non comme il veut mais comme il peut. Ne comptez pas sur les parents pour éclairer, dire comment ça se passe ou comment on fait : une cigogne, et l’affaire est dans le sac ! Nous sommes au printemps, les fleurs sont là, pas les fruits. Melchior, Wendla, Moritz, Ilse, Martha, Hans, Théa, Ernst : voilà les héros (les victimes ?) de cette Kindertragödie. Martha prie pour qu’on ne la batte plus, tandis que Wendla, elle, rêve de connaître la douceur du fouet. Au soleil couchant, deux jeunes garçons s’embrassent, ils se projettent dans l’avenir, Hans se verrait bien millionnaire, Ernst, lui, pasteur avec femme et enfants. Moritz avoue son ignorance quant aux “mystères de la vie”, Melchior s’improvise professeur d’éducation sexuelle. Ilse est depuis longtemps passée de la théorie à la pratique, mais déjà, elle regrette la douceur des goûters d’anniversaire. C’est que le printemps n’épargne pas nos personnages, deux d’entre eux trouveront même la mort. Pourtant Wedekind insiste et déplore “En travaillant, je me suis mis en tête de ne perdre l’humour dans aucune scène, si grave fût-elle… On ne veut toujours y voir aucun humour.” L’humour, voici une indication précieuse qui amène une véritable relecture de la pièce. Publiée en 1891, la pièce fit scandale et dût négocier avec la censure, on y voyait une œuvre prompte à exciter la lubricité du spectateur. Depuis on la comprend mieux. Brecht voyait en Wedekind un moraliste. Sous l’aspect sulfureux de la pièce, il est effectivement question de morale, mais aussi de dénonciation. C’est tout le système de la bonne éducation prussienne qui est mis à mal. L’ignorance est le pire des vices et la réalité doit être acceptée telle qu’elle est, fût-elle non conforme à nos désirs. Pourtant Wedekind ne se fait pas théoricien ni pourfendeur d’une cause, il agit toujours en poète. Avec Lulu, L’Éveil du printemps est un de ses plus beaux poèmes dramatiques. Comme toutes les grandes œuvres, elle n’en finit pas de fasciner et de livrer ses secrets, ou plutôt de les garder jalousement. S’embarquer dans L’Éveil du printemps, c’est accepter de faire un voyage dont on ignore la destination, c’est prendre tous les risques, à commencer par celui de se perdre. Pour raconter l’enfance Dans mes précédents spectacles, j’ai souvent cherché à redéfinir les frontières, à exciter les paradoxes, à brouiller les pistes entre acteur et personnage, réalité et fiction. En abordant L’Éveil du printemps, je voudrais continuer à creuser ce sillon. 5 Une question se pose souvent : comment faire jouer des enfants de 14 ans à des acteurs qui en ont le double ? Ce n’est pas un choix par défaut, c’est un parti pris de mise en scène. Cet écart est une force, un véritable appui de jeu. Il ne sera pas question d’imitation. Je voudrais solliciter des acteurs qui en restant ce qu’ils sont, laissent entrevoir et deviner l’enfant qu’ils ont été. Il n’y a pas de prise de pouvoir de l’un sur l’autre. Kantor dans La Classe morte, avait confié les rôles de petits écoliers à des acteurs très âgés. Dans leurs dos, on apercevait le cadavre de leur enfance. Ici la distance est moins grande, mais le dialogue reste le même. En parcourant la pièce, je sens comme un élan, une vitalité, quelque chose de pulsionnel dont il faudrait rendre compte. Je voudrais qu’on puisse entendre le mouvement intérieur des acteurs (le battement du cœur, le sang dans les tempes), que chaque scène s’ouvre comme après une course et que l’essoufflement soit palpable. Je voudrais aussi que la sensualité s’exprime pleinement. Il me semble que pour raconter l’enfance, il faudrait en passer par le corps, le corps parlé mais aussi le corps en mouvement, le corps dansé. Pour la première fois, je souhaite associer mon travail à celui d’un chorégraphe. David Wampach, danseur et chorégraphe a souvent exploré au fil de ses spectacles, le rapport du groupe face à l’individu, il a aussi travaillé sur une mise en jeu de l’intimité. En l’associant à cette création, j’aimerais explorer le mouvement, de manière moins cérébrale, moins narrative. Je voudrais donner vie à ce groupe d’enfants autrement qu’à travers le texte et les dialogues, que dans l’interstice des scènes toute la place soit faite au mouvement et à la danse pour retrouver la palpitation, le bouillonnement qui semble interne au texte. Visuellement, j’imagine créer pour les acteurs un immense terrain de jeux. Terrain escarpé fait de bosses, de trous, de points d’eau, d’échafaudages… Un espace uni qui puisse évoluer, évoquer successivement une forêt, une décharge publique, un cimetière… recréer le rythme et l’atmosphère des saisons : l’été, l’automne, l’hiver, le printemps. […] Parler des enfants aujourd’hui Les nombreux commentateurs de L’Éveil du printemps et je pense particulièrement à Freud et Lacan, ont surtout insisté sur le ressenti des enfants, sur l’effet que produit sur eux l’éveil de la sexualité. Dans ces analyses, le caractère répressif joué par les parents et les valeurs de l’éducation bourgeoise sont relégués au second plan. C’est un aspect essentiel de la pièce. C’est malgré tout l’aspect qui m’intéresse le moins, il m’apparaît presque désuet. En travaillant à adapter la pièce, j’ai cherché à minimiser au maximum le rôle des parents, à les faire exister mais comme en hors-champ, en tout cas à ne plus les rendre responsables de tous les maux de leurs enfants. C’est un parti uploads/Litterature/ dossier-pedagogique-l-eveil-du-printemps-de-frank-wedekind.pdf
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- Publié le Jan 07, 2023
- Catégorie Literature / Litté...
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