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HAL Id: tel-03027069 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03027069 Submitted on 27 Nov 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Le célibat ecclésiastique offensé au sein du clergé paroissial de la France septentrionale (XVIè début XIXè siècle) Cindy-Sarah Dumortier To cite this version: Cindy-Sarah Dumortier. Le célibat ecclésiastique offensé au sein du clergé paroissial de la France septentrionale (XVIè début XIXè siècle). Histoire. Université Charles de Gaulle - Lille III, 2015. Français. ￿NNT : 2015LIL30027￿. ￿tel-03027069￿ UNIVERSITÉ LILLE III – CHARLES DE GAULLE École Doctorale Sciences de l’Homme et de la Société THÈSE DE DOCTORAT Discipline : HISTOIRE Présentée et soutenue publiquement par Sarah DUMORTIER Le 26 novembre 2015 LE CÉLIBAT ECCLÉSIASTIQUE OFFENSÉ AU SEIN DU CLERGÉ PAROISSIAL DE LA FRANCE SEPTENTRIONALE (XVIe-début XIXe siècle). THÈSE DIRIGÉE PAR MONSIEUR RENÉ GREVET Professeur émérite d’histoire moderne à l’université Lille III. JURY : Mme. Scarlett BEAUVALET, Professeur d’histoire moderne à l’université de Picardie. Mme. Anne BONZON, Maître de conférences en histoire moderne à l’université Paris X. Mme. Véronique DEMARS-SION, Professeur émérite d’histoire du droit à l’université Lille II. M. Gilles DEREGNAUCOURT, Professeur d’histoire moderne à l’université d’Artois. M. René GREVET, Professeur émérite d’histoire moderne à l’université Lille III. M. Stéfano SIMIZ, Professeur d’histoire moderne à l’université de Lorraine. REMERCIEMENTS Écrire les remerciements sonne comme le temps de l’écriture récréative après la rédaction studieuse et parfois éprouvante de la thèse. Mais c’est un exercice bien plus délicat tant tous ceux qui ont croisé mon chemin de doctorante ont compté pour moi. Je souhaite, tout d’abord, adresser à Monsieur René Grevet, mes plus sincères remerciements pour la confiance qu’il m’a accordée en acceptant d’encadrer ce travail doctoral, pour ses multiples conseils et pour toutes les heures qu’il a consacrées à diriger cette recherche. Je mesure la chance d’avoir eu un directeur de thèse aussi vigilant, disponible et attentif, toujours de bonne humeur et veillant à m’encourager constamment. Ces quelques mots ne pourront qu’attester du respect que je lui porte. Mes remerciements vont également au personnel des différents dépôts d’archives fréquentés tout au long de ces années pour leur disponibilité et leur amabilité. L’accueil et les facilités mises en place ont été précieux. Je tiens également à remercier le personnel de l’IRHIS qui a soutenu et favorisé mes recherches. J’adresse une pensée toute particulière à mes relecteurs : Françoise pour ses reprises éclairées, Sylvain pour son implication grammaticale, Brice pour ses conseils d’historien. Leurs opinions, leurs conseils et leurs aides des dernières heures ont été inestimables, tout comme les fous rires partagés. Cette thèse leur doit beaucoup. Ma reconnaissance va également à tous mes amis et collègues qui, durant toutes ces années, m’ont encouragée, supportée, soutenue et ont fait preuve d’une grande patience. Soyez-en remerciés. Je tiens également à saluer mes anciens ou actuels lycéens qui régulièrement se sont inquiétés d’un « Alors, Madame, votre thèse ? ». Enfin, les mots les plus simples étant les plus forts, j’adresse toute mon affection à ma famille et à mes proches, particulièrement à mes parents, qui ont toujours soutenu, de manière indéfectible, ma démarche et ont tout mis en œuvre pour sa réussite et aussi à Mathias qui a enduré et subi mon obstination de thésarde. Pour terminer, un grand merci à Figari qui m’a accompagnée dans les heures les plus obscures de la rédaction. Encore un grand merci à tous pour m’avoir conduite à ce jour mémorable. 1 SOMMAIRE INTRODUCTION .......................................................................................................................3 PROLOGUE : CÉLIBAT, CHASTETÉ OU MARIAGE : ORIGINES, DÉBATS ET CONTROVERSES .............................................................................................................17 CHAPITRE I : ORIGINES ET MOTIVATIONS DE LA LOI DU CÉLIBAT ............................... 18 I. Une affirmation au cours des siècles .......................................................................................... 18 II. Motifs et raisons du célibat ecclésiastique ................................................................................ 27 CHAPITRE II : LE CÉLIBAT ECCLÉSIASTIQUE, DÉBATS ET CONTROVERSES .............. 32 I. Du naturalisme à l’humanisme : un débat intellectuel et ecclésial ............................................. 32 II. Humanisme et réformation de l’Église ou les progrès du débat ................................................ 37 III. XVIIe et XVIIIe siècles : le célibat devient polémique............................................................. 45 PREMIÈRE PARTIE: SEXUALITÉ ECCLÉSIASTIQUE ET NORMES DANS L’OCCIDENT MODERNE. ....................................................................................................60 CHAPITRE III : QUELLE RÉALITÉ FACE À L’OBLIGATION DE CÉLIBAT ? APPROCHE COMPARÉE DES DIOCÈSES DE BEAUVAIS, CAMBRAI, CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE, PARIS, REIMS ET TROYES (XVIe-XVIIIe SIÈCLES). ................................................................... 61 I. Les manquements au célibat d’après les archives des officialités .............................................. 61 II. Essai de typologie du prêtre déviant .......................................................................................... 97 CHAPITRE IV : ENTRE PLAISIR ET CULPABILITÉ : QUELLES NORMES POUR LA VIE SENTIMENTALE ET SEXUELLE DES ECCLÉSIASTIQUES ? ...................... 125 I. Exigences chrétiennes et réalités conjugales ............................................................................ 126 II. Vie conjugale et sexuelle du concubinaire .............................................................................. 147 III. Aux marges de la sexualité ecclésiastique ............................................................................. 166 IV. Galerie de portraits ................................................................................................................. 199 DEUXIÈME PARTIE : FEMMES ET ENFANTS DANS L’ENTOURAGE DES ECCLÉSIASTIQUES DÉLINQUANTS ......................................................................207 CHAPITRE V : COMPAGNES ET VICTIMES .............................................................................. 208 I. Motivations et présentation de la partenaire ............................................................................. 209 II. Paroles de femmes ................................................................................................................... 247 III. Quel regard sur ces femmes illégitimes ? .............................................................................. 266 CHAPITRE VI : LE PRÊTRE DEVIENT PÈRE. LA PATERNITÉ ECCLÉSIASTIQUE ET SES CONSÉQUENCES. ........................................................................... 284 I. La paternité ecclésiastique : approche statistique et sociologique ............................................ 285 II. De la condition du bâtard ........................................................................................................ 308 TROISIÈME PARTIE : JUGEMENT DE LA DÉLINQUANCE SEXUELLE ECCLÉSIASTIQUE ...............................................................................................................331 CHAPITRE VII : JUGEMENT AU SEIN DE LA PAROISSE ....................................................... 332 2 I. Le regard des fidèles : entre connivence et désapprobation ..................................................... 333 II. Quand les paroissiens se portent en justice ............................................................................. 364 CHAPITRE VIII : LE PRÊTRE DÉLINQUANT, UN JUSTICIABLE ......................................... 378 I. L’officialité face aux passions amoureuses ecclésiastiques...................................................... 380 II. Condamnations et sentences des ecclésiastiques dévoyés ....................................................... 414 III. Le refus de la sanction : de l’accommodement à l’appel comme d’abus. .............................. 441 ÉPILOGUE : 1789-1808 : ENTRE SUPPRESSION ET RÉHABILITATION DU CÉLIBAT ECCLÉSIASTIQUE ......................................................................................485 CHAPITRE IX : LE CÉLIBAT ECCLÉSIASTIQUE DANS LA TOURMENTE RÉVOLUTIONNAIRE ........................................................................................................................ 486 I. De la critique du célibat ecclésiastique au mariage des prêtres ................................................ 487 II. De la déchristianisation au Concordat : déprêtrisation, mariage et réconciliation .................. 503 CONCLUSION GÉNÉRALE ................................................................................................528 ANNEXES ................................................................................................................................538 SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................660 TABLES ...................................................................................................................................735 TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................................... 742 3 INTRODUCTION 4 « Il faut que je me marie avec ma servante et s’il faut aller à Rome, j’iray »1. C’est en ces termes que le curé d’Escaupont, dans le diocèse de Cambrai, exprima son attachement à sa servante concubine et son refus du célibat inhérent à l’ordination. Si la détermination de l’ecclésiastique peut inviter à controverse, elle a le mérite d’évoquer avec franchise son engagement amoureux. Les désordres sentimentaux et l’inconduite d’une fraction du clergé à l’époque moderne ont longtemps été passés sous silence. Ils ont suscité assez peu l’intérêt des historiens, sauf à en faire des mesures d’étalonnage de la mise en place de la Réforme catholique. Évoqué de manière fortuite, anecdotique, l’engagement sentimental et sexuel de l’ecclésiastique était à mettre en lien avec une minorité scandaleuse dont les défaillances étaient « grandement dommageables à la dignité sacerdotale » 2 . Sujet tabou comme l’a écrit Dominique Julia3, la délinquance sexuelle du clergé a également été écartée des recherches en histoire religieuse moderne en raison de la trop grande proximité des historiens du fait religieux avec l’Église. Devant cette absence historiographique, des productions visent à justifier le célibat sacerdotal tout au long du XIXe et dans la première moitié du XXe siècle. Dans une perspective chronologique et institutionnelle, des historiens comme Roskovany 4 ou Vacandard5, se contentèrent de débattre des origines du célibat sans chercher à appréhender les aspects humains et sociaux de leurs postulats méthodologiques et scientifiques. La naissance, dans la décennie 1960, de travaux relatifs à la sociologie du clergé6 permit de faire émerger les représentants de l’institution ecclésiastique en tant que groupe social à part entière. Pour autant, les prêtres sexuellement dévoyés restèrent encore dans l’ombre car ces études visaient à comprendre la diversité des conduites religieuses et à mesurer la vitalité religieuse d’un territoire sans prendre en considération les comportements marginaux. Abordée rapidement, la question des mœurs du clergé n’était pas perçue comme un sujet d’étude scientifique mais comme un simple détail prêtant à rendre plus divertissant une étude institutionnelle ou 1 A.D. Nord, 5G 519, Michel François Coust, 1714-1717. 2 J. Ferté, La vie religieuse dans les campagnes parisiennes, J. Vrin, Paris, 1962, p.184. 3 D. Julia, « Sources nouvelles, sources revisitées : le traitement des sources dans l’historiographie religieuse du XXe siècle », Revue d’histoire de l’Église de France, tome LXXXVI, n°217, 2000, p. 47. 4 A. de Roskovany, Coelibatus et breviarium : Duo gravissima clericorum officia, e monumentis omnium saeculum demonstrata - Literatura de coelibatu, Beimel et Kosma, Pestini, 1861, 5 vol. 5 E. Vacandard, « Les origines du célibat ecclésiastique » dans uploads/Litterature/ dumortier-sarah.pdf

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