Chers lecteurs, Je n’ai jamais pu décider si j’étais plutôt fille des villes ou
Chers lecteurs, Je n’ai jamais pu décider si j’étais plutôt fille des villes ou fille des champs. Si vous avez déjà lu un de mes livres, vous devez savoir à quel point j’adore à la fois la plage et les montagnes (surtout lorsqu’elles sont enneigées). J’aime l’air pur et la proximité avec la nature, et si vous me suivez sur Instagram, vous avez dû voir que mon compte est plein de photos de paysages. Mais la vérité, c’est que je suis aussi amoureuse des grandes villes. J’adore leur énergie, leur bourdonnement, leur rythme. Lorsque mon éditrice (son nom est Flo et elle est géniale sur tous les plans) m’a suggéré de choisir un background urbain pour ma prochaine série, je n’étais pas convaincue. « Je ne sais pas si je saurai écrire en mode citadin ! » lui ai-je lancé. Ce à quoi elle m’a répondu : « Mais tu n’écriras pas sur la ville ! Ton livre parlera d’amour, d’amitié, au sein d’une petite communauté de personnes, comme dans chacun de tes romans. Et, en plus, tu adores New York. » Elle a raison : j’adore New York. J’ai eu la chance de m’y rendre à plusieurs reprises, et mon enthousiasme pour cette ville ne cesse de croître à chaque visite. Parce que New York figure dans nombre de mes films préférés (Quand Harry rencontre Sally et Hitch, expert en séduction, pour ne citer que ces deux-là), j’ai en permanence l’impression de déambuler dans un décor de cinéma. Je dois me faire violence pour ne pas me promener bouche ouverte et doigt pointé en l’air. (Et au cas où vous vous poseriez la question, mon monument préféré à New York est le Chrysler Building. Il est magique et, oui, il apparaît dans ce livre.) L ’idée des personnages m’est venue presque d’elle-même et New York a si bien fonctionné, en tant que décor, que j’avais l’impression d’avoir un protagoniste de plus dans mon intrigue. La personnalité de la ville a ajouté une petite étincelle supplémentaire à l’histoire de chacun de mes personnages, et lorsque mon éditeur m’a proposé des titres, j’étais vraiment très enthousiaste. Nuit blanche à Manhattan est l’histoire de Paige et commence à un moment de sa vie où tout semble sur le point de s’effondrer. J’espère que vous tomberez amoureux de ces personnages et que vous aurez plaisir à suivre leurs aventures tandis qu’ils tentent de gérer leurs vies et leurs amours au cœur de la Grande Pomme. Si vous voulez de l’aide pour visualiser le décor, jetez donc un coup d’œil sur mes tableaux Pinterest ! Ils sont couverts de photos qui ont nourri mon inspiration pendant que j’écrivais cette série. Bons baisers de Manhattan ! Sarah Ce livre est dédié à Nicola Cornick, une auteure fantastique et une amie comme on les rêve. « Il y a quelque chose dans l’air de New Y ork qui rend le sommeil inutile. » — SIMONE DE BEAUVOIR Chapitre 1 « Quand tu grimpes l’échelle sociale, pars toujours du principe que quelqu’un regarde sous ta jupe. » — PAIGE — Pro-mo-tion. Je crois bien que c’est mon mot préféré. V ous n’avez même pas idée depuis combien de temps j’attends ce moment ! Emportée par le flux des banlieusards pressés, Paige Walker suivit ses deux amies, Eva et Frankie, dans l’escalier du métro. Elles émergèrent au soleil quelques instants plus tard sous un ciel idéalement bleu. Loin au-dessus de leurs têtes, les gratte-ciel de Manhattan flirtaient avec le ventre duveteux des nuages. Dans cette forêt de métal et de verre éblouie par la claire lumière du matin, les buildings semblaient rivaliser entre eux. L ’Empire State Building. Le Rockefeller Center. Toujours plus grand, toujours plus haut, toujours plus impressionnant, avec cet air de dire : « Admirez-moi. » Paige admirait et souriait. Aujourd’hui était un grand jour pour elle, et même la météo s’était mise au diapason. New York était probablement la ville la plus excitante au monde. Paige adorait sa vitalité, son rythme échevelé, les promesses qui semblaient vous attendre à chaque coin de rue. Son job chez Star Events, elle l’avait décroché directement en sortant de la fac, par un coup de chance d’autant plus incroyable que ses deux meilleures amies avaient été embauchées elles aussi par la même société. Travailler dans une grosse boîte d’événementiel basée à Manhattan était pour elle un rêve devenu réalité. L ’énergie bouillonnante de New York s’infiltrait sous sa peau et lui courait dans les veines telle une poussée d’adrénaline. Ici, elle pouvait choisir qui elle souhaitait être et vivre sa vie sans qu’on lui demande vingt-cinq fois par jour comment elle se sentait. Pris dans l’agitation effrénée de la ville, les gens étaient trop préoccupés d’eux-mêmes pour avoir le temps de penser aux autres. Les interactions glissaient en surface ; personne ne cherchait à sonder ses profondeurs. Elle se fondait dans la masse et c’était tout ce qu’elle demandait. Paige n’aspirait pas à se faire remarquer. Elle ne voulait pas être différente, ou avoir quoi que ce soit de particulier. Et ne souhaitait surtout pas incarner une sorte de figure emblématique du courage pour qui que ce soit. Elle recherchait l’anonymat. Aspirait à la normalité — quoi que cela puisse signifier. Ici, à New York, elle avait trouvé à satisfaire son besoin d’indépendance. Le chaos urbain offrait une forme particulière de protection de la vie privée. Tout ici allait tellement plus vite. Tout, ou presque. L ’exception, c’était son amie Eva qui ne commençait à fonctionner qu’après 10 heures du matin. Cette dernière traînait les pieds et bâillait à s’en décrocher la mâchoire. — En ce qui me concerne, « promotion » n’est pas mon mot préféré. Pour moi, ce serait plutôt « amour ». Ou, à défaut, cela pourrait être « sexe ». Enfin, je crois. Mes souvenirs de la chose sont un peu flous. Il y a tellement longtemps que je ne pratique plus l’ars erotica que j’ai peur d’avoir oublié comment ça marche. Si, par miracle, je me retrouve de nouveau nue dans un lit avec un mec, il faudra que je consulte un mode d’emploi, genre Le Sexe pour les nuls. Pourquoi n’y a-t-il personne, dans tout Manhattan, qui ait envie de vivre une bonne vieille histoire d’amour ? Je ne cherche pas un coup d’un soir. Je veux du durable. Du pour la vie. Les canards y arrivent bien. Alors pourquoi pas nous ? Eva s’immobilisa pour remettre sa chaussure et de longues vagues de cheveux blonds glissèrent vers l’avant, tout comme ses deux beaux seins ronds, généreux comme les plus appétissants des cupcakes. L ’homme qui arrivait en face d’elle s’arrêta net, bouche bée — et les quatre passants suivants l’emboutirent. Dans l’espoir de prévenir un carambolage piéton, Paige attrapa le bras de son amie et la tira sur le côté. — Tu sais que tu es un vrai danger ambulant, toi ! — C’est ma faute, si mes lacets se défont ? — Ce ne sont pas tes lacets qui posent problème. Tu viens de dévoiler à tout Manhattan que tu es en situation d’abstinence sexuelle et que tu souhaites y remédier. Frankie se rapprocha pour faire barricade. — Le problème, c’est que des douzaines de banquiers d’affaires doivent déjà jouer des coudes pour pouvoir gérer tes avantages. Et je ne parle pas de tes avantages financiers. Lève-toi, la Belle au bois dormant. Je vais faire ton lacet. — Je n’ai pas l’ombre d’un capital à confier à des banquiers. Au moins, ça me permet de dormir la nuit plutôt que de m’angoisser sur des taux d’intérêt et des rendements financiers. A mes yeux, c’est tout bénéfice, même si ce n’est pas le genre de bénéfices auquel les banques sont habituées. Eva se releva et se frotta les yeux. Avant 10 heures du matin, elle avait du mal à y voir net. — Je sais m’attacher les lacets toute seule, Frankie. Je n’ai plus six ans. — Tu n’étais pas un tel danger public à six ans. C’est moins dangereux si je me baisse, moi. Je n’ai pas le genre de poitrines qui devrait s’accompagner d’une mise en garde du ministère de la Santé. Ni un cerveau qui fuit, incapable de filtrer ce qui me sort de la bouche. Allez, pousse-toi un peu plus sur le côté. On est à New York, ici. Cela frise l’infraction caractérisée de bloquer le flot des actifs qui se ruent chaque matin pour aller bosser. Une pointe d’irritation venait de passer dans la voix de Frankie. Assez nette pour qu’Eva se renfrogne. — On ne risque quand même pas une amende parce qu’on s’arrête trois secondes sur un trottoir ! Qu’est-ce que tu as à râler, ce matin ? — Rien. Paige et Eva échangèrent un regard. Elles savaient l’une et l’autre que ce « rien » voulait dire qu’il y avait bel et bien quelque chose, mais qu’il valait mieux ne pas insister. Frankie parlerait lorsqu’elle serait prête, mais il lui fallait toujours un uploads/Litterature/ ebook-nuit-blanche-a-manhattan-sarah-morgan.pdf
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- Publié le Oct 29, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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