PORTUGAIS Écrit Toutes séries Commentaire d’un texte Sept candidats ont composé
PORTUGAIS Écrit Toutes séries Commentaire d’un texte Sept candidats ont composé lors de l’épreuve de commentaire portugais. Les copies ont obtenu des notes variant de 1 à 11. Le texte proposé était extrait de l’ouvrage Triste fim de Policarpo Quaresma (1915) de l’écrivain brésilien Afonso Henriques de Lima Barreto. C’est un ouvrage emblématique de la littérature brésilienne, qui raconte l’histoire du pays alors fraîchement entré en régime républicain. Dans un style simple qui défendait la capacité communicative de sa prose plutôt que la pompe et le pédantisme des romans de l’époque, l’écrivain pariait sur la fonction sociale de la littérature. Il a été traduit en français en 1992 par les Éditions l’Harmattan. Les commentaires ont été très décevants. L’extrait tiré de Triste fim de Policarpo Quaresma a mis les candidats dans une mauvaise posture car aucun d’eux n’a su situer le texte ni l’auteur géographiquement, ce qu’une lecture plus attentive aurait pu laisser supposer. Le jury a surtout l’impression que le niveau de langue en portugais était insuffisant pour que les candidats mènent à bien l’épreuve, avec peu de connaissance entre les différences entre le portugais du Brésil et le portugais européen. Le vouvoiement appliqué par les personnages n’est pas exactement ce qui se pratique au Portugal et des mots tels que « bonde » « conosco », pour ne donner que ces exemples, soit n’y sont pas utilisés soit ne sont écrits de la même façon. Il y d’autres expressions et des formes nominales qui ne sont pas utilisés dans la péninsule ibérique, comme « Arsenal de Guerra » (au lieu d’« Arsenal do Exército »), ou « gozando » (au lieu de « a gozar »). L’extrait raconte l’histoire d’un homme, le Major Quaresma, ses habitudes et sa nouvelle passion, la guitare. Il parcoure les rues de São Januário et, d’après ce que l’on sait, Lisbonne ne possède aucun quartier avec ce nom. Si l’on pense à la passion portugaise, en particulier des Lisboètes par le fado, nous pouvons nous demander ce que c’est que ce nouvel engouement pour la « modinha ». Par ailleurs, le Major Quaresma affirme que le genre « modinha » a été à l’honneur à Lisbonne le siècle d’avant, alors on peut déduire que l’histoire ne se passe pas à Lisbonne, mais à l’outre- Atlantique. Et le facteur climat – présent dans « ce soleil de mars, fort et implacable », aurait dû servir à enlever les derniers doutes aux lecteurs plus attentifs. Le ton du texte de satire sociale n’a pas été remarqué, si ce n’est une certaine ironie dans les propos décelée par deux candidats, néanmoins vite noyée dans des considérations moins pertinentes voire complétement décousues. Si la langue a été un obstacle pour nombre de candidats dans l’épreuve de version, sa maîtrise insuffisante se faisait encore plus sentir dans le commentaire. Le jury a déploré également le contenu des copies proches de la paraphrase ou des idées saugrenues, ou encore des platitudes. Le jury a déploré la faiblesse méthodologique de la plupart des commentaires : des difficultés à élaborer un texte construit, avec introduction, développement et conclusion ou des plans peu cohérents ou trop lacunaires, des idées mal construites, avec des conclusions hâtives, ou une fin abrupte ou complétement hors sujet. Sur le plan narratologique, il ne faut pas confondre le narrateur autodiégétique, qui raconte sa propre histoire, le narrateur homodiégétique, qui est un simple personnage de l’histoire ou le narrateur hétérodiégétique, qui raconte un récit dans lequel il ne figure pas lui-même. Force est de constater que le niveau de langue, ainsi que le niveau de développement des idées a été, globalement, loin de refléter le niveau souhaité pour réussir aisément l’épreuve de commentaire de texte. Une copie est néanmoins à signaler : plus claire, plus structurée, mais avec quelques erreurs d’interprétation et beaucoup de gallicismes. Version Le texte ne présentait pas de difficulté majeure, sauf peut-être deux ou trois passages qui exigeaient une connaissance du vocabulaire et un effort de lecture que trois candidats ont pu montrer : « Não gastava nesses passos nem mesmo uma hora, de forma que às três e quarenta, por aí assim, tomava o bonde, sem erro de um minuto ... » ; « da rua poder-se-iam ver as estantes pejadas de cima a baixo » ; « Mas não foi preciso pôr na carta ». Le jury a noté sévèrement (et par ordre dégressif) les non-sens, les contresens, les barbarismes verbaux et lexicaux, les faux sens, fautes de mode et de temps ; les sur- ou sous-traductions et les fautes d’orthographe, bien qu’appartenant à une catégorie d’erreur jugée inférieure, ont aussi coûté beaucoup de points aux candidats. Dans ce récit de 1915, comme était indiqué au-dessous du texte, le passé simple s’impose comme le temps des faits de premier plan. Trois candidats ont choisi, toutefois, de traduire la première phrase par le passé composé, l’imparfait Concours d'entrée - Rapport 2013 p.1 sur 4 et le présent de l’indicatif ; seulement trois entre les sept candidats ce sont tirés honorablement traduisant le verbe « bateu » par « regagna », « rentra », « arriva » : « Como de hábito, Policarpo Quaresma, mais conhecido por Major Quaresma, bateu em casa às quatro e quinze da tarde ». Un candidat n’a traduit que de la ligne 1 jusqu’à la ligne 9 sur un ensemble de 45 lignes, avec de nombreuses incorrections. Le jury a relevé beaucoup de fautes dues à une connaissance approximative des grammaires portugaise et française. A titre d’exemple, la 3ème personne du pluriel traduite par une 3ème du singulier, ligne 18 : « os vizinhos que o julgavam esquisito e misantropo » ; l’imparfait de l’indicatif « mostrava » traduit par un passé simple, ligne 22 : « O subsecretário não mostrava os livros a ninguém, mas acontecia que quando se abriam as janelas da sala de sua livraria ...». Traduction de l’imparfait de l’indicatif « aduzia » par un passé simple, ligne 36 : « E as cordas vibravam vagarosamente a nota ferida; em seguida, o mestre aduzia ...». Traduire « por parte da vizinhança », ligne 15, par « auprès d’une partie du voisinage » relève d’un faux sens caractérisé ; dans ce cas « por parte » signifie « de la part de » et non pas « une partie ». A la ligne 29 : les mots « violão » et « bolsa de camurça » ont été traduits par « violon » et « peau de bovin », en lieu et place de « guitare » et de « sac en peau » ou « sac en peau de chamois ». En ligne 36 : « E as cordas vibravam vagarosamente a nota ferida », « vagarosamente » et « ferida » ont été traduits respectivement par « vigoureusement » et « la forte note ». A la ligne 40 : l’adverbe « aí », avec une valeur explétive dans ce contexte, a été traduit par « ici », et « uma erma rua » par « une petite rue ». Enfin, aux nombreuses fautes de langue constatés par le jury, s’ajoutent des fautes de traduction et un relâchement de l’orthographe - le mot « mathématiquement » écrit sans le « h », « inutile » écrit sans le « e », « espionnage » écrit avec un seul « n », « assis » écrit sans le « s ». Les futurs candidats doivent prêter une attention scrupuleuse aux questions de temps et de personnes. Il est important également de veiller à l’orthographe, de relire attentivement le texte proposé et de relire sa copie. Traduction d’une partie ou de la totalité du texte Traduction proposée LA LEÇON DE GUITARE Comme d’habitude, Policarpo Quaresma, plus connu comme Major Quaresma, arriva chez lui à 16h15. Cela faisait plus de vingt ans qu’il en allait ainsi. En sortant de l’Arsenal, où il était sous secrétaire, il cherchait quelques fruits du côté des primeurs, parfois achetait un fromage et toujours du pain à la boulangerie française. Il ne passait pas plus d’une heure dans ces escapades, de façon qu’à 15h40, ou à peu près, il prenait le tramway sans perdre une minute et il se présentait sous le porche de sa maison, dans une rue éloignée de São Januário, à 16h15 précises, comme s’il se fût agi de l’apparition d’un astre, d’une éclipse, bref d’un phénomène mathématiquement déterminé, prévu et prédit. Le voisinage connaissait bien ses habitudes, à tel point que dans la maison du Capitaine Cláudio, où l’on avait coutume de dîner vers 16h30, dès qu’on le voyait passer, la maîtresse de maison criait à l’adresse de la domestique : « Alice ! Attention c’est l’heure ! Le Major Quaresma vient de passer. » Et c’était comme ça tous les jours depuis presque trente ans. Vivant dans sa propre maison et possédant d’autres sources de revenus en plus de ses émoluments, le Major Quaresma pouvait mener un train de vie supérieur à ce que lui permettaient ses uploads/Litterature/ ecrit-ortugais.pdf
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- Publié le Jan 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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