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GLFL – Beyrouth Novembre 2022 Classe de 3e Entraînement au DNB Le père du narra

GLFL – Beyrouth Novembre 2022 Classe de 3e Entraînement au DNB Le père du narrateur, M. Rézeau, rentré tardivement de la chasse avec le narrateur et ses deux frères, demande à sa femme, qui réprimande1les enfants, de les laisser tranquilles. Puis il quitte la terrasse, laissant ses trois garçons seuls face à leur mère. -Allons, venez, les enfants, reprit-elle d’un ton neutre. Il faut vous laver les mains. La manœuvre consistait à nous isoler des témoins. Mme Rézeau se contint jusqu’au palier. Mais là… les pieds, les mains, les cris, tout partit à la fois. Le premier qui lui tomba sous la patte fut Cropette2, et dans sa fureur, elle ne l’épargna point. Notre benjamin protestait en se couvrant la tête : -Mais, maman, moi, je n’y suis pour rien. Petit salaud qui l’appelait maman ! Folcoche3le lâcha pour se ruer sur nous. Remarquez que, d’ordinaire, elle ne nous battait jamais sans nous en donner les motifs. Ce soir-là, aucune explication. Elle réglait ses comptes. Frédie se laissa faire. Il avait un chic particulier pour lasser le bourreau en s’effaçant sous les coups, en le contraignant à frapper à bout de bras. Quant à moi, pour la première fois, je me rebiffai4. Folcoche reçut dans les tibias quelques répliques du talon et j’enfonçai trois fois le coude dans le sein qui ne m’avait pas nourri. Évidemment, je payai très cher ces fantaisies. Elle abandonna tout à fait mes frères, qui se réfugièrent sous une console, et me battit durant un quart d’heure, sans un mot, jusqu’à épuisement. J’étais couvert de bleus en rentrant dans ma chambre, mais je ne pleurai pas. Ah ! non. Une immense fierté me remboursait au centuple. Au souper, papa ne put ne pas remarquer les traces du combat. Il fronça les sourcils, devint rose… Mais sa lâcheté eut le dessus. Puisque cet enfant ne se plaignait pas, pourquoi rallumer la guerre ? Il trouva seulement le courage de me sourire. Les dents serrées, les yeux durs, je le fixai longuement dans les yeux. Ce fut lui qui baissa les paupières. Mais, quand il les releva, je lui rendis son sourire, et ses moustaches se mirent à trembler. Hervé Bazin, Vipère au poing, 1948. Définitions : 1réprimander : sermonner, gronder, blâmer 2Cropette : surnom du plus jeune garçon 3Folcoche : surnom donné à la mère, contraction de cochonne et folle 4se rebiffer : réagir I- Grammaire et compétences linguistiques 1- Quels sont les deux temps principalement employés dans ce texte ? Indiquez la valeur de chaque temps et relevez un exemple à l’appui. Les deux temps principalement employés dans ce texte sont l’imparfait à valeur d’habitude : « elle ne nous battait jamais » (l.8) et le passé simple qui exprime des actions ponctuelles : « elle ne l’épargna point » (l.4). 2- Relevez les expansions du nom qui se trouvent dans les phrases suivantes et indiquez leur nature et leur fonction. a) Le premier qui lui tomba sous la patte fut Cropette, et dans sa fureur, elle ne l’épargna point. qui lui tomba sous la patte : PSR, complément de l’antécédent « premier ». b) Une immense fierté me remboursait au centuple. immense : adjectif qualificatif, épithète du nom « fierté ». c) Au souper, papa ne put ne pas remarquer les traces du combat. du combat : GNP, complément du nom « traces ». 3- À qui renvoie « le » (en le contraignant) à la ligne 10 ? Quelle est la nature de ce mot ? « le » renvoie au « bourreau » qui désigne la mère. C’est un pronom personnel. 4- a) Récrivez le passage suivant en remplaçant « je » par « nous ». Faites les modifications nécessaires. Évidemment, je payais très cher ces fantaisies. Elle abandonna tout à fait mes frères, qui se réfugièrent sous une console, et me battit durant un quart d’heure, sans un mot, jusqu’à épuisement. J’étais couvert de bleus en rentrant dans ma chambre, mais je ne pleurai pas. Ah ! non. Une immense fierté me remboursait au centuple. Évidemment, nous payâmes très cher ces fantaisies. Elle abandonna tout à fait nos frères, qui se réfugièrent sous une console, et nous battit durant un quart d’heure, sans un mot, jusqu’à épuisement. Nous étions couverts de bleus en rentrant dans notre chambre, mais nous ne pleurâmes pas. Ah ! non. Une immense fierté nous remboursait au centuple. b) Récrivez le passage suivant en remplaçant « papa » par « mes frères ». Au souper, papa ne put ne pas remarquer les traces du combat. Il fronça les sourcils, devint rose… Mais sa lâcheté eut le dessus. Puisque cet enfant ne se plaignait pas, pourquoi rallumer la guerre ? Il trouva seulement le courage de me sourire. Les dents serrées, les yeux durs, je le fixai longuement dans les yeux. Au souper, mes frères ne purent ne pas remarquer les traces du combat. Ils froncèrent les sourcils, devinrent roses… Mais leur lâcheté eut le dessus. Puisque cet enfant ne se plaignait pas, pourquoi rallumer la guerre ? Ils trouvèrent seulement le courage de me sourire. Les dents serrées, les yeux durs, je les fixai longuement dans les yeux. II- Compréhension du texte et interprétation 5- Que se passe-t-il dans cette scène ? Dans cet extrait, le narrateur raconte comment il s’est vengé de sa mère, femme autoritaire et cruelle. Il a osé se défendre alors qu’elle le battait violemment, comme elle avait l’habitude de le faire. Cet épisode représente pour l’enfant une sorte de victoire contre l’adversité. 6- Identifiez les différents termes qui désignent la mère du narrateur. Quel jugement du narrateur traduisent-ils ? Les termes que le narrateur emploie pour désigner sa mère sont « Mme Rézeau » (l.2), « Folcoche » (l.7) et « le bourreau » (l.10). Le fait que l’enfant appelle sa mère « Mme Rézeau » montre que la relation qu’entretiennent les deux personnages est froide, distante. Le narrateur refuse de considérer cette femme comme sa mère. De plus, il éprouve envers elle une haine démesurée. Le surnom « Folcoche » (contraction de « folle » et « cochonne ») qu’il lui donne en est une preuve. Enfin, il la compare à un bourreau, personne cruelle qui maltraite et martyrise les autres. Ainsi, il pense que sa mère est violente, barbare et dépourvue de tout sentiment maternel. 7- a) Expliquez la phrase « La manœuvre consistait à nous isoler des témoins ». « La manœuvre » désigne l’opération par laquelle la mère feint d’emmener ses enfants à la salle de bains pour qu’ils se lavent les mains. En réalité, elle fait cela pour pouvoir les battre sans qu’on la voit. b) Relevez, entre les lignes 7 et 16, un champ lexical dominant et nommez-le. Le champ lexical dominant entre les lignes 7 et 16 est celui du combat : « se ruer » (l.7), « battait » (l.8), « coups » (l.10), « frapper » (l.10), « Folcoche reçut quelques répliques » (l.11), « j’enfonçai le coude » (l.12), « battit » (l.14), « couvert de bleus » (l.14). c) À partir de vos deux réponses précédentes, analysez le trait de caractère de la mère. La mère du narrateur est présentée comme une femme violente, agressive, voire inhumaine. Contrairement à une mère ordinaire, elle est impitoyable et ne porte aucun amour à ses enfants. Elle les maltraite, les bat sans merci. Mme Rézeau est également une femme autoritaire, tyrannique qui effraie son mari et ses enfants et qui leur impose ses règles dictatoriales. 8- a) Comment le narrateur réagit-il face aux coups de sa mère ? Le narrateur se défend, il répond aux coups que lui donne sa mère : « Folcoche reçut dans les tibias quelques répliques du talon et j’enfonçai trois fois le coude dans le sein qui ne m’avait pas nourri. » (l.11-13) b) Quel groupe de mots permet de comprendre que cette attitude est nouvelle ? Le groupe de mots « pour la première fois » (l.11) permet de comprendre que cet acte de vengeance est nouveau et qu’il ne s’était jamais produit au passe. c) Pourquoi, à votre avis, le narrateur a-t-il décidé de réagir cette fois-ci ? Le narrateur décide de réagir parce qu’il en a assez. Il ne supporte plus l’injustice, la maltraitance. Il veut s’affirmer, exprimer sa révolte, son indignation. 9- Étudiez l’évolution des sentiments du narrateur tout au long du texte. Justifiez votre réponse en vous appuyant sur des indices précis. Au début du texte, le narrateur est furieux. Il ressent de la haine envers cette femme qui, selon lui, n’est pas digne d’être appelée « maman ». Cela est suggéré par la phrase exclamative : « Petit salaud qui l’appelait maman ! » (l.7) Au moment où il se venge de sa mère, il éprouve une certaine satisfaction, ce qui est souligné par l’emploi du mot « fantaisies » dans la phrase « Je payai très ces fantaisies » (l.13). Après le combat, bien qu’il soit « couvert de bleus », l’enfant uploads/Litterature/ entrainement-dnb-2.pdf