EUSEBE DE CESAREE HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE ( Livres I à IV ) TOME I LIVRE I Voic

EUSEBE DE CESAREE HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE ( Livres I à IV ) TOME I LIVRE I Voici ce que contient le premier livre de l'Histoire ecclésiastique : I Sujet de l'ouvrage projeté. II Résumé sommaire au sujet de la préexistence et de la divinité de Notre Sauveur et Seigneur, le Christ de Dieu III Le nom de Jésus et celui de Christ ont été autrefois connus et honorés par les divins prophètes IV La religion annoncée par lui à toutes les nations n'est ni nouvelle ni étrangère. V Les temps de sa manifestation parmi les hommes. VII La soi-disant divergence dans les Evangiles au sujet de la généalogie du Christ. VI En son temps, conformément aux prophéties, ont fait défaut les chefs du peuple juif pris jusqu'alors dans la succession ancestrale et Hérode est le premier étranger qui règne sur eux. VII. La soi-disant divergence dans les Evangiles au sujet de la généalogie du Christ. VIII L'attentat d'Hérode contre les enfants et quelle mort le châtia. IX Les temps de Pilate. X Les grands prêtres des Juifs sous lesquels le Christ enseigna sa doctrine. XI Les témoignages sur Jean-Baptiste et sur le Christ XII Les disciples de notre Sauveur. XIII. Récit sur le roi des Edesséniens. I SUJET DE L'OUVRAGE PROJETÉ Les successions des saints apôtres, ainsi que les temps écoulés depuis notre Sauveur jusqu'à nous, toutes les grandes choses que l'on dit avoir été accomplies le long de l'histoire ecclésiastique ; tous les personnages de cette histoire qui ont excellemment présidé à la conduite des plus illustres diocèses; ceux qui, dans chaque génération, ont été par la parole ou par les écrits les ambassadeurs de la parole divine ; les noms, la qualité, le temps de ceux qui, entraînés aux dernières extrémités de l'erreur par le charme de la nouveauté, se sont faits les hérauts et les introducteurs d'une science mensongère et qui, tels des loups ravisseurs , ont cruellement ravagé le troupeau du Christ ; en outre les malheurs arrivés à toute la nation des Juifs aussitôt après le complot contre notre Sauveur; la nature, la qualité, les temps des combats livrés par les gentils contre la parole divine; les grands hommes qui, selon les circonstances, ont traversé pour elle le combat par le sang et les tortures; de plus les témoignages rendus de nos jours et la bienveillance miséricordieuse de notre Sauveur sur nous tous : voilà ce que j'ai entrepris de livrer à l'écriture. Je ne commencerai pas autrement que par le début de l'économie * de notre Sauveur et Seigneur Jésus, le Christ de Dieu. Mais le sujet demande pour moi l'indulgence des gens bienveillants et je confesse qu'il est au-dessus de mes forces de remplir complètement et parfaitement ma promesse. Je suis en effet le premier à tenter cet ouvrage, à m'avancer pour ainsi dire sur un chemin désert et inviolé : à Dieu donc je demande d'être mon guide et à la force du Seigneur de m'assister; quant aux hommes qui ont suivi avant moi la même route, il ne me sera pas possible d'en trouver les simples traces; je découvrirai seulement les faibles renseignements de ceux qui, chacun à sa manière, nous ont laissé des récits partiels des temps qu'ils ont traversés : leurs paroles seront comme des flambeaux qu'on élève en avant, comme les cris des veilleurs qui, du haut d'une tour, appellent de loin; ils indiqueront où il faut passer pour diriger sans erreur et sans danger la marche du récit. Par suite, tout ce que j'estimerai profitable au but indiqué, je le choisirai parmi les choses qu'ils rapportent ça et là; comme en des prairies spirituelles, je cueillerai les passages utiles des écrivains anciens; et j'essaierai d'en faire un corps dans un récit historique. Je serais heureux de sauver de l'oubli les successions sinon de tous les apôtres de notre Sauveur, du moins des plus illustres d'entre eux dans les Églises qui sont encore aujourd'hui vivantes dans les mémoires. Pour moi, je regarde comme tout à fait nécessaire la réalisation de ce projet, car jusqu'à présent, personne des écrivains ecclésiastiques n'a, que je sache, eu le souci d'entreprendre une œuvre de ce genre. J'espère qu'elle paraîtra très utile à ceux qui s'intéressent aux enseignements précieux de l'histoire. Déjà du reste, dans les Canons des temps que j'ai composés, j'ai naguère donné un résumé des événements dont je me dispose aujourd'hui à faire le récit très complet. Et, comme je l'ai dit, mon exposé commencera par l'économie et la théologie du Christ, qui dépassent en puissance et en force la raison humaine. En effet, quiconque veut confier à l'écriture le récit de l'histoire ecclésiastique doit remonter jusqu'aux débuts de l'économie du Christ, puisque c'est de lui que nous avons l'honneur de tirer notre nom, et cette économie est plus divine qu'il ne semble à beaucoup. II RESUME SOMMAIRE AU SUJET DE LA PREEXISTENCE ET DE LA DIVINITE DE NOTRE SAUVEUR ET SEIGNEUR LE CHRIST DE DIEU La nature du Christ est double : l'une ressemble à la tête du corps et par elle il est reconnu Dieu; l'autre est comparable aux pieds : par elle, il a revêtu un homme passible comme nous, pour notre salut L'exposition de ce qui va suivre sera désormais parfaite, si nous faisons le récit de toute son histoire en commençant par les choses les plus élevées et les plus importantes : ainsi seront manifestées l'antiquité et la divinité du christianisme à ceux qui le regardent comme nouveau et étranger, apparu d'hier et non d'ancienne date. La génération, la dignité, la substance même et la nature du Christ, aucune parole ne suffirait à les exprimer, selon que l'Esprit divin le dit dans les prophéties : " Qui racontera sa génération ? " Car " personne ne connaît le Père sinon le Fils et personne ne connaît le Fils selon sa dignité, sinon seul le Père qui l'a enfanté ". La lumière antérieure au monde, la Sagesse intelligente et substantielle qui est avant les siècles, le Dieu Verbe qui vit et se trouve au commencement près du Père, qui le comprendrait purement en dehors du Père ? Il est, avant toute création et organisation visible et invisible, la première et seule progéniture de Dieu, l'archistratège de l'armée raisonnable et immortelle du ciel, l'ange du grand conseil , le ministre de l'ineffable pensée du Père ; le démiurge de l'univers avec le Père; la seconde cause de toutes choses après le Père, l'enfant authentique et unique de Dieu; le Seigneur, Dieu et roi de toutes choses créées, doué par le Père de la domination et de la force, ainsi que de la divinité, de la puissance et de l'honneur, car, selon la mystérieuse assertion des Ecritures qui se rapportent à lui et enseignent sa divinité, " Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu : tout a été fait par lui et sans lui rien n'a été fait ". C'est là ce qu'enseigne aussi le grand Moïse, le plus ancien de tous les prophètes, décrivant sous l'action divine la création et l'ornementation de l'univers : le créateur et démiurge de l'univers a accordé au Christ et à nul autre qu'à son Verbe divin et premier-né la création des êtres inférieurs, et il le présente comme conversant avec lui de la création de l'homme : " Dieu dit, écrit-il, Faisons l'homme à notre image et ressemblance. " Un autre prophète garantit cette parole en parlant ainsi de Dieu dans ses hymnes : " Il dit et les choses ont été faites; il ordonna et elles ont été créées. " Il introduit le Père et créateur comme un chef suprême qui ordonne d'un geste royal, et le Verbe divin, le second après lui, celui-là même qui nous est prêché, comme obéissant aux ordres paternels. Le Verbe, tous ceux que, depuis la première création de l'homme, on dit s'être distingués par la justice et la vertu de religion, les compagnons du grand serviteur de Dieu, Moïse et avant lui Abraham, le premier, ainsi que ses enfants; puis tous ceux qui se sont montrés justes et prophètes, l'ont contemplé avec les yeux purs de l'intelligence, l'ont reconnu et lui ont rendu un hommage qui convenait à un enfant de Dieu. Et lui-même, en ne négligeant nullement la piété envers le Père, a été pour tous le maître de la connaissance du Père. Le Seigneur Dieu, dit l'Écriture, a été vu, comme un simple homme par Abraham assis sous le chêne de Mambré : celui-ci se prosterne aussitôt, quoique ses yeux voient un homme; il l'adore comme Dieu, il le supplie comme Seigneur; il confesse ne pas ignorer qui il est, en disant en propres termes : " Seigneur, toi qui juges toute la terre, ne feras-tu pas le jugement ? " En effet, s'il est impossible d'admettre que la substance innée et immuable du Dieu tout- puissant se change en forme d'homme ou trompe les yeux des spectateurs par l'apparence d'une créature, ou uploads/Litterature/ eusebe-de-cesaree-histoire-ecclesiastique.pdf

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