REPUBLIQUE DE GUINEE Travail – Justice – Solidarité G.S.EL HADJ IBRAHIMA SECK (
REPUBLIQUE DE GUINEE Travail – Justice – Solidarité G.S.EL HADJ IBRAHIMA SECK (EIS) EXPOSE DU GROUPE III THEME : LE ROMAN MAIMOUNA D’ABDOULAYE SADJI Présentation de l’œuvre : Maïmouna est un roman écrit par l’écrivain sénégalais Abdoulaye Sadji, publié en 1953. Le personnage principal Maïmouna est une enfant de l’Afrique, elle est issue du monde rural, elle sera séduite puis finalement meurtrie par la vie urbaine. Elle est jeune fille, innocente, et elle rêve de Dakar, Dakar qui fera d’elle une victime… Maïmouna est une histoire remplie d’émotions dans laquelle son auteur a voulu démontrer surtout deux façons de vivre différentes, deux visages de l’Afrique, deux morales non semblables… L’auteur insiste dans son roman sur le fait que les Africains qu’ils soient de la campagne ou de la ville doivent être fiers de ce qu’ils sont… Vouloir imiter l’occident ne sert à rien car le rythme y est totalement différent et les résultats sont plutôt désastreux… A travers les rêves de cette jeune Maïmouna, on distingue aussi après l’envie, l’ambition, toute la détresse. Une jeunesse où il est normal de rêver mais pas normal d’être déçu selon de nombreuses causes nées de l’homme, des pouvoirs, de la corruption, des injustices et d’un occident qui fait rêver juste parce qu’il s’est approprié toutes les richesses de l’Afrique. Cependant l’Afrique est un continent à part et qui sera certainement envié dans les années à venir. Présentation de l’auteur : - Biographie de l’auteur : Abdoulaye Sadji est né en 1910 à Rufisque, région du Cap-Vert, au Sénégal. Il fait ses études coraniques comme tout sénégalais musulman de sa génération jusqu’à l’âge de 11 ans. Après des études coraniques, il rejoint les bancs de l’école française à l’âge de onze ans, puis fréquente le lycée Faidherbe avant d’intégrer l’Ecole Normale William Ponty. Il devient en 1929 l’un des premiers instituteurs africains et exerce en Casamance, à Thiès, Louga, Dakar et Rufisque. Puis en 1932, il défie les autorités coloniales en devenant le deuxième bachelier sénégalais, où il occupe ensuite le poste de directeur d’école et d’inspecteur Primaire de 1959 à sa mort en 1961. Si sa mort prématurée ne lui a pas permis d’écrire plus longtemps, ses œuvres restent comme des références de la littérature sénégalaise et particulièrement « Maïmouna », étudié dans toutes les classes sénégalaises et qui constitue l’un des plus beaux livres de la littérature nationale. - Bibliographie de l’auteur : Son œuvre compte entre autres des articles dans Présence africaine, Paris-Dakar et dans de nombreuses revues africaines. Il est également d’essais et de contes tels que Tounka (1952), Modou Fatim (1960) ou encore Leuk-Le-Lièvre (1953), en collaboration avec Léopold Sédar Senghor (qui en assure la partie grammaticale). Ces ouvrages témoignent de son attachement et de son intérêt pour la culture africaine. Ses ouvrages les plus connus et les plus étudiés demeurent Maïmouna (1953) et Nini mulâtresse du Sénégal (1954), deux romans qui relatent le parcours de jeunes femmes africaines qui, à l’image d’un continent en transition, connaissant espoir, doutes et désillusions. Dans ces deux ouvrages, Sadji se livre à une analyse sans complaisance de la société africaine. Il n’en est pas moins un ardent défenseur de son pays et de sa culture (notamment par la création de la première station radio en langue nationale. Cette culture, il la veut perméable et ouverte sur les autres civilisations. En témoignent sa germanophilie (inédite pour l’époque) et le syncrétisme religieux qu’il a défendu et vécu, au grand dam de l’élite religieuse sénégalaise. Situation de l’œuvre : Ce roman issu des années 50 (précisément en 1953), reflète les réalités même de l’Afrique, cloîtrée entre tradition et modernité. L’auteur s’est accentué sur le choc de deux mondes différents, notamment le village et la ville, à l’intérieur de quel choc une jeune fille innocente et victime voit son avenir anéanti par son envie insouciante. Parlant de l’espace du roman, cela s’étend entre la ville et le village, avec des réalités totalement différentes. Sur le temps, l’auteur est à la fois enraciné dans le monde traditionnel africain où il incarne les valeurs de la société, mais aussi sur l’intégration dangereuse de la culture occidentale au détriment de celle africaine. Cette œuvre peut être placée parmi celles traditionnelles, dont le but de l’auteur était de démontrer les dangers qu’encourt la culture africaine, à travers une histoire hybride et émouvante, passant par une leçon de sensibilisation surtout des jeunes filles déracinées. Etude des personnages : Mis à part le héros et quelques personnages, tous les autres sont les personnages de se faire valoir. Maïmouna : la seconde fille de Yaye Daro, le héros de ce roman. Yaye Daro : la mère de Maïmouna, une femme veuve commerçante dans le marché de Bourg. Rihanna : c’est la fille ainée de Yaye Daro et la grande-sœur de Maïmouna, mariée à un commis-comptable de Dakar. Bounama : mari de Rihanna. Yassine la responsable : la servante de Rihanna, la complice de Maïmouna. Doudou Diouf : le copain de Maïmouna à Dakar. Mame Raki : la voisine de Yaye Daro, alarmée par la révolte de Maïmouna contre sa brave mère. Doudou Khary : le copain de Maïmouna à Louga. Jeanne (sage-femme) : l’amie de Bounama, celle à déclarer publiquement que Maïmouna est en enceinte. Sylvie : c’est l’amie confidente de Rihanna. Sergine Thierno : marabout de Yaye Daro. Structure de l’oeuvre : Ce roman est constitué d’une vingtaine de chapitres, ainsi pour une concision, nous pouvons nous en tenir aux trois (3) thèmes principaux exposés par l’auteur à travers le parcours de Maïmouna. 1) L’enfance de Maïmouna : A l’âge innocent, quand les petites filles noires ne portent qu’une touffe de cheveux au sommet de leur crâne rasé, Maïmouna était radieuse : un teint clair d’ambre, des yeux de gazelle, une bouche trop petite peut-être, mais d’un modelé déjà net et sensuel. Sa poitrine encore nue se bombait d’une harmonieuse façon et laissait prévoir d’opulents futurs charmes. Elle avait une taille souple, gracile, mais sans raideur ni noblesse affectée. La finesse de ses poignets n’avait d’égale que la délicatesse de ses chevilles où semblait courir un perpétuel frémissement. De son portrait moral, que dire mon Dieu ! C’était une petite fille, sans caractère défini presque sans pensées, rieuse, insouciante. Sa mère, pauvre, l’habillait simplement, mais avec goût. Si les camisoles de Maïmouna n’étaient pas faites de très riches étoffes, elles donnaient pourtant à son teint plus d’éclat et de fraîcheur. La jeune Maïmouna adore la vie au village. Peu importe que la case de sa mère soit délabrée et qu’elle soit l’une des jeunes filles dont les parures sont les moins coûteuses et élaborées. Quel délice d’être choyée par une mère courageuse. Et que dire des fêtes qui agrémentent la vie dans la brousse comme qui suit la fin du Ramadan. Pour cette occasion, Daro fait preuve d’ingéniosité et sacrifice un peu de son argent pour que sa fille rivalise en beauté avec ses petites amies. Comme il est merveilleux de contempler aux sons des percussions les trémoussements magiques de cette gamine à la grande beauté. Certes, la vie villageoise est routinière : au levé, un exercice éprouvant pour la lève-tard, donner à manger aux poules, préparer le repas et l’apporter à sa mère, commercer à ses côtés, puis retourner à la case quand les rayons du soleil faiblissent. Ainsi les jours se succèdent. En dépit des lettres de Rihanna qui demande à sa mère de lui confier l’éducation de sa sœur, Daro s’y refuse. Son amour pour sa fille et la peur de la solitude l’y empêchent. Mais avec la puberté, Maïmouna se lasse de la vie au village et de la pauvreté. Elle devient aigrie, injuste voire insouciante à l’encontre d’une mère qui se démène pour leur survie. L’adolescente rêve de la vie à Dakar qui semble si merveilleuse à la lecture des lettres de sa sœur. Daro doit se rendre à l’évidence, elle doit céder et laisser partir sa fille rejoindre Rihanna qui se mène une vie luxueuse grâce aux revenus de son époux, cela au milieu d’une cour où personnages importants, imposteurs et parasites sont entretenus. Dans son roman, Abdoulaye Sadji, très attaché à sa culture, fait une distinction très nette entre la vie villageoise et celle trépidante de Dakar. La première, incarnée par Daro qui prend les habits de la raison, est faite de la volonté, d’un dur labeur au quotidien, de la valeur de la vie et de l’humilité que tout homme doit avoir face à son destin. A Dakar où « les agglomérations indigènes s’étaient et forment comme une ceinture d’ordures », la vie est semée de pièges, de tromperies, d’illusions. Sans se laisser aller à une opposition irréconciliable d’un monde naturel et par-là même vertueux que serait le village, et celui de la cité pervertie où les hommes noyés dans la multitude auraient perdu le sens de leurs origines, il est incontestable que l’écrivain dénonce une dérive, une crainte, que l’Africain perde son identité. Une dénonciation qui devient acerbe uploads/Litterature/ expose-maimouna.pdf
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- Publié le Oct 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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