1992 F. W. J. von Schelling, traduit de l'allemand par Pascal David Les Âges du

1992 F. W. J. von Schelling, traduit de l'allemand par Pascal David Les Âges du monde Fragments (dans les premières versions de 1811 et 1813 éditées par Manfred Schröter) Copyright © Presses Universitaires de France, Paris, 2015 ISBN numérique : 9782130639060 ISBN papier : 9782130440345 Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. Présentation Voici la première traduction française intégrale du dernier tome des Œuvres de Schelling publié en 1946 par Manfred Schröter. « Reconstitution de la vie divine » telle est l'ambition de ce projet intitulé Les âges du monde, resté inachevé dans ses différentes versions. Table des matières Avertissement du traducteur (Pascal David) [I] Livre premier. Le passé (premier tirage, 1811) Introduction Livre premier. Le passé [II] Livre premier. Le passé (deuxième tirage, 1813) Introduction Livre premier. Le passé [III] Projets et fragments en vue du livre premier des Ages du monde Remarque préliminaire de l’éditeur Brouillon primitif [187] (Idée des Ages du monde) Deux projets d’avant-propos I II Brouillon d’introduction Introduction Livre premier - Le passé Huit fragments isolés Epreuves du manuscrit ULT Feuillets III-IV du manuscrit ULT - Le passé Extrait du manuscrit ULT4, feuillets VII, VIII [IV] Projets et fragments en vue du livre II des Ages du monde Transition avec le livre II Feuillet XXXVIII Introduction au livre II Feuillets XXXIa, b, XXXII Fragments du début du livre II Feuillets Χa, Χa I, Χa II, Χa ΙΙI La généalogie du temps Postface du traducteur (Pascal David) I - Le système des temps et la question du système II - La structure organique du temps III - « Les Ages du monde » IV - Le fil directeur de la temporalité humaine V - Genèse de Dieu et généalogie du temps Bibliographie L Avertissement du traducteur Pascal David es versions des Ages du monde dont nous proposons ici une traduction française sont celles de 1811 et de 1813, éditées par Manfred Schröter en 1946 [1] , soit près d’un siècle après la mort de Schelling, comme Nachlassband (tome posthume) de son édition des Schellings Werke en douze volumes. Nous possédons en effet trois versions successives (sans compter les projets, brouillons et fragments, du plus haut intérêt, également traduits ici) des Weltalter : la première, datée de 1811, celle de 1813, la troisième enfin, qui date vraisemblablement de 1815, et qui est donc à peu près contemporaine du Discours sur les divinités de Samothrace. C’est cette dernière version que S. Jankélévitch a traduite en français il y a une quarantaine d’années [2] , celle qu’on trouve dans le tome VIII des Schellings Werke. Nous proposons ici la première traduction française intégrale du tome posthume des Werke de Schelling [3] . Dans notre essai publié à la suite de cette traduction, et intitulé (d’une expression directement empruntée à Schelling) « La Généalogie du temps », nous avons essayé de dégager les grandes lignes et les principales articulations de ces premières versions, de les situer, autant que faire se peut, dans l’itinéraire philosophique de Schelling, et d’en proposer une interprétation. Nous remercions MM. les Prs Rémi Brague et Friedrich-Wilhelm von Herrmann, ainsi que le Père Xavier Tilliette, pour l’aide qu’ils nous ont apportée dans la compréhension de certains passages, et l’identification des sources. Cette traduction ne serait pas ce qu’elle est, d’autre part, si M. le Pr Jean-François Marquet n’en avait suivi patiemment l’élaboration et ne l’avait enrichie de précieux conseils et suggestions. Les conseils et l’amitié de Jean-François Courtine ne l’ont pas non plus desservie, si l’on nous passe cette litote. Nos remerciements vont enfin à Jean-Luc Marion, à qui cette traduction doit d’avoir vu le jour, et que nous remercions de la confiance qu’il nous a témoignée. Signalons pour finir que ce travail a été soutenu en Sorbonne (Paris IV), en juin 1990, comme thèse de doctorat, devant un jury composé de MM. les Prs Pierre Aubenque, Jean-François Courtine et Jean- François Marquet, dont les remarques ont permis d’améliorer sur plus d’un point notre travail. Notes du chapitre [1] ↑ Publiées à la hâte en 1946 (après la destruction du Nachlass manuscrit de Schelling entreposé à l’Université de Munich, à la suite des bombardements de juillet 1944), ces versions présentent parfois un texte fautif. Chaque fois qu’une correction nous a paru s’imposer, nous l’avons signalé par une note du traducteur, en proposant une autre leçon. [2] ↑ F. W. Schelling, Les Âges du monde, suivis de Les Divinités de Samothrace, trad. de S. Jankélévitch, Aubier, Ed. Montaigne, 1949. [3] ↑ Les Éditions Ousia ont publié en 1988 une traduction de ces premières versions, due à Bruno Vancamp, préfacée par Marc Richir. Mais cette traduction ne propose qu’une sélection des brouillons, projets et fragments de Schelling publiés en 1946 par Manfred Schröter. [I] Livre premier. Le passé (premier tirage, 1811) Introduction [3] Le passé est su, le présent est connu, l’avenir est pressenti. Ce qui est su est objet de récit, ce qui est connu objet d’exposé, ce qui est pressenti objet de prophétie. Selon la représentation de la science qui a eu cours jusqu’ici, celle-ci serait une simple suite, un simple développement de concepts et de pensées qui lui seraient propres. En vérité, elle est le développement d’un Être (Wesen) vivant, effectif, qui en elle s’expose. C’est un avantage de notre temps que d’avoir rendu l’Être à la science, et ce, il est bien permis de l’affirmer, de façon telle qu’il lui soit désormais acquis. Ce n’est pas juger trop sévèrement de le dire : une fois que s’est éveillé l’esprit dynamique [1] , toute philosophie qui n’y puise pas sa force ne peut être considérée que comme un pur et simple abus du noble don de la parole et de la pensée. Ce qu’il y a de vivant dans la science la plus haute ne peut être que le vivant des origines (das Urlebendige), l’Être que nul autre ne précède, donc le plus ancien des Êtres. Comme rien n’est avant lui ni en dehors de lui dont il soit susceptible de recevoir une détermination, ce vivant originel ne peut se développer, dans la mesure où il se développe, que librement, par une impulsion et un vouloir propres, purement à partir de lui-même ; mais, pour cette raison précisément, non point sans loi mais, bien au contraire, conformément à la loi [qui est la sienne]. Il n’y a en lui rien d’arbitraire ; [4] c’est une nature au sens plein et éminent du mot, de même que l’homme, sans préjudice de la liberté, et même à cause d’elle, est une nature. Après être parvenue à l’objectivité quant à sa matière, la science se mit en quête de cette même objectivité quant à sa forme — c’est là, semble-t-il, une suite naturelle. Pourquoi donc cela s’est-il avéré, ou du moins s’avère-t-il jusqu’à présent impossible ? Ce qui est su par la science la plus haute, pourquoi cela ne peut-il se raconter au même titre et de façon aussi simple et obvie que ce qui est su par ailleurs ? Qu’est-ce qui le retient en arrière cet âge d’or que l’on pressent, où la vérité redevient fable, et la fable vérité ? Il faut reconnaître à l’homme un principe extérieur au monde, et supérieur à ce monde ; car comment pourrait-il sinon, seul parmi toutes les créatures, refaire en sens inverse le long chemin des développements qui séparent le présent de la nuit des temps ? Comment pourrait-il, lui, être le seul à remonter jusqu’au commencement des temps s’il n’y avait en lui un principe antérieur au commencement des temps ? Créée et puisée [2] à la source des choses, et pareille à cette source, l’âme humaine a une con-science (Mitwissenschaft) de la création. En elle réside la plus haute clarté de toutes choses, et elle est moins sachante qu’elle-même science. Mais ce principe supérieur au monde n’est pas libre en l’homme, il ne s’y trouve pas non plus dans sa pureté [3] originelle. Il y est lié à un autre principe qui est moindre. Cet autre principe est lui-même un produit du devenir, il est donc, par nature, non sachant et obscur ; par son obscurité, il obscurcit nécessairement le principe supérieur auquel il est lié. Celui-ci garde le souvenir de toutes choses, de leurs rapports originels, de leur devenir, de leur signification. Mais cette image originelle, ce proto-type (Ur-bild) des choses, sommeille dans l’âme comme une image obscurcie et oubliée, sinon tout à fait éteinte. Peut-être ne retrouverait-elle jamais sa vivacité s’il n’y avait, dans le principe obscur lui-même, un pressentiment et une nostalgie de la connaissance. Mais sans cesse appelé par ce dernier à l’anoblir, uploads/Litterature/ f-w-j-von-schelling-les-ages-du-monde-pdf.pdf

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