JEAN-LUC GODARD, CINEASTE-ECRIVAIN De la citation à la création, présence et rô

JEAN-LUC GODARD, CINEASTE-ECRIVAIN De la citation à la création, présence et rôle de la littérature dans le cinéma de Jean-Luc Godard de 1959 à 1967 par Julien d'Abrigeon Sous la direction de M. Jean-Pierre BOBILLOT Attention : Ce travail est protégé par les lois internationales du copyright © Julien d'Abrigeon 1999 Veuillez, si vous empruntez idées ou citations, me l'indiquer & me citer. Merci. ) Cette étude est bien trop longue (+ de 400p.) pour être lue "on line" : enregistrez-cette page !!! Attention, les ex-notes de bas de pages ont sauté ! Si vous les voulez vraiment, n'hésitez pas à m'envoyer un e-mail. Désolé pour les fanatiques du site, mais je n'ai plus de tirages papier de ce mémoire... Introduction Citations et allusions Hors de la littérature "Qu'est-ce que c'est "citation " ? " Sur l a trace des citations et allusions littéraires La citation dans l'adaptation littéraire Les univers littéraires Les réseaux citationnels Un cinéma " d'auteurs " Le mépris, au carrefour des cultures Exercices de styles " Cédugodar ", un style littéraire LE LANGAGE DE JEAN-LUC GODARD En quête de définitions Les mots L'écriture godardienne CINEMATO-GRAPHIE Image : de la figure à l'image Son : l'art du parlant + : Le découpage littéraire et le paratexte Un peintre en lettres, l'écrit à l'écran Conclusion Annexes "Qu'est-ce que l'art Jean-Luc Godard" par Aragon Bibliographie " Je suis d'avis que l'écrivain devrait avoir le premier et le dernier mot dans la réalisation des films. La seule alternative meilleure serait l'écrivain-cinéaste mais avec l'accent sur le premier terme " (Orson Welles, in Sight and sound, décembre 1950) " Un artiste original ne doit pas copier. Il n'a donc qu'à copier pour être original " (Cocteau, in Le coq et l'Arlequin) " De plus, je vous demanderai (pour boire encore une gorgée dans le calice de la partie) si, à votre avis, une oeuvre composée selon toutes les règles exprime une totalité ou une partie seulement ? Voyons, toute forme ne repose-t- elle pas sur une élimination, toute construction n'est elle pas un amoindrissement, et une expression peut-elle refléter autre chose qu'une partie seulement du réel ? Le reste est silence. (...) Les Parties ont un penchant pour le tout, chacune d'elle vise le tout en cachette, tend à s'arrondir, cherche des compléments, désire un ensemble à son image et à sa ressemblance. (...) Nous nous enroulons autour d'une partie comme le lierre autour du chêne, notre début appelle la fin et notre fin le début, le milieu se créant comme il peut entre les deux. L'impossibilité absolue de créer la totalité caractérise l'âme humaine " (Gombrowicz, Ferdydurke) Introduction " Est-ce que je peux jouer... lire ? " demande un enfant dans 2 ou 3 choses que je sais d'elle. Jean-Luc Godard aurait pu prononcer directement ces paroles, tant la lecture est pour lui un jeu et la littérature une passion ; passion qu'il partage avec ses spectateurs à travers ses films où la littérature prend toujours une place importante. L'amour de Godard pour les mots, les textes et les paroles se retrouve dans son travail de cinéaste. Lorsque l'on voit - ou revoit - Pierrot le fou, cette omniprésence de la littérature surprend agréablement. Nous avons alors l'impression de voir pour la première fois de la véritable poésie au cinéma, et non plus un onirisme de bazar que certains osent qualifier de " poétique ". Dans ses films, Godard, non seulement cite de la littérature, mais il en crée, il travaille le texte, le mot, à la manière d'un écrivain. Et surtout, il utilise chaque composante de son art, l'image, le son, le montage, en pleine conscience ; il sait que " un travelling est une affaire de morale ", que la forme est le fond, que le style est tout, qu'il soit cinématographique, littéraire ou autre. Et le style de Godard est partiellement composé par l'emploi de références à des textes littéraires. J.L.G. partage ses lectures et crée, avec elles, son propre travail d'auteur. Comme spectateurs, nous sommes alors intrigués par ces bribes de textes, quelquefois familiers, qui parcourent son oeuvre. Nous nous surprenons alors à réfléchir - chose assez rare au cinéma - sur les raisons pour lesquelles certains textes sont cités, certaines figures employées, etc... A la fin de la première projection d'un film de Godard, nous avons souvent l'impression qu'énormément d'aspects intéressants nous ont échappés. Nous désirons alors mieux comprendre ses films, les approfondir par une nouvelle vision. A l'opposé de ces films jetables d'un certain cinéma commercial, les films de Godard sont comme ces livres que l'on désire avoir toujours près de nous, pour les consulter à plaisir. La vision d'un de ses films entraîne toujours le désir de le revoir, de l'explorer, c'est-à-dire le souhait d'établir une communication entre le film et nous par une vision active et non plus passive. Et, même si nous nous apercevons très tôt que, comme les grands écrits, ses films sont " inépuisables ", le désir de recherche reste intact. Un film de Godard se mérite : il nécessite une réflexion, voire des recherches. Les différents ouvrages qui ont déjà été consacrés à l'oeuvre de Jean-Luc Godard en offrent des études générales. Notre étude concerne seulement un aspect de son esthétique qui n'avait jusqu'alors jamais fait l'objet d'une analyse précise : la présence de la littérature, citée ou crée. Cette étude n'est donc consacrée ni à " l'explication " individuelle de chacun de ses films, ni à l'ensemble des composantes de son esthétique. Toutefois, cet aspect singulier de son travail de cinéaste permet d'aborder la majorité des grandes questions soulevées par son oeuvre. Comme le fait souvent Godard dans ses films, nous tenterons de mieux comprendre " l'ensemble " (de son style, de ses interrogations...) par l'étude d'une des " parties " qui le compose (l'usage des citations et des figures stylistiques). Pour des raisons essentiellement d'ordre pratique, nous avons limité le corpus de cette étude aux longs-métrages de la période 1959-1967, communément appelée " les années Karina ". Il était impossible, dans le cadre de cette étude, de traiter ce sujet sur l'ensemble des films du cinéaste. Nous avons donc préférer étudier une seule période de son oeuvre plutôt que certains films représentatifs de son parcours du créateur. Le choix de cette période en particulier s'est imposée, non en raison de quelconques jugements esthétiques, mais pour des motifs plus " pratiques " : les films de Godard sont difficilement " visibles ", les projections sont rares et souvent consacrées aux mêmes films (A bout de souffle, Le mépris, Pierrot le fou), et les éditions vidéos - sacrilèges, certes, mais indispensables à une telle étude - sont rares et la plupart concerne les films des années 60. De même, les études critiques et les découpages écrits des films (parus dans la revue Avant-Scène) sont en plus grand nombre pour ces films-ci. Malgré tout, nous n'avons pu visionner certains de ces films : Bande à part,Une femme mariée, 2 ou 3 choses que je sais d'elle, et La chinoise. Nous avons toutefois inclus dans notre corpus Une femme mariée et 2 ou 3 choses que je sais d'elle sur lesquels nous avons travaillé exclusivement à partir de découpages écrits. Notre corpus comprend donc tous les longs métrages de 1959 à 1967 à l'exception de Bande à part et La chinoise, soit : A bout de souffle (1959), Le petit soldat (1960), Une femme est une femme (1961), Vivre sa vie(1962), Les carabiniers (1963), Le mépris (1963), Une femme mariée (1964), Alphaville (1965), Pierrot le fou (1965), Masculin- féminin (1966), Made in U.S.A. (1966), 2 ou 3 choses que je sais d'elle (1966), et Week-end (1967). Nous ferons également allusion à One + one (1968) ainsi qu'à quelques courts-métrages ou sketchs : Charlotte et son Jules (1959), Le grand escroc (1963) et Montparnasse-Levallois (1964). Les films de notre corpus sont aussi les plus vus et les plus commentés. Cela nous permettra donc de confronter quelques unes de nos analyses à celles déjà parues, entre autres, celles, essentielles, de Jean Collet, Marc Cerisuelo ou Jean-Luc Douin. Par cette étude inédite, nous essaierons de prouver, si besoin en était encore, comment un cinéaste tel que Jean-Luc Godard est, non seulement un auteur à part entière, mais aussi un créateur de texte, un écrivain, un poète dont les " outils " sont autant sémantiques, " littéraires ", que cinématographiques. Le cinéma de Jean-Luc Godard a souvent été qualifié de cinéma " littéraire " voire de "cinéma pour gens de lettres". Or ce n'est certainement pas, comme dans le cas de la collaboration Prévert/Carné, pour la cohérence narrative ou la qualité dramatique de ses scénarios - c'est bien là le moindre de ses soucis ! - ni pour le caractère " écrit " de ses dialogues, dont on retient plutôt le caractère " parlé ", avec ses tournures familières, ses termes crus, ses phrases inachevées ; c'est plutôt pour sa réflexion constante sur le rôle de la littérature, de l'écrit dans un monde où uploads/Litterature/ julien-dabrigeon-jean-luc-godard-cineaste-ecrivain.pdf

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