LES ÉTOILES DE SIDI MOUMEN. 2ème partie. VENDREDI 17 JANVIER 2014 La lecture co

LES ÉTOILES DE SIDI MOUMEN. 2ème partie. VENDREDI 17 JANVIER 2014 La lecture complète vous aura fait réfléchir à une infinité de détails et vous aurez sûrement trouvé de bonnes raisons d’avoir pris votre temps pour lire (sans regret). Au fur et à mesure que l’on découvre ces chapitres, les sentiments qui jaillissent peuvent se qualifier de déchirement, rage, impact, tendresse… Voici l’écriture d’un écrivain qui a su emporter le lecteur et lui faire réfléchir, et d’une immense triste beauté. Mon approche voulait mettre en parallèle le roman et le film Commençons tout d’abord par quelques mots de Mahi Binebine : http://www.france24.com/fr/20100128-toiles-sidi-moumen-entre-fiction-r- alit/#./?&_suid=138946349837507284244517344449 ! C’est un roman compliqué il était en dehors de question de faire de l’apologie du terrorisme ! Ça peut nous arriver une fois encore ! J’ai vécu pendant 23 ans en dehors du Maroc… la plupart de mes romans se passent au Maroc (à Marrakech où j’ai décidé d’y vivre) ! "Nous ne sommes en fin de compte que la somme de ce que nous avons vécu", martèle en guise de conclusion cet écrivain qui a enseigné au départ les mathématiques. Continuons avec quelques mots de l’auteur du film (cinéaste) Nabil Ayouch. (mots que j’ai pris après avoir visionné ce site : http://www.2m.ma/Programmes/Magazines/Information/Mais-encore/Mais-encore- avec-Nabil-Ayouch2 EMMISSION :”MAIS ENCORE “ INTERVIEW au cinéaste marocain NABIL AYOUCH ! J’aime écouter l’être humain… ! Les kamikazes sont des victimes… quand on est à ce point abandonné. C’est des jeunes mecs qui n’ont pas été à l’école ! Ce n’est pas les attentats qui m’intéressent… J’en ai marre de voir tous ces films américains qui nous bombardent de toutes ces images qui montrent le terrorisme islamique ! Les relations d’amitié, l’amour, pas possible, pas de place pour l’intimité… c’est important de planter ce décor… ! Seconde famille : la cellule islamiste, qui leur donne l’amour qu’ils n’ont pas eu… c’est des portes, des fenêtres qui s’ouvrent et forcément ils y suivent… ! Le 11 sept 2001 est un marqueur du temps ! L’explosion de la fin c’est le minimum ! Olé ça vient de Allah,… ! Le choix des acteurs : gosses et jeunes du quartier , pas professionnels.. C’est des gamins qui ont vécu à Sidi Moumen.. mais qui n’ont jamais basculé .Ils sont interpreté des rôles , ils ont de l’avenir dans le cinéma ! Je n’arrive pas à vivre sans douter Et je voulais aussi pour la première fois, voir l’effet que ça peut faire de lire le premier paragraphe de chaque chapitre, et les voici… JE VOUS DEMANDE DE CONTINUER CES BOUTS DE PARAGRAPHES AVEC D’AUTRES BOUTS DES MOTS À VOUS POUR EXPRIMER VOS RÉACTIONS AU MOMENT DE LES AVOIR LUS… 1- Un promeneur pourrait longer notre quartier sans se douter un instant de son existence. Orné de crénelures, un imposant mur en pisé le sépare du boulevard où on flot ininterrompu de voitures fait un bruit de tous les diables. Dans ce mur, on avait creusé des fentes semblables à des meurtrières d’où l’on pouvait contempler l’autre monde. 2- Longtemps avant la démocratisation des antennes paraboliques, il fleurissait sur les toitures de notre cité d’ingénieux bricolages à base de couscoussiers permettant la réception des émissions étrangères. En vérité, les images étaient floues, quasi cryptées, mais on devinait tout de même le sillage des silhouettes et le son restait à peu près correct. 3- Avec ses cheveux châtains et ses yeux clairs, Nabil aurait dû naître ailleurs. Il nous ressemblait si peu. En se débarrassant de ses guenilles, les jours de fête, on aurait juré qu’il venait de l’autre monde. Un clandestin à l’envers ; un de ces roumis débarqués du Nord pour se frotter, à la façon des hippies, à notre dénuement. Pourtant, il était bel et bien de chez nous. 4- De toutes les étoiles de Sidi Moumen, seul Fouad eut l’opportunité de fréquenter l’école, située à quelques kilomètres des baraquements. Il habitait une dépendance de la mosquée où son père remplissait plusieurs fonctions :muezzin, gardien, imam et il s’acquittait d’autres tâches plus déplaisantes, mais non moins lucratives, comme la toilette des morts, l’exorcisme des possédés ou supposés tels, ou encore la lecture du Coran au cimetière. 5- Contrairement aux apparences, Ali était blanc. En digne fils de charbonnier, il ne pouvait se défaire de ce teint bistré devenu désormais sien. Il s’y était habitué, comme au surnom « Azzi » dont on l’affubla injustement dès son jeune âge puisqu’il n’était noir que par intermittence. 6- Au foot, les défenseurs ont moins de prestige que les attaquants. On ne garde en mémoire que le souvenir de ceux qui marquent des buts. Pourtant, le vrai combat est livré à l’arrière et en milieu de terrain. Si Khalil, notre défenseur central, n’avait pas la vedette, il n’en restait pas moins une pièce maîtresse de l’équipe. 7- Avec des garçons comme Khalil le cireur, Nabil fils de Tamou, Ali (ou Youssef) alias Azzi, Fouad ou mon frère Hamid, nous finîmes par constituer envers et contre toute une famille. Si l’un de nous se trouvait embarqué dans une galère, les autres se dressaient comme un seul homme pour le tirer d’affaire. Quand Fouad, par exemple, se mit à snifer la colle, on mena une guerre sans merci pour l’en écarter. 8- Il n’y avait pas que des violences à Sidi Moumen. Ce que je vous raconte ici est un condensé de dix-huit ans dans une fourmilière. Alors, forcément, c’est un peu agité. Ces tristes épisodes marquent une jeune existence. Et une jeune mort, aussi. Une mort presque sans cadavre, car le mien a été ramassé à la cuillère. 9- Non, il n’y eut pas que des moments sombres à Sidi Moumen. J’eus droit aussi à ma part de bonheur. Pour preuve : mon histoire d’amour avec Ghizlane, la jeune sœur de Fouad. S’il fut une chose pour laquelle j’aurais renoncé au départ , c’était bien mon amour pour Ghizlaine. Et dire que plusieurs vies auraient été épargnées si elle m’avait retenu. 10- Quand les vivants pensent à moi, ils m’ouvrent comme un soupirail sur leur monde. Alors je m’y coule en douce, sans faire le moindre bruit. Je me garde de les effrayer, autrement ils se braquent et m’opposent les redoutables parois de l’oubli, me laissant cantonné dans mon purgatoire où je m’ennuie à mourir. 11- Gizlane ne voyait pas de bon œil mon installation dans la baraque de Nabil. Je crois bien qu’elle était jalouse. Elle aurait été à sa place. Yemma aussi avait souffert de mon départ. Elle avait pleuré le jour où je lui avais annoncé la nouvelle. Mes frères s’en étaient allés l’un après l’autre, qui en ville, qui à l’armée, trois s’étaient mariés et avaient bâti leurs propres logis à Chichane. 12- L’Emir et ses compagnons étaient au nombre de quatre. Ils portaient des noms bizarres. Tous commençaient par Abou quelque chose. Des noms qui fleuraient bon l’époque du Prophète. Pour faire court, je les nommerai par le quelque chose : Zaïd, Noucéir, et les frères Oubaïda, Ahmed et Réda. 13- Les Frères Oubaïda étaient des techniciens hors pair, capables de démonter et de remonter n’importe quel mécanisme. Ils réparaient tout ce qu’on leur apportait : radios, télés, moteurs de paraboles, séchoirs, montres, ordinateurs, enfin tout. Et c’était gratuit. Autant vous dire qu’il y avait la queue à l’entrée du bidonville. Les appareils défectueux étaient légion à Sidi Moumen. 14- Un soir, Hamid vient à la baraque nous annoncer une bonne nouvelle : Abou Zoubéir nous offrait des vacances ; voilà un mot étranger à notre langage. Il sonnait si doux à nos oreilles ! Mais partir en congé supposait que nous avions travaillé dur que ne nos corps réclamaient le repos ; ce qui n’était plus le cas depuis un moment. La vie au Garage était peinarde : on récitait le Coran, on priait, on écoutait, on mangeait correctement et on dormait. 15- Je connaissais si bien Hamid que le jour où il m’entraîna au café pour m’entretenir des choses graves, je luis dis que j’étais d’accord avant même qu’il eût fini sa phrase. Il m’avait regardé avec des yeux brillants en balbutiant : « Nous n’avons pas le choix » J’acquiesçai parce qu’il fallait que quelqu’un se sacrifie. C’était la première fois que je lisais l’épouvante sur le visage de mon frère. Lui, le héros, l’enfant terrible de Sidi Moumen, avait une voix cassée et des mains tremblantes. Moi, j’étais calme. 16- Nous nous rêveillâmes à dix heures le lendemain. Abou Zoubeïr avait des cernes comme s’il n’avait pas dormi. L’émir Zaïd s’était rasé la barbe pendant la nuit et avait rajeuni d’un coup. Je le reconnus à peine. On eût dit un adolescent avec son cartable qu’il remet au maître. 17- Coiffé d’un fez tronqué, le portier de l’hôtel Genna Inn était vêtu d’un bel uniforme rouge avec des galons dorés de maréchal. Il ne remarqua pas mon entrée car je m’étais faufilé entre les bagagistes qui poussaient un chariot en or massif bondé de valises. Des touristes d’une blancheur cadavérique uploads/Litterature/ fiche-pour-quot-les-etoiles-de-sidi-moumen-quot-2eme-partie.pdf

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