Contribution d’Estelle Boucher, estelle.boucher@oreka.com LES GENRES LITTÉRAIRE

Contribution d’Estelle Boucher, estelle.boucher@oreka.com LES GENRES LITTÉRAIRES Dominique Combe, Hachette, Paris, 1992. 4. LINGUISTIQUE DES GENRES LINGUISTIQUES DE L’ÉNONCIATION Logique des genres littéraires Fiction et non-fiction Benveniste et les « plans d’énonciation » : « Histoire » et « Discours » Weinrich et les « attitudes de locution » : « Récit » et « Commentaire » Genette et l’architexte PRAGMATIQUE DES GENRES Genres du discours Actes de langage et genres du discours 5. POÉTIQUE DES GENRES STYLISTIQUE DES GENRES Pierre Larthomas et la distinction entre l’oral et l’écrit POÉTIQUE DES GENRES Northrop Frye et l’Anatomie de la critique Les Formes simples : André Jolles et la morphologie des genres Formalisme et théorie des genres LE STRUCTURALISME ET LES GENRES Genres empiriques, genres théoriques Le narratif et le descriptif 1 INTRODUCTION Notion de genre littéraire : combattue par littérature et critique des 60’s (Barthes et textualisme, Sollers et Tel Quel), ancienne distinction des genres déclarée périmée. notion de texte, censée mieux rendre compte de l’originalité radicale de certains textes modernes rebelles aux catégories (Chants de Maldoror, la Recherche, Ulysse). Auteur rebaptisé producteur ou scripteur, tentent d’abolir également distinction entre producteur et interprète. S’inscrivent dans la tradition de la « terreur des lettres » (Paulhan, Les Fleurs de Tarbes, 1941) : terreur surréaliste, Breton hostile à l’idée même de littérature préfère le terme de « texte surréaliste ». Mais déjà avant, romantiques avaient fait de la rhétorique leur cheval de bataille : cf. préface de Cromwell (1827) : définit le drame contre distinction classique entre comédie et tragédie > vocation à l’universel du théâtre. Mais rhétorique en remplace une autre, car substitue de nouvelles catégories (drame). Aujourd’hui, genres se portent toujours bien, même si œuvres « ouvertes » inclassables. Non-classification n’a de sens que parce que les catégories persistent. De plus, retour en force des genres provenant de la Nouvelle Critique : réhabilitation de la rhétorique revisitée par Todorov et Genette. Genre est devenu thème de réflexion : poétique des genres, ressourcée dans la poétique d’Aristote. Cf également Ph. Hamon sur le descriptif, Ricoeur sur le narratif, J. Cohen sur le poétique. Textes :  Hugo et le refus nominaliste des genres dans la préface aux Odes et Ballades (1826) : désinvolture provocatrice à l’égard de la notion, significative de l’esthétique moderne hostile à la rhétorique, au nom de la liberté du génie créateur.  Paulhan et la Terreur, Les Fleurs de Tarbes (1941). 2 1. APPROCHE IMMÉDIATE DES GENRES présentation formelle du livre, indices paratextuels qui permettent son identification. Surtout quand le titre remplit une fonction métalinguistique : Essais,... Mais parfois trompeur, cf. Le roman inachevé, Aragon, est un recueil poétique autobiographique. PHÉNOMÉNOLANGAGEIE DES GENRES COURANTS : indices paratextuels définissent une typologie : consensus tacite, horizon d’attente du lecteur (Jauss) qui définit un système des genres. [à propos de la lecture : cf. Dufrenne, Phénoménologie de l’expérience esthétique, puf 1953 + idée du lecteur qui, quand il lit un roman, « suspend son incrédulité » pour adhérer à la fiction cf. Thomas Pavel, L’Univers de la fiction, 1988) ] Pb : comment le lecteur reconnaît-il un genre et y inscrit tel texte ? Pas seulement pb d’inclusion, exclusion, traits distinctifs, mais également phénomène d’aperception irréfléchie. Petite typologie naïve : lecteur ordinaire / lecteur professionnel. 4 catégories sont postulées de manière implicite : (acte de jugement pré-réflexif qui rapporte l’œuvre aux idées régulatrices des genres littéraires généraux : la lecture se déroule sur le fond de ces genres qui conditionnent l’horizon d’attente) - fiction narrative (roman, nouvelle, conte, récit) - poésie (vers ou prose ; disposition typographique / disparition du critère du vers, quasi exclusif j> 1860-70 cf. J. Roubaud, La Vieillesse d’Alexandre, essai sur le vers français, 1978 : autres critères de substitution, image depuis Rimbaud, densité du langage « raccourci » ; autres distinctions comme épique, satirique se sont estompées, sans doute parce que le lyrisme l’emporte et s’identifie à la poésie même. Poésie = lyrisme ? ) - théâtre (tragédie, drame, comédie : critère de la représentation, exhibé dans sa typographie la répartition des rôles, changements d’énonciation  clairement perçu) - essai (disc philo ou théorique, autobiographie, mémoires, journal intime, correspondance, .... le plus difficile à cerner : hétérogénéité, genre fourre-tout, privilège accordé à la réflexion, à la pensée discursive, et non à l’imagination exaltée par la fiction ) GENRES CONSTITUÉS ET CATÉGORIES GÉNÉRIQUES !! distinguer les genres des qualités génériques (dont elles procèdent et qui les fondent) qui en dérivent et peuvent s’appliquer à n’importe quel texte (ex : fonction poétique ne se confond pas avec la poésie). Catégories comme « poétique », « dramatique » peuvent s’appliquer à d’autres genres (voire à autre chose que la littérature). Catégories génériques et tonalités affectives : Mikel Dufrenne les considère comme des a priori de l’expérience esthétique, mais participent de l’identification du texte. [Dufrenne, Le Poétique, puf 1963] Car ce sont des fonctions dominantes, qualités intuitives et affectives, tonalités affectives, ton, ethos grec (dramatique, poétique). [Georges Molinié, Eléments de stylistique française, puf 1986) <=> impression pré-réflexive qui se dégage à la lecture d’un texte. Résonance affective de l’œuvre (expérience concrète du lecteur arraché à lui-même qui le plonge dans une certaine humeur, comme la disposition de l’auteur au moment où il écrit) constitue un facteur déterminant des genres littéraires, même évanescent. [Valéry oppose lecture du roman, qui entraîne l’entendement dans course hallucinée vers le dénouement // lecture de la poésie, qui unit harmonieusement les facultés du corps et de l’esprit] 1. Table des catégories a priori [pas d’élaboration conceptuelle] des genres 3 Avant tout, pb sémantique : à quels termes recourt le lecteur non spécialiste pour caractériser un texte ? [H. Morier, Psychologie des styles] > catégories a priori renvoient à des impressions affectives et subjectives, tonalité. [jugements de valeur sur la réussite d’un texte : beau, ennuyeux, ....] [Pierre Larthomas : le langage dramatique ] [unité d’impression suscitée par le texte : « la forme-sens », H. Meschonnic, Pour la Poétique] Critères ordinaires de regroupement de ces tonalités sont à la fois thématiques et stylistiques : - poétique : analogue à l’émotion indéfinissable (le « je-ne-sais-quoi » de V. Jankélévitch) suscitée par la poésie : Grand Meaulnes = roman poétique, Ondine (Giraudoux) = théâtre poétique) - lyrique : qui chante, cad suscite une vive émotion / pathétique : émotion intense et extravertie ; élégiaque : lyrisme en mineur de l’émotion du deuil, mélancolie. - Dramatique : exprime une forte tension / tragique : fatalité de la destinée - Comique : suscite le rire / humoristique : plus sourire que rire ; ironique : critique et agressivité - Epique :exprime l’ampleur d’une fresque historique ou mythique, idée de grandeur. - Didactique :vise à instruire le lecteur, lui adresse un message. Classification de l’opinion commune qui rencontre sur de nombreux points l’ancienne rhétorique. Traits distinctifs mais non exclusifs. 2. Le processus herméneutique Moindre extension du genre par rapport à celle de la catégorie générique (comique est plus général que comédie, poétique englobe poésie). Ordre d’importance ? !!! phénoménologie de la lecture est celle d’un apprentissage (la lecture est une pratique, une expérience), donc différente de celle de la perception ordinaire. Le lecteur saisit genres et tonalités affectives ensemble : à la fois le poétique et la poésie. Herméneutique montre que la compréhension d’un texte procède d’un va-et-vient incessant entre le détail et le tout par lequel la signification se dégage progressivement. Mouvement spiralaire d’anticipations et de retours en arrière. Cf. Goethe, Notes et dissertations pour servir à l’intelligence du « divan occidental-oriental » n’emploie pas la dénomination de « genre » (Gattung) mais celle d’espèces poétiques ( Dichtarten) :ballade, récit, satire, ... / formes naturelles (Naturformen) : épopée, poésie lyrique et drame qui sont des attitudes fondamentales. Texte : K. Vietör et « l’histoire des genres littéraires ». 4 2. RHÉTORIQUE DES GENRES EPIQUE, LYRIQUE, DRAMATIQUE Parmi les tonalités (approche immédiate : poétique, lyrique, épique, dramatique, comique, didactique), lyrique, épique et dramatique sont au cœur du système des genres défini par l’ancienne rhétorique (toujours important car modèle notre pré-compréhension des genres et oriente notre lecture). Aristote : [Hugo dénonce règle des 3 unités comme provenant de la Poétique qui énonce seulement unité d’action et son corrélat temporel ; théâtre classique s’est référé à tort à Aristote ; aristotélisme permet renouveau de la tragédie qui devient genre majeur ; autorité battue en brèche avec le romantisme et succès de Shakespeare] Distinction canonique de la triade des genres (épique, lyrique, dramatique) provient de la Poétique (taxinomie des genres). Leur principe est la mimèsis : tout art est mimétique par définition. Utilise des critères formels, thématiques et énonciatifs (cad pragmatiques) : objets (nobles/bas, surtout caractères), modes (théâtre) et moyens (vers/prose) distinction entre comédie et tragédie est une distinction d’objet (personnages bons ou mauvais) principale distinction porte sur le mode : pure imitation du théâtre p/ récit  primat accordé à la tragédie nécessairement.  distinction entre imitation pure (mimèsis) et récit (diégèsis) >donc concerne l’énonciation, =ce entre discours direct et rapporté. Problématique : uploads/Litterature/ genres-combe 1 .pdf

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