Glossaire du théâtre Par André G. Bourassa. Soutien multimédia, François Bouras

Glossaire du théâtre Par André G. Bourassa. Soutien multimédia, François Bourassa. Scène du mystère de la mort-résurection d'Osiris. Fresque, Thèbes, 3200 A.C. Isis allaitant Horus, l'enfant-soleil, dans un décor de papyrus. Fragment retrouvé à Luxor (autrefois Thèbes) en 1895. Illustration tirée de Robin May, History of the Theater, Secaucus N.J., Chartwell Books, 1986, p.6. Ces définitions sommaires ont pour but de faciliter une lecture critique des textes reliés au théâtre. Elles touchent à la fois l'écriture, l'espace et l'événement. Des renvois indiquent les sources principales de certaines définitions et les ouvrages où l'on peut trouver des indications plus élaborées. Vos commentaires sont bienvenus à l'adresse : bourassa.andre_g@uqam.ca. A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A Acoustique Adj. : qui a trait à l‟écoute. Subst. : traité des sciences physiques portant sur (modèle) le son; règles architecturales relatives à la résonance; qualité sonore d‟une salle. Voir Image acoustique. Actantiel Schéma théorique cherchant à formuler le déroulement critique d‟une pièce à la manière de celui de la phrase (sujet, action, objet). Cette hypothèse, parfois dite du « carré sémiotique », peut permettre, surtout quand l‟intrigue est particulièrement touffue, de mieux discerner qui fait quoi. Acte Division externe de la pièce en parties d'importance sensiblement égale, en fonction du déroulement de l'action. Pavis 1987, p. 25-27. Voir Scène et Tableau. Acte de langage Unité de parole définie dans sa capacité d'influencer ou d'orienter l'agir. L'énoncé est : locutoire en ce qu'il est une prise de parole, production d'une séquence verbale sonore et organisée; illocutoire quand il établit ses conditions de réception et influence les relations entre participants; perlocutoire quand il indique l'effet recherché. On peut le qualifier, dans l'un ou l'autre cas, comme : représentatif ou constatif (soit expositif, soit verdictif); impératif ou directif; promissif; expressif; décisif ou déclaratif. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 84; Maingueneau 1996, p. 10. Voir Pragmatique. *Acter Anglicisme (to act, ou dérivé de « acte » et « acteur »). Terme populaire pour « jouer un rôle », « simuler ». Glossaire du parler français du Canada, p. 14. Acteur, actrice Du latin agere, agir, faire. Celui, celle qui remplit le rôle d‟un personnage. Certains ont tendance à réserver ces termes au cinéma et à employer de préférence, au théâtre, comédien, comédienne. Voir Comédien et Comédienne. Action Du latin agere, agir, faire. Ce qui se produit sur scène, de par l‟intervention des personnages. L‟action est dite externe, pour désigner les mouvements physiques, ou interne, pour désigner le passage d‟un état à l‟autre dans le caractère d‟un personnage. On désigne parfois la pièce elle-même comme « action », dans la mesure où son écriture est dramatique, visant à être jouée, contrairement aux fables qui sont destinées à la seule lecture. Paquin. Voir Acte, Acteur, Personnage. Agon Dialogue et conflit des ennemis qui forment le cœur de la pièce. Pavis 1987, p. 34. Alexandrin Vers français de douze syllabes. Robert 1991. Allitération Répétition, dans une réplique ou un simple vers, d'une ou de plusieurs consonnes initiales ou intérieures, à des fins de rythme ou de sonorité imitative. Ex. : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Racine, Andromaque, acte V, sc. 5). Elle peut contribuer adonner un ton tragique :; « « Pâle, profondément mordue, // Et la prunelle suspendue » (Paul Valéry, La pythie », in Charmes). Ou comique , volontaire ou pas: « Non, il n‟est rien que Nanime n‟honore » (Voltaire, Nanine, acte II, sc. 8). Voir Image acoustique. Analepse Retour en arrière, ramenant sur scène un moment du passé. Voir Flash-back. Contraire d‟Anticipation et Prolepse. Anamorphose Transformation. Changement donné à une forme par une source extérieure. Jean-Paul Riopelle, par des retouches à des gravures imprimées à l‟aide du bout d‟une bille de bois, a fait surgir de ses lignes un personnage nordique inattendu, « Le Roi de Thulé », qui réfère à une scène de Faust. Anamorphose, le scénario d‟Henry Miller et Tom Phelan, est fondé sur une intrigue dénouée grâce au reflet d‟un indice sur un cylindre. Au théâtre, le mélodrame recourait à des jeux de miroirs pour faire apparaitre de façon virtuelle un personnage dissimulé (démon, spectre…). L'utilisation de la lumière noire peut révéler une dimension insoupçonnée des costumes et accessoires d‟un spectacle. Anaphore Répétition d'un mot ou d'une expression au début de phrases ou de vers successifs. On cite : « Ô Rome, unique objet de mon ressentiment, // Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, // Rome qui t'a vu naître et que ton cœur adore, // Rome enfin que je hais, parce qu‟elle t‟honore. » (Corneille, Horace, Acte IV, Sc. 5). À ne pas confondre avec allitération. Antagoniste Personnage en opposition ou en conflit. Pavis 1987, p. 39. Anticipation Brève scène permettant de prévoir un moment ultérieur, voire même le dénouement. Voir Prolepse. Contraire d‟Analepse et Flash-back. Antihéros Personnage principal ne correspondant pas aux caractéristiques ou aux valeurs du héros traditionnel (ex. : Joseph, dans Un simple soldat, de Marcel Dubé). Robert 1991. Antonomase Figure de style qui remplace le nom d'un personnage par une périphrase ou par un nom commun qui le caractérise (ex. : l'homme aux rubans verts , pour Alceste, dans Le Misanthrope de Molière). Pavis 1987, p. 44. Aparté Mot ou parole que l'acteur dit à part soi (et que le spectateur seul est censé entendre). Robert 1991. Aphorisme Formule résumant un point de science, de morale. Robert 1991. Archétype Ensemble de dispositions acquises et universelles de l'imaginaire humain. Réseau de mythes ayant leur origine dans une vision collective. Pavis 1987, p. 46-47. Archiénonciateur Qui ordonne un réseau de paroles, sans nécessairement adopter le point de vue particulier de l'un des énonciateurs. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 82. Argument Résumé de l'histoire que la pièce met en scène. Pavis 1987, p. 47. On parle également d'un argument de ballet. Arlequinade Pièce, avec ou sans paroles, ayant Arlequin pour personnage central. Il peut s'agir de la réécriture d'une pièce connue, comme Dom Juan, dont une version, Le Festin de pierre, attribue à Arlequin le rôle du valet. Cette version a été présentée à Québec en 1765. Robert 1991; Corvin 1991, p. 109. Artaudien Particulier aux pièces et théories d‟Antonin Artaud. Se dit des textes dramatiques ou scéniques qui suivent ses préceptes, notamment l‟appartenance du théâtre à la vie, le rejet du chef d’œuvre et le refus de toute complaisance envers le public (cruauté). Voir Double du théâtre. Assistant à la dramaturgie Voir Dramaturgiste. Assonance Répétition du même son, spécialement de la voyelle accentuée à la fin de chaque vers (ex. : belle et rêve). Robert 1991. Voir Rime. Attente Attitude d'expectative du public, reposant surtout, par anticipation, sur la conclusion et la résolution finale des conflits. L'horizon d'attente est l'ensemble des expectatives. Pavis 1987, p. 51-52. Voir Suspense. Autguste Type de clown triste, reconnaissable à ses habits en lambeaux. Pavel Kohout en a fait le rôle titre dans Auguste Auguste, auguste. Auteur dramatique Voir Dramaturge. Avant-scène Partie de la scène comprise entre la rampe et le cadre de scène. Bouchard 1878, p. 30-31. Corvin 1991, p. 79. Avertissement Texte d'escorte où l'auteur dramatique s'adresse directement au lecteur, l'avertit de ses intentions, précise les circonstances de son travail, analyse son œuvre, prévient d'éventuelles objections. Pavis 1987, p. 53. Voir Paratexte. Axe discursif Grand courant qui semble traverser une œuvre et la rattacher à d'autres du même type ou du même temps, et qui peut être décelé et analysé selon diverses approches critiques (esthétique, psychologique, sociologique, etc.). David et Lavoie 1995, vol. II, p. 5. Voir Discours. A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z B Baignoire Loge aménagée légèrement au-dessus du parterre. Certaines architectures prévoient une forme convexe au muret qui donne du côté de la salle, d‟où le surnom de « baignoire ». On y installe parfois les musiciens. Voir loge. Baladin Amuseur public (cirque, foire, rue...); applicable surtout à celui qui venait baller (danser). C‟est au sens de « jeune errant » que Synge lui a consacré un rôle-titre, Le Baladin du monde occidental. Balcon Galerie surplombant l‟arrière du parterre et pouvant s‟étendre sur les côtés, jusqu‟à l‟avant-scène. Certaines salles ont des balcons superposés, qui peuvent être désignés par des noms différents : Corbeille, Paradis. Balle (enfant de la) Artiste issu d‟une famille d‟artistes. Le terme, d‟origine incertaine, peut se rattacher à deux sens du mot « balle ». Dans un cas il référerait aux familles de baladins. Dans l‟autre, aux artistes itinérants qui ne transportaient pour tout bien que leur baluchon, ou balle. Balustrade Rangée de colonnettes arrondies, ou balustres, portant une longue tablette et servant à délimiter un espace surélevé (patio, chœur d‟église) ; du latin stratum, pavé. Voir Estrade. Banquiste Amuseur public (cirque, foire, rue...), applicable surtout à celui qui annonçait les spectacles présentés sur uploads/Litterature/ glossaire-du-theatre.pdf

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