~ Wilhelm Jensen – Gradiva ~ ~ p.130, depuis « Zoé Bertgang avait dit cela… » à
~ Wilhelm Jensen – Gradiva ~ ~ p.130, depuis « Zoé Bertgang avait dit cela… » à fin du récit, p.135 ~ - commentaire linéaire - Etudiante: Alexandra Marina Cornea Wilhelm Jensen est un écrivain allemand, né le 15 février 1837 à Heiligenhafen, Holstein et mort le 24 novembre 1911 à Munich, dont le nom est notamment connu grâce à l’étude de Sigmund Freud, Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de W. Jensen. Cet étude est né de « la curiosité de s’occuper de rêves qui n’ont jamais été rêvés, qui ont été créés par des écrivains et attribués à des personnages imaginaires dans le cadre d’un récit »1. Le récit Gradiva – fantaisie pompéienne met en scène l’archéologue Norbert Hanold, qui est tombé amoureux d’une effigie représentant une femme en train de marcher, bien qu’il ne sache pas quoi l’attire tellement à cette œuvre. Sa vie entière tourne autour de cette représentation: il lui donne un nom, « Gradiva », c'est-à-dire « celle qui marche en avant », il commence à s’imaginer le contexte dans lequel elle avait vécu, mais il n’arrive pas à justifier un réel intérêt archéologique pour la sculpture. Lorsqu’il se rend compte que la démarche de Gradiva a quelque chose d’attirant, il s’élance dans des recherches. Il observe la démarche d’autres femmes et finit par en être déçu, car il ne trouve pas la même manière de marcher aux femmes de son époque et il l’attribue au caprice du sculpteur. Une nuit, il rêve qu’il se trouve à Pompéi, le 24 août 79, le jour de l’éruption du Vésuve. Il aperçoit là sa Gradiva, qui s’assied sur une marche et attend tranquillement la mort. Il essaie de la sauver, il crie pour l’avertir du danger, mais il ne réussit pas de l’arrêter. Norbert s’éveille, effrayé et confus, en regrettant qu’il n’avait pas aperçu la démarche de Gradiva. Parmi la foule qui bouge dans la rue, il a l’impression d’avoir saisi cette démarche particulière et il y descend, habillé des vêtements de nuit. Mais il faut abandonner l’idée de la suivre, car les hommes commencent à se moquer de lui. Poussé par un fort instinct, il prend le chemin de l’Italie, afin, dit-il, « d’en tirer profit au point de vue scientifique ». Dégouté à Rome des couples d’amoureux, il s’éloigne de plus en plus de son pays. Il arrive à Naples, où l’histoire se répète, ainsi qu’il s’enfuit à Pompéi, lieu évité par ces couples-ci. Ici, ses seuls ennemis sont les mouches, qui lui semblent être des Augustes et des Gretes. Convaincu qu’il avait fait une sottise en venant à Pompéi, il décide d’en tirer un avantage scientifique en visitant les fouilles de la ville ensevelie. Au moment où les gens retournent aux hôtels pour prendre le déjeuner, Pompéi prend « un visage tout à fait différent » et dans ce cadre il aperçoit sa Gradiva, mais, cette fois-ci, il ne rêve pas, tout est réel. Il la suivit dans la Casa di Meleagro, dans laquelle il la trouve assise devant lui. Il lui s’adresse en grec et en latin, mais la jeune fille lui répond en allemand. Lorsqu’il lui demande de s’allonger de nouveau comme elle l’avait fait dans son rêve, la fille disparaît sans rien dire. Etonné de ce qui lui vient d’arriver, Norbert se met à examiner et écouter les paroles des hommes attablés dans les restaurants des hôtels, mais il arrive à la conclusion qu’aucun d’entre eux n’avait rencontré une Pompéienne morte il y a deux milles ans. L’idée que sa Gradiva pourrait être une touriste ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Le deuxième jour, il la rencontre de nouveau, au même endroit, et il lui offre un asphodèle, la fleur du monde souterrain. Gradiva lui dit son vrai nom, Zoé, qui signifie « la vie ». Norbert lui demande de marcher pour lui, et Gradiva lui fait ce plaisir. Mais Zoé doit bientôt partir. Elle lui avoue qu’il lui sera possible de revenir encore une fois dans cet endroit, le jour suivant. En se promenant alentours, il rencontre un homme qui chasse des lézards, dont le visage lui semble connu et qui s’adresse à lui d’un ton très familier. Avant retourner dans sa chambre, Norbert visite un troisième héberge, l’Albergo del Sole, où il achète une fibule qu’il croit avoir appartenue à Zoé-Gradiva. Mais il devient jaloux lorsqu’il s’imagine que sa Gradiva avait été 1 Freud , Sigmund – Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de W.Jensen, Ed. Gallimard, Paris, 2009, p. 139 trouvée à côté d’un jeune homme. Pendant la nuit, il fait un dernier rêve, dans lequel Zoé- Gradiva chassait des lézards avec un brin d’herbe, rêve qu’il trouve très stupide. Le troisième jour, avant de partir rencontrer Zoé, en se souvenant qu’une voix lui avait dit qu’on offrait des roses au printemps, il en cueillit quelques-unes. Arrivé parmi les décombres de l’ancienne ville, il commence à la chercher. La jalousie lui envahit encore une fois, à la pensée qu’autres peuvent la voir aussi. Enragé, il entre dans la Casa di Meleagro, et ses premiers mots lui demandent si elle est seule. Mais il la trouve comme d’habitude, seule et assise devant lui. Ils partagent un petit pain et Norbert se convainc que Zoé est une apparition matérielle lorsqu’il tape sa main en essayant de tuer une mouche: sa main ne rencontre pas le vide, mais la chaleur de la chair. Des lèvres de la jeune fille s’échappent l’étonnement et le nom Norbert Hanold. En entendant son nom, il se lève d’un bond, « encore plus terrorisé ». En même temps, une jeune dame salue Zoé et commence à jacasser avec elle, ce qui lui permet de s’enfuir. Zoé, sous prétexte qu’elle doit rencontrer son père, s’en va pour chercher Norbert. Norbert, après avoir erré quelque temps parmi les ruines pour revenir chez lui, en entrant dans la « Villa de Diomède », la trouve assise sur les blocs de pierre. Il essaie de s’enfuir de nouveau, mais la voix de Zoé l’arrête. Le brouillard qui avait envahi son esprit disparaît lorsque Zoé Bertgang, son ancienne amie d’enfance, prit la parole. Elle lui reproche de l’avoir oubliée au détriment de l’archéologie, elle lui avoue l’amour qu’elle a pour lui et son étonnement lorsqu’il l’avait prise pour « un être sorti de terre et revenu à la vie ». Maintenant, il en se souvient, et il se rend compte que son nom, Bertgang, a le même sens que Gradiva: « celle qui brille par sa démarche ». Lorsque Norbert lui dit que Gisa, la jeune fille qu’elle vient de rencontrer, est « sympathique » et qu’elle avait été « la première à lui plaire vraiment », Zoé devient à son tour jalouse et lui prie de l’excuser, car elle doit partir. Norbert remarque, pour la première fois, une petite différence entre l’effigie et son ancienne amie: la joue de Zoé possède une petite fossette. Par un truc bizarre, il baise sa joue et puis, ses lèvres, truc auquel Zoé ne s’oppose pas. L’amour regagné pour Zoé lui fait oublier son mépris envers les couples des Augustes et de Gretes qui font leurs voyages de noces en Italie, et il lui propose d’y faire le leur aussi. Avant regagner l’hôtel, il la contemple encore une fois marcher de son façon « paisible et alerte ». L’extrait que nous a été proposé pour l’analyse concerne la fin du récit, plus précis, la partie où Zoé Bertgang se prépare à partir, mais elle est arrêtée par Norbert, qui se sert en ce sens-ci d’un truc bizarre. Il prétend avoir vu une mouche sur sa joue et il essaie de l’attraper avec ses lèvres. Mais, le moment où l’ainsi dite « mouche » s’assied sur les lèvres de Zoé, il la baise, sans qu’elle s’oppose. Cependant, elle doit partir, et, malgré le fait que Norbert est effrayé de l’avis de son père, il décide de l’accompagner pour le déjeuner. Zoé l’assure que son père ne sera pas de tout fâché, puisqu’elle n’est pas « une pièce irremplaçable dans sa collection zoologique ». Norbert oublie toute sa colère contre les couples qui font leurs voyages de noces en Italie, et il propose à Zoé d’y faire le leur aussi, en devenant ainsi, eux-mêmes, un nouveau couple d’Augustes et de Gretes. Il lui demande encore une fois de marcher pour lui, afin de pouvoir contempler sa démarche « paisible et alerte ». A travers cet extrait, on voit un Norbert transformé, métamorphosé par l’amour qu’il vient de regagner. Le nouveau Norbert Hanold semble entièrement détaché de son passé, de son ancien soi. Je me propose de répondre, par cette étude, à la question suivante: quelles sont les antithèses révélées par l’auteur, entre l’« ancien » Norbert et le « nouveau » jeune homme qu’il devient? L’extrait commence par l’exposition de la manière dans laquelle Zoé, envahie à son tour de jalousie envers Gisa, son amie, que Norbert uploads/Litterature/ gradiva-wilhelm-jensen-analyse.pdf
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- Publié le Jul 24, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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