LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs,
LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contem porains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. Trop d’ouvrages essentiels à la culture de l’âme ou de l’identité de cha cun sont aujourd’hui indisponibles dans un marché du livre transformé en industrie lourde. Et quand par chance ils sont disponibles, c’est finan cièrement que trop souvent ils deviennent inaccessibles. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est également pro tégé par les traités internationaux sur la propriété industrielle. 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SAINTYVES LES GROTTES DANS LES CULTE MAGICO-RELIGIEUX ET DANS LA SYMBOLIQUE PRIMITIVE 1818 précédé de PORPHYRE L’ANTRE DES NYMPHES Traduit du grec en français Par Joseph TRABUCCO © Arbre d’Or, Genève, octobre 2008 http://www.arbredor.com Tous droits réservés pour tous pays L'ANTRE DES NYMPHES L’ANTRE DES NYMPHES DE PORPHYRE 1. Ce qu’Homère veut faire entendre par l’antre d’Ithaque qu’il décrit en ces vers : À la tête du port se dresse un olivier aux longues feuilles. Tout à côté il y a un antre agréable et sombre Consacré aux Nymphes que l’on nomme Naïades, Au dedans sont des cratères et des amphores. De pierre, où les abeilles construisent leurs rayons ; Il y a aussi de très longs métiers de pierre, sur lesquels les Nymphes Tissent des toiles teintes de pourpre merveilleuses à voir ; Là encore coulent des eaux continuelles ; et il y a deux entrées : L’une, au nord, laisse descendre les hommes ; L’autre, au midi, plus divine, et par elle Les hommes n’entrent pas, mais c’est la route des immortels. 2. Ce n’est pas dans les récits des historiens qu’Homère a pris ce qu’il ra- conte ; les auteurs qui ont décrit l’île en sont la preuve ; car aucun d’eux n’a fait, mention de l’antre, ainsi que le remarque Cronius. D’autre part, si l’antre était une fiction poétique, il serait invraisemblable qu’un poète ait espéré faire croire à l’aide d’une fable arbitraire et ourdie capricieusement qu’un mortel eût établi sur la terre d’Ithaque des routes pour les hommes et les dieux, ou qu’à défaut d’un mortel, la nature eût tracé un chemin par où descendraient tous les hommes et un autre par où monteraient tous les dieux. Car le monde entier est plein d’hommes et de dieux et nous ne sommes pas près de nous laisser per- suader que dans l’antre d’Ithaque les hommes descendent et les dieux montent. 4 L'ANTRE DES NYMPHES 3. Ayant tait ces remarques Cronius dit que non seulement pour les sages mais aussi pour la foule, il est bien évident que le poète s’exprime dans ces vers d’une façon allégorique et figurée, ce qui nous oblige à rechercher quelle est la porte des hommes et la porte des dieux et ce que signifie cet antre dit l’Antre des Nymphes avec sa double entrée, cet antre à la fois agréable et sombre, tan- dis que ce qui est sombre n’est d’ordinaire aucunement agréable mais plutôt effrayant. Pourquoi en outre Homère ne dit-il pas simplement : dédié aux Nymphes, mais par une attribution très précise, à celles que l’on nomme Naïades ? Que signifient les cratères et les amphores où l’on ne dit pas qu’aucun breuvage soit versé, mais où les abeilles construisent leurs rayons comme dans des ruches ? Puis ce sont les métiers très longs placés pour les Nymphes ; mais pourquoi ne sont-ils pas faits de bois ou d’une autre matière, mais de pierre comme les amphores et les cratères ? Cela il est vrai est moins obscur que le reste ; mais sur des métiers de pierre les Nymphes tissent des toiles teintes de pourpre, ce qui n’est pas merveilleux seulement à voir, mais encore à entendre. Comment croire en effet que des déesses tissent des vête- ments teints de pourpre dans un antre obscur sur des métiers de pierre, surtout lorsqu’on lit qu’on peut voir ces étoffes tissées par les déesses et la pourpre dont elles sont teintes. Ajoutez ce trait étonnant que l’antre a une double entrée, l’une pour la descente des hommes, l’autre pour l’ascension des dieux, et que l’entrée des hommes est tournée vers le nord et l’entrée des dieux vers le midi. La difficulté n’est pas petite de comprendre pour quelle raison Homère a assi- gné le nord aux hommes et le midi aux dieux et pourquoi il ne s’est pas plutôt servi du levant et du couchant ; car dans presque tous les temples les statues et les portes sont orientées au levant et ceux qui y pénètrent regardent le cou- chant, lorsque, face aux statues, ils apportent aux dieux leurs prières et leurs soins. 4. Le récit d’Homère étant rempli de telles obscurités, il n’y faut pas voir une fable capricieusement imaginée pour divertir l’esprit et il ne contient pas davantage la description d’un lieu réel, mais c’est bien une allégorie du poète qui a placé mystiquement aussi un olivier près de la grotte. Découvrir et expli- 5 L'ANTRE DES NYMPHES quer le sens de tous les traits allégoriques du récit parut une tâche malaisée aux anciens et à nous aussi qui après eux tentons l’interprétation. Aussi semble-t-il que ceux-là négligent la vérité géographique qui considèrent comme une pure fiction du poète l’antre et tout ce qui en est raconté. Les géographes les meil- leurs et les plus exacts pensent autrement : Artémidore d’Éphèse écrit dans le cinquième livre de son œuvre divisée en onze livres : « En allant de Panorme, port de Céphalonie, vers le levant, à une distance de douze stades se trouve l’île d’Ithaque, longue de quatre-vingt-cinq stades, étroite et élevée ; elle a un port appe- lé Phorkyn et sur le rivage, il y a un antre consacré aux Nymphes, où l’on rapporte que les Phéaciens laissèrent Ulysse. » Ainsi tout n’aurait pas été inventé par Ho- mère. Mais que son récit reproduise la réalité ou qu’il y ajoute quelques traits les mêmes questions subsistent pour celui qui recherche quel fut le dessein des hommes qui consacrèrent l’antre ou du poète qui l’aurait imaginé : car les an- ciens ne consacrèrent point de temples sans symboles mythiques et sur ce sujet Homère ne raconte rien au hasard. Plus on s’appliquera à montrer que tout ce qui se rapporte à l’antre n’a pas été imaginé par Homère et que l’antre avant le poète était déjà dédié aux dieux, plus ce lieu sacré apparaîtra plein de la sagesse antique. C’est pourquoi il vaut la peine et il est nécessaire d’en expliquer la consécration symbolique. 5. Les anciens consacraient avec raison les antres et les cavernes au monde pris dans sa totalité ou dans ses parties : c’était chez eux une croyance tradi- tionnelle que la terre symbolise la matière dont le monde est fait ; c’est pour- quoi certains ont pensé que là aussi par la terre il fallait entendre la matière. Par les antres les anciens signifiaient le monde composé de matière ; en effet, la plupart du temps les antres ont une existence spontanée, ils font corps avec la ferre et sont pris dans une roche uniforme dont l’intérieur est creux et, dont l’extérieur s’ouvre sur l’espace sans bornes de la terre. Le monde aussi est né spontanément, participant à la matière il est lié étroitement à celle-ci qui est désignée mystérieusement par la pierre et la roche parce qu’elle est brute et qu’elle résiste à la détermination ; et parce qu’elle est informe on la regardait comme infinie. Mais comme elle est fluide et n’a pas la forme qui détermine 6 L'ANTRE DES NYMPHES les choses et les rend visibles, on a pris justement l’abondance des eaux et l’humidité des antres, leurs ténèbres et, comme dit le poète, leur obscurité pour symbole de tout ce qui est dans le monde à cause de la matière. 6. C’est donc à cause de la matière que le monde est obscur et ténébreux ; mais par uploads/Litterature/ grottes.pdf
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- Publié le Jui 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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