1 Le Guide de la Lecture Rapide, de Pierre Gévart Voici un livre sur la lecture

1 Le Guide de la Lecture Rapide, de Pierre Gévart Voici un livre sur la lecture rapide que j’avais sur mon radar depuis quelque temps, mais que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire. C’est une lectrice de ce blog, Tamara, qui a eu la gentillesse de me l’envoyer. Dès lors, il ne me restait plus qu’à le décortiquer et vous rendre compte ici du résultat. Autopsie du fond et de la forme, donc. L’objet Commençons par la forme. Il s’agit de la nouvelle édition 2014. La couverture est souple, mais solide. Le livre est long de 205 pages (dont une soixantaine environ sont des pages d’exercices) d’un papier blanc et de qualité. La mise en page est agréable et la lisibilité générale semble excellente. Je note la présence d’une table des matières bien détaillée au début, et d’un petit index à la fin. Le texte est en noir et blanc et utilise diverses polices de caractères, ainsi que des mises en gras et du surlignage. Des tableaux, schémas, graphiques, et (oh miracle), 2 des captures d’écran agrémentent le texte. On est donc bien en 2014. Le quatrième de couverture annonce d’ailleurs “lire plus vite sur papier comme sur l’écran”. Voilà qui est prometteur. L’examen de la table des matières (qui est un modèle du genre, claire et détaillée) montre que le texte se divise en 4 parties comptant chacune 2 ou 3 chapitres. Le livre est extrêmement bien structuré en parties, chapitres et sous chapitres, et cette structure est très apparente tout au long des pages. Bref, j’aime bien l’objet. Après le contenant, attachons-nous maintenant à analyser le contenu. Partie introductive (page 7 à 36) Le livre n’entre pas tout de suite dans le vif du sujet. Un premier court chapitre de 5 pages intitulé “Pourquoi une lecture rapide” (page 7 à 11) est consacré au “pourquoi” du livre, ce qui est une très bonne façon de commencer. L’auteur y évoque bien sûr la nécessité de gagner du temps, le fait de vouloir en savoir plus, notamment pour réussir des épreuves. Un long paragraphe évoque le 3 sentiment d’orgueil que peuvent avoir les lecteurs rapides, mais j’ai trouvé cet argument là décalé et faible. Une section est consacrée à une espèce de “démystification” de la méthode Kennedy pour lire rapidement les journaux (en 20 minutes), et qui consiste en gros à ne lire que les titres et les chapeaux d’articles (voyez par exemple mon article sur le sujet). Je trouve que le chapitre aurait pu aller plus loin, en insistant sur la crise actuelle et sur le fait que la lecture rapide est certainement un bon moyen de faire la différence dans un cadre professionnel. Le chapitre suivant (pages 12 à 15) s’intitule “les objectifs de cet ouvrage” et présente sur 4 pages le contenu du livre, partie par partie et chapitre par chapitre. Le livre se poursuit par 2 tests de lecture (pages 17 à 36). Le premier test est fait sur un texte de fiction, et un second test est fait sur un texte technique. Chacun des textes est évidemment suivi de questions de compréhension qui vous permettent de calculer votre vitesse de lecture dite “corrigée”. Le test est classique si vous êtes un lecteur de ce blog (voyez notamment cet article). Un bon point intéressant, le second texte (le texte technique) est présenté en 2 parties. La seconde partie du texte est présentée avec des marges un peu plus grosses, si bien que la longueur des lignes est un peu inférieure à la première partie. Ceci a pour objectif de démontrer que la longueur des lignes a une influence sur la vitesse de lecture. Un détail qui m’a chagriné: la vitesse de lecture est systématique calculée dans le livre en signes par heure et en mots par heure. Or, la tendance est généralement à utiliser les mots par minute comme échelle. Résultat, pour que les vitesses ainsi données me parlent, il m’a chaque fois fallu convertir en mots par minute. Une fois le test terminé, le livre se poursuit sur la première partie proprement dite. Partie 1: Lire vite, oui, mais pour quoi faire ? (pages 37 à 58) Cette partie du livre expose de manière synthétique les différents modes de lectures, et les techniques pour obtenir rapidement une première approche d’un texte. Il s’agit à mon sens d’une partie capitale pour quiconque est intéressé par la lecture rapide, mais surtout pour les étudiants et les personnes qui préparent des concours ou examens professionnels. Je suis content que l’auteur ait exposé ces concepts de manière claire et structurée. L’important n’est pas de tout lire, mais de lire ce qui est important, sans plus. Pierre Gévart, Le Guide de la Lecture Rapide, page 41 4 Différents modes de lecture L’auteur nous persuade donc que la lecture efficace est différente d’une lecture exhaustive. Vous avez un concours ou des examens à préparer, et dans ce cadre vous avez reçu une liste de 20 livres à lire? Eh bien sachez qu’il est très déconseillé de lire chacun de ces livres de la première à la dernière page. En effet, il faut vous rendre compte que chaque nouvelle information que vous souhaitez acquérir à un coût. Et le coût augmente après chaque nouvelle information. Le rendement est donc décroissant. Il faut donc faire un tri. L’auteur nous explique ensuite qu’il existe 3 méthodes principales pour lire plus vite: 1. la lecture linéaire rapide: c’est la lecture “classique”, mais plus vite, et avec ou sans subvocalisation 2. la lecture déstructurée 3. le tri et l’écrémage: encore faut-il que le document soit bien rédigé (cohérence des paragraphes, vérité des sous-titres, et structuration des paragraphes). Ces 3 méthodes sont développées plus loin dans le livre. Première approche du texte Avant même de vous mettre à lire, il importe de savoir ce qu'il est important, ou nécessaire de lire. Pierre Gévart, Le Guide de la Lecture Rapide, page 50 5 La citation ci-dessus résume bien ce chapitre, et il est capital de bien comprendre ce concept: non, on ne doit pas tout lire dans un livre. Du moins tant qu’il ne s’agit pas de lectures récréatives. Mais qu’en est-il de la lecture d’une série de romans dans le cadre de vos études? S’agit-il de lecture récréative ou non ? Eh bien non, dans ce cas, bien qu’il s’agisse de romans, il ne s’agit pas de lecture récréative. Dès lors, il convient d’appliquer les techniques de lecture rapide pour en venir à bout. J’aime cette distinction entre lecture récréative et non récréative, au lieu de distinguer lecture de fiction et de non-fiction. Cela signifie que l’on peut même avoir des livres de non-fiction, mais lus dans un but récréatif (j’en consomme moi-même beaucoup). L’auteur explique ensuite comment utiliser une bibliographie, en commençant par l’analyse de la provenance de la bibliographie en passant par les indications qualitatives qui sont parfois fournies (à lire absolument, lecture conseillée etc.). L’auteur nous encourage à exercer un certain scepticisme sur la bibliographie, à la remettre un peu en question. Le livre continue sur la façon de hiérarchiser un dossier lorsqu’on doit travailler sur un ensemble de documents ou d’articles. Un chapitre est ensuite consacré à la façon de découvrir un ouvrage. On apprend ainsi qu’il faut se rendre d’abord au sommaire, afin de déterminer les sections qui nous intéressent par rapport à l’objectif de notre lecture. Par ailleurs, s’il existe un index, utilisez-le pour repérer les pages qui vous intéressent, et que vous lirez ensuite avec les techniques de lecture déstructurées expliquées plus loin. Le chapitre se termine par des conseils sur la façon d’aborder un texte en choisissant les bonnes portes d’entrée: choisir les documents/chapitres/paragraphes les plus pertinents, c’est-à-dire ceux qui vont livrer les informations essentielles. Partie 2: Les méthodes pour lire plus vite (pages 59 à 123) Cette partie s’attache à présenter plus en détail les 3 principales techniques de lecture rapide: survol et chalutage, amélioration de la vitesse linéaire, et enfin la lecture déstructurée. Survol et chalutage (pages 60 à 80) Survoler un texte, ce n'est pas le lire très vite, mais c'est d'abord faire parler tout ce qui l'accompagne: les titres, les sous-titres, les photos... Une fois réalisé ce premier tour d'horizon, vous devez partir à la "pêche" de tous les mots-clés disséminés au long du texte. Autrement dit, partir en chalutage! Pierre Gévart, Le Guide de la Lecture Rapide, page 60 6 Ce chapitre s’attache donc à nous expliquer en détail les techniques (cruciales) de survol et chalutage, qu’on appelle aussi lecture de balayage. L’auteur nous présente d’abord la technique du survol rapide. Cette technique se base sur l’utilisation de ce qu’il appelle les aspérités du texte: titres, sous-titres, surtitres, intertitres, photos, graphiques, illustrations, encadrés, chapeaux, notes. Le livre reproduit ainsi une page d’un hebdomadaire en mettant en évidence les différentes aspérités. Une numérotation renvoie à des explications. On se rend effectivement compte qu’il est possible assez rapidement d’obtenir une compréhension générale du sujet de l’article, mais aussi des principaux thèmes qui y sont uploads/Litterature/ guide-lecture-rapide-gevart.pdf

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