Revue des Études Anciennes H. Dörrie, Porphyrios ' «Symmikta Zetemata ». Ihre S

Revue des Études Anciennes H. Dörrie, Porphyrios ' «Symmikta Zetemata ». Ihre Stellung in System und Geschichte des Neuplatonismus nebst einem Kommentar zu den Fragmenten (coll. «Zetemata », fasc. 20), 1959 Jean Pépin Citer ce document / Cite this document : Pépin Jean. H. Dörrie, Porphyrios ' «Symmikta Zetemata ». Ihre Stellung in System und Geschichte des Neuplatonismus nebst einem Kommentar zu den Fragmenten (coll. «Zetemata », fasc. 20), 1959. In: Revue des Études Anciennes. Tome 63, 1961, n°1-2. pp. 155-160; http://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1961_num_63_1_5691_t1_0155_0000_2 Document généré le 01/07/2017 BIBLIOGRAPHIE 155 qui mérite notamment le reproche, déjà formulé par Bidez, d'avoir fort mal utilisé le résumé donné par Augustin, De ciu. dei X, 11. C'est dire que l'ouvrage de M. Sodano apporte la première édition vraiment critique, qu'il accompagne d'une traduction italienne et d'une copieuse annotation. Deux appendices complètent ce travail. Dans le premier, intitulé Divination et théurgie, M. Sodano considère la Lettre à Anébon comme un document relatif à la diffusion de la théurgie dans les cercles néo-platoniciens de Rome ; il conteste la théorie de Bouché-Leclercq sur la distinction entre la divination ordinaire et la théurgie conçue comme une « divination extorquée et violente ». Le deuxième appendice examine comment Les écrits hermétiques et la Lettre à Anébon se res¬ semblent quant à la théorie des trois principes : νοΰς-Dieu, νοϋς- démiurge, ύλη. Jean PÉPIN. H. Dörrie, Porphyrios ' « Symmikta Zetemata ». Ihre Stellung in System und Geschichte des Neuplatonismus nebst einem Kommentar zu den Fragmenten (coli. « Zetemata », fase. 20). Munich, C. H. Beck, 1959 ; 1 vol. in-8°, XIII 4- 236 p. DM. 22,50. Les travaux classiques de J.-H. Waszink (éd. commentée du De anima de Tertullien, Amsterdam, 1947) et d'A.-J. Festugière (La révé¬ lation d' Hermès Trismégiste, III : Les doctrines de l'âme, Paris, 1953) ont attiré l'attention sur un genre littéraire d'une importance considé¬ rable à l'époque impériale, celui des traités de l'âme. On sait que Porphyre a pour sa part contribué abondamment à cette sorte de litté¬ rature, par des traités tels que Περί ψυχής πρός Βόηθον (fragments conser¬ vés par Eusèbe), Περί των της ψυχής δυνάμεων (fragments conservés par Stobée), Περί αίσθήσεως, Πρός Γαϋρον περί του πώς έμψυχοΰται τά έμβρυα (transmis sous le nom de Galien, et traduit par Festugière, op. cit.), etc., sans parler du De regressu animai. Mais ni Waszink, ni Festugière, ni même R. Beutler (dans son excellent article Porphyrios de la R. E., XXII, 1, 1953, col. 301) n'avaient accordé une grande place au recueil porphyrien intitulé Σύμμικτα ζητήματα. C'est le mérite de M. H. Dörrie d'avoir magistralement comblé cette lacune par un travail qu'une coïncidence facétieuse a fait précisément paraître dans la collection munichoise « Zetemata ». Que Porphyre soit l'auteur d'un écrit de.ee titre, le fait est attesté par Proclus, Némésius, Priscien, Suidas, et aussi dans les scholies de Basile, éditées par Pasquali dans les Nachrichten der Ges. der Wiss. zu Göttingen de 1910 ; Proclus, In Rempubl., parle aussi, pour désigner le même ouvrage, de Σύμμικτα προβλήματα. Il est à croire que cette œuvre avait un caractère beaucoup plus cursif et systématique que son titre ne pourrait le faire supposer. Néanmoins, comme on ne peut aujourd'hui 156 REVUE DES ÉTUDES ANCIENNES espérer, dans la meilleure hypothèse, en retrouver que des membra disiecta, ce n'est pas l'ordre présumé de la composition que suit M. Dör- rie dans son travail de restitution, mais un ordre de certitude : il part des fragments les plus sûrement identifiés, pour en arriver ensuite à ceux qui font intervenir plus ou moins de conjecture, quitte à proposer chemin faisant son idée sur la succession logique adoptée par Porphyre. C'est ainsi que M. Dörrie commence par le ζήτημα sur Vunion de Vâme et du corps. La situation est ici spécialement favorable. Car deux textes en partie parallèles citent comme une de leurs sources l'ouvrage de Porphyre : ce sont le chapitre 3 du De natura hominis de Némésius (éd. Matthaei), et les Solutiones in Chosroen de Priscien (en trad, latine, éd. Bywater, in C. G. Α., suppl. I, 2). C'est ce qui a permis à von Arnim (Rhein. Museum , 42, 1887) de montrer que ces deux auteurs avaient largement utilisé les Σ. ζ. A l'argumentation de son devancier, M. Dörrie ajoute deux nouveaux indices : Io Le chapitre 3 de Némésius fait apparaître plusieurs ressemblances textuelles avec les Άφορμαί de Porphyre ; or, il est dans la manière de Porphyre de reprendre en les développant des formules qui lui avaient servi, dans les Άφορμαί, à exprimer sa doctrine sous une forme plus concentrée ; plus exactement, en rédigeant ce ζήτημα, il avait sous les yeux Γ Enn. IY, 3, 27, dont la composition se situe à l'époque où il était présent à l'école de Plotin (la Vita Plotini 13 rappelle d'ailleurs que la question de l'union de l'âme et du corps avait fait entre Porphyre et Plotin l'objet d'une discussion de trois jours, où Porphyre n'en finissait pas de poser des apories stimulantes) ; il est donc normal que Porphyre ait repris dans ce ζήτημα les formules de Plotin et les siennes propres. — 2° Chez Pris¬ cien comme chez Némésius, la notion d' « âme » est misé en relation avec celle de νοητόν ; or, Porphyre est le seul à avoir, dans son com¬ mentaire de Plotin, orienté la doctrine de l'âme dans cette direction. — M. Dörrie tient donc pour certain que ces pages en partie parallèles de Némésius et de Priscien appartiennent quasi textuellement à Porphyre ; à Porphyre exprimant ses idées propres et non pas, comme Arnim (déjà combattu sur ce point jrnr Zeller) l'avait cru sur la foi d'un mot de Némésius, à Porphyre rapportant l'enseignement d'Ammonius Saccas. Quant à savoir comment Némésius a été amené à utiliser dans son propre traité d'anthropologie théologique ces doctrines de Porphyre, adversaire notoire du christianisme, la question n'offre pas de difficulté. En effet, si le chapitre 3 du De natura hominis s'intéresse au problème de l'union de deux natures opposées, l'une transcendante, l'autre terrestre, c'est afin d'établir la possibilité de l'union de la nature divine et de la nature humaine dans la personne du Christ ; Némésius trouvait précisément dans la théorie porphyrienne de Ι'ένωσις de l'âme et du corps le moyen de confondre la christologie des eunomiens. M. Dörrie aurait pu produire d'autres exemples du même procédé. BIBLIOGRAPHIE 157 C'est ainsi qu'Augustin, Epist. 137 (ad Volus.), 11, se propose de mon¬ trer, contre les adversaires païens de l'Incarnation, que l'union des deux natures dans le Christ n'est pas plus incroyable que celle de l'âme et du corps dans l'homme. La ressemblance des deux problématiques est d'autant plus frappante qu'Augustin, voulant s'appuyer sur une doctrine de l'union âme-corps qui soit admise par son interlocuteur païen, choisit précisément, sans le nommer, celle de Porphyre telle que la rapportent Némésius et Priscien ; la comparaison de Y Epist. 137, 11, avec les textes de ces deux auteurs que M. Dörrie publie dans ses pages 45 sq., ne laisse aucun doute à ce sujet. Ce passage d'Augustin pourrait apparaître ainsi comme un nouveau témoignage des Σ. ζ. ; Augustin revient d'ailleurs sur les mêmes idées en De ciu. dei X, 29, dans un contexte nommément porphyrien (cf. E. Fortin, Saint Augustin et la doctrine néoplatonicienne de l'âme (Epist. 137, 11), dans Augustinus magister, Actes du Congrès international augustinien, Paris, 1954, III, p. 371-380; repris dans Christianisme et culture philosophique au Ve siècle, Paris, 1959, p. 111 sq.). Ajoutons que le propos de faire servir à la théologie de l'Incarnation les doctrines philosophiques de l'union de l'âme et du corps a été repris en Occident par Eucher, Claudianus Mamertus, Cassiodore, le Symbolum Athanasianum, etc. En ce qui concerne son contenu, ce ζήτημα sur l'union de l'âme et du corps se présente surtout comme une prise de position relativement à la doctrine stoïcienne de la κρασις, selon laquelle une nouvelle unité résulte du mélange. On sait que cette κρασις Si' όλων était pour les stoïciens une idée centrale, d'où découlait leur théorie de l'âme et de la providence ; contre Aristote, De an. II, 7, 418 b 16, ils tenaient qu'un corps peut pénétrer totalement un autre corps : σώμα διά σώματος χωρεί (Chrysippe) ; c'est sur ce modèle qu'ils concevaient l'union du corps et de l'âme corporelle. Porphyre nie qu'aucune des trois modalités de ce mélange ( adplicatio , permixtio, concretio, dit Priscien) puisse s'ap¬ pliquer à l'union de l'âme et du corps, et fait de l'âme une essence in¬ corporelle. M. Dörrie reproduit tous les textes de Némésius et de Pris¬ cien qui reflètent le ζήτημα porphyrien, et les accompagne d'un pré¬ cieux commentaire. Il rencontre (p. 41) chez Némésius-Porphyre l'aporie classique : qu'est-ce que l'homme? Le corps, l'âme, le νους, ou autre chose? Il en cite quelques exemples, auxquels il aurait pu ajouter Yarron, De philos., apud Augustin, De ciu. dei XIX, 3 ; Plotin, Enn. I, 1, 5 ; Augustin, De beata uita 7 ; De mor. I, 4, 6 uploads/Litterature/ h-do-rrie-porphyrios-x27-symmikta-zetemata.pdf

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