Le Haïdouc BULLETIN d’INFORMATION et de LIAISON de l’Association des Amis de Pa

Le Haïdouc BULLETIN d’INFORMATION et de LIAISON de l’Association des Amis de Panaït Istrati – no 19-20 - 36e année Automne 2018 - Hiver 2019 Prix : 6 € « … rajeunir, pour le prince des vagabonds, à travers les ronces du temps, la piste royale que, jadis, tracèrent ses pas. » Joseph Kessel « Les deux aspects préférés de son vagabondage étaient le contact avec la nature et le contact avec les livres. L’un complétait l’autre. L’un le reposait de l’autre. » Le Bureau de placement « J’ose offrir ce témoignage pour méditation aux instituteurs qui dispensent leur enseignement aux petits enfants : si je suis arrivé à terminer les quatre premières classes primaires, je le dois d’abord à la bonté de ce maître d’école et ensuite à celle de ma mère. » Comment j’ai débuté « Qui peut soupçonner combien d’énergies nova- trices dans le domaine de la vie, combien de créateurs de conditions d’existence future se dé- battent dans la nuit, luttent avec les vagues fu- rieuses et tombent vaincus chaque jour ? Ce sont eux les créateurs du monde. Sans eux, l’humanité serait une cohorte, un troupeau de bêtes. Ce sont eux qui ont créé tout ce qui existe. » Passé et avenir « Je tiens à souligner mon activité, ce dernier temps, à la Adevărul Literar [Vérité littéraire], âprement combattue par certains, mais qui a eu un tel écho dans les masses populaires que la satisfaction morale qu’elle m’a apportée dépasse même celle du succès de mes écrits à l’étranger. Je l’ai dit et je le répète : en Roumanie, ce ne sont pas les critiques sentencieuses qui m’inté- ressent, mais la confiance profonde du monde op- primé dans l’étoile d’un opprimé, qui s’est élevé victorieux du néant des éternelles défaites. » Comment j’ai débuté Panaït Istrati Couverture La jeunesse d’Adrien Zograffi, Collection L’Imaginaire, Éditions Gallimard. Extrait de la page 220 d’Istrati ! II. L’Écrivain par Golo, éditions Actes Sud BD. 2 Éditorial Les années d’apprentissage du futur écrivain, un article inédit en langue française ...... p. 3 Comment j’ai débuté par Denis Taurel ........................................... p. 4 Portrait d’un vieil ami d’Istrati, Dodo Nita par Carlos Mariátegui................................. p. 15 Images d’une amitié : Adrien et Codine par Jean-Pierre Longre ................................ p. 19 Istrati et Golo la rencontre du prince des vagabonds et du piéton du Caire par Christian Delrue................................... p. 20 Du côté des universités et de la recherche Aurélien Demars, l’Académie des études écono- miques de la Faculté des relations économiques internationales de Bucarest - compte rendu par Dana Radler, l’Institut des hautes études pour la culture et la civilisation du Levant (ISACCL) de Bucarest en partenariat avec l’Association rou- maine Les Amis de Panaït Istrati et l’Association Lingua Economica ...................................... p. 22 Présence d’Istrati Cyrille Auchapt, Jacques Baujard, Eduardo Beti, Hélène-Sybille Beltran, Florence Caeymaex, Henri Champanhet, Dan Corneanu, Christian Delrue, Alain Dugrand, Simon Géliot, Golo, Sol Kliczkowski, Jean-Michel Lacroûte, Paquita Lefranc-Andres, Tatiana Mironov, François Ouellet, Pascal Ory, André Paleologue, Denis Taurel et Frédérica Zéphir Les éditions Libros de la Ballena (Espagne) et Gallimard Les revues Gradiva, L’Histoire, Lignesenstock et Nuit blanche Les librairies Envie de Lire (Ivry-sur-Seine) et Expérience (Lyon) La Bibliothèque municipale de Lyon, le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon et l’Institut culturel roumain au Salon Livre Paris 2019 Les associations Le Pont (Blois) et Hop & Rats (Clamart), Rakonto (Liège-Belgique), la mairie de Clamart et l’association Hop & Rats (Clamart) compte rendu de Simina Lazar Huser, l’application CelebRo et Maria Smaranda ....................... p. 26 Activités de l’association Assemblée générale 2018, 28e Salon de la Revue (Paris) et Pierre Rivas, la Saison France-Roumanie 2019 et le consulat de Roumanie à Lyon ....................................................................p. 31 Regards croisés Catherine Poulain et Ixchel Delaporte par Alain Dugrand ..................................... p. 32 Notices bibliographiques Michael Löwy, Doina Popa-Liseanu et Philippe Videlier .................................... p. 33 Nos collaborateurs et nos amis publient Gabriela Adameteanu, Roger Grenier, Monique Jutrin, Patrick Pécherot, Joe Pinelli et Jil Silberstein .............................................. p. 34 Départs Christian Golfetto (1941-2018) Guy Le Breton (1941-2019) ....................... p. 36 Comité d’honneur ................................. p. 39 Informations pratiques ......................... p. 40 sommaire 3 les années d’apprentissage du futur écrivain un article inédit en langue française Chères amies, chers amis, 1924 : le manuscrit de 406 pages de septembre 1922 suivi en décembre de celui qui devien- dra le premier récit des aventures d’Adrien Zograffi se métamorphosent, grâce à Romain Rolland, en deux livres publiés par les éditions Rieder, Kyra Kyralina et Oncle Anghel. La chrysalide est devenue papillon. Le succès est mondial. La réception de Kyra Kyralina en Roumanie s’accom- pagne d’une polémique qui s’étale jusque dans les premières pages des journaux et à laquelle Panaït Istrati participe en envoyant des articles. Kyra Kyralina est publié en Roumanie par un traducteur anonyme dans une version bâclée, infidèle et fautive que Panaït Istrati dénoncera dans une lettre qui servira d’introduction au premier ouvrage édité par ses soins dans son pays en 1925, Trecut şi viitor Pagini auto-biografice [Passé et Avenir Pages autobiographiques 1]. S’il y a bien un avant et un après 1924 dans la vie et dans l’œuvre d’Istrati, il serait cependant erroné de croire qu’entre la chenille et le papillon il n’y ait pas eu une période de maturation déci- sive dans la formation du futur écrivain dont le talent s’était déjà exercé par la rédaction de nombreux articles parus depuis 1906 dans la presse roumaine, plus particulièrement celle du mouvement ouvrier. Hormis par quelques rares textes traduits et publiés dans les Cahiers Panaït Istrati, cet aspect de l’activité jour- nalistique d’Istrati est inconnu du lecteur francophone qui ne lit pas le roumain. À ce seul titre la parution dans notre bulletin de l’article inédit en langue française Comment j’ai débuté est importante ; mais elle l’est surtout par le fait que Panaït Istrati s’adresse à ses lecteurs de Roumanie, les plus lettrés comme les plus populaires, pour leur raconter d’où il vient et qui étaient ceux qui ont eu une influence décisive sur le cours de son existence avant son succès littéraire : en Roumanie, ce ne sont pas les critiques sentencieuses qui m’intéressent, mais la confiance profonde du monde opprimé dans l’étoile d’un opprimé, qui s’est élevé victorieux du néant des éternelles défaites. Aussi cette manière de parler de son passé nous en révèle une autre dimension que celle de ses entretiens et de ses textes autobiographiques publiés dans la presse française, ou encore que celle de son évocation dans ses cor- respondances 2. Pour la première fois, après les vives réactions de la presse roumaine, Panaït Istrati éprouve le besoin d’exprimer sa dette envers ses années d’apprentissage et sa première naissance à l’écriture, avant que Romain Rolland ne l’assiste dans sa seconde naissance d’écrivain accompli. Cette préhistoire d’Istrati ne pou- vait pas mieux illustrer et mettre en relief la publication, au printemps prochain, de l’édition par Daniel Lérault et Jean Rière de la Correspondance Panaït Istrati-Romain Rolland chez Gallimard dont la parution de Comment j’ai débuté en constitue, d’une certaine façon, une éclairante introduction. D’autre part nous continuons les illustrations graphiques de la vie et de l’œuvre de Panaït Istrati avec le portrait par Denis Taurel d’une figure incontournable de la bande dessinée en Roumanie, Dodo Nita, et par un article de Jean-Pierre Longre sur le Codine de Simon Géliot et de Jacques Baujard ainsi que quelques mots de Christian Delrue sur Golo. Nos habituelles rubriques montrent l’importance grandissante de l’écho que rencontre l’œuvre du prince des vagabonds… là où parfois on ne l’attendait pas ! Avec la disparition de Christian Golfetto c’est tout un pan de la mémoire affective de notre association qui resurgit comme le soulignent les nombreux témoignages que nous avons reçus, particulièrement ceux de nos amis roumains. Nos pensées vont également à Guy Le Breton, président du Cadratin de Jouy qui édite notre bulletin. „ Christian Delrue, le 19 mars 2019 1. Cf. Le Haïdouc no 5-6, 2015, p. 5-6. 2. Cf. notamment ses lettres à Romain Rolland des 22 et 23 mars 1923. uploads/Litterature/ haidouc-19-20-couverture.pdf

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