© Dunod, 2020 pour cette nouvelle présentation © Armand Colin, 2010 pour la 3e
© Dunod, 2020 pour cette nouvelle présentation © Armand Colin, 2010 pour la 3e édition 11 rue Paul Bert – 92240 Malakoff ISBN : 978-2-10-079910-7 Conception de couverture : Le Petit Atelier © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) 1I Préhistoire de la psychologie I7 1. L’Antiquité grecque et la découverte de l’âme I7 2. La connaissance de soi : du stoïcisme à l’augustinisme I18 3. De la réfutation des idées innées au triomphe de l’empirisme I26 2I Philosophies de l’inconscient, romantisme et somnambulisme I36 1. Autobiographie et quête du sens intime I36 2. Romantisme allemand et philosophies de l’inconscient I45 3. Du magnétisme animal au somnambulisme. Imagination et guérison I56 3I La psychologie scientifique au XIXe siècle : modèle physiologique et modèle expérimental I72 1. La psychologie physiologique en France I72 2. La psychologie expérimentale en Allemagne I85 4I La psychologie dynamique au XIXe siècle et la naissance de la psychanalyse I104 1. La médecine au service de la psychologie I104 2. La psychologie de Janet : automatisme psychologique, subconscient et idées fixes I112 3. Freud et la psychanalyse : de l’inconscient en psychologie à la psychologie de l’inconscient I123 4. Les développements de la psychanalyse I139 5I La psychologie scientifique au XXe siècle : comportement, forme, cognition I152 1. Binet et la mesure de l’intelligence I152 2. Pavlov et le réflexe conditionnel I161 3. Watson et le behaviorisme I168 4. La psychologie de la forme I185 5. De la société au groupe I194 6. La psychologie cognitive I205 SOMMAIRE Introduction I5 © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) Bibliographie I217 Index I220 Table des encadrés I223 J.-F. Braunstein est l’auteur des chapitres 3 et 5. É. Pewzner est l’auteur des chapitres 1, 2 et 4. © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) L ’individualisation de la psychologie comme savoir indépendant n’est pas très ancienne. Nous avons affaire, en effet, à une discipline qui a à peine plus d’un siècle. Le terme de « psychologie » date cependant du xvie siècle, où il a été employé dans les pays de langue allemande, dans un contexte théologique. Le mot aurait été utilisé pour la première fois par Melanchthon (1497- 1560), philosophe allemand disciple de Luther. Si l’on s’en tient à l’étymologie, le mot « psychologie » désigne l’étude de l’âme : en fait, la réalité sous-tendue par ce terme formé de deux racines grecques, dépasse largement le sens littéral. L’idée d’une psychologie en un sens moderne n’apparaît qu’au xviiie siècle, chez le philosophe alle- mand Christian Wolff (1679-1754). Aujourd’hui, la psychologie couvre l’étude du fonctionnement mental sous tous ses aspects et dans toutes ses manifestations ; le psychologue s’intéresse à l’affectivité, à l’intelligence, aux relations sociales, à la genèse et au développement de ces diverses activités humaines. Autant de champs qui vont ouvrir la voie à différentes spécialités au sein de la discipline. La première question qui surgit quand on entreprend de faire l’histoire de la psychologie est, comme pour toute histoire, celle de savoir quand et dans quelles conditions ce « savoir » a pu prendre naissance. La perspective historique, en effet, soulève la question des origines, et se trouve inextrica- blement liée avec le point de vue épistémologique. Car fixer le moment de la naissance de la psychologie en tant que discipline autonome n’est pas sans poser de problème, et on ne peut repérer ce début sans essayer de comprendre les circonstances qui ont présidé à l’individualisation de ce savoir. Certes, on a toujours fait de la psychologie, au sens le plus courant et le moins spécifique du terme ; mais nous avons souligné que ce savoir et/ou cette expérience ne se rattachait que depuis peu à un corpus indépendant, à une discipline autonome. INTRODUCTION © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) 6 INTRODUCTION Comment cette prise d’indépendance a-t-elle pu se faire ? Pour com- prendre l’origine et les développements d’une discipline incomparable- ment plus jeune que la médecine ou, a fortiori, les mathématiques, il nous faut remonter loin dans l’histoire. Et ce voyage dans le passé nous fera découvrir une « préhistoire » de la psychologie. Nous verrons ainsi que la psyché a longtemps, en particulier dans l’Antiquité, recouvert une réalité différente de ce qu’aujourd’hui nous nommons « psychisme ». Littérale- ment, la psychologie est l’étude de l’âme, mais dans la Grèce ancienne, le mot psyché désignait une réalité bien différente de celle que nous tentons aujourd’hui de saisir par l’exercice de la discipline « psychologie ». © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) 1. L’ANTIQUITÉ GRECQUE ET LA DÉCOUVERTE DE L’ÂME Chez Homère, le mot psyché désigne le souffle dont la présence dans l’être vivant se manifeste par la respiration : « La psyché s’échappe de la bouche ou de la blessure béante du mourant » (Erwin Rhode, Psyché. Le culte de l’âme chez les Grecs, 1928, Payot, traduction française de Psyche Seelenkult und Unsterblichkeitsglaube der Griechen, 1897 pour la 2e édition). Ici, il n’est donc pas question des fonctions psychi- ques : on ne peut attribuer à la psyché les qualités de l’esprit ; on pourrait même aller jusqu’à opposer esprit et psyché : « L’homme n’est vivant, n’a la conscience de lui-même et n’exerce son activité intellectuelle qu’autant que la psyché demeure en lui, mais ce n’est pas elle qui, par la commu- nication de ses énergies propres, assure à l’homme vie, conscience de lui- même, volonté et connaissance » (ibid., p. 4). L’homme homérique est dépourvu de cette intériorité qui caractérise l’homme moderne, centré sur les catégories de la volonté, de la maîtrise de soi, de la responsabilité mais aussi du désir. À distance du monde homérique, chez Platon, Aristote et les stoïciens, l’idée de l’âme est bien différente. Son étude est, plus ou moins selon les auteurs, tributaire de considérations que nous appellerions aujourd’hui CHAPITRE 1 PRÉHISTOIRE DE LA PSYCHOLOGIE 1. L’ANTIQUITÉ GRECQUE ET LA DÉCOUVERTE DE L’ÂME 2. LA CONNAISSANCE DE SOI : DU STOÏCISME À L’AUGUSTINISME 3. DE LA RÉFUTATION DES IDÉES INNÉES AU TRIOMPHE DE L’EMPIRISME © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur www.cairn.info via Université de Reims Champagne-Ardenne (IP: 194.57.104.102) 8 PRÉHISTOIRE DE LA PSYCHOLOGIE métaphysiques. Il n’est pas encore question d’individualiser un savoir trai- tant exclusivement des fonctions mentales de l’homme. On a affaire davan- tage à une anthropologie, à une approche globale de l’homme, s’intéressant à ses relations avec le monde de la nature et avec l’univers surnaturel. Mais l’histoire de la pensée grecque montre que, parallèlement aux pro- grès de la démarche rationnelle, les intérêts de l’homme, longtemps centrés sur le monde physique, se sont déplacés en direction de l’homme lui-même et de la société. Les premiers concepts que l’on peut considérer comme « psychologi- ques » sont de nature matérialiste. Ainsi, Anaxagore (500-428) concevait l’intelligence comme une fine « substance de pensée ». Pour Empédocle (495-435), les émotions étaient des forces motrices. En somme, l’idée d’une différence entre phénomènes physiques et phénomènes psychologi- ques n’était pas concevable. Les pythagoriciens, pourtant, ont tenu pour évidente la supériorité des lois du raisonnement sur les informations fournies par l’intermédiaire des sens. Avec les sophistes, qui ouvrent la voie à Platon, l’intérêt se déplace du monde matériel extérieur au monde de l’homme lui-même, l’homme qui voit, observe et pense. Ainsi commence à se profiler l’ébauche d’un point de vue psychologique. C’est avec les sophistes également que se trouve posé le problème épistémologique du statut de la connaissance, problème étroitement lié à la question, devenue centrale chez Platon, des rapports entre l’âme et le corps. Platon, en effet, imprégné de la tradition orphique selon laquelle l’âme, de nature divine, était prisonnière du corps-tombeau, a donné une force particulière à la dichotomie âme-corps. Dans cette oppo- sition va puiser toute la tradition de pensée de l’Occident, et de ce dualisme nous aurons toujours à tenir compte pour comprendre la spécificité de la pensée occidentale. 1.1. L’HOMME TRAGIQUE ET LES PRÉMISSES DE L’INTÉRIORITÉ L’intérêt pour l’homme et ses conflits psychologiques se précise au ve siècle avant notre ère, ce grand siècle de la Grèce, qui a vu la naissance de l’histoire, de la philosophie et de la tragédie. « C’est au ve siècle, souligne Jacqueline de Romilly, que la description psychologique prend soudain son © Dunod | Téléchargé le 07/12/2020 sur uploads/Litterature/ histoire-de-la-psychologie-2020 1 .pdf
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- Publié le Apv 25, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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