Mésopotamie / Sumer 3000 av. J.-C. – 1700 av. J.-C. L’écriture est, au sen prop

Mésopotamie / Sumer 3000 av. J.-C. – 1700 av. J.-C. L’écriture est, au sen propre, une visualisation du langage. Son histoire commence vers le troisième millénaire avant J.-C. avec l’émergence des caractères cunéiformes des Sumériens, des caractères ayant fonction de signes phonétiques abstraits. Le chemin parcouru jusqu’à ce stade représente environ 60 000 ans et s’est découlé par paliers, celui du pictogramme, de l’idéogramme et du hiéroglyphe. Des concordances marquèrent chacune des phases de cette évolution qui s’étendit sur plusieurs millénaires des prodiges de la pensée abstraite qui exercent toujours une influence et nous émerveillent aujourd’hui encore. Le passage du pictogramme à l’idéogramme (env. 4000 av. J.-C.) s’est accompagné d’une linéarité dans la manière de consigner les faits. Or c’est là que reposent les fondements de ce que nous entendons par l’Histoire. Chaque événement survenu jusqu’alors et que l’on transmettait par la parole, pouvait désormais être fixé, permettant ainsi d’écrire l’histoire. (Concrètement, Homère ne fera usage de cette possibilité que vers 800 av. J.-C. et plus tard aussi les auteurs de la Bible). Le passage de l’idéogramme au hiéroglyphe ouvrit la possibilité d’exprimer des mots étrangers, ou nouveaux, en fonction de leur prononciation, au moyen des idéogrammes existants. Ces i9déogrammes servirent par exemple à composer le nom d’une personne, un nouveau mot qui n’avait plus rien de commun avec la signification initiale de l’idéogramme utilisé. Vers 3000 av. J.-C., les Sumériens élaborèrent l’écriture cunéiforme, un système d’idéogrammes et d’écriture syllabique comptant d’abord environs 2000 caractères, puis 500 environ que l’on gravait au burin sur des tablettes d’argile. Ces tablettes étaient ensuite cuites ou séchées au soleil afin d’être conservées. C’est ainsi que les lois, les contrats, les ordres et la correspondance ont pu être fixés par écrit. Ces caractères écrits en lignes, de gauche à droite, furent utilisés en Asie mineure et par les Assyriens. On découvrit des lettres de crédit, de fret, des comptabilités et des quittances prescrites par la loi à des fins de contrôle. L’or et l’argent, les moyens de paiement courants, marquèrent l’avènement du commerce. C’est à cette époque aussi que les signes servant à la communication s’affinèrent, et que les transcriptions les plus anciennes pouvant être qualifiées d’ « écriture », virent le jour. Egypte A partir de 3000 av. J.-C. Vers 2800 av. J.-C., à une époque où se développaient les techniques et le mercantilisme, apparut un système où les mots étaient à l’origine représentés par une image. Cette image pouvait avoir une ou plusieurs significations, par exemple, le « temps » qu’il fait et le « temps » écoulé, l’or ou or. Dans ce cas, des signes complémentaires réglementaient la prononciation en précisant le sens. Par la suite, une écriture syllabique se constitua qui permit également de représenter des « mots d’origine étrangère ». L’écriture égyptienne se composait de 700 hiéroglyphes environ. Une partie d’entre eux avait une valeur figurative, qui représentait par une image ce que l’on voulait exprimer, l’autre une valeur phonétique qui traduisait par des sons ce que l’on pouvait représenter par une image. Il existait en outre 24 signes pour les consonnes, l’écriture hiéroglyphe ne connaissait pas les voyelles. Les signes sans valeur phonétique servaient à interpréter clairement le texte. Les lignes de celui- ci commençaient en haut à droite, et s’écrivaient de droite à gauche, de haut en bas; mais aussi de gauche à droite, sans espace entre les mots, ni ponctuation. En 1799, on découvrit dans le Delta du Nil, la fameuse « Pierre de Rosette » gravée en 196 av. J.- C. d’une inscription en en trois langues : en hiéroglyphes, en démotique et en grec. C’est grâce à cette découverte que l’on réussit enfin à déchiffrer les hiéroglyphes en 1822. L’autre invention de grande envergure qui servit à fixer la communication écrite fut celle de la fabrication de papyrus à partir de la moelle contenue dans les tiges de la plante. On pressait la moelle coupée en petites bandes superposées par couches croisées pour faire une feuille très fine. Les feuilles étaient coupées à angle droit, les côtés les plus étroits étaient ensuite collés les uns aux autres pour que le papyrus ne se brise pas en le pliant, puis on le roulait. Ces livres en forme de rouleaux faisaient environ 20 cm de hauteur et atteignaient jusqu’à 40 m de longueur. Les scribes se servaient d’un pinceau fabriqué à partir de fibres de joncs et employaient une encre constituée d’un mélange de suie et d’eau. Chine et Valée de l’Indus A partir de 2600 av. J.-C. Au début, le système des signes chinois était constitué de ficelles nouées. Vers 2600 av. J.-C., ce mode de communication fut ensuite remplacé par des pictogrammes, dont on possède encore un exemplaire : une inscription de l’empereur Yu datant de 2278 av. J.-C. Vers l’année 1800 av. J.-C., les pictogrammes évoluèrent pour devenir une écriture où le signe avait valeur de mot. Chaque signe correspondait à un concept. On formait de nouveaux mots en agglutinant des signes existants ; mots qu’un puissant appareil administratif répandait rapidement dans tout l’Empire. L’outil de pouvoir que représentait cette uniformisation de l’écriture était tellement ancrée dans la conscience chinoise que les empereurs de Chine devirent les gardiens suprêmes de l’orthographe et procédèrent à plusieurs reprises à des réformes. L’écriture chinoise comporte environ 50 000 signes. Un idéogramme est composé de signes sémantiques et phonétiques. De forme carrée, les signes ont tous la même dimension. Ils s’écrivent de haut en bas et de droite à gauche, en République populaire de Chine, de gauche à droite et en lignes horizontales. En Chine, le fait de maîtriser la totalité de ces caractères ainsi que la calligraphie était considéré comme le stade suprême de l’érudition. L’évolution précoce de l’écriture, tout comme l’admiration que l’on portait à la calligraphie provoqua d’importantes innovations par la suite. Vers l’an 100 apr. J.-C., les Chinois inventèrent un support qui ressemblait fortement à notre papier actuel. On écrivait d’abord à l’encre de Chine, puis très vite, on commença à imprimer au moyen de matrices en bois. C’est vers 860 ap. J.-C. que parut en Chine le « Sutra du diamant », premier livre imprimé qui se présentait sous forme de rouleau. De même, le premier livre plié dont la forme évoque nos livres actuels avait était imprimé à l’aide de matrices en bois. Les encyclopédies de l’ère Ming, qui comportent quelque 12 000 volumes, montrent bien l’importance accordée au livre imprimé en Chine. On comprend alors aisément que, dès l’an 1000 ap. J.-C., on y inventa, puis utilisa les premiers caractères mobiles, d’abord en terre cuite, puis en métal. Vers l’an 2000 av. J.-C., une civilisation de culture urbaine capable de construire des rues pavées, des canalisations et des systèmes d’irrigation se développa au nord-ouest de l’Inde. C’est ici que furent instaurés le système décimal et le chiffre zéro. Un régime gouvernemental très structuré permît de créer un réseau d’échanges commerciaux terrestres et fluviaux aux vastes ramifications. Parallèlement aux civilisations égyptiennes et babyloniennes, une culture, qui nous légua des témoignages de son écriture sous forme de sceaux en pierre ou en cuivre, s’y développa. Ce sont de magnifiques pictogrammes taillés dans la pierre ou gravés dans des plaques de métal. Comme on ne connaît à présent qu’environ 250 caractères qu’environ 250 caractères de ce type, personne n’a encore réussi à déchiffrer cette écriture proto-indienne. Selon les connaissances actuelles, on suppose qu’il s’agissait d’un amalgame d’idéogrammes et de caractères phonétiques. Islam Les exemples de modes et de styles présentés jusqu’alors quant à l’évolution de l’écriture et de la typographie se basaient sur des fondements formels qui, pour l’essentiel, sont des constantes. Il existe un lien esthétique qui rattache des caractères phéniciens et grecs, et que l’on retrouve pendant la période romane, et de la Renaissance jusqu’à nos jours. Mais il y eut aussi de toute évidence d’autres démarches formelles de représentation du signe. Ainsi, dans l’Islam, la culture du négoce est indissociable de la richesse scripturale. Tandis que du vivant du prophète Mahomet, décédé en 632, ainsi que des souverains qui lui succédèrent, les textes étaient surtout véhiculés par la tradition orale, on vit apparaître, à partir du 8ème siècle, des corollaires écrits qui ne tardèrent pas à prendre d’avantage d’importance que la transmission par la parole. Vers l’an 800 déjà, les Arabes avaient appris des chinois la technique de fabrication du papier. Au 9ème siècle, à Bagdad, on traduisait dans la langue du Coran d’innombrables ouvrages scientifiques provenant de divers pays. Des bibliothèques contenant plusieurs centaines de milliers de volumes manuscrits virent le jour. Des universités furent créées dans l’Espagne conquise; par ce biais, la culture de l’Islam se répandit dans d’autres pays. Parmi ces livres exemplaires, on trouvait toujours des copies du Coran, car selon l’avis de théologiens, la véritable fonction du livre était (et est) de véhiculer les idées du Coran. En cela, on renonçait aux représentations figuratives, mais on accordait une grande valeur à l’art d’orner les lignes écrites et les citations coraniques. Vers l’an 800, l’écriture hiératique uploads/Litterature/ histoire-de-la-typographie 1 .pdf

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