HISTOIRE DE LA GÉNÉRATION LE COUPLE Antoine Desrosiers a probablement été bapti
HISTOIRE DE LA GÉNÉRATION LE COUPLE Antoine Desrosiers a probablement été baptisé à Renaison au Forez (Loire), France, vers 1619. Son registre de mariage, sans doute aux Trois-Rivières, n’a pas été retrouvé, mais il a signé un contrat de maria- ge devant le notaire Flour Boujonnier, le 24 novembre 1647 aux Trois- Rivières, avec Anne LeNeuf du Hérisson, fille de Michel LeNeuf, sieur du Hérisson. Le mariage a dû avoir lieu au cours des deux années suivantes. Anne était soit la fille de l’union de Michel avec une femme inconnue dé- cédée en France, soit la fille naturelle de Michel. Elle est née au bourg de Thierry en Normandie vers 1632. Antoine Desrosiers est décédé à Cham- plain le 8 août 1691 et a été inhumé le lendemain. Il était âgé de 74 ans. Anne LeNeuf est décédée le 16 octobre 1711 à Champlain et inhumée le même jour. Elle était âgée d’environ 79 ans. LA FAMILLE Ce couple eut huit enfants dont sept se marièrent. ARRIVÉE La première mention officielle de la présence d’Antoine Desrosiers en Nouvelle-France est à titre de parrain à un baptême de Sillery, le 10 jan- vier 16421 . Puisqu’il était à Québec à l’hiver 1642, on doit conclure, comme le fait l’historien Trudel, qu’il faisait partie des arrivants de l’été Histoire des Désilets 17 1 TRUDEL, Marcel, Catalogue des immigrants 1632-1662, Éditions Hurtubise HMH, Mont- réal, 1983, pages 49, 61, 100 et 103. 1 ANTOINE DESROSIERS ANNE LENEUF du HÉRISSON précédent. La flotte de l’année 1641 était arrivée en juin, composée d’au moins quatre vaisseaux dont le Gaston et le René. Un autre navire arrive en août. Au total, environ 100 passagers, dont 57 immigrants arrivent sur ces navires. De ces 57 immigrants, 14 viennent pour la fondation de Montréal qui aura lieu au printemps suivant. Un voyage typique de cette époque était difficile et long. Les bateaux étaient petits, inconfortables et la traversée durait en moyenne deux mois, à la merci des vents. Les passagers « emportaient avec eux un coffre ou un bahut contenant leur hardes, parfois une paillasse, leurs objets personnels, et des sacs contenant des outils, quelques ustensiles de cuisine et des graines de semence » 2. Les passagers se retrouvaient entassés dans d’étroits quartiers obscurs, malodorants, secoués par le roulis, harcelés par le mal de mer et contraints à une pénible promiscuité. Pour nourriture, des biscuits le matin, du potage le midi, des viandes et poissons le soir. La viande pro- venait d’animaux et volailles amenés vivants sur le bateau et abattus selon les besoins. Le poisson était salé, ou frais quand les marins en pê- chaient. Il était fréquent que l’eau potable se corrompe durant la traver- sée. On complétait avec du vin de temps en temps et avec de l’eau-de-vie pour les marins. L’eau douce était jugée trop précieuse pour la « gaspiller » à se laver ou à laver ses vêtements. Faut-il finalement, être surpris d’apprendre que près de 10 pour cent des passagers mourraient en route3 . Selon Marcel Trudel, Anne LeNeuf du Hérisson arrive à Québec en 1636 avec son père, Michel LeNeuf, sieur du Hérisson. Elle est âgée de quatre ans. La flotte de cette année arrive le 11 juin comprenant, entre autres, le Saint-Joseph. Elle emmène une centaine de passagers dont 91 immi- grants. Les LeNeuf étant bien nantis, ont sans doute pu faire la traversée plus confortablement et emporter plus de meubles et autres articles per- sonnels que la majorité des passagers. ACTIVITÉS ET TRANSACTIONS Antoine Desrosiers a probablement appris à lire et à écrire en Nouvelle- Histoire des Désilets 18 2 PALARDY, Jean, Les meubles anciens du Canada Français, Pierre Tisseyre, Montréal, 1963, page 16. 3LANDRY, Yves, Orphelines en France, pionnières au Canada : Les Filles du roi au XVIIe siècle, Le- méac Éditeur inc., Ottawa 1992, page 44. France. À son décès, il possède une petite bibliothèque chez lui. Il est un homme très actif et beaucoup de traces de ses activités sont restées chez les notaires ou dans les registres des paroisses : ANNÉE 1642 parrain à Sillery. 1645 employé des Jésuites aux Trois-Rivières. 1647 contrat de mariage avec Anne LeNeuf du Hérisson devant le notaire Flour Boujonnier, aux Trois-Rivières. 1648 vote à l’élection de son beau-père (ou futur beau-père) à la Communauté des Habitants. 1649 avec ses associés Sauvaget et Signoret, ils fournissent 500 pieux à Pierre Boucher pour construire une enceinte fortifiée aux Trois- Rivières. 1649 obtient la concession d’une terre. 1650 achète un terrain dans Trois-Rivières et y bâtit une maison. 1650 fait baptiser sa fille Marie aux Trois-Rivières. 1652 fait baptiser son fils Michel aux Trois-Rivières. 1655 fait baptiser son fils Joseph aux Trois-Rivières. 1656 obtient un « titre nouvel » pour une terre augmentée de 20 à 25 arpents, titre annulé plus tard. 1657 fait baptiser son fils Jean aux Trois-Rivières. 1657 obtient la concession d’une terre à la Rivière-aux-Sables. 1659 est capturé par des Iroquois et s’échappe onze semaines plus tard près du lac Ontario. 1661 fait baptiser sa fille Anne aux Trois-Rivières. 1664 acquiert une petite bande de terre à l’Île-aux-Cochons. 1664 fait baptiser son fils Antoine aux Trois-Rivières. 1664 obtient une terre à l’Arbre-à-la-Croix. 1666 au recensement, est aux Trois-Rivières et déclare être âgé de 46 ans. 1667 au recensement, est au Cap-de-la-Madeleine et déclare être âgé de 48 ans. 1667 vend sa maison des Trois-Rivières. 1668 avec Guillaume de Larue, entreprend et complète la construction d’un moulin à vent pour les Jésuites à la pointe Saint-Éloy. 1668 s’installe à Champlain. 1669 devient procureur fiscal de la seigneurie, puis syndic et juge Histoire des Désilets 19 seigneurial. 1674 vend sa terre de la Rivière-aux-Sables. 1679 vend sa terre de l’Arbre-à-la-Croix. 1681 au recensement, est à Champlain et déclare être âgé de 62 ans. CONDITIONS DE VIE La vie sous plusieurs aspects était carrément différente en Nouvelle- France de ce qu’avaient connu chez eux les immigrants français. Le re- nommé Voltaire a parlé d’un pays de neiges et de glaces presque perpé- tuelles et Rabelais a parlé de froids qui gelaient les paroles des marins, paroles qui ne dégelaient qu’au printemps, alors qu’on pouvait enfin les entendre... Les deux illustres et parfois fantaisistes français n’étaient quand même pas venus voir les choses sur place. D’autre part, le père Vi- mont, missionnaire jésuite, écrivait que le froid canadien était beaucoup plus sain et plus supportable que l’humidité française. De même, Denis- Joseph Ruette, sieur d’Auteuil qui fut membre du Conseil supérieur et qui vécut une vingtaine d’années à Québec, parlait de l’utilité écono- mique de la neige et de la glace pour l’exploitation du bois, pour les communications en servant de ponts sur les rivières en hiver, en permet- tant à un bœuf de tirer une charge quatre fois plus grande en hiver qu’en été, etc. Il demeure que les Français ont du faire de grands ajustements à leurs habitudes de vie pour s’adapter au pays. Les maisons Leurs styles ont ressemblé à celui des maisons de France mais on aug- mentait la pente du toit pour éviter l’accumulation de la neige en hiver. Les maisons de bois étaient avantageuses, mais la pierre était souvent fa- vorisée à cause des risques d’incendie. On portait plus d’attention à l’iso- lation. Les meubles Les premiers colons « n’apportèrent que des hardes dans un coffre. Il était impos- sible, sauf pour les personnages de condition, d’apporter les meubles qu’ils possé- daient en France. Par contre, les gouverneurs, les gens d’Église, les hauts fonction- naires et les dames fondatrices d’hôpitaux et de couvents apportèrent des meubles, tels ces bahuts et ces objets du culte qu’on ne pouvait fabriquer sur place, faute de main-d’œuvre ou parce que les menuisiers étaient trop occupés à construire des mai- Histoire des Désilets 20 sons » 4. Les premiers meubles fabriqués ici furent donc très pratiques, sim- ples et en bois du pays. Ce furent des coffres, bahuts, armoires, buffets, vaisseliers, huches, pétrins, garde-manger, lits, sièges de toutes sortes, ta- bles, bureaux, commodes, etc. soit des meubles de première nécessité. Les vêtements Les colons ont rapidement modifié les vêtements pour intégrer certaines pratiques qu’ils ont copiées des autochtones. Les vêtements européens n’étaient pas conçus pour contrer les rigueurs hivernales canadiennes. En outre, il était beaucoup moins coûteux de fabriquer les vêtements sur place avec des produits locaux. Les mitaines - en cuir ou en fourrure - et les mocassins ont été adoptés par les coureurs des bois, puis par les co- lons. Ainsi, ils adoptent le cuir de chevreuil, d’orignal, d’ours ou de cari- bou. Ils tissent également le lin et le chanvre car la laine locale est encore rare. Durant l’été, les vêtements français sont ridiculement chauds, sur- tout durant les canicules. La nourriture Les premiers voyageurs français ont tenté de survivre aux hivers avec des biscuits et des pois5 . Les ravages du scorbut les ont convaincus qu’une nourriture adaptée à la rigueur du climat devait compléter l’habillement et le chauffage. Les premiers colons découvrent et mangent les orignaux, uploads/Litterature/ histoire-des-desilets.pdf
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- Publié le Mar 04, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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